Mérode Werner de

Publié le par Roger Cousin

Mérode Werner deMérode Charles Werner Marie Ghislain, Comte de, député de 1846 à 1848, représentant en 1849, député au Corps législatif ou 1852, représentant en 1871, sénateur de 1876 à 1885, né au château de Villersexel (Haute-Saône) le 13 janvier 1816, petit-fils du suivant et fils de Philippe-Félix-Dalthasar-Othon-Ghislain,comte de Mérode, marquis de Trelon, célèbre homme d'Etat de la Belgique, et de Rosalie de Grammont, entra dans la diplomatie sous le gouvernement de Louis-Philippe, comme secrétaire d'ambassade. Le 1er août 1846, il fut élu député du 4e collège du Doubs (Montbéliard, par 135 voix (255 votants, 271 inscrits), contre 116 à M. Saivres.

Il prit place dans les rangs de la majorité conservatrice, avec laquelle il vota jusqu'à la révolution de février 1848. Il ne fit point partie de l'Assemblée constituante ; mais les conservateurs-monarchistes du Nord, où il a de grandes propriétés, firent triompher, le 13 mai 1849, sa candidature à la Législative, le 10e sur 24, par 91,960 voix (183,521 votants, 290,196 inscrits). Très dévoué aux intérêts catholiques, M. de Mérode appuya de son vote l'expédition romaine, la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement, la loi restrictive du suffrage universel, et suivit d'inspiration de son beau-frère, M. de Montalembert. Comme lui, il fut appelé, après le coup d'Etat, à siéger dans la Commission consultative ; puis, le 29 février 1852, il fut élu, avec l'appui officiel du gouvernement, député de la 8e circonscription du Nord au Corps législatif, par 20,481 voix (20,925 votants, 38,231 inscrits).

Mais il refusa son approbation (1853) aux décrets de confiscation des biens de la maison d'Orléans, et donna sa démission de député ; il fut remplacé, le 4 septembre 1853, par M. Godard-Desmarets, et se tint à l'écart pendant la durée de l'Empire. Le 8 février 1871, il fut élu représentant à l'Assemblée nationale par deux départements : le Doubs, qui le nomma, le 3e sur 6, par 30,794 voix (53,134 votants, 81,915 inscrits), et le Nord, où il obtint, le 21e sur 28, 202,544 voix (262,927 votants, 326,440 inscrits). Il opta pour le Nord et fut remplacé dans le Doubs, le 2 juillet suivant, par le colonel Denfert-Rochereau. Il fut un des quinze membres de l'Assemblée chargés d'assister Thiers et Jules Favre lors de la discussion des préliminaires de paix. Avec le centre droit, dont il faisait partie, il vota : pour la paix, pour les prières publiques, pour l'abrogation des lois d'exil, pour la chute de Thiers au 24 mai, pour le septennat, pour l'état de siège, pour la loi des maires, pour le ministère de Broglie, contre l'amendement Wallon, mais il se rallia à l'ensemble des lois constitutionnelles. M. de Mérode avait pris, comme membre des commissions du budget et de l'armée, une part active aux travaux de la législature.

Il se présenta comme candidat monarchiste au Sénat, le 30 janvier 1876, dans le Doubs ; il échoua, cette fois, avec 345 voix sur 706 votants. Mais à la faveur d'une élection partielle, motivée par le décès de M. Monnot-Arbilleur, il devint sénateur de ce département, le 19 novembre suivant, par 395 voix (697 votants), contre 392 à M. Fermer, républicain. Il suivit au Sénat la même ligne politique qu'à la Chambre, siégea dans les rangs de la droite, opina pour la dissolution de la Chambre des députés en juin 1877, soutint le gouvernement du Seize-Mai, combattit les cabinets ré publicains qui suivirent, se prononça contre l'article 7 et les lois Ferry, contre la réforme du personnel de la magistrature, contre le divorce, contre les crédits du Tonkin, etc., et échoua au renouvellement du 6 janvier 1885, avec 374 voix (889 votants). Vice-président du conseil général du Doubs, on il représente le canton de Maiche.

Après son échec de janvier 1885 au renouvellement triennal du Sénat, le comte de Mérode se présenta sur la liste conservatrice du Doubs au renouvellement législatif du 4 octobre 1885 et ne fut pas non plus élu. Il avait obtenu 27.593 voix sur 64.794 votants. Ce double échec mit fin à sa carrière politique. Il mourut le 30 octobre 1905 au château de Trélon, à l'âge de 89 ans.

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