Biden Joseph

Publié le par Mémoires de Guerre

Joseph Robinette Biden Jr., dit Joe Biden, né le 20 novembre 1942 à Scranton (Pennsylvanie), est un homme d'État américain. Vice-président des États-Unis de 2009 à 2017, il bat le président sortant Donald Trump lors de l'élection de 2020 et devrait être élu 46e président des États-Unis par le collège électoral en décembre. Sénateur fédéral pour le Delaware de 1973 à 2009, il est considéré comme appartenant à l’aile droite du Parti démocrate et préside le comité judiciaire et criminel de la chambre haute du Congrès de 1987 à 1995. Il est également à la tête à deux reprises, entre 2001 et 2009, du comité des affaires étrangères du Sénat.

Candidat sans succès aux primaires démocrates en vue des élections présidentielles de 1988 et à nouveau en 2008, il est choisi par Barack Obama pour être son colistier comme candidat à la vice-présidence des États-Unis pour l'élection de 2008. Élu avec celui-ci, puis réélu en 2012, il est le premier vice-président catholique dans l'histoire américaine. En 2020, à 77 ans, il remporte les primaires démocrates et devient le candidat de son parti pour affronter le président sortant, Donald Trump, lors de l'élection présidentielle. Il choisit Kamala Harris comme candidate à la vice-présidence. 

Biden Joseph

Situation personnelle

Joseph Biden naît le 20 novembre 1942 dans une famille catholique irlandaise modeste de Scranton (Pennsylvanie). Il est le fils de Joseph R. Biden, Sr. et de son épouse Catherine Eugenia, née Finnegan. Sa grand-mère paternelle Robinette descend de huguenots français ayant émigré en Angleterre puis en Pennsylvanie. Joseph Biden grandit avec ses deux frères et ses deux sœurs, d'abord à Scranton puis, après ses 10 ans, à Claymont dans le comté de New Castle, État du Delaware, où son père (fils d'un ancien dirigeant d'American Oil Company ayant fait faillite) vend des voitures.

Diplômé d'histoire et de science politique en 1965 à l'université du Delaware, il poursuit des études supérieures à la faculté de droit de l'université de Syracuse. Il y rencontre Neilia Hunter qu'il épouse en 1966 et avec qui il a trois enfants. Après avoir obtenu un diplôme en droit en 1968, il commence une carrière juridique à Wilmington (Delaware). Une semaine avant Noël 1972, sa femme, Neilia, et leurs trois enfants sont victimes d’un accident de la route, leur voiture ayant été percutée par un chauffard ivre. Son épouse et sa fille Naomi Christina, âgée de 13 mois, sont tuées et ses deux fils gravement blessés.

Joe Biden élève seul ses deux fils puis se remarie, en 1977, avec Jill Tracy Jacobs avec qui il a une fille, Ashley, née en 1981. Son fils aîné, Beau Biden, est élu procureur général du Delaware en 2006 et 2010 après avoir été capitaine dans une unité de la garde nationale du Delaware, et avoir servi durant la guerre en Irak de 2003. Son second fils, Hunter Biden, est avocat à Washington ; sa participation à partir de 2014 au directoire d'une des plus importantes compagnie gazières ukrainienne, Burisma suscite des controverses en lien notamment avec la fonction de son père. 

Parcours politique

Débuts

Il est élu au conseil du comté de New Castle de 1970 à 1972.

Sénateur pour le Delaware

Joseph Biden est élu en novembre 1972 au Sénat des États-Unis comme membre du Parti démocrate, et est réélu jusqu'à son accession à la vice-présidence des États-Unis. En 2002, il obtient 58 % des voix avec un budget deux fois plus important que son rival républicain, l'homme d'affaires Ray Clatworthy. Biden est cependant souvent accusé d'être plus concerné par les affaires internationales que par les problèmes locaux de sa circonscription du Delaware.

