Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Faber François

François Faber, né le 26 janvier 1887 à Aulnay-sur-Iton dans l'Eure et mort tué à l'ennemi le 9 mai 1915 à Carency ou à Mont-Saint-Éloi selon les sources, dans le Pas-de-Calais, est un coureur cycliste de nationalité luxembourgeoise. Il compte à son palmarès un Tour de France, un Tour de Lombardie, un Paris-Roubaix, deux Paris-Tours, un Bordeaux-Paris et un Paris-Bruxelles. Sa réussite sportive est indissociable de la figure d'Alphonse Baugé qui fut son directeur sportif au sein de plusieurs équipes. Durant la seconde partie de sa carrière, une certaine rivalité sportive a opposé Faber à Octave Lapize.

Faber François Faber François

François Faber est né le 26 janvier 1887 à Aulnay-sur-Iton dans l’Eure de Jean-François, originaire de Wiltz dans le Grand-Duché du Luxembourg et de Marie-Paule, née en Lorraine. Doté d'une force physique hors norme - il pèse 91 kilos, ce grand champion, bien qu'étant né en France, choisit de garder la nationalité de ses parents. Il montrera, malgré tout, un attachement exemplaire à la France, sa terre d'adoption.

En 1907, lors de l’étape Metz-Belfort, le Français Faber, nouveau venu, remporte la troisième place et signe sa première apparition dans le Tour. En 1908, le Tour s’étale sur 4.488 km. Derrière Petit Breton, Faber termine second du tour en remportant 5 victoires d’étape et en se classant second dans quatre autres. Sur 114 partants, 36 franchissent la ligne d’arrivée. Les journaux de l’époque retiendront de l’affaire qu’un seul des coureurs aura grimpé le ballon d’Alsace sans mettre pied-à-terre. Ce qui est à l’heure actuelle une promenade familiale est, à l’époque, un véritable exploit. Cette année-là, il gagne le tour de Lombardie. En 1909, il est vainqueur du Tour de France sous la pluie et dans la boue.

Il est le premier étranger, à gagner le tour de France. À l’époque, le Tour se court à une vitesse moyenne de 28 km/h sur 4.500 km, divisés en 14 étapes. En 1909, sur 150 participants engagés, 55 passent la ligne d’arrivée. Les distances restent inchangées. Faber remporte l’épreuve en gagnant six étapes et en se classant trois fois second et deux fois troisième.

La presse titre alors «Faber est trop fort. Il gagne six étapes dont cinq successivement !». Il est également le premier à avoir réalisé cet exploit. Rappelons que ce Tour fut l’un des plus froids de l’histoire si ce n’est le plus froid. 1909 sera d’ailleurs sa grande année puisqu’il gagnera cette année là trois autres grandes classiques en France et en Belgique. En 1910, Faber est second derrière Octave Lapize après avoir remporté trois étapes, une seconde place et deux troisième places. Il aura crevé deux fois sur la même étape. Il gagne le Paris – Tours.

En 1911, Faber s’adjuge deux étapes et une troisième place, mais gagne le Bordeaux – Paris. En 1912, pas de victoire d’étape mais une seconde place entre Belfort et Chamonix. En 1913, il est cinquième au classement général, mais il gagne le Paris – Roubaix. Le 30 oct. de cette année-là, il épouse Eugénie Terrier, qui lui donnera un enfant quatre jours avant sa mort. En 1914, pour son dernier tour de France, il remporte deux étapes. La guerre est déclarée cinq jours plus tard.

Dans une remarquable conférence qu'il a faite, en français (ne maîtrisant pas suffisamment le luxembourgeois), le 9 octobre 1913, à Luxembourg, à l'invitation du ministre d'Etat Paul Eyschen, il revendique fièrement ses racines: «Je ne suis qu'un grand diable de coureur cycliste, doublé d'un fidèle et ardent Luxembourgeois.»

Mais il se montre tout aussi fidèle et ardent Français lorsqu'il signe un contrat d’EVDG au bureau de recrutement de la Seine. Il est affecté au 1er régiment étranger au dépôt de Bayonne, le 22 août 1914. Caporal du 2e RM du 1er RE, il est tué à l’ennemi le 9 mai 1915 au cours de la bataille des «ouvrages blancs» à Carency près de Berthonval. Cité à l’ordre de la division avec Croix de Guerre 1914 – 1918. Il est médaillé militaire à titre posthume au Journal officiel du 24 mai 1922.

Le matin de sa mort, François Faber reçoit une lettre l’informant de la naissance d’un fils. Une plaque à sa mémoire déposée à la Nécropole Nationale de Notre Dame de Lorette, rappelle son sacrifice.

Il est à noter que le même jour, s’est engagé au même centre de recrutement un autre François Faber, matricule 1668, né le 17 juillet 1893, à Beggen Wimtzig au grand-duché du Luxembourg. Disparu le 9 mai 1915 à Berthonval, il est déclaré décédé par jugement rendu le 25 fév. 1921 par le tribunal de la Seine. Son demi-frère Ernest Paul, né le 5 décembre 1881 à Villotte-sur-Ource en Côte d'or, décédé le 9 sept. 1964 à Saint-Gatien-des-Bois est également un vainqueur d’une étape sur le Tour de France.

François Guillaume n'hésite pas à comparer ce premier héros cycliste luxembourgeois à Jean l'Aveugle, autre héros national historique de ce pays : «Le cas de François Faber... est emblématique d'un certain Luxembourg amoureux de la France à l'image de Jean l'Aveugle, mort en défendant les intérêts du roi français. D'une certaine façon, Carency, lieu où notre coureur soldat est tombé, fait écho à Crécy, où notre comte téméraire a perdu la vie. Le mythe du roi aveugle et chevaleresque revit dans la figure du champion généreux et ardent.»

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article