Halkin Léon

Publié le par Mémoires de Guerre

Léon-Ernest Halkin, né le 11 mai 1906 à Liège où il meurt le 19 décembre 1998, est un historien belge, un résistant et un militant wallon.

Halkin Léon
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Halkin Léon

Docteur en philosophie et lettres de l'Université de Liège, ancien élève de l'École normale supérieure de Paris, il lui a été confié un nouveau cours créé à l'Université de Liège : le cours d'histoire de la Principauté de Liège. Il fut promu docteur honoris causa de l'Université de Strasbourg, de l'Université de Montpellier et de la Faculté universitaire de théologie protestante de Bruxelles ainsi que lauréat du Prix Montaigne (1977). Il est connu pour un livre réédité de multiples fois sous divers titres, Initiation à la critique historique, qui fut édité à Liège, Tongres et Paris et qui est toujours l'ouvrage de référence majeur des étudiants en histoire de l'Université de Liège. Il fut l'auteur d'un important article intitulé La Wallonie devant l'histoire publié notamment dans La Cité chrétienne de Jacques Leclerc. Il affirme notamment que «  Flamands et Wallons sont autre chose que des prénoms, ces mots recouvrent des réalités humaines différentes. »

Il entre dans la résistance dès septembre 1940, fondant Ici la Belgique libre auquel participe Arsène Soreil. Il est membre du Front de l'Indépendance et c'est lui qui dirige le Réseau Socrate. À la suite d'une dénonciation il est arrêté par la police allemande le 17 novembre 1943. Il passe quatre mois à Breendonk où il est torturé. Le 31 octobre 1944, il est envoyé à Gross-Rosen, un camp de concentration situé à environ soixante kilomètres de Wroclaw (Breslau). Au moment de son arrivée le camp est devenu un vaste complexe industriel avec 97 sous-camps. Les déportés y travaillent pour Krupp, I.G. Farben et Daimler Benz. Il se lie d'amitié avec le résistant belge Paul Rose. Le 8 février 1945, Léon Halkin est envoyé à Dora. Alors que les températures sont frigorifiques, les déportés voyagent dans des wagons sans toit. À chaque arrêt, ils doivent évacuer sur le bas côté les corps de ceux qui meurent au fur et à mesure du transport.

Les nazis l'envoient dans le camp annexe de Nordhausen destiné à accueillir les déportés malades ou inaptes au travail. En fait, il s'agit d'un camp d'extermination pour les malades que les SS laissent mourir de faim et du manque total de soins. Il en réchappe et écrit le livre À l'ombre de la mort, réédité plusieurs fois, notamment par les éditions Duculot à Gembloux en 1985. L'historien rigoureux, critique, observe et surmonte sa souffrance. Il participe au Congrès national wallon de Liège en 1945. Il adhère à Rénovation wallonne dont il est fait membre d'honneur. Chrétien profond et authentique, il a marqué son existence par de nombreux engagements citoyens contre le régime de Franco, la Guerre du Viêt Nam, pour la création d'une Europe humaniste, le développement d'un urbanisme éclairé, la justice pour le Tiers monde.

Publié dans Historiens, Résistants

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