Kaypakkaya İbrahim

Ibrahim Kaypakkaya (né en 1949 dans la préfecture de Corum – mort le 18 mai 1973 à Diyarbakır) est un révolutionnaire maoïste turc, fondateur du Parti communiste de Turquie - marxiste-léniniste (TKP-ML). Ibrahim Kaypakkaya né en 1949 dans une famille paysanne du village de Karakaya (situé dans la préfecture du Corum, au nord d’Ankara). En 1967 il parvient à intégrer l’Université de physique d’Istanbul et adhère alors à la Fédération des clubs d’idées (FKF), une organisation étudiante de gauche propageant des idées socialistes et anti-impérialistes.

Après les grandes grèves de juin 1970, Ibrahim Kaypakkaya rejoint le Parti révolutionnaire ouvrier et paysan de Turquie (TIIKP), un parti communiste pro-chinois. Critiquant les penchants opportunistes de ses dirigeants et désirant que le parti opte pour une stratégie de lutte armée, il entre en conflit avec la direction du TIIKP et provoque une scission pour créer en avril 1972 le Parti communiste de Turquie -marxiste-léniniste (TKP-ML) dont il devient le premier secrétaire. Reprenant le principe maoïste de la guerre populaire, le TKP-ML se dote d’une branche armée : le TIKKO (l’Armée ouvrière et paysanne de libération de la Turquie).

En raison des actions de guérilla du TIKKO, Ibrahim Kaypakkaya est dès lors traqué par les autorités turques. Le 24 janvier 1973, alors qu’ils menaient des actions dans la région de Dersim, Ibrahim Kaypakkaya et son groupe de combattants sont attaqués par les gendarmes. Grièvement blessé, il parvient à se réfugier dans une grotte et y reste 5 jours dans des conditions difficiles avant d’être dénoncé et arrêté. D’abord emmené à l’hôpital où on lui amputa une partie de ses membres gelés par le froid, il fut ensuite transféré au centre de torture de Diyarbakir. Ibrahim Kaypakkaya est alors soumis pendant trois mois et demi à la torture mais refuse de parler. Il est assassiné dans la nuit du 17 au 18 mai 1973.

La pensée d’Ibrahim Kaypakkaya s’inscrit dans le courant maoïste. Ainsi la stratégie menée par le TIKKO (branche armée du TKP-ML) reprend l’idée développée par Mao Zedong d’une « guerre populaire » menée par le parti communiste et s’appuyant sur des « bases rouges », c’est-à-dire des zones libérées par la guérilla. Ibrahim Kaypakkaya a aussi laissé des écrits concernant la question nationale kurde et le kémalisme qu’il considérait comme fasciste.