Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias
Olga Valerianovna Karnovitch, née à Saint-Pétersbourg le 2 décembre 1865, morte à Paris le 2 novembre 1929, est la
seconde épouse du grand-duc Paul Alexandrovitch de Russie. Fille d'un médecin de la Cour, le docteur Valerian Karnovitch et de Olga Meszaros, Olga Karnovitch passa son enfance à côté des palais
impériaux à Tsarskoïe Selo. Jolie et mondaine, elle fut remarquée par les cercles des officiers de la ville et fit la connaissance d'un officier de la Garde impériale de Russie, Erich
Augustinovitch von Pistohlkors (1853-1935), qu'elle épousa en 1884 et dont elle eut quatre enfants : Alexandre Erikovitch von Pistohlkors (1885-1944), Olga Erikovna von Pistohlkors (1886-1887),
Olga Erikovna von Pistohlkors (1888-1963), Marianna Erikovna von Pistohlkors (1890-1976) dite Marianne.
En 1891, le grand-duc Paul devint veuf de sa première épouse née princesse Alexandra de Grèce, sa cousine, dont il avait eu deux enfants en bas-âge et qui furent recueillis par sa belle-sœur, la
grande-duchesse Élisabeth, en attendant. Ami de longue date d'Erich von Pistohlkors, il passait souvent ses soirées chez le couple Pistohlkors à Tsarskoïe Selo pour consoler son chagrin et
dissiper son ennui ; il appréciait l'élégance et l'esprit mondain et vif d'Olga Valerianovna.
Olga vécut d'abord son adultère dans un scrupule vite dissipé par l'esprit distingué du grand-duc, et petit à petit en fut de plus en plus flattée. Le couple Pistohlkors vivait de plus en plus
avec le grand-duc et passait des séjours au bord de la Baltique ou à la chasse ensemble, Erich von Pistohlkors était aussi flatté, dans son aveuglement. Le grand-duc venait souvent accompagné de
la sœur de Nicolas II avec qui il était ami. Ainsi les apparences étaient sauves. Jusqu'au moment où l'évidence d'une séparation se fit jour. Cela fit scandale à la Cour, l'impératrice détestait
Olga Valerianovna qu'elle avait aperçue de loin, et la rigueur de son éducation victorienne ne pouvait pas concevoir qu'un grand-duc pût épouser une divorcée. Elle fit pression en ce sens auprès
de son époux le tsar. Le scandale augmenta encore lorsque Mme von Pistohlkors donna naissance en 1897, à un fils adultérin, Vladimir, alors qu'elle n'était pas divorcée. Nicolas II refusa à son
oncle le mariage avec Olga Valerianovna lorsqu'elle divorça trois ans plus tard (son mari ayant mis longtemps avant de donner son accord). Il partit donc à l'étranger et l'épousa morganatiquement
à Livourne, presque en cachette.
Le grand-duc et Olga furent donc exilés par l'empereur et se firent construire un élégant hôtel particulier à Boulogne-sur-Seine qu'Olga décora avec goût. En 1904, le grand-duc demanda un titre
pour sa femme auprès du prince-régent Léopold de Bavière et Olga fut créée comtesse de Hohenfelsen, titre transmissible à ses enfants morganatiques. Le couple ne put rentrer en Russie qu'en 1913,
lorsque l'empereur accorda son pardon à son oncle. En 1915, Olga, qui n'était toujours pas reçue à la cour fut titrée par le tsar princesse Paley ; mais en tant qu'épouse morganatique, elle ne
fut que rarement invitée aux fêtes officielles ou familiales et était toujours assise aux places les plus éloignées de la famille impériale, y compris de son mari.
De cette union naquirent :
En 1913, Nicolas II les rappela, ils s'installèrent à Saint-Pétersbourg. Lors de la révolution d'Octobre le grand duc Paul Alexandrovitch fut arrêté et emprisonné à la forteresse
Saint-Pierre-Saint-Paul, quant à la princesse Paley, elle s'installa avec ses deux filles chez des amis à Saint-Pétersbourg rebaptisée Petrograd. Olga Valerianovna tenta de faire libérer son fils
Vladimir, surnommé Volodia, et son époux Paul Alexandrovitch, mais en vain : Vladimir fut exécuté sommairement avec d'autres membres de la famille impériale en juillet 1918 près d'Alapaïevsk et
le grand duc Paul fut assassiné à l'intérieur de la forteresse Pierre-et-Paul en 1919. Les jeunes princesses passèrent des moments difficiles dans Petrograd révolté. Natalia Pavlovna Paley, âgée
de 13 ans, fut molestée, probablement violentée par de jeunes bolcheviks, et ne s'en remettra jamais.
En 1919, apprenant la mort de son mari, la princesse Paley s'enfuit de Russie avec ses deux filles en gardant le secret espoir que son fils était encore en vie. Aidée d'un soldat de l'Armée
blanche, elles partirent de Petrograd et marchèrent durant deux nuits et un jour, traversant le lac Ladoga gelé. Le lac étant balayé par des projecteurs actionnés par les gardes rouges, le soldat
cachait les deux jeunes filles sous un linge blanc afin que l'on ne distingue pas leurs silhouettes sur le lac blanchi par la glace. Les princesses parvinrent à Helsingfors, bientôt rebaptisé
Helsinki, saines et sauves.
Puis, les princesses quittèrent la Finlande et vinrent s'installer à Paris. La princesse Paley puisa dans ses ressources pour venir en aide aux exilés. Elle fit plusieurs séjours à Biarritz, où
vivaient sa fille et son gendre et où une colonie russe d'exilés tentaient de s'adapter à un mode de vie bien plus modeste qu'autrefois. En 1926 elle organisa une fête de charité afin de récolter
des fonds. Olga Valerianovna, princesse Paley se dépensa sans compter pour les enfants russes exilés à Paris (1927). Elle était rongée par le chagrin, mais vécut une fin digne et charitable.