Bialot Joseph

S’il est connu pour son humour noir et aussi dévastateur que la violence de certains de ses personnages, Bialot dépeint avec beaucoup de tendresse et d’émotion les petites gens dans leur vie quotidienne. Mais Joseph Bialot, après avoir attendu plus de cinquante ans pour le faire : "Il m’a fallu plus de vingt-cinq ans et une psychanalyse pour réussir à sortir du camp", dit-il lui même -, est aussi l'un de ceux qui ont le mieux su rendre compte du traumatisme laissé par l'expérience concentrationnaire. Qui donc a écrit que les "rescapés des camps hitlériens étaient des revenants, dans le sens du mot "spectres"?
Deux des livres qu'il a publiés, La station Saint-Martin est fermée au public et C'est en hiver que les jours rallongent, sont des textes écrits en hommage à ceux qui n'ont pas su "re-vivre", une fois revenus des "camps de la mort". Son dernier ouvrage "186 marches vers les nuages" évoque des évènements peu connus de la seconde guerre mondiale comme la mort de milliers de déportés des camps de Neungamme et du Stuthof embarqués de force par les SS sur des navires qui seront coulés par la Royal Air Force. Il rappelle aussi les crimes de guerre nazis commis contre des prisonniers de guerre à Mauthausen, captifs assassinés sur les 186 marches de la carrière de granit du camp. Son personnage central, Bert Waldeck,fait partie des antinazis qui par leur attitude ont sauvergardé un peu d'humain dans l'Allemagne des années 33/45