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Politkovskaïa Anna

Anna Stepanovna Politkovskaïa, née Mazépa le 30 août 1958 à New York, assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou, était une journaliste russe et une militante des droits de l'homme connue pour son opposition à la politique du président Vladimir Poutine.

Politkovskaïa Anna Politkovskaïa Anna

Sa couverture du conflit tchétchène et ses critiques virulentes envers les autorités actuelles de la république caucasienne. Le procureur général de Russie, Iouri Tchaïka, supervise l'enquête sur ce meurtre, confiée au service des affaires particulièrement graves du Parquet général de Russie. Les enquêteurs privilégient l'hypothèse selon laquelle sa mort est liée à ses activités professionnelles. Le 9 octobre 2007 le procureur général Tchaïka a déclaré que l'« affaire Politkovskaïa » a été élucidée. Auparavant, il a annoncé l'arrestation de dix suspects dont les noms n'ont pas été divulgués. Le Parquet déclara cependant être en train de rechercher le commanditaire du meurtre.

Née à New York, elle est fille de diplomates. Son père, Stepan Mazepa, travaillait à la mission de la RSS d'Ukraine auprès de l'ONU. Après des études de journalisme à Moscou qu'elle termine en 1980, elle commence sa carrière au journal Izvestia. Depuis juin 1999, elle écrivait des articles pour le journal en ligne Novaïa Gazeta. En 2001, elle s'était réfugiée plusieurs mois en Autriche après avoir reçu des menaces par courriers électroniques. Les messages affirmaient qu'un officier de police, qu'elle avait accusé de commettre des atrocités contre des civils, avait l'intention de se venger. Sergueï Lapine avait été interpelé en 2002 à propos de ces accusations, mais les charges contre lui avaient été abandonnées l'année suivante. Celles-ci furent reprises en 2005 et Sergueï Lapine fut condamné à une peine de onze années d'emprisonnement.

Anna Politkovskaïa fut détenue plusieurs jours en février 2001 par les forces russes en Tchétchénie dans la région de Chatoï (sud de la Tchétchénie) pour avoir « enfreint les règlements en vigueur pour les journalistes », alors qu'elle effectuait une enquête sur un centre de détention de l'armée. Elle dit avoir été menacée de viol et de mort, et qu’on s’en prendrait à ses enfants, fait remarquer la Fondation internationale des femmes œuvrant dans les médias (International Women's Media Foundation, IWMF). Elle avait reçu en 2002 le prix Courage en journalisme de l’IWMF.

Elle s'est engagée dans de nombreuses affaires, notamment en défendant les victimes de la guerre en Tchétchénie. Elle a participé aux négociations lors de la prise d'otages du théâtre de la rue Melnikov en 2002 à Moscou. Lors de la prise d'otages de l'école de Beslan en 2004, Anna Politkovskaïa a été empoisonnée, probablement en buvant un thé, dans l'avion qui l'amenait à Rostov-sur-le-Don, sur la route de Beslan pour participer aux négociations avec les preneurs d'otages. Elle est tombée gravement malade et n'a donc pas participé à ces négociations. La nature du poison n'a jamais été déterminée, les analyses de sang ayant été détruites « par mégarde ». La journaliste considère avoir été victime des services spéciaux, qui voulaient à tout prix l'empêcher de se rendre à Beslan.

Son dernier ouvrage Douloureuse Russie, est paru en septembre 2006 aux éditions Buchet-Chastel. Dans ce livre, véritable réquisitoire contre la politique de Vladimir Poutine en Russie aujourd'hui, la journaliste prédit que si une révolution éclate en Russie, elle ne sera ni orange, ni de velours, mais rouge comme le sang. Elle a été plusieurs fois primée pour ses enquêtes, notamment en 2002 par le Pen Club International, et en 2003 au Danemark, où elle a reçu le prix du journalisme et de la démocratie, décerné par l'OSCE. En 2004, Anna Politkovskaïa avait reçu le prix Olof Palme pour les droits de l'Homme. Elle avait partagé ce prix avec ses compatriotes Lyudmila Alekseyeva et Sergey Kovalyov. Le prix Olof Palme, doté de 50 000 dollars, avait récompensé par le passé Amnesty International.

Anna Politkovskaïa restera synonyme des années Poutine et des guerres de Tchétchénie. Elle aura sans relâche dénoncé les dérives du pouvoir russe. Elle était connue pour sa couverture critique des campagnes du pouvoir russe en Tchétchénie. Ironie du sort - Polikovskaïa a été assassinée le 7 octobre, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine (né le 7 octobre 1952). Anna Politkovskaïa a été assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou, jour de l'anniversaire du chef de l'Etat Vladimir Poutine. Son corps a été découvert dans la cage d'escalier, devant l'ascenseur de son immeuble, dans le centre de Moscou, rue Lesnaïa, a expliqué à l'Associated Press l'officier de permanence au commissariat central de la capitale russe. Un pistolet et quatre balles ont été retrouvés à ses côtés. Ces informations ont été relevées par Interfax, Associated Press, Reuters, puis AFP.

Anna Politkovskaïa, mère de deux enfants (une fille, Vera, et un garçon, Ilia), avait dénoncé à plusieurs reprises les violations des droits de l'Homme dont se rendaient coupables les forces fédérales en Tchétchénie, ainsi que la milice de Ramzan Kadyrov. Selon l'agence de presse Interfax, c'est une voisine qui a découvert son corps dans l'ascenseur de son immeuble samedi 7 octobre à 17 h 10. Les policiers ont retrouvé dans l'ascenseur un pistolet Makarov 9 mm et quatre douilles, ajoute l'agence. Anna Politkovskaïa est la 21e journaliste assassinée en Russie depuis l'élection de Vladimir Poutine en 2000. Pour certains de ces journalistes, il n'est pas avéré qu'ils aient été tués pour des motifs liés avec leur activité professionnelle. Anna Politkovskaïa repose désormais au cimetière de Troïkourovskoïe à Moscou.

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