El Goni Arabi
Arabi El goni est né en octobre 1920 à Abêché (Département du Gauddaï, Tchad), fils de Faki Goni et de Madine. D'abord interprète auxiliaire, il sera ensuite commis des services administratifs et
financiers. Il se dirige vers l'action proprement politique au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Elu en 1946 conseiller général du Tchad, plus tard membre du Grand Conseil de l'Afrique
équatoriale française et de l'Assemblée territoriale du Tchad, Arabi El Goni se consacre dès lors surtout à la défense des intérêts de la zone musulmane, et tout particulièrement des
éleveurs.
A la suite de la chute du Gouvernement Edgar Faure (29 novembre 1955), l'Assemblée nationale est dissoute (2 décembre) et des élections législatives anticipées doivent être organisées (2 janvier
1956). Arabi El Goni conduit la liste d'Action sociale tchadienne devant le collège des citoyens de statut personnel du Tchad. Son programme, inspiré des idées du Général de Gaulle, vise au
développement harmonieux du Tchad au sein de l'Union française. Il déclare notamment : "Nous voulons (...) qu'on en finisse avec le passé, et qu'une véritable union puisse s'établir au Tchad
entre tous les éléments de la population, qu'ils soient fonctionnaires, militaires, chefs coutumiers, commerçants, employés, travailleurs dans l'entreprise, paysans, éleveurs etc...".
Avec 105 258 voix sur 294 654 suffrages exprimés pour 551 545 inscrits, la liste d'Action sociale tchadienne se place en seconde position derrière la liste d'Union tchadienne conduite par Gabriel
Lisette, et emporte l'un des deux sièges à pourvoir, pris à la liste du Bloc tchadien de Bechir Sow Mohammed. Inscrit au groupe des Républicains sociaux, le nouveau député du Tchad est nommé
membre de la commission des pensions, mais il n'intervient jamais dans les débats et ne dépose aucun texte.
Favorable au plan de développement de l'énergie atomique (2 juillet 1957), il se prononce contre la ratification des traités instituant la CEE et l'euratom (9 juillet) et s'abstient
volontairement lors des scrutins des 28 et 31 janvier 1958 sur les institutions de l'Algérie. Opposé au projet de loi déclarant l'état d'urgence sur le territoire métropolitain (16 mai 1958), il
vote contre la résolution tendant à décider la révision de certains articles de la Constitution (27 mai) et ne prend pas part au scrutin du 1er juin sur la confiance, sur le programme et sur la
politique du Général de Gaulle. Le lendemain, Arabi El Goni vote pour les pleins pouvoirs et pour la révision constitutionnelle. Marié et père de sept enfants, Arabi El Goni était chevalier de la
Légion d'honneur ainsi que de l'Etoile noire du Bénin.