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Revue de presse de l'Histoire - La Seconde guerre mondiale le cinéma les acteurs et les actrices de l'époque - les périodes de conflits mondiales viètnamm corée indochine algérie, journalistes, et acteurs des médias

Raimu

Jules Auguste Muraire dit Raimu est un acteur de théâtre et de cinéma français, né le 18 décembre 1883 à Toulon (Var) et mort le 20 septembre 1946 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). 

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Vedette de music-hall à ses débuts, il devient grâce à Sacha Guitry un des « monstres sacrés » du cinéma français des années 1930 et de la première moitié des années 1940, devenant notamment l'interprète-fétiche de Marcel Pagnol. Raimu est ainsi resté dans les mémoires pour son interprétation du rôle de César, père de Marius, dans la « trilogie marseillaise » (Marius, Fanny et César) et celle du boulanger trompé dans La Femme du boulanger. Jules Auguste Muraire naît le 18 décembre 1883 à Toulon, d'un père tapissier. Peu enclin aux études, il découvre très jeune le monde du spectacle et est attiré par le métier de comédien. Il débute sous le nom d'artiste de Rallum le 15 juin 1900, à 16 ans et demi, dans les cafés-concerts de Provence et les guinguettes à matelots de sa région natale mais sans succès. Il fait alors des petits boulots : croupier du Casino d'Aix-les-Bains et commerçant. Il entre en 1908 au théâtre de l'Alhambra de Marseille où il est souffleur, et enchaîne au théâtre de l'Alcazar de Marseille, puis au Palais de cristal. Désormais appelé Raimu, il devient une vedette régionale avec le répertoire de comique-troupier popularisé par Polin, dans lequel se sont essayés d'autres comédiens dont Jean Gabin et Fernandel.

Félix Mayol, chansonnier et directeur de music-hall d'origine toulonnaise, le repère et le fait venir à Paris pour jouer dans les revues qu'il monte dans son propre théâtre, le concert Mayol3. Jusqu'en 1914, Raimu se produit dans des nombreux cafés-concerts et music-halls, dont La Cigale, les Folies Bergère et le Casino de Paris. En août 1914, il est mobilisé à Orange au sein du 15e ETEM (Train des équipages) et part au front avant d'être réformé en mars 1915. Andrée Spinelly, vedette de l'époque avec laquelle il entretient une liaison, le fait jouer sur scène à ses côtés dans Plus ça change au théâtre Michel en 1915, mais c'est Sacha Guitry qui lui confie son premier rôle important dans Faisons un rêve en 1916. On le remarque notamment dans L'École des cocottes (1920) - dont la vedette est Mlle Spinelly, Le Roi de de Flers et Caillavet (1920), Le Blanc et le Noir (1922) de Sacha Guitry.

Il est ensuite engagé par Léon Volterra, propriétaire de plusieurs théâtres dont le Casino de Paris ; il y figure avec succès dans des revues, et est particulièrement remarqué dans le sketche du Forçat, satire des scandales financiers de l'époque. Puis Volterra le fait jouer dans ses autres théâtres, le théâtre de Paris et le Théâtre Marigny, où il interprète, entre autres, des comédies d'Yves Mirande, de Sacha Guitry ou de Flers et Croisset. En 1928, lorsqu'il rencontre l'auteur de Marius, il est un acteur reconnu mais il n'a pas encore interprété un rôle de premier plan. L'arrivée en Europe du cinéma parlant, en 1928, fait connaître Raimu par son jeu, sa personnalité et sa voix méridionale tonitruante si caractéristique. En 1929, il connaît un triomphe au théâtre de Paris avec la pièce Marius de Marcel Pagnol (avec Orane Demazis). Ces deux Provençaux, l'un d'Aubagne, l'autre de Toulon, s'apportent mutuellement la gloire et la célébrité avec ce classique du théâtre.

En 1931, il connaît un nouveau triomphe dans l'adaptation de la pièce au cinéma, Marius d'Alexandre Korda premier film de la « trilogie marseillaise » de Pagnol et un des premiers films à succès parlant du cinéma français. Étant fâché avec le directeur du théâtre, Léon Volterra, il ne participe pas à la création sur scène de Fanny de Pagnol (le rôle de César est tenu par Harry Baur), mais il reprend en 1932 ce rôle dans la version filmée de Fanny de Marc Allégret. Pendant les années 1930, il figure dans les adaptations filmées de pièces qu'il a jouées sur scène comme La Petite Chocolatière (1932), L'École des cocottes (1935) et Le Roi (1936). Il se marie en 1936 avec Esther Metayer avec laquelle il aura une fille, Paulette. La même année, il joue une dernière fois le rôle de César dans César, réalisé par Marcel Pagnol. La « trilogie marseillaise » devient un classique du cinéma français.