Politique intérieure

Président de la commission judiciaire du Sénat de 1987 à 1995, Joe Biden parvient à bloquer la nomination de Robert Bork à la Cour suprême des États-Unis et tente aussi, sans succès, de bloquer celle de Clarence Thomas, lors de sa nomination par le président George H. W. Bush. Les deux procédures sont marquées au Sénat par des attaques personnelles. Parmi les lois dont Joe Biden est l'auteur ou le coauteur, la plus reconnue est celle de 1994 sur les crimes violents intitulée Violent Crime Control and Law Enforcement Act of 1994, plus connue sous le nom de « Biden Crime Law », celle également contre la violence domestique sur les femmes de 2000 (Violence Against Women Act of 2000) mais dont une partie est déclarée par la suite inconstitutionnelle et enfin les lois contre les narcotrafiquants. 

Joe Biden est un farouche partisan de la propriété intellectuelle, lié à la Recording Industry Association of America, la Motion Picture Association of America et la Business Software Alliance. Il est un fort soutien du Digital Millennium Copyright Act. Il est connu pour être non seulement un « bavard » mais aussi pour tenir parfois des propos embarrassants, le Los Angeles Times le surnommant ainsi « la machine à gaffes ». Il déclara notamment que l'on ne pouvait pas « entrer dans un 7-Eleven ou un Dunkin Donuts [des petits magasins populaires] à moins d'avoir un léger accent indien ». 

Au comité des affaires étrangères

Membre du comité des affaires étrangères du Sénat, il en devient le chef de la minorité démocrate en 1997. En tant que tel, il est l'un des premiers, au milieu des années 1990, à demander la levée de l'embargo sur les armes à destination des musulmans de Bosnie lors de la guerre en ex-Yougoslavie et à qualifier le président serbe Slobodan Milosević de criminel de guerre. Il fut le coauteur en 1999, avec le républicain John McCain, futur adversaire d'Obama en 2008, d'une résolution du Congrès autorisant le président Bill Clinton à utiliser la force nécessaire pour faire cesser les violences contre les droits de l'homme au Kosovo. Après les attentats du 11 septembre 2001, en tant que président du Comité des affaires étrangères du Sénat, il est le premier élu américain à se rendre en Afghanistan, en janvier 2002, après la chute des talibans. Durant la présidence de George W. Bush, il soutient ainsi le président Hamid Karzai contre ceux qui, au sein de l'administration, préfèrent modérer son pouvoir en favorisant un schéma décentralisé et régional, quitte à favoriser les seigneurs de guerre.

Par ailleurs, Joe Biden organise des auditions sur l'Irak. Il en conclut alors que les États-Unis « n'ont d'autre choix que d'éliminer Saddam Hussein » mais soutient une opération menée dans le cadre de l'ONU. Comme l'extrême majorité du Congrès, il vote également en faveur du Patriot Act et, en octobre 2002, en faveur de la résolution autorisant le président George W. Bush à mener des opérations militaires à l'encontre de l'Irak. Il n'en devient pas moins l'un des plus virulents critiques de la gestion de l'après-guerre, proposant en 2006 la partition de l’Irak entre chiites, sunnites et Kurdes ainsi que la prise en charge par la communauté internationale de l'occupation du pays. Il considère aussi que l'administration Bush se concentre trop sur l'Irak au détriment de l'aide à la reconstruction de l'Afghanistan. Après y avoir été favorable, il s'est opposé, sans succès, au renforcement militaire des troupes militaires américaines en 2007 déclarant que le renforcement des effectifs sur place n'était « pas dans l'intérêt de la nation ». 

Élections primaires démocrates de 1988 et de 2008

Candidat aux élections primaires démocrates en vue de l'élection présidentielle de novembre 1988, Biden est obligé d'abandonner la course présidentielle, à la suite du scandale provoqué par son plagiat d'un discours du leader travailliste anglais, Neil Kinnock, qu'il avait prononcé lors de sa campagne électorale dans l'État d'Iowa. Le scandale, révélé par l'équipe de campagne de Michael Dukakis, a également révélé une ancienne affaire de plagiat alors qu'il était étudiant en droit, vingt ans plus tôt. Son hospitalisation pour une double rupture d'anévrisme met fin à sa campagne électorale. Il lui faut sept mois de convalescence avant de revenir au Congrès. En 2003, Biden refuse d'être candidat aux primaires démocrates malgré les sollicitations de son camp. 

