Abad Damien
Damien Abad, né le 5 avril 1980 à Nîmes (Gard), est un homme politique français. Successivement membre de l'UDF, du Nouveau Centre puis de l'UMP devenue LR, il est conseiller municipal de Vauvert (Gard) de 2008 à 2010, député européen de 2009 à 2012, conseiller régional de Rhône-Alpes de 2010 à 2015 et président du conseil départemental de l'Ain de 2015 à 2017. Élu député en 2012 dans la 5e circonscription de l’Ain et réélu en 2017, il préside le groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale à partir de 2019. En 2022, il se rapproche de la majorité présidentielle d'Emmanuel Macron, quitte la tête du groupe LR ainsi que le parti, puis est nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et du Handicap dans le gouvernement Élisabeth Borne.
Ses parents sont installés à Aubord (Gard). Son père est responsable des achats dans une grande entreprise, et issu d'une famille qui avait fui l'Espagne de Franco. Sa mère est assistante sociale et professeur de gymnastique volontaire. Amateur de sport, il est supporter du club de football de sa ville natale, le Nîmes Olympique. Ancien élève du collège la Vallée verte et du lycée Alphonse-Daudet, major de Sciences Po Bordeaux, diplômé de Sciences Po Paris (2004), il échoue deux fois au grand oral de l'ENA. Il est ensuite chargé de cours vacataire à Sciences Po. Atteint d'une maladie rare (arthrogrypose), il est parfois considéré comme une personnalité incarnant la diversité en raison de son handicap physique. Il est présenté par de nombreux médias comme le seul député de la XVe législature, voire comme le premier, porteur de handicap.
Débuts
Il devient chargé d’études sur les questions budgétaires et fiscales au groupe UDF en mars 2006 puis au groupe Nouveau Centre à l’Assemblée nationale. Candidat aux élections législatives de 2007 dans la 5e circonscription des Yvelines, il réalise un score de 3,17 %. En 2008, il crée le mouvement des Jeunes Centristes, un mouvement jeune rattaché au Nouveau Centre. Il en est le président fondateur, élu à la quasi-unanimité en mai 2008, lors du congrès fondateur du Nouveau Centre à Nîmes. Il quitte cette fonction pour assumer celle de Secrétaire général adjoint du Nouveau Centre dans le courant de l’année 2010.
Mandats locaux
Ayant rencontré Gérard Gayaud par l'entremise d'Yvan Lachaud, il est élu conseiller municipal de Vauvert sur la liste de ce dernier lorsqu'il devient maire en 2008. Il est élu conseiller régional de Rhône-Alpes, et démissionne alors de son mandat municipal à Vauvert. Au conseil régional, il siège à commission thématique « Emploi, économie, économie sociale et solidaire et innovation sociale » et à la Commission « Sport et Jeunesse ». Le 2 avril 2015, il est élu président du conseil départemental de l'Ain. Élu député en 2017, il abandonne la présidence pour respecter la loi sur le cumul des mandats — Jean Deguerry lui succède —, tout en restant conseiller départemental.
Député européen
En juin 2009, pour les élections européennes de 2009, il est élu député européen, sur la liste de la majorité présidentielle, dans la circonscription Sud-Est. Il doit sa place éligible sur la liste d'alliance entre l'UMP et son parti à l'insistance d'Hervé Morin, président du Nouveau Centre — qui dit en avoir « fait un symbole » —, face aux réticences de l'UMP. Il devient ainsi, à 29 ans, le benjamin des eurodéputés français et le plus jeune parlementaire français en exercice. Il est l'un des plus jeunes élus du Parlement européen. Dans le cadre de son mandat européen, il intervient régulièrement sur les questions d’économie, en particulier en matière de politique industrielle, services sociaux d’intérêt général et défense des consommateurs. Président fondateur de l’Intergroupe « Jeunesse », il est, au sein du Parlement européen, membre de deux commissions législatives : la commission des budgets ainsi que la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs.
Au sein de l'UMP et LR
En novembre 2009, il est désigné tête de liste de la majorité présidentielle (UMP et partis proches) dans le département de l’Ain. Il rejoint l'UMP en mai 2012. Il soutient Bruno Le Maire pour la primaire de la droite et du centre de 2016. En septembre 2016, il est nommé avec cinq autres personnalités porte-parole de sa campagne de la primaire. Après la désignation de François Fillon comme candidat de la droite et du centre lors de cette primaire, il lui apporte son soutien indéfectible, et ce même après la survenue de l'affaire Fillon, devenant son porte-parole jusqu'à sa défaite au soir du premier tour des présidentielles.
