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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Briot Louis

Louis Briot naît le 15 février 1905 dans une famille d'agriculteurs de l'Yonne. Aîné de six enfants il doit quitter la ferme paternelle et s'installe comme minotier et négociant en grains à Essoyes. Il participe à la seconde guerre mondiale et à la Résistance, méritant ainsi la Croix de guerre et la Légion d'honneur. Intéressé par la défense du monde rural, il avait adhéré en 1927 au Parti agraire. Après la guerre il est président départemental du syndicat des grains et il siège au comité départemental des céréales.

Dès la fondation du RPF, il en devient un membre actif et il est élu, en cette même année 1947, au conseil municipal d'Essoyes. Le 17 juin 1951, il conduit la liste du RPF aux élections législatives dans l'Aube. Louis Briot aurait souhaité conclure un apparentement mais les négociations n'aboutissent pas et les listes des indépendants et du RPF restent isolées face à un apparentement des listes socialiste et radicale-socialiste qui ne recueilleront que 22 095 voix. Aussi la répartition des sièges a-t-elle lieu à la proportionnelle ce qui permet à Louis Briot d'être élu avec 19 979 voix. Les trois autres sièges vont aux députés sortants, l'indépendant (33 102 voix), le communiste (28 484 voix) et le socialiste (15 543 voix).

Le nouvel élu de l'Aube est nommé membre de la Commission de l'agriculture qu'il représente en 1955 à la Commission de coordination de l'énergie atomique. En 1953 il est membre de la Commission des finances qui le désigne en 1954, pour faire partie de la Sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales de la loi de finances. Depuis 1951, il représente l'Assemblée nationale au Comité de contrôle du fonds forestier.

Louis Briot se préoccupe des intérêts des habitants de l'Est de la France. Il intervient en faveur des victimes d'inondations, se prononce pour la création d'un comité interprofessionnel du cassis, est particulièrement attentif au maintien du patrimoine foncier, en souhaitant un meilleur niveau de vie pour les agents techniques et le maintien des maisons forestières. Il montre que l'assiette des cotisations-vieillesse établies sur les salaires ouvriers ne tient pas compte de la valeur des produits forestiers obtenus ce qui risque de réduire l'entretien désormais trop onéreux, des taillis. Plusieurs interventions visent à obtenir un allégement des procédures de contrôle des transports, une amélioration de l'état des routes, des canaux et des voies secondaires de chemins de fer si utiles pour les régions rurales isolées. Il vote la loi Barangé de 1951 et s'oppose à la ratification de la CED en 1954.

Estimant, à l'occasion de l'extension, en 1955, au monde agricole de l'allocation de la mère au foyer, que les ruraux sont, en ces temps d'exode, les grands pourvoyeurs des divers secteurs de l'économie française, il voudrait qu'il en soit tenu compte dans le financement de son système social pour lequel devrait jouer une plus grande solidarité. Il craint que l'assiette cadastrale des cotisations sociales n'engendre la routine économique. Il expose sa conception de l'avenir de l'agriculture française qui devrait se diviser entre de grandes exploitations exportatrices de céréales et de petites fermes spécialisées à la manière danoise dans des productions recherchées par le marché national ou européen. Un enseignement technique établi par le ministère de l'agriculture, plus soucieux que celui de l'éducation nationale de maintenir l'apprenti dans son milieu social, serait une aide indispensable à la modernisation.

Très régulièrement il demande un budget de l'agriculture digne d'un grand pays, et réclame, tout au long de la législature, une parité entre l'agriculture et l'industrie. Selon lui, l'élévation constante des prix des engrais et des machines agricoles obère les coûts des produits agricoles dont l'élévation des prix fixée par l'autorité est très lente. Il souhaite donner la préférence aux produits nationaux ou issus de l'outremer et limiter les impor-tations de céréales secondaires ou d'oléagineux. Il voudrait développer la consommation de pain en éliminant le son qui y est encore incorporé et celle de plats de viande cuisinés en les détaxant. Constamment il demande d'assainir les marchés du blé, du lait et surtout de la betterave.

Aux élections législatives du 2 janvier 1956, trois apparentements ont été conclus dans l'Aube, entre la SFIO et les radicaux-socialistes, entre le RGR, le MRP et les indépendants, enfin entre les listes poujadistes. Louis Briot qui est isolé ne recueille que 5 218 voix, les quatre sièges allant selon le système proportionnel aux trois députés sortants - le communiste (35 431 voix), le socialiste (19 693 voix) et l'indépendant (28 199 voix) - et au candidat poujadiste (13 739 voix) qui semble avoir reçu beaucoup de suffrages d'anciens électeurs de Louis Briot. Il redevient agriculteur et sera à nouveau élu député de l'Aube le 30 novembre 1958.

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