Candidat putatif à la vice-présidence au côté de John Kerry en 2004, il fait publiquement part de son choix personnel pour un ticket présidentiel entre Kerry et le républicain John McCain, un ami personnel des deux hommes. Vingt ans après sa première tentative, il est de nouveau candidat en vue de l’élection présidentielle de 2008. Aux primaires démocrates, il invoque une faible capacité de jugement de Barack Obama en matière de politique étrangère, affirme que ce dernier n'est pas prêt à être président et raille son style à l'emporte-pièce, déclarant qu'il « est le premier [candidat] afro-américain qui s'exprime bien, soit brillant, propre sur lui et beau garçon ». Il présente par la suite des excuses pour cette déclaration face aux accusations de racisme de plusieurs commentateurs politiques. Arrivé cinquième lors du caucus de l'Iowa, Joe Biden se retire de la course dès janvier 2008 sans prendre parti ni pour Barack Obama ni pour Hillary Clinton

Colistier de Barack Obama en 2008

En août 2008, Barack Obama annonce l’avoir désigné pour être son colistier sur le ticket démocrate aux élections de novembre. En choisissant Joe Biden comme colistier, Barack Obama opte selon les médias pour un homme qui lui permet de se prémunir de l'accusation d'« inexpérience », notamment en politique étrangère. S'adressant à des donateurs de Seattle le 19 octobre 2008, Joe Biden commet une « gaffe » en déclarant : « Croyez-moi. Il ne se passera pas six mois avant que le monde ne mette à l'épreuve Barack Obama, comme il l'avait fait avec Kennedy [...]. Écoutez, nous allons avoir une crise internationale, une crise fabriquée, pour voir de quel bois se chauffe ce gars-là [...]. Je vous garantis que cela va arriver. ». 

Destinée initialement à démontrer la pugnacité et le courage de son jeune colistier en le comparant au JFK de la crise des missiles de Cuba, cette déclaration maladroite est exploitée par McCain, qui juge que le pays n'a pas besoin « d'un président qui invite le monde à le tester à un moment où notre économie est en crise, et où les Américains se battent déjà dans deux guerres ». Le 4 novembre 2008, en tant que colistier de Barack Obama, il est élu vice-président des États-Unis. Ce même jour, il est également réélu sénateur du Delaware (un tiers du Sénat était renouvelé). Bien que se présentant à la vice-présidence, il maintient sa candidature à l'élection sénatoriale comme le permet la loi au Delaware. Le 16 janvier 2009, avant sa prise de fonction comme vice-président, il démissionne de son poste de sénateur ; le démocrate Ted Kaufman le remplace jusqu'en 2011. 

Vice-président des États-Unis

Premier mandat

Comme le veut la tradition, Biden retourne au Delaware peu après l’élection présidentielle. Il reste cependant en contact étroit avec le président élu Barack Obama afin de mener le projet de transition. Les services secrets américains lui ont donné le nom de code de Celtic en référence à ses origines irlandaises. Joe Biden devient le 47e vice-président des États-Unis le 20 janvier 2009 succédant ainsi au républicain Dick Cheney. Il est le premier vice-président américain issu du Delaware et le premier homme de confession catholique à occuper cette fonction. Sa prestation de serment, dirigée par le juge à la Cour suprême John Paul Stevens, a lieu au Capitole. Durant les premiers mois de l'administration Obama, Biden joue un important rôle de conseiller auprès du président même si son travail reste discret. La vision de Biden de ce que doit être un vice-président marque clairement la rupture avec le très influent vice-président Cheney.

Considérant que le président afghan Hamid Karzai faillit à sa tâche de pacifier le pays, il ne soutient plus guère ce dernier. En mars 2009, le conseiller à la sécurité nationale Antony Blinken est ainsi le seul à ne pas penser que d'importantes opérations de contre-insurrection doivent être montées contre les talibans. Biden veut en effet limiter l'engagement de l'armée américaine en Afghanistan. Par ailleurs, Joe Biden veut faire avancer le dialogue en cours entre les États-Unis et ses alliés les plus proches sur l'avenir de la sécurité européenne. Au niveau international, Joe Biden est mentionné dans l'affaire Megaupload, son créateur Kim Dotcom accuse le vice-président des États-Unis d'avoir fermé Megaupload par intérêt pour la MPAA (Motion Picture Association of America), plus particulièrement pour son ami Chris Dodd, CEO de la MPAA. 

