Ben Kritly Mohamed Madani
Mohamed Madani Ben Kritly était docteur en médecine mais ne détenait aucun mandat local lorsqu'il se présenta, le 21 octobre 1945, en deuxième position, dans le collège des non citoyens, sur la
liste d'Union démocratique des intérêts musulmans (UDIM), derrière le bachaga Khelladi Ben Miloud. La liste rassemble 103 261 suffrages dans le collège des non-citoyens du département d'Oran
contre 58 959 à la liste de défense du statut personnel musulman conduite par l'adjoint au maire de Tizi Ouzou, Omar Boukli Hacene. Aussi Kheliadi Ben Miloud et Madani Ben Kritly remportent-ils
deux sièges contre un à la liste d'Omar Boukli Hacene. Madani Ben Kritly fait partie de la Commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales dans la nouvelle
Assemblée.
Cependant, en novembre 1945, l'Assemblée décide d'adopter les conclusions du 6e bureau et ouvre une enquête sur les opérations électorales du département d'Oran. Après une mission sur place, le
rapporteur, Maurice Lacroix, expose le 26 février 1946 les nombreuses irrégularités qui ont entaché le déroulement du scrutin : la liste UDIM a été une initiative préfectorale et de multiples
pressions ont été exercées sur les électeurs et les élus, tandis que les conditions du scrutin étaient, à certains endroits, très critiquables (absence d'isoloir, etc). La commission d'enquête
penche néanmoins pour la validation des élections, afin de ne pas priver le département d'Oran de toute représentation en cette période importante pour l'avenir de l'Algérie. Après un débat assez
vif, où les intervenants communistes se prononcent pour l'annulation, l'Assemblée nationale, par 191 voix contre 163 la décide.
Madani Ben Kritly, lors des élections pour la seconde Assemblée constituante dirige de nouveau la liste UDIM qui recueille 31 940 voix, mais elle est largement distancée par la liste de l'Union
démocratique du manifeste algérien (UDMA) qui a trois élus (98 068 voix). Dès lors, il se retire définitivement de la vie publique.