Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Les Proies (The Beguiled) est un film américain réalisé par Don Siegel, sorti en 1971. John McBurney est grièvement blessé à la jambe pendant les derniers jours de la guerre de Sécession. Amy, une sudiste de dix ans, le découvre gisant dans la forêt et parvient à le traîner jusqu'au pensionnat où elle est élevée. Toutes les élèves sont partagées entre leur peur du yankee et leur désir d'homme depuis le début de la guerre. Comprenant la situation, John s'exerce à séduire tantôt l'une, tantôt l'autre, mais, contraint par la menace, il cède à la plus entreprenante et se fait surprendre...
Les Proies de Don Siegel
Fiche technique
Distribution
Blessé pendant la guerre de Sécession, un caporal nordiste, McBurney, est recueilli dans un pensionnat de jeunes filles. Seul homme d'un univers exclusivement féminin, John McBurney suscite vite désir et jalousie : aussi bien chez la directrice, Martha Farnsworth, que chez la professeur de français, Edwina Dabney, voire auprès des jeunes élèves...
C'est l'une des oeuvres les plus curieuses de Don Siegel, une tentative unique de cinéma à l'européenne, influencée par Ingmar Bergman. Le prologue pourrait laisser présager un film de guerre plus ou moins classique, mais le récit bifurque rapidement. Il restitue alors l'ambiance vénéneuse d'un monde féminin clos, où toute sexualité a été réprimée, et qui voit surgir un mâle beau et docile, objet instantané de toutes les convoitises.
Au fur et à mesure que la tension monte, le film prend une dimension clairement psychanalytique : l'amputation de McBurney est une évidente castration. On peut trouver la vision de Siegel misogyne, traquant la tortionnaire derrière chaque infirmière : il faut la replacer dans un contexte historique où les tabous étaient nombreux. L'interprétation est admirable, en particulier celle de Clint Eastwood, plus antihéros que jamais. Un film choc. — Aurélien Ferenczi