Second mandat

Le 6 novembre 2012, il est réélu vice-président en tant que colistier de Barack Obama. Il prête serment le 21 janvier devant le Capitole. Il se rend en France au début de l'année 2013, afin de rencontrer le président François Hollande, devant s’entretenir avec celui-ci sur la question de la guerre du Mali. Barack Obama lui a confié en décembre 2012 la mission de trouver des propositions sur le port des armes à feu après la tuerie de l'école primaire Sandy Hook et la fusillade d'Aurora notamment. Avec un Congrès républicain et une forte influence de la National Rifle Association, ses efforts sont vains. En octobre 2015, Biden accuse la Turquie, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d'avoir financé des groupes djihadistes en Syrie :

« Nos alliés ont versé des centaines de millions de dollars et des milliers de tonnes d'armes à tous ceux qui voulaient combattre Assad — sauf que les personnes qui étaient équipées étaient le Front al-Nosra et Al-Qaïda et des éléments extrémistes djihadistes venus de toutes les parties du monde. »

Il fait cependant machine arrière quelques jours plus tard et présente ses excuses à ces États. Après un certain suspense, il annonce le 21 octobre 2015 sa décision de ne pas se présenter à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle de 2016. Lors d'une visite au Mexique en 2016, il présente ses excuses au nom de son pays pour les propositions racistes du candidat républicain Donald Trump, affirmant qu'il ne représente pas ce que la majorité des Américains pensent. 

Primaires démocrates de 2020

Dès 2017, les spéculations sur sa possible candidature aux primaires démocrates pour l’élection présidentielle de 2020 se multiplient, notamment après la publication de ses mémoires. Il annonce officiellement sa candidature aux primaires le 25 avril 2019. Si les médias mettent en avant son expérience et sa modération, il connaît un début de campagne difficile. Avant même son entrée en lice, il est accusé d’attouchements par plusieurs femmes, dont une élue démocrate. Il répond que « les normes sociales ont commencé à changer » et qu’il sera à l’avenir « plus attentif au respect de l’espace personnel ». Son positionnement politique plus centriste que ceux de ses adversaires et ses prises de position passées (opposition au busing et au mariage homosexuel, soutien à l’amendement Hyde, vote pour l'annulation du Glass-Steagall Act, vote en faveur du Violent Crime Control and Law Enforcement Act, vote pour la guerre d'Irak, etc.) lui attirent de vives critiques.

En mars 2019, il présente une nouvelle fois ses excuses pour son comportement controversé durant l'audition d'Anita Hill en 1991, quand celle-ci témoigna contre un juge de la Cour suprême qu'elle accusait de harcèlement sexuel. L’âge de Joe Biden est également fréquemment vu comme un obstacle face à la jeunesse de plusieurs autres candidats. Dans ces conditions, les intentions de vote en sa faveur diminuent sensiblement, au profit notamment d'Elizabeth Warren, dont le positionnement plus à gauche semble séduire davantage l'aile progressiste du camp démocrate. En septembre 2019, la révélation d'une conversation téléphonique entre Donald Trump et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, au cours de laquelle le premier aurait demandé l’ouverture d'une enquête contre Hunter Biden, conduit au déclenchement d'une procédure d'impeachment contre le président américain. 

En octobre 2019, lors de l'un des débats des primaires démocrates, Joe Biden se défend de toute irrégularité dans l'affaire ukrainienne et accuse Donald Trump d'être le « président le plus corrompu de l'histoire moderne ». Malgré des performances souvent jugées décevantes lors des débats télévisés face aux autres prétendants démocrates, marqués par des oppositions entre progressistes et modérés, Joe Biden reste en tête des intentions de vote dans les enquêtes d'opinion. Cependant, le soutien en sa faveur a sensiblement diminué dans les deux premiers États à organiser leurs scrutins, l'Iowa et le New Hampshire, où il est dépassé par Pete Buttigieg et Elizabeth Warren

