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Jean Raspail, né le 5 juillet 1925 à Chemillé-sur-Dême (Indre-et-Loire) et mort le 13 juin 2020 à Paris, est un écrivain et explorateur français dont les romans portent principalement sur des personnages historiques, des explorations et des peuples autochtones. Il est récipiendaire des grand prix du roman et grand prix de littérature de l'Académie française. Il est principalement connu, autant en France qu'à l'étranger, pour ses romans Le Camp des saints, publié en 1973, qui décrit une submersion de la civilisation occidentale, la France en particulier, par une immigration massive venue du tiers monde, et pour Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie, publié en 1981.
Fils d'Octave Raspail, président des Grands moulins de Corbeil et directeur général des mines de la Sarre, et de Marguerite Chaix, Jean Raspail fait ses études au collège Saint-Jean-de-Passy, à Paris, où il est élève de Marcel Jouhandeau, puis à l'Institution Sainte-Marie, à Antony, pour enfin aller à l'École des Roches à Verneuil-sur-Avre (Prairie-Colline 1936-1940). Il se met tardivement à l'écriture, bien qu'il ait pensé devenir écrivain dès le lycée. Néanmoins, l'avis négatif d'un ami de son père, académicien de son état, à la lecture d'un premier roman de jeunesse, le bloqua pendant plusieurs années. Pendant ses vingt premières années de carrière, il court le monde à la découverte de populations menacées par la confrontation avec la modernité. Il est marqué par le scoutisme qu'il a connu jeune, et son premier voyage, en 1949, l'emmène en canoë de Québec à La Nouvelle-Orléans, sur les traces du père Marquette. Il rallie ensuite la Terre de Feu à l'Alaska en automobile (du 25 septembre 1951 au 8 mai 1952) puis dirige une expédition française sur les traces des Incas en 1954, avant de passer une année entière au Japon en 1956.
En 1970, l'Académie française lui remet le prix Jean-Walter pour l'ensemble de son œuvre. En 1973, il revient au roman et écrit son œuvre phare, Le Camp des saints, dans lequel il décrit la submersion de la France par l'échouage sur la Côte d'Azur d'une flotte de bateaux en ruine venue d'Inde, chargée de réfugiés. Jean Raspail écrit par la suite de nombreux d'ouvrages, un certain nombre d'entre eux ayant été primés (voir infra), parmi lesquels Septentrion, Sire et L'Anneau du pêcheur. Plusieurs évoquent la Patagonie, à travers la revendication du royaume d'Araucanie et de Patagonie par Orélie-Antoine de Tounens, avoué de Périgueux, dans la seconde moitié du XIXe, tout autant que dans l'évocation de l'histoire et du destin de ces régions du bout du monde, notamment dans Qui se souvient des hommes... En 1981, il se proclame consul général de Patagonie, ultime représentant du royaume d'Orélie-Antoine Ier.
Il se déclare royaliste. Son catholicisme traditionnel sert d'inspiration pour beaucoup de ses œuvres utopiques, dans lesquelles les idéologies du communisme et du libéralisme sont vouées à l'échec, et une monarchie catholique est rétablie. Dans le roman Sire, un roi français est couronné à Reims en février 1999, Philippe Pharamond de Bourbon, âgé de 18 ans, descendant direct des derniers rois de France. Il postule à l'Académie française le 22 juin 2000 et recueille 11 voix (6 pour Max Gallo et 4 pour Charles Dédéyan), sans toutefois obtenir la majorité requise pour être élu au siège vacant de Jean Guitton. Il est membre de l'association Les Écrivains de marine, fondée par Jean-François Deniau. Il a appartenu au comité d'honneur du Cercle national Jeanne-d'Arc, affilié au Front national. En 2012, il s'associe au projet « Notre antenne », porté par Gilles Arnaud et Philippe Milliau, qui donne naissance en 2014 à TV Libertés. Il meurt le 13 juin 2020 à l’hôpital Henri-Dunant de Paris.
En 1999, il signe pour s'opposer à la guerre en Serbie la pétition « Les Européens veulent la paix »10, lancée par le collectif Non à la guerre. Le 17 juin 2004, il publie une tribune dans Le Figaro intitulée « La patrie trahie par la République », dans laquelle il critique la politique d'immigration menée par la France. Il est alors, avec le journal, attaqué en justice par la LICRA pour « provocation à la haine raciale », mais est finalement relaxé par une décision de la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris en date du 28 octobre. En février 2011, son roman controversé Le Camp des saints est réédité avec une nouvelle préface, intitulée « Big Other ». Certains médias y voient un livre de « référence » pour une partie de l'extrême droite française, laquelle considérerait l'ouvrage comme « visionnaire ».