En 1937, il fait partie de la prestigieuse distribution des Perles de la couronne de Sacha Guitry puis tourne dans Un carnet de bal de Julien Duvivier. Il retrouve en 1938 Pagnol qui lui offre le rôle du boulanger cocu dans La Femme du boulanger, puis celui du puisatier dans La Fille du puisatier, tourné au début de l'Occupation. Durant cette période, il est très sollicité par la firme cinématographique allemande Continental-Films. Il tourne un film pour elle, Les Inconnus dans la maison d'Henri Decoin (1942) puis élude les autres propositions prétextant être déjà sous contrat pour une longue durée avec d'autres producteurs, dont Roger Richebé. Le 13 septembre 1943, il entre comme pensionnaire à la Comédie-Française avant d'en devenir sociétaire l'année suivante.

Mais son séjour au Théâtre-Français va tourner court : après deux comédies de Molière dans lesquels il tient le rôle-titre, Le Bourgeois gentilhomme et Le Malade imaginaire, on ne lui confie qu'un « lever de rideau » en un acte, L'Anglais tel qu'on le parle de Tristan Bernard. Aucun autre projet, parmi lesquels Les affaires sont les affaires et Le Voyage de monsieur Perrichon, ne se concrétise. Pagnol, sarcastique, lui écrit : « J'espère que dans l'ombre des comédiens du Français, tu te trouves au frais et que ta retraite te parait agréable. » Il retrouve le cinéma en 1946 avec Les Gueux au paradis de René Le Hénaff et L'Homme au chapeau rond de Pierre Billon, qui sera son dernier film. En effet, suite à une opération chirurgicale bénigne pour une jambe cassée dans un accident de la route, il meurt dans son sommeil d'une crise cardiaque provoquée par une allergie à un produit anesthésiant le 20 septembre 1946, à presque 63 ans. Des funérailles grandioses sont organisées en l'église Saint-Philippe-du-Roule, devant des milliers de personnes puis il est inhumé au cimetière de Toulon. Le poète Maurice Rostand lui rend hommage en composant ces vers :

Quand s'éteint cette voix
Fameuse et familière
Pagnol pleure ici-bas
Là-haut pleure Molière.

Marcel Pagnol déclare : « On ne peut faire un discours sur la tombe d'un père, d'un frère ou d'un fils, et tu étais les trois à la fois». Orson Welles estima qu'il était « le plus grand acteur au monde ». Pagnol raconta qu'il a vu arriver Orson Welles dans son bureau, lui demandant « je veux voir monsieur Raimu ». Marcel Pagnol lui répondit que Raimu venait juste de mourir et vit alors Orson Welles fondre en larmes : « C'était le meilleur de nous tous ! » dit-il. Sa petite-fille, Isabelle Nohain-Raimu (dont la mère Paulette, fille de Raimu, s'est mariée avec le fils de Jean Nohain) a fondé le Musée-Espace Raimu à Cogolin, à 10 km de Saint-Tropez, où elle accueille des visiteurs toute l'année. En 1933, Raimu achète à Bandol (Var) une villa qu'il rebaptise "Ker-Mocotte" en l'honneur de celle qui deviendra son épouse, Esther. De nos jours, la villa est devenue un hôtel-restaurant sis au 103 de la rue… Raimu, mais le nom de Ker-Mocotte a été conservé. En hommage à son grand-père, Isabelle Nohain-Raimu a créé en 2006 les prix Raimu de la comédie, récompensant des personnalités du théâtre et du cinéma pour des pièces ou des films comiques sortis dans l'année Il y eut trois cérémonies, de 2006 à 2008.

Filmographie

Films muets

  • 1912 : L'Agence Cacahuète, moyen métrage (870 m) de Roger Lion
  • 1912 : Godasse fumiste de Gérard Bourgeois
  • 1913 : L'Homme nu d'Henri Desfontaines
  • 1915 : Paris pendant la guerre, revue filmée de Henri Diamant-Berger
  • 1916 : Sacré Joseph, court métrage (660 m) de Roger Lion - sous le nom de Rallum
  • 1916 : L'Enlèvement de Vénus de Roger Lion
  • 1917 : Le Vagabond, court métrage (370 m) - sous le nom de Rallum