Prises de position

Joe Biden est considéré comme appartenant à l’aile droite ou centriste du Parti démocrate. Bien que catholique, il est favorable au droit à l'avortement, mais longtemps hostile à son financement public ; il annonce dans le cadre de l'élection présidentielle américaine de 2020 qu'il n'est plus opposé à l'usage de fonds fédéraux pour financer les avortements. Il est lors de ses premiers mandats opposé au mariage homosexuel, mais change progressivement d'avis pour s'y déclarer publiquement favorable en mai 2012. Il accepte la peine de mort et est favorable à un contrôle renforcé de la vente des armes à feu, souhaitant rétablir l'interdiction de la vente des fusils d'assaut. En 2007, il a soutenu la régularisation des immigrés illégaux proposée par le président George W. Bush sous certaines conditions, notamment l'apprentissage obligatoire de l'anglais.

Il est aussi l'un des premiers hommes politiques à demander la fermeture du camp de Guantanamo et à s'opposer aux commissions militaires chargées de juger en dehors du droit américain les « combattants ennemis », privés d'habeas corpus. Il n'hésite pas à tenir des propos populistes en rappelant que son État a « été esclavagiste », afin de démontrer qu'il pouvait ainsi rallier l'électorat sudiste et blanc. Quelques jours avant de quitter ses fonctions de vice-président en 2017, il qualifie la Russie de « menace » pour « l'ordre libéral international ».

Polémiques

Allégations de contacts physiques inappropriés

En 2015, lors d'une série d'événements, Joe Biden pose ses mains sur des femmes et des filles et leur parle de très près. Ce comportement attire l'attention tant de la presse que des réseaux sociaux. Certains l’accusent alors de pédophilie. Des mèmes avec le hashtag « Creepy Joe » (« Joe glauque ») deviennent viraux. Le fils aîné de Donald Trump relaie ensuite la controverse et déclare que Biden devrait « arrêter les attouchements non désirés et garder ses mains pour lui ». En mars 2019, une ancienne élue démocrate de l’Assemblée du Nevada, Lucy Flores, accuse Joe Biden de l'avoir embrassée sans son consentement au niveau de la tête. Elle affirmera sur CNN que « de manière très inattendue, j’ai senti Joe Biden, sorti de nulle part, mettre ses mains sur mes épaules, s’approcher très près de moi par derrière, se pencher, sentir mes cheveux et m’embrasser doucement sur le haut de la tête. [...] C’était choquant ».

Le 1er avril 2019, soit quelques jours après la précédente accusation, une autre élue démocrate, Amy Lappos, ancienne assistante au Congrès dénonce des gestes déplacés : « Il a mis sa main autour de mon cou, m'a attirée vers lui pour se frotter le nez contre le mien. Pendant qu'il me tirait vers lui, j'ai cru qu'il allait m'embrasser sur la bouche ». Les jours suivants, cinq autres femmes affirmeront avoir subi des attouchements de la part de Joe Biden. Il répond à ces allégations que « les normes sociales ont commencé à changer » et qu’il sera à l’avenir « plus attentif au respect de l’espace personnel ». À la suite de ces accusations, il est surnommé par ses détracteurs « Joe le tonton pervers » ou encore « Joe le sniffeur ». 

Accusation de viol par Tara Reade

Le 15 avril 2020, Joe Biden est accusé de viol par Tara Reade, l'une de ses anciennes assistantes, qui a travaillé pour lui au Sénat entre 1992 et 1993, ce que l'équipe de campagne de Joe Biden dément. Le candidat démocrate rappelle pour sa défense qu'il est à l'origine d'une loi de 1994 pour lutter contre les violences faites aux femmes. Le 8 mai, celle qui l'accuse d'avoir abusé d'elle demande son retrait de la course présidentielle. À cette occasion, le Parti républicain rappelle qu'en 2018 Joe Biden avait soutenu Christine Blasey Ford, qui avait accusé d'agression sexuelle Brett Kavanaugh, candidat de Donald Trump à la Cour suprême ; Joe Biden avait alors déclaré que lorsqu'une femme témoigne publiquement « sous les feux de la rampe, au niveau national, on doit partir du principe que ce qu'elle dit est la réalité ». 