Il parraine Laurent Wauquiez pour le congrès des Républicains de 2017, scrutin lors duquel est élu le président du parti. Dans la foulée de cette élection, il est nommé troisième vice-président des Républicains. Il soutient Xavier Bertrand en vue de l'élection présidentielle de 2022 et plaide pour que son parti se dispense d’une primaire. Il compte parmi les dirigeants LR favorables à un rapprochement avec LREM et entretient des contacts avec Thierry Solère à l’Élysée, au point d’être soupçonné de négocier une place au gouvernement. Pressenti pour rejoindre LREM, et sommé par Christian Jacob d'éclaircir sa situation, il annonce le 19 mai 2022 qu'il quitte la présidence du groupe LR à l'Assemblée nationale et qu'il se met en retrait de sa formation politique.
Député de l'Ain
Lors des législatives 2012, il est candidat dans la nouvelle 5e circonscription de l’Ain, investi par l'UMP. Il obtient 28,79 % des voix lors du premier tour, puis est élu avec 56 % des voix au deuxième tour face à la candidate socialiste Josiane Exposito. Il rejoint alors la commission des Affaires économiques. Lors de la séance d'élection du président de l'Assemblée nationale, le mardi 26 juin 2012, il est secrétaire de séance, étant un des six plus jeunes députés de France. Il est réélu député en juin 2017, pour la XVe législature de la Cinquième République française. Le 21 juin, il est candidat à la présidence du groupe LR à l'Assemblée nationale face à Christian Jacob ; ce dernier est finalement réélu en recueillant 62 voix au second tour, contre 32 pour Damien Abad. Il devient premier vice-président du groupe. Après l'élection de Christian Jacob comme président des Républicains le 13 octobre 2019, il se porte candidat à sa succession à la présidence du groupe LR à l'Assemblée nationale.
Alors qu'Olivier Marleix part favori, Damien Abad sort en tête du premier tour, avec 34 voix contre 20 pour Olivier Marleix, puis l'emporte au second tour avec 64 voix contre 37 à ce dernier38. Selon Contexte, alors que « les anciens clivages entre « sarkozystes », « fillonistes » et « juppéistes » n’ont plus cours dans le groupe », Damien Abad a présenté « un profil qui rassure les députés de l’ancienne génération, sans le couper des nouveaux élus de 2017, qui forment une moitié du groupe ». Le média en ligne souligne également « son positionnement d’homme indépendant », qui « ne doit rien à Christian Jacob », tandis qu'Olivier Marleix a souffert d'un entrefilet paru dans Le Canard enchaîné, le présentant comme le candidat de ce dernier. Lors des élections municipales de 2020, il affirme qu'« il n’y a pas d’alliances politiques possibles » entre LR et LREM. Alors que LREM n'avait pas investi de candidat face à lui dans sa circonscription et qu'il venait de se mettre en congé des Républicains, ceux-ci donnent leur investiture le 19 mai 2022 à Julien Martinez, conseiller municipal d'Oyonnax.
Ministre des Solidarités
Le 20 mai 2022, il est nommé ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées du gouvernement Élisabeth Borne.
Le 21 mai 2022 — lendemain de sa nomination dans le gouvernement Borne —, dans une enquête publiée par Mediapart, le ministre est mis en cause par deux femmes, sans lien entre elles, pour des faits de viol qui seraient survenus en 2010 et 2011. Un signalement a été envoyé le 16 mai aux responsables des deux partis Les Républicains et Renaissance par l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. La Première ministre Élisabeth Borne assure qu'elle a découvert l'existence du signalement dans l’article de Mediapart. Mais selon les témoignages recueillis auprès des militants LR par Libération, « tout le monde savait ». Le 22 mai, Christophe Castaner dément avoir reçu ce signalement. Le parquet de Paris confirme l'existence de deux plaintes déposées par la même plaignante et classées sans suite en 2012 et 2017. Dans une lettre également publiée par Mediapart, le ministre rejette ces accusations et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’[il a] pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel ». Il affirme que son handicap rend impossible un certain nombre des actes qui lui sont reprochés, les victimes présumées affirmant de leur côté qu'il se sert de son handicap pour les faire culpabiliser.
- Député de la cinquième circonscription de l'Ain : depuis le 20 juin 2012
- Conseiller municipal de Vauvert (Gard) : 16 mars 2008 - avril 2010
- Conseiller régional de Rhône-Alpes : 26 mars 2010 - 10 avril 2015
- Député européen de la circonscription Sud-Est : 14 juillet 2009 - 16 juin 2012
- Président du conseil départemental de l'Ain : 2 avril 2015 - 10 juillet 2017