Films parlants
 

Théâtre

  • 1915 : Plus ça change ! de Rip, Théâtre Michel
  • 1915 : Il faut l'avoir ! de Sacha Guitry et Albert Willemetz, Théâtre du Palais-Royal
  • 1916 : Monsieur chasse ! de Georges Feydeau, Théâtre de la Renaissance
  • 1916 : Faisons un rêve de Sacha Guitry, Théâtre des Bouffes-Parisiens
  • 1916 : Six hommes, une femme et un singe de Pierre Veber et Yves Mirande, Théâtre Michel
  • 1917 : Le Poilu opérette de Pierre Veber, Théâtre du Palais-Royal
  • 1918 : L'École des cocottes de Paul Armont et Marcel Gerbidon, Théâtre du Grand-Guignol, Théâtre Michel
  • 1918 : Saison d'amour d'Edmond Sée, Théâtre Michel
  • 1918 : Le Cochon qui sommeille opérette de Rip et Robert Dieudonné, Théâtre Michel
  • 1919 : La Jeune Fille aux joues roses de François Porché, Théâtre Sarah Bernhardt
  • 1919 : Pour avoir Adrienne de Louis Verneuil, Théâtre Michel
  • 1919 : La Chasse à l'homme de Maurice Donnay, Théâtre des Variétés
  • 1919 : L'École des cocottes de Paul Armont et Marcel Gerbidon, Théâtre Michel
  • 1920 : L'École des cocottes de Paul Armont et Marcel Gerbidon, Théâtre des Variétés
  • 1920 : Un homme en habit d'André Picard et Yves Mirande, Théâtre des Variétés
  • 1920 : Le Roi de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, Théâtre des Variétés
  • 1921 : Ma tante de Honfleur de Paul Gavault, Théâtre des Variétés
  • 1921 : Ça va ! revue de Rip et R. Guignoux, Théâtre de Paris
  • 1921 : La Revue des Variétés, revue de Rip et R. Guignoux, Théâtre des Variétés
  • 1922 : La Belle Angevine de Maurice Donnay et André Rivoire, Théâtre des Variétés
  • 1922 : La Petite Chocolatière de Paul Gavault, Théâtre des Variétés
  • 1922 : Le Blanc et le Noir de Sacha Guitry, Théâtre des Variétés
  • 1923 : Un jour de folie d'André Birabeau, Théâtre des Variétés
  • 1923 : Édith de Nantes d'Yves Mirande, Théâtre Daunou
  • 1923 : Un phénomène parade de Sacha Guitry, Théâtre de l'Alhambra
  • 1923 : Vertu… Vertu… d'Alfred Savoir et R. Guignoux, Théâtre des Mathurins
  • 1923 : La Huitième Femme de Barbe-Bleue d'Alfred Savoir, Théâtre des Mathurins
  • 1924 : La Flambée d'Henry Kistemaeckers, Théâtre de Paris
  • 1924 : Le Bois sacré de Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, Théâtre des Variétés
  • 1925 : La nuit est à nous d'Henry Kistemaeckers, Théâtre de Paris
  • 1926 : Vive la République ! revue de Sacha Guitry et Albert Willemetz, Théâtre Marigny
  • 1926 : La Vérité toute nue de Pierre Veber et Gustave Quinson, Théâtre de Paris
  • 1926 : Vive l'Empereur d'Yves Mirande, Jean Richepin, R. de Meckiels, Théâtre La Scala
  • 1927 : Mil neuf cent vingt sept revue d'Albert Willemetz, Saint-Granier, Jean Le Seyeux, Théâtre Marigny
  • 1927 : Le Diable à Paris opérette d'Albert Willemetz, Robert de Flers, Francis de Croisset, Théâtre Marigny
  • 1927 : Venise opérette d'Albert Willemetz et André Mouézy-Eon, Théâtre Marigny
  • 1928 : La Revue de Marigny revue de Jean Le Seyeux et Saint-Granier, Théâtre Marigny
  • 1928 : Le Diable à quatre revue de Sacha Guitry, Théâtre Marigny
  • 1928 : Coups de roulis opérette d'Albert Willemetz, Théâtre Marigny
  • 1929 : Marius de Marcel Pagnol, Théâtre de Paris
  • 1930 : Ces messieurs de la santé de Paul Armont et Léopold Marchand, Théâtre de Paris
  • 1935 : Noix de coco de Marcel Achard, Théâtre de Paris
  • 1935 : Fanny de Marcel Pagnol, Théâtre des Variétés
  • 1944 : Le Bourgeois gentilhomme de Molière, mise en scène Pierre Bertin, Comédie-Française
  • 1944 : Le Malade imaginaire de Molière, mise en scène Jean Meyer, Comédie-Française
  • 1946 : L'Anglais tel qu'on le parle de Tristan Bernard, Comédie-Française
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