Allégations de propos jugés racistes

Lors de la primaire démocrate de 2008, il affirme que « Monsieur Obama est le premier Afro-américain populaire, qui est intelligent, s’exprime bien et propre sur lui ». Le 18 juin 2019, Joe Biden crée la polémique en mettant en avant ses bonnes relations avec des sénateurs démocrates pro-ségrégation dans les années 1970 ; « Au moins il y avait une certaine courtoisie. On faisait avancer les choses. On était d’accord sur à peu près rien mais on avançait. On menait les choses à leur terme. Aujourd’hui, aux yeux de l’autre camp, on est l’ennemi. Pas l’opposition mais l’ennemi. On ne se parle plus ». Le 27 juin 2019, lors de la primaire démocrate, la candidate Kamala Harris accuse Joe Biden de l'avoir blessée par ses récents propos et de s'opposer à des politiques favorables aux Afro-américains. Joe Biden dément les accusations.

Le 8 août 2019, lors d'un meeting dans l'Iowa sur l'inégalité sociale dans l'éducation devant la Asian and Latino Coalition, il tient les propos suivants : « Les enfants pauvres sont aussi intelligents que les enfants blancs ». Il se corrige directement en ajoutant : « Que les enfants riches, les enfants noirs, les enfants asiatiques ». Cet incident ayant lieu peu après avoir affirmé que Donald Trump a « attisé les flammes de la suprématie blanche » a été considéré comme raciste par la presse. Le 22 mai 2020, Joe Biden est interviewé dans l'émission The Breakfast Club par Charlamagne tha God. À la fin de l'entretien, il déclare : « Je vais vous dire, si vous avez un problème pour décider si vous êtes pour moi ou pour Trump, alors vous n'êtes pas noir ». Il est vivement critiqué pour ces propos. Donald Trump Junior, le fils de Donald Trump, qui avait lui-même qualifié l'échange de dégoûtant, affirme que Joe Biden a « une mentalité raciste dégoûtante et déshumanisante ». Plus tard, l'homme politique reviendra sur ses propos, les qualifiants de « fâcheux ». 

Gaffes et contre-vérités

Pendant sa carrière politique, Joe Biden commet de nombreuses gaffes, et multiplie contre-vérités et déclarations maladroites. En 2008, il présente Barack Obama comme « le premier Afro-Américan populaire qui s'exprime bien, [...] intelligent et propre sur lui ». En 2017, il déclare qu’il aimait que les enfants lui touchent ses jambes lorsqu’il était maître-nageur. Durant la campagne présidentielle de 2020, il confond Theresa May et Margaret Thatcher, mord la main de sa femme en train de prononcer un discours, relate une remise de décoration en Afghanistan à laquelle il n’a en réalité jamais participé et déclare aimer le Vermont alors qu’il se trouve dans le New Hampshire ou encore qu'il a rencontré les survivants de la fusillade de Parkland avant même qu’elle n’intervienne. Ce comportement et ces déclarations interrogent sur sa santé mentale, et constituent un angle d’attaque pour Donald Trump, qui le présente comme dément. Des blagues sur les serveurs homosexuels lui sont également reprochées. 

Président élu des États-Unis

À la suite de l'élection du 3 novembre 2020, et après quatre jours de suspense, plusieurs médias américains, dont CNN et AP, prévoient que Joe Biden a assez de grands électeurs pour être élu 46e président des États-Unis. Au moment de cette annonce, certains États n'ont pas terminé le dépouillement de leurs bulletins de vote, de sorte que le nombre définitif de grands électeurs dont il disposera face à Donald Trump n'est pas encore connu, alors que celui-ci refuse d'accepter les résultats et lance des procédures judiciaires afin d'arrêter les dépouillements. Son élection est rapidement saluée par plusieurs dirigeants occidentaux, tels que Emmanuel Macron et Angela Merkel. Le britannique Boris Johnson, se distanciant de Donald Trump, félicite Joe Biden et Kamala Harris pour leur « réalisation historique » (historic achievement). 

Distinctions

Il est considéré en 2011 comme l'un des 100 hommes les plus influents de la planète selon le Time Magazine. Le 12 janvier 2017, il est décoré par Barack Obama de la médaille présidentielle de la Liberté avec distinction. 

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