Greffier Paul
Ouvrier-outilleur, cheminot à Mantes La Jolie, Paul Greffier milite à la CGTU avant guerre. Membre du Parti communiste, il est interné politique jusqu'en 1942. De 1942 à 1944, il participe
activement à des réseaux de Résistance, dans les rangs des FTP, à Paris et dans l'Eure. Secrétaire du comité départemental de Libération de l'Eure, il conduit la liste communiste dans ce
département pour les élections à la première Assemblée nationale constituante.
Le 21 octobre 1945, six listes se disputent les quatre sièges à pourvoir. Sur 143 785 suffrages exprimés, aucune d'elles n'atteint le quotient électoral fixé à 35 946 voix. Tous les sièges sont
donc attribués, selon la règle de la plus forte moyenne. La liste républicaine indépendante arrive en tête avec 29 837 suffrages et a un élu. Les listes SFIO, Communiste, Radicale-socialiste et
MRP suivent, obtenant respectivement 25 252, 24 058, 23 532 et 23 400 suffrages. Ces scores très voisins entraînent l'attribution d'un siège à chacune des trois premières listes. La liste MRP n'a
pas d'élu, de même que la liste d'Entente républicaine, arrivée en dernière position avec 17 706 suffrages.
Nommé membre de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre, Paul Greffier prend part à la discussion d'une interpellation sur le chômage et l'organisation de la reconstruction.
Le 29 juin 1946, Paul Greffier mène à nouveau la liste communiste, arrivée en troisième position, avec 30 269 suffrages. La liste RGR, conduite par Pierre Mendès France, recueille 58 610 voix, la
liste MRP 39 890 et la liste SFIO 21 784. Le nombre total des suffrages exprimés s'élève à 150 553.
L'application de la règle du quotient électoral, fixée à 37 638 voix, conduit à l'attribution de deux sièges à la liste arrivée en tête. Les deux autres sièges échoient à la plus forte moyenne,
respectivement, au MRP et au PC. La liste SFIO n'emporte donc aucun siège. A nouveau élu, Paul Greffier retrouve sa place à la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il prend
part à la discussion du projet et des propositions de loi sur les dommages de guerre.
Pour les premières élections législatives de la IVe République, le 10 novembre 1946, Paul Greffier mène encore la liste communiste. Cette liste obtient 33 368 voix sur 144 172 suffrages exprimés
et a un élu. Les trois autres sièges du département sont répartis entre la liste du RGR, toujours dirigée par Pierre Mendès France (52 864 voix et deux élus) et celle du MRP (29 419 voix et un
élu). Les trois autres listes en compétition : SFIO (16 781 voix), PRL (8 284 voix) et RI (3 456 voix) n'ont pas d'élu.
Au sein de l'Assemblée nationale, l'activité de Paul Greffier se déploie dans des domaines divers. Nommé membre de la Commission des pensions dès le début de la législature, il entre
ultérieurement à la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre et à celle des affaires économiques. Il est, en outre, nommé membre suppléant de la Haute cour de justice le 11 mars
1947.
Il s'intéresse particulièrement aux problèmes du département qu'il représente, où l'agriculture occupe une place importante. C'est ainsi qu'il dépose des propositions de résolution concernant les
modifications législatives et réglementaires nécessaires à l'indemnisation équitable des propriétaires, fermiers ou métayers, pour les dégâts occasionnés à leurs récoltes par le gros gibier et,
en particulier, par les sangliers (19 juin 1947), la nécessité de prendre sans tarder les mesures adéquates en vue de la construction du pont de chemin de fer des Andelys (4 mars 1949), les
dispositions qui s'imposent d'urgence pour organiser le marché des pommes à cidre et l'octroi de tarifs préférentiels en faveur de ces produits (2 août 1950).
Paul Greffier dépose également, le 28 janvier 1950, une demande d'interpellation sur le lock-out des 600 ouvriers des sucreries-raffineries Bouchon à Massandres (Eure) et, le 19 juillet 1950, une
autre demande d'interpellation sur la fermeture de la ligne de chemins de fer Beuil-Louviers. Mais son attention ne se porte pas uniquement sur les problèmes locaux.
Le 19 juillet 1947, il dépose un rapport au nom de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre sur la proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à accorder aux
propriétaires sinistrés une exonération d'impôts équivalent au montant des loyers dont ils ont été privés depuis la destruction de leurs immeubles. Le 14 juin 1950, il dépose une proposition de
résolution tendant à modifier le mode d'élection aux chambres de commerce.
Il prend une part active aux débats sur les projets de lois de finances présentés au cours de la législature. Il intervient encore, le 27 juillet 1949, dans la discussion du projet de loi relatif
à la répartition des matières premières et produits industriels et, le 7 février 1951, dans les débats sur une proposition de loi relative à la composition et au fonctionnement du Conseil
économique.
Aux élections législatives du 17 juin 1951, Paul Greffier se représente en tête de la liste communiste. Avec 30 436 voix et 21,3 % des suffrages exprimés, sa liste n'obtient aucun siège. La
totalité des quatre sièges est attribuée aux listes apparentées qui, avec 53,4 % des suffrages exprimés, obtiennent la majorité absolue ; trois sièges allant au RGR dirigé par Pierre Mendès
France et le quatrième aux Indépendants.
Elu conseiller municipal d'Evreux en 1946, il le demeure jusqu'en 1952. Délégué départemental du PCF pour l'Eure, membre des Commissions départementales à l'Office des anciens combattants de
l'Eure, Paul Greffier a été décoré de la Croix du combattant volontaire 1939-1945, de la Croix du combattant volontaire de la Résistance et de la Médaille de la France libérée. Il est décédé à
Evreux le 29 juin 1989.