Pepy Guillaume

Publié le par Mémoires de Guerre

Guillaume Pepy, né le 26 mai 1958 à Neuilly-sur-Seine (Seine), est un haut fonctionnaire français. Il dirige la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) depuis février 2008 et a été reconduit dans ses fonctions en décembre 2014. Il est également président d'Eurostar jusqu'en 2010, vice-président du groupe Keolis, président du Conseil de surveillance du groupe Systra.

Pepy GuillaumePepy Guillaume

Le père de Guillaume Pepy est avocat et sa mère travaille dans des organisations culturelles publiques. Il a été élevé dans un milieu intellectuel décrit par la journaliste du Monde Raphaëlle Bacqué, comme « très “seventies”, teinté de psychanalyse et conscient de sa supériorité ». Il suit les pas de son oncle conseiller d'État, premier de la famille à travailler dans la haute fonction publique. Guillaume Pepy a été scolarisé à l'École alsacienne, à Paris. Il est diplômé de l’Institut d'études politiques de Paris et ancien élève de l’ENA, promotion Louise Michel (1984). Auditeur, puis maître des requêtes au Conseil d'État (1987), il travaille dans plusieurs cabinets ministériels, en tant que conseiller technique du ministre du Budget Michel Charasse (1988) et devient ensuite directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique Michel Durafour puis de la ministre du Travail Martine Aubry. En 1995, il devient directeur général adjoint chargé du développement du groupe Sofres.

Guillaume Pepy a fait l'essentiel de sa carrière à la SNCF. Il y entre une première fois en 1988, au poste de directeur de cabinet du président Jacques Fournier, puis, après un passage dans des cabinets ministériels de gauche (1990-1993), revient au poste de directeur des investissements, de l'économie et de la stratégie. En 1997, il est directeur des Grandes Lignes et en 1998, directeur général délégué de toutes les activités voyageurs (TER, Transilien, Grandes Lignes, Matériel, Traction). Il a développé la politique tarifaire des prix adaptés pour accroître les taux d'occupation des trains (le yield management, ou tarification flexible, inspirée du transport aérien). Il est également à l'origine de la création de Voyages-sncf.com, dont il a été président de 1998 à 2006, et d’iDTGV. En 2003, Louis Gallois le nomme directeur général exécutif du groupe. Anne-Marie Idrac, présidente pendant les vingt derniers mois (juillet 2006-février 2008) du mandat commencé par Louis Gallois, le confirme dans cette fonction. Il est également à l'origine de la création de l'Alliance européenne des opérateurs ferroviaires de grande vitesse Railteam.

Le 27 février 2008, Nicolas Sarkozy le nomme à la présidence de l’entreprise publique pour un mandat de cinq ans, lui fixant comme priorités dans sa lettre de mission le développement et la modernisation de l'entreprise et lui demandant de faire en sorte que la SNCF entre « tout entière, dans l'ère du développement et de la concurrence ». À cette fin, il lui est demandé par le pouvoir politique d'affronter les syndicats de la SNCF en vue d'obtenir une baisse de la conflictualité sociale. Pour y parvenir, Guillaume Pepy mise depuis 2008 sur l'émergence d'un pôle syndical « réformiste » constitué du tandem CFDT-UNSA au détriment du pôle de « contestation » incarné par la CGT et SUD Rail. Fait marquant dans ce tournant et en guise d'illustration du partenariat privilégié développé par Guillaume Pepy avec l'UNSA, il est ainsi invité au congrès de l'UNSA cheminots en juin 2013, à quelques jours d'une grève massivement suivie le 13 juin 2013 contre la réforme ferroviaire annoncée par le gouvernement. Cette grève repoussera la date de présentation au parlement d'un an, en juin 2014. Lors de ce congrès, il est invité à exposer son point de vue aux congressistes en vue d'influer sur leur orientation sur la réforme ferroviaire.

Le 25 février 2013, il est reconduit à la tête de la SNCF pour cinq ans par François Hollande, afin de poursuivre la « grande réforme ferroviaire » entamée en octobre 2012. Il est donc, à la suite de la réorganisation de la SNCF par la loi du 4 août 2014, nommé président du directoire par intérim de la nouvelle holding SNCF, à compter du 1er décembre suivant. Il met ainsi en œuvre la réforme du système ferroviaire consistant à éclater la SNCF et ses agents dans trois entreprises distinctes d'un « groupe public ferroviaire » et à abroger la réglementation du travail spécifique des cheminots de la SNCF. Ce, en vue d'obtenir un alignement des conditions de travail des cheminots SNCF sur celles des filiales du groupe SNCF et des opérateurs ferroviaires privés concurrents. Il parvient à obtenir le soutien des deux organisations syndicales UNSA et CFDT à cette réforme, combattue par la CGT et SUD Rail pendant la grève de juin 2014. Guillaume Pepy partageait la vie, de 19864 jusqu’au décès de celui-ci, du directeur de l'IEP Richard Descoings.

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