Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Un roi à New York (A King in New York) est un film sorti en 1957 et réalisé par Charlie Chaplin qui en est également le principal acteur (ce sera d'ailleurs son dernier « premier rôle »). Chassé de son pays, l'Estrovie, le roi Shahdov a choisi, comme des millions d'exilés avant lui, de se réfugier aux Etats-Unis, la nouvelle Terre promise. Dès son arrivée, les autorités prennent ses empreintes digitales. Les déboires du roi déchu ne font que commencer. Il fait la connaissance d'Ann Kay, qui travaille à la télévision, et participe bientôt, contre son gré, à une vulgaire émission publicitaire. Plus tard, visitant une maison de redressement, il se lie d'amitié avec un malheureux gamin doué d'une conscience politique précoce. Cette rencontre, elle non plus, ne lui portera pas chance...
Un roi à New York de et avec Charles Chaplin
Genre : Etats-Unis en toc.
Suite à la révolution dans son pays, le roi d'Estrovie débarque à New York, plein d'espoir. Mais la vie là-bas lui réserve pas mal de surprises... Le film a longtemps traîné une mauvaise réputation. Un Chaplin aigri, plus vraiment inspiré, a-t-on pu dire. A tort. C'est d'abord la réplique féroce et assez saine d'un artiste blessé, qui a dû fuir les Etats-Unis, suite au maccarthysme, dont il est ici fait mention. L'enjeu n'est plus comique ici, mais lentement satirique, voire méditatif : comme si Chaplin, exilé alors à Londres, regardait son ancien pays avec les yeux éberlués d'un martien.
Il s'amuse ici à pointer les travers de la société américaine, en montrant son intolérance politique comme ses faux-semblants, véhiculés par la télé et la publicité. Roi ruiné et chassé d'un pays virtuel, il compose un étrange personnage (Shahdow est une déformation d'« ombre » en anglais), qui paraît à peine réel et qui semble évoluer dans un monde qui ne l'est guère plus, où la liberté et l'intelligence paraissent de contrefaçon. A bien des égards, le film est audacieux et préfigure pas mal de choses : le recours généralisé à la chirurgie esthétique, le jeunisme, le culte du rock'n'roll, la multiplication des écrans domestiques...