Romance Viviane

Publié le par Mémoires de Guerre

Viviane Romance, née Pauline Ronacher Ortmans le 4 juillet 1912 à Roubaix (Nord), et décédée le 25 septembre 1991 à Nice (Alpes-Maritimes), est une actrice française. Elle a mis son tempérament et son physique généreux au service de rôles qui ont fait d'elle la vamp par excellence du cinéma français des années 1930 et 1940.

Romance Viviane

Carrière

Actrice

Elle débute à 13 ans comme danseuse au théâtre Sarah-Bernhardt. À 14 ans, elle rejoint la troupe du Moulin Rouge. Elle se fait remarquer quand on raconte qu'elle a giflé – ou tiré par les cheveux – la grande Mistinguett, qui avait eu le malheur de lui parler un peu rudement. Elle part alors danser le french cancan au Bal Tabarin. À 16 ans, elle passe à l'opérette et au théâtre de boulevard. Élue Miss Paris à l'âge de 18 ans, elle provoque un nouveau scandale quand on apprend qu'elle est enceinte. Déchue de son titre, elle gagne en échange une notoriété non négligeable. À partir de 1931, elle apparaît au cinéma dans des petits rôles et se fait remarquer pour la première fois dans Princesse Tam Tam, en 1935. Puis elle figure fugitivement en danseuse de cabaret dans Liliom de Fritz Lang et rencontre Julien Duvivier, qui la fait apparaître à son tour dans La Bandera. L'année suivante, elle impose son rôle et ses formes dans La Belle Équipe, en femme fatale détruisant l'amitié de deux tenanciers de guinguette, Jean Gabin et Charles Vanel. Le succès du film lui ouvre les portes d'une carrière de garce, de prostituée et de vamp, entre autres.

Les triomphes se succèdent ensuite, Naples au baiser de feu (1937), L'étrange monsieur Victor (1937), La maison du Maltais (1938), Gibraltar (1939), etc. Au box-office des films d'avant-guerre, elle dépasse Michèle Morgan et Danielle Darrieux. En 1941,elle joue dans Vénus aveugle d'Abel Gance, une tentative courageuse de s'éloigner de ses rôles habituels, mais qui déconcerte ses fidèles spectateurs. Elle incarnera aussi Carmen de Christian-Jaque (où elle s'essaie à la mise en scène), après le rôle de Reine des Gitans, dans le film Cartacalha. Elle a tenté entre temps l'écriture, avec les scénarios du Feu sacré (1941) et de La Boîte à rêves (1943). Elle refusa de tourner pour la Continental allemande, mais en 1942, sous la pression du docteur Dietrich, le chef de la Propaganda Abteilung, elle se joint au groupe d'acteurs invités par les Allemands qui visitent les studios cinématographiques de Berlin, aux côtés de Junie Astor, René Dary, Suzy DelairDanielle Darrieux et Albert Préjean.

Elle fut incarcérée plusieurs jours à la Libération, mais ne reçut aucune condamnation et fut libérée avec les excuses du tribunal. La guerre passée, elle retrouve Duvivier qui lui offre de renouer avec ses succès d'autrefois. Dans Panique, adapté du roman de Georges Simenon, Les Fiançailles de Monsieur Hire, elle campe avec talent son rôle de fille perverse. Mais son personnage commence à se démoder. Elle fera encore une belle composition et une participation haute en couleur dans L'Affaire des poisons d'Henri Decoin, où elle incarne la Voisin. À cette même époque, Viviane devient productrice. En 1949, elle produit et est l'interprète principale du film le plus important de sa carrière, Maya. Raymond Bernard, le réalisateur, dira d'elle : « Il est très rare qu'une interprète ait réussi à se désincarner jusqu'à pouvoir se laisser complètement habiter par une fiction. Elle va jusqu'à renoncer délibérément aux plus usuels comme aux plus subtils artifices de ce qui est convenu d'appeler "l'art du comédien" ». Enchaînant ensuite les prestations malencontreuses dans les quelques films qu'elle produit, et dont aucun n'est passé à la postérité, elle retrouvera Jean Gabin dans Mélodie en sous-sol, dans un rôle en forme de dernier clin d'œil à toutes ces filles de joie qu'elle incarna à l'écran.

Fin de carrière

Victime de soucis financiers, elle vend une grande partie de ses biens et se retire à La Gaude sur la Côte d'Azur. Elle réapparaît en 1961 pour une tournée théâtrale dans plusieurs villes de province, jouant Noix de coco de Marcel Achard. Interrogée à cette occasion par Pierre Desgraupes, pour Cinq colonnes à la une, elle avoue son franc dégoût pour le personnage qu'elle a en partie construit et qu'on lui a fait jouer pendant des années au cinéma. On la verra une dernière fois à l'écran en 1974, dans un rôle de composition pour Nada de Claude Chabrol. Elle publie un recueil de souvenirs intitulé Romantique à mourir en 1986.

Vie privée

Viviane Romance aura été mariée trois fois, aux comédiens Georges Flamant (de 1937 à 1942) et Clément Duhour (de 1944 à 1952) et au réalisateur Jean Josipovici (de 1954 à 1956). Dans les années 1930, elle refuse un contrat proposé par Hollywood. Elle a joué en revanche dans plusieurs films en Italie, où elle résida un temps.

Décès

Elle décède en 1991. Ses cendres sont dispersées dans le parc de son château de la Gaude (Alpes-Maritimes), une ancienne commanderie des Templiers située sur les hauteurs de Cagnes-sur-Mer, et qu'elle avait rénovée en 1964.

Romance Viviane

Filmographie

Télévision

  • 1964 : Le Mystère de Choisy de Stellio Lorenzi
  • 1972 : La Dame aux camélias de Pierre Cardinal : Prudence
  • 1973 : Du plomb dans la tête (série télé) de Roger Dallier : Germaine Fuselier
  • 1973 : L'Éloignement (série télé) de Jean-Pierre Desagnat : Rina

Théâtre

  • 1961 : Noix de coco de Marcel Achard, mise en scène Jean Meyer, Théâtre des Célestins

Publication

  • Romantique à mourir, Vertiges du Nord/Carrère, Paris, 1986, 189 p. (ISBN 9782868043481)

Article Source​​​​​​​ : https://fr.wikipedia.org/wiki/Viviane_Romance

Publié dans Acteurs et Actrices

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