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Alain Madelin, né le 26 mars 1946 dans le 12e arrondissement de Paris, est un homme politique français. Il a été trois fois ministre entre 1986 et 1995 et s'est présenté sous l'étiquette Démocratie libérale à l'élection présidentielle de 2002, remportant 3,91 % des suffrages.
Fils de Gaétan Madelin, ouvrier spécialisé chez Renault avant de cumuler plusieurs emplois, et d'Aline Madelin, secrétaire dactylographe, il passe son enfance dans le quartier de Belleville, à Paris. Anciennement marié avec Patricia Salustri, actionnaire de la SA Média Production, Alain Madelin est père de cinq enfants (trois de sa première union, et deux avec sa compagne actuelle).
Après avoir quitté le collège en classe de quatrième, il suit de 1959 à 1963 un certificat d'aptitude professionnelle, puis un brevet professionnel d'ajusteur, tourneur et fraiseur au lycée Voltaire, qu'il décrit comme ayant été à l'époque « un lycée communiste ». Il s'engage à ses 16 ans dans la cause nationaliste et devient familier des affrontements avec les militants d'extrême gauche. En 1963, il fait partie de la Fédération des étudiants nationalistes (FEN, extrême droite), où il est responsable de l'action militante. Début 1964, alors étudiant en droit à Assas et à peine âgé de 18 ans, il est un des principaux fondateurs d'Occident, mouvement étudiant d'extrême droite qui comprendra également dans ses rangs les futurs ministres Gérard Longuet, Hervé Novelli et Patrick Devedjian.
Revenant sur cette époque, il déclare : « J'ai été animé par un anticommunisme militant, extrême et passionné, qui a accompagné une bonne partie de ma vie d'étudiant. Et comme à ce moment-là, la France de l'anticommunisme était marginalisée, nous avons été systématiquement confinés à l'extrême droite. En face, ils étaient pour Mao et Pol Pot, pour les Gardes rouges et pour les Khmers rouges. Je ne regrette pas de ne pas avoir choisi ce camp-là. » En 1965, Alain Madelin est délégué à la jeunesse dans le comité de soutien à Jean-Louis Tixier-Vignancour pour le 10e arrondissement de Paris. En novembre 1965, lui et Patrick Devedjian sont condamnés par le tribunal correctionnel de Draguignan à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve pour vol et détention d'armes. Le 12 juillet 1967, il est condamné, avec douze autres militants d'extrême droite, pour « violences et voies de fait avec armes et préméditation. »
À partir du 29 avril 1966, il participe quotidiennement avec d'autres ultranationalistes d'Occident, dont Patrick Devedjian, à des manifestations contre la représentation au théâtre de l'Odéon des Paravents de Jean Genet, une pièce alors dénoncée par les milieux d'extrême droite qui la perçoivent comme une atteinte à l'image de la France coloniale. Il a signé dans la revue Est-Ouest, sous le pseudonyme d'Alain Burgonde, des articles sur les mouvements d'extrême gauche. Au lendemain des événements de mai 68, il rompt avec le mouvement Occident, estimant que la seule solution pour s'opposer au communisme est désormais la voie démocratique et le choix du libéralisme économique.
Il obtient une licence de droit, puis prête son serment d'avocat en 1971. Il travaille alors dans différents instituts et organismes patronaux, notamment avec Georges Albertini.
À l'automne 1968, il adhère à la Fédération nationale des républicains indépendants (FNRI) de Valéry Giscard d'Estaing. Pendant la campagne présidentielle de 1974, il est directeur de publication d'un journal antisocialiste, Spécial Banlieue, et intègre l'état-major de Valéry Giscard d'Estaing, qui remporte le scrutin. Lors de l'élection de 1981, il fait à nouveau partie de l'équipe de campagne de Giscard. En 1978, il est élu député dans la quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine et devient vice-président du Conseil régional de Bretagne ; il fait sensation en arrivant sans cravate dans l'hémicycle. Pour l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, Alain Madelin, Gérard Longuet et Hubert Bassot, sont les nouveaux élus « d'extrême droite par majorité interposée ». Il a été membre du Club de l'horloge ; Les Dossiers du Canard enchaîné avancent qu'il fut « l'un des plus assidus » à ses manifestations « jusqu'en 1984 ». Il sera aussi membre d'honneur du club et, en 1986, il prendra son secrétaire général, Michel Leroy, à son cabinet.
Le 2 février 1984, il est puni de la « censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire), pour « injures ou menace envers le Président de la République française » (Article 73 du Règlement de l'Assemblée nationale). François d'Aubert, Alain Madelin et Jacques Toubon avaient mis en cause l'honneur du président Mitterrand, Grand Maître de l'ordre de la Légion d'honneur, en rappelant que celui-ci avait dirigé, pendant quelques mois, un journal détenu par Eugène Schueller. L'historien Henry Rousso écrit à propos de cet incident : « Le rappel de ces faits — sans signification particulière en ce qui concerne Mitterrand (même Catherine Nay en convient implicitement) — est une constante de l'extrême droite et Alain Madelin, ancien dirigeant d'Occident, n'a sans doute pas oublié ses réflexes de jeunesse. »
Très lié au collectif des nouveaux économistes, qui ambitionne de promouvoir en France l'école autrichienne d'économie et de faire redécouvrir les penseurs libéraux français, Alain Madelin est, dans les années 1980, l'un des promoteurs du libéralisme économique, qui gagne alors en influence au sein des partis français de droite. Délégué général du Parti républicain en 1985, il en devient secrétaire général trois ans plus tard. Il intervient alors en faveur du maintien du système de perception de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans la Communauté européenne après 1992.
