Institut du Bon-Pasteur

Publié le par Roger Cousin

Laguerie PhilippeL’Institut du Bon-Pasteur (IBP) est une société de vie apostolique de droit pontifical érigée le 8 septembre 2006 par la Congrégation pour le clergé. Il a son siège (appelée "Maison générale") à Migné-Auxances, dans la Vienne (France). L'Institut rassemble au début, sous l'autorité de l'abbé Philippe Laguérie, d'anciens prêtres et séminaristes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X auxquels est accordé l'« usage exclusif de la forme extraordinaire du rite romain (dite tridentine)» (Statuts II §2) et qui s'engagent à « respecter le Magistère authentique » du Siège Romain, dans « une fidélité entière au Magistère infaillible de l’Église » (Statuts II §2), tout en effectuant « une critique constructive » du IIe concile œcuménique du Vatican.

Le siège de l'institut était auparavant à Bordeaux (de février 2007 à août 2011). Une paroisse personnelle fut d'ailleurs érigée en l’église Saint-Éloi par le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux. Ses membres fondateurs sont les abbés : Philippe Laguérie (Supérieur Général), Paul Aulagnier, Guillaume de Tanoüarn, Christophe Héry et Henri Forestier. La majorité sont d'anciens membres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X ayant pour la plupart occupé des postes importants au sein de cet institut, ce qui fait d'eux des « prêtres bâtisseurs » du mouvement traditionaliste en France.

L'institut a des statuts proches de ceux de la Fraternité Saint-Pierre, également société de vie apostolique, à laquelle l'usage de la liturgie traditionnelle a aussi été accordé. La principale différence statutaire entre les deux sociétés réside dans la notion de « rite propre » inscrite dans les statuts de l'IBP qui est plus précise que les statuts de la FSSP : « La fin particulière de la Fraternité S. Pierre est de réaliser ce but par l'observance fidèle des “traditions liturgiques et disciplinaires” conformément aux dispositions du Motu proprio Ecclesia Dei du 2 juillet 1988, qui est à l'origine de sa fondation »

Saint-Vincent-de-Paul est le séminaire de formation des prêtres de l'IBP, à Courtalain, dans le diocèse de Chartres. Il a été ouvert le 21 octobre 2006, sous la direction de l'abbé Paul Aulagnier. Le corps professoral est alors composé des abbés Henri Forestier, recteur, Yannick Vella, vice-recteur, Roch Perrel, Leszek Krolikowski et Stefano Carusi. Par la suite, en novembre 2009, l’abbé Henri Forestier quittera son poste de recteur pour s’employer entièrement au couvent des Petites Sœurs du Bon Pasteur, dont il a participé à la fondation le 8 septembre 2008. L’abbé Yannick Vella a quant à lui rejoint la paroisse bordelaise de Saint-Éloi dont il est nommé curé durant l’été 2009. À ce jour, l’abbé Roch Perrel assume les fonctions de recteur du séminaire, secondé par l’abbé Leszek Krolikowski, vice-recteur. Ont rejoint le corps professoral les abbés Emmanuel de Ducla et Matthieu Raffray.

Fondée en 2005 à Bordeaux, rue d'Ornano, par l'Association Saint-Projet12, l'école a ouvert ses portes le 9 janvier 2006. L'Association Saint-Projet, sous la présidence de l'avocat bordelais Thomas Rivière, est constituée de paroissiens de l’église Saint-Éloi. Le Cours Saint-Projet est constitué de trois entités : une école maternelle mixte nommée Notre-Dame des Enfants, une école primaire mixte dite Saint-Projet et un collège pour garçons, le Collège Saint-Jean-Bosco (auparavant, et depuis 2002, Collège Pacelli sous la direction du Prieuré Sainte-Marie, de Bruges). À l’origine, l’école et la maternelle comptaient une quarantaine d’élèves. Elles en comptent aujourd’hui une centaine.

Le Cours Saint-Projet délivre un enseignement catholique traditionaliste, se revendiquant d’éducateurs chrétiens tel que saint Jean-Baptiste de la Salle ou saint Jean Bosco. Il est à noter que, pour l'école primaire par exemple, le cumul des heures hebdomadaires d'histoire-géographie et de sciences naturelles est inférieur à celui des heures de messe et de catéchisme. En sus des institutrices et des professeurs employés par l'Association Saint-Projet, l'école est placée sous la direction d'un abbé de l’Institut du Bon-Pasteur. À la création du cours, il s'agissait de l'abbé Régis Spinoza, remplacé pour la rentrée 2009-2010 par l'abbé Jean-Pierre Gaillard.

Le 27 avril 2010, une émission de France 2, les Infiltrés, a tourné en caméra cachée des séquences dans le collège, qui donnent l'impression que les contenus enseignés sont tronqués et que les élèves de l'école sont antisémites, ce qui a donné lieu à une polémique. Les responsables du collège et les parents ont protesté dès le lendemain contre les méthodes employées et le fait que les enfants auraient été manipulés.

En juillet 2009, l'IBP fonde l'Angelus, à Presly, dans le Cher. Cette institution a pour but de délivrer un enseignement aux enfants de primaire (mixte), collège et lycée (garçons uniquement). Cet enseignement, délivré par des frères et des laïcs, est supervisé par l'abbé Régis Spinoza. L'Angelus vise également à mettre en place un internat pour garçons, une hôtellerie et des activités de scoutisme. L'essentiel de leurs activités est donc tourné vers la jeunesse et les familles. L'Angelus entretient des liens avec les Europa Scouts. Le lieu est ouvert au public dans le cadre de la messe dominicale et hebdomadaire.

Une fondation religieuse féminine est née dans l'élan de l'institut, appelée provisoirement « Les petites sœurs du Bon Pasteur ». Mais le 11 octobre 2010, un communiqué du secrétariat général de l'Institut affirme l'autonomie complète de cette fondation : "L'existence et la nature de cette communauté expérimentale, dans la mesure de sa permanence future, n'engage en rien la responsabilité de l'Institut du Bon-Pasteur, mais celle de l'ordinaire du diocèse qui l'accueille. Toute recommandation de l'une par l'autre constituerait une tromperie. "


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