La dictature Pinochet devant la justice française pour le symbole

Publié le par France Soir

Le procès de 14 responsables de l'ex-junte chilienne s'est ouvert à Paris en leur absence mercredi devant la cour d'assises de Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé quatre Français durant les premières années Pinochet.

La dictature Pinochet devant la justice française pour le symbole

Il s'agit là surtout d'un procès symbolique. Car les prévenus n'ont pas daigné respecter la justice française. Les mandats d'arrêt internationaux lancés contre eux par la France n'ont jamais abouti. Car le Chili n'extrade pas ses ressortissants.

Le procès aura lieu uniquement en présence des familles des victimes qui attendent depuis plus de 35 ans « quelques éléments de vérité ». « On aimerait bien savoir ce qu'il s'est vraiment passé », confiait Hubert Pesle, 88 ans, frère d'Etienne Pesle, un ancien prêtre disparu en septembre 1973 dans le sud du Chili alors qu'il était chargé de mettre en place la réforme agraire du président Salvador Allende. Georges Klein, conseiller politique d'Allende, a été arrêté le jour du coup d'Etat de Pinochet, le 11 septembre 1973, durant l'assaut du palais présidentiel, à Santiago. Alphonse Chanfreau et Jean-Yves Claudet-Fernandez, deux membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), ont disparu, l'un en 1974, l'autre en 1975.

Un procès à « intérêt historique » comme celui de Papon

C'est donc « par défaut » que ces treize membres chiliens de l'ancienne junte ainsi qu'un Argentin, essentiellement d'anciens militaires, âgés de 61 à 89 ans, seront jugés jusqu'au 17 décembre pour les faits d'« arrestations, enlèvements, séquestrations arbitraires avec torture ou actes de barbarie ». Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Dans cette procédure française, le général Augusto Pinochet, au pouvoir au Chili de 1973 à 1990, avait aussi été mis en examen. Mais sa mort, en décembre 2006, a éteint l'action judiciaire à son encontre. Il n'a donc jamais eu à répondre en justice des crimes commis sous sa dictature. Ainsi, en raison de son « intérêt historique », le procès est filmé comme le furent ceux de Paul Touvier ou Maurice Papon.

Publié dans Articles de Presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article