Les Enfants du paradis
Les Enfants du paradis est un film français réalisé par Marcel Carné d'après un scénario de Jacques Prévert, sorti en 1945. 1828, sous la Restauration, boulevard du Temple, à Paris, domaine du peuple, des bateleurs, des baladins et des mimes. Garance, belle, impétueuse, insolente et libre, fait chavirer le coeur des hommes. Tandis qu'elle se lie avec le brigand maléfique Lacenaire, Frédérick Lemaître, comédien ambitieux et séducteur cynique, lui offre son coeur. Baptiste Deburau, mime fantasque et rêveur, ébloui par sa beauté, l'entraîne à l'hôtel où Frédérick et lui ont pris pension. Mais c'est au plus cabotin des deux que la belle cède. Baptiste la fait engager aux Funambules, le théâtre où il ensorcelle littéralement les foules. Nathalie, la fille du propriétaire des lieux, en conçoit une immense jalousie...
Les Enfants du paradis de Marcel Carné avec Arletty - Jean-Louis Barrault - Maria Casarès - Pierre Brasseur
Fiche technique
- Titre : Les Enfants du paradis
- Réalisation : Marcel Carné, assisté de Pierre Blondy et Bruno Tireux
- Scénario et dialogues : Jacques Prévert
- Musique : Maurice Thiriet, Joseph Kosma (sous le prête-nom de Georges Mouqué)
- Photographie : Roger Hubert et Marc Fossard
- Son : Robert Teisseire
- Montage : Madeleine Bonin et Henri Rust
- Photographe de plateau : Léo Mirkine
- Décors : Alexandre Trauner, Léon Barsacq et Raymond Gabutti
- Costumes : Mayo
- Production : Raymond Borderie, Fred Orain
- Société de production : Pathé Cinéma
- Tournage : d'août 1943 à juin 1944, aux studios de la Victorine à Nice
- Pays d'origine : France
- Langue : français
- Format : Noir et blanc — 1,37:1 — Monophonique — 35mm
- Genre : drame
- Durée : 205 minutes (durée totale annoncée dans une source, mais la durée totale des deux époques disponibles en vidéo ne dépasse pas 182 minutes)
- 1re époque : Le Boulevard du crime, durée 95 minutes
- 2e époque : L'Homme blanc, durée 87 minutes
- Dates de sortie : France 9 mars 1945 (Paris, aux cinémas « Madeleine » et « Colisée »)
Distribution
- Arletty : Garance
- Jean-Louis Barrault : Baptiste Deburau
- Maria Casarès : Nathalie
- Pierre Brasseur : Frédérick Lemaître
- Marcel Herrand : Pierre François Lacenaire
- Pierre Renoir : Jéricho
- Louis Salou : le comte Édouard de Montray
- Jane Marken : Mme Hermine
- Fabien Loris : Avril, homme de main de Lacenaire
- Étienne Decroux : Anselme Deburau
- Jacques Castelot : Georges
- Albert Rémy : Scarpia Barrigni
- Léon Larive : le concierge du théâtre des Funambules
- Pierre Palau : le régisseur du théâtre des Funambules
- Marcel Pérès : le directeur du théâtre des Funambules
- Robert Dhéry : Célestin, le partenaire
- Gaston Modot : Fil de soie, le faux aveugle
- Paul Frankeur : l'inspecteur de police
- Auguste Boverio : le premier auteur
- Paul Demange : le deuxième auteur
- Jean Diener : le troisième auteur
- Louis Florencie : le gendarme des Adrets
- Marcelle Monthil : Marie dans L'Auberge des Adrets
- Lucienne Vigier/Legrand : L'actrice jouant Desdémone
- Cynette Quero : une théâtreuse
- Jeanne Dussol : la femme à barbe
- Jean-Pierre Belmon : le fils de Baptiste et de Nathalie
- Raphaël Patorni : un ami de Montray
- Rivers Cadet : le bourgeois
- Marcel Melrac : le gendarme
- Guy Favières : l'encaisseur
- Habib Benglia : l'employé des Bains-Turcs
- Gustave Hamilton : le concierge du Grand-Théâtre
- Raymond Rognoni : le directeur du Grand-Théâtre
- Lucien Walter : le marchand de billets
- Henri Delivry : le client de l'écrivain public
- Jean Gold : un ami de Montray
- Jean Lanier : l'acteur jourant Iago
- Albert Broquin : un spectateur dans le "poulailler"
- Jean Carmet : un inspecteur
- Simone Signoret
- Germain Aéