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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Affaire du conseiller Prince

L’affaire du conseiller Prince a son origine dans la découverte, le 20 février 1934, du corps déchiqueté d'Albert Prince (1883-1934) attaché aux rails, au kilomètre 311 de la voie ferrée Paris-Dijon, à proximité de cette dernière ville, au lieu-dit La Combe-aux-Fées. Une mallette ouverte et vide est retrouvée non loin de son corps. Conseiller à la cour d'appel de Paris et chef de la section financière du parquet de Paris, il avait enquêté sur Alexandre Stavisky, un financier véreux retrouvé « suicidé » la même année.

Ci-dessus, à droite, l’emplacement du corps mutilé, à gauche, l’emplacement des débris de cervelle du conseiller
Ci-dessus, à droite, l’emplacement du corps mutilé, à gauche, l’emplacement des débris de cervelle du conseiller

Ci-dessus, à droite, l’emplacement du corps mutilé, à gauche, l’emplacement des débris de cervelle du conseiller

Historique

Albert Prince naît en 1883 à Châtenois-les-Forges dans le Territoire de Belfort. Sa carrière judiciaire débute en 1907 au parquet de la Seine. Il s’illustre pendant la Première Guerre mondiale, où de simple sergent, il s’élève au grade de capitaine. Il est par deux fois blessé au combat, décoré de la croix de guerre avec deux citations, puis obtient la Légion d’honneur. Fait prisonnier, de 1916 à 1918 il est interné dans le camp de Vöhrenbach dans le grand-duché de Bade. Il poursuit sa carrière de magistrat après 1918 et est nommé procureur de la République à Troyes, le 5 octobre 1922. Il reste à ce poste presque trois ans. À la fin des années 1920, il est nommé responsable de la section financière du tribunal de la Seine, un poste concerné par l’affaire Stavisky.

Des témoignages font pencher l'enquête en faveur d'un meurtre : son rapport sur l'affaire Stavisky a disparu, il a été faussement attiré à Dijon où demeure sa mère et certains assurent l'avoir vu se débattre à l'arrière d'une voiture. Malgré tout, les commissaires Belin et Guillaume ne privilégient que la thèse du suicide. L'inspecteur Pierre Bonny va ensuite, sur la base de faux éléments, accuser les caïds marseillais Paul Carbone, François Spirito et Gaëtan de Lussats qui sont incarcérés le 29 mars suivant à la maison d’arrêt de Dijon. En moins d'un mois, les deux premiers furent relaxés et de Lussats transféré à Paris puis à Nice sous l'inculpation de recel de timbres fiscaux volés.

L'affaire fut classée en janvier 1937. En 1944, Pierre Bonny aurait confié à son fils ainsi qu'au médecin légiste présent lors de son exécution qu'il était responsable de l'assassinat de Prince et que le meurtre avait été commis pour « défendre la République ». Le 20 février 1934, Léon Daudet, dans une lettre ouverte intitulée La Maçonnerie et les événements actuels, attaque violemment la franc-maçonnerie à qui il attribue l'assassinat du magistrat. Une opinion partagée par Alfred Détrez dans ses essais. Albert Vigneau désigne la maçonnerie comme liée à l'assassinat d'Albert Prince, tout comme à l'affaire Stavisky et la dissolution des ligues après la crise du 6 février 1934.

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