Lorsque la droite gagne les élections législatives en 1986 et que débute la première cohabitation, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme. Le scénario se répète lorsque la droite gagne les élections législatives en 1993 et qu'Édouard Balladur, premier ministre de la deuxième cohabitation, nomme Alain Madelin ministre des Entreprises et du Développement économique. Durant la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, il affirme : « Personne ne peut dire qu'à un moment donné la sécurité des Français a été menacée ». Son passage laisse deux traces notables : d'une part les contrats de retraite « Madelin », permettant aux non-salariés de se constituer une retraite par capitalisation ; d'autre part une simplification des démarches de création d'entreprise, avec la mise au point du statut d'entreprise unipersonnelle (EURL et EARL).
En 1995, Alain Madelin est élu maire de Redon. Il ne sollicite pas de deuxième mandat en 2001. À la même époque, il cultive son indépendance en lançant en mars 1995 sa propre formation politique, Idées Action, qui réunit des décideurs économiques ainsi que des élus et des militants de droite. Le « madelinisme » se fédère alors autour de cette structure, qui diagnostique une panne de l'ascenseur social et préconise de rendre l'État plus compétitif en baissant les prélèvements obligatoires. Idées Action, qui s'apparente plus à un club de réflexion qu'à un parti politique, revendique 7 000 adhérents à la fin des années 1990. Surnommé par son créateur la « maison des libéraux », le mouvement permet à Alain Madelin d'organiser ses réseaux et de mobiliser ses sympathisants. Lorsque l'UDF se range derrière Édouard Balladur lors de l'élection présidentielle de 1995, il choisit de soutenir Jacques Chirac, dont il anime la campagne électorale, avec Philippe Séguin.
Après son élection à la présidence de la République, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Économie et des Finances. Dès son entrée en fonction, il préconise une réforme des retraites par l'alignement du public sur le privé en supprimant les régimes spéciaux de retraite déficitaires, mais ses positions sont jugées trop libérales. Par ailleurs, il bénéficie d'une bonne réputation dans une partie des milieux économiques pour avoir pris, tout comme Philippe Séguin, du recul par rapport aux excès, entre 1991 et 1994, de la politique dite du « franc fort ». En opposition avec le Premier ministre Alain Juppé sur ce point, il est contraint à la démission au bout de trois mois. Il est remplacé par Jean Arthuis.
De 1989 à 1997, il exerce les fonctions de vice-président du Parti républicain et de vice-président de l'UDF de 1991 à 1996. Candidat à la présidence de l'UDF en 1996, il est battu par François Léotard. Il devient président du Parti républicain à la suite de la victoire de la gauche aux législatives de 1997. À l'été 1997, il transforme le PR en « Démocratie libérale », dont il reste président jusqu'en 2002. Le refus d'Alain Madelin de condamner, en mars 1998, les présidents de région élus, comme Charles Millon et Jacques Blanc, avec les voix du Front national, provoque la rupture entre Démocratie libérale et l'UDF. En 1999, il s'abstient, aux côtés de Philippe Séguin, au moment du vote sur le Pacte civil de solidarité, quand les trois groupes parlementaires de droite appellent à voter contre.
Alain Madelin se présente à l'élection présidentielle de 2002, où il recueille 3,91 % des suffrages exprimés (1,1 million de voix). Ce score étant inférieur à 5 %, il n'obtient pas le remboursement d'une grande partie de ses frais de campagne. Il appelle à voter pour Jacques Chirac au second tour et se rallie ensuite à l'UMP, au sein de laquelle DL fusionne. Au sein de ce parti, il incarne la ligne libérale en étant membre du courant Les Réformateurs. En 2003, il se prononce en faveur de l'intervention militaire en Irak, menée par les États-Unis, pour renverser le régime de Saddam Hussein.
En 2006, très critique envers les méthodes du Premier ministre pour faire passer le CPE (refus de compromis avec les partenaires sociaux, utilisation de l'article 49-3 de la Constitution), il invite néanmoins le gouvernement à rester ferme sur ses positions, soutenant que le Contrat première embauche n'est pas fait contre les jeunes, mais pour les jeunes. Il apporte son soutien à Alternative libérale lors du congrès de ce parti en février 2007.
Le 15 novembre 2006, il annonce qu'il ne se représentera pas aux élections législatives de 2007. Alors qu'il avait été élu dès le premier tour avec plus de 58 % des suffrages en 1993, il ne l'avait emporté qu'avec 725 voix d'avance sur la candidate socialiste en 2002. Son successeur, élu en juin 2007, est le socialiste Jean-René Marsac. Alain Madelin se met dès lors en retrait de la vie politique. En 2008, il devient administrateur de Rentabiliweb. En juillet 2011, il est le cofondateur du fonds commun de placement à risque Latour Capital ; le 5 décembre 2011, ce fonds rachète à Veolia quatre de ses filiales : Proxiserve (Veolia Habitat Services) ainsi que les sociétés Prochalor, Semcra et Thop, toutes les trois spécialisées dans les équipements de chauffage. Il devient président du Groupement d’intérêt public pour l’éducation numérique en Afrique (GIP ENA) en 2010. Il intervient régulièrement sur i>Télé, principalement sur les questions économiques, et sur BFM Business. Il soutient Alain Juppé pour la primaire française de la droite et du centre de 2016. Après l'échec de Juppé face à François Fillon, Alain Madelin salue les propositions d'Emmanuel Macron sur les retraites sans apporter officiellement son soutien à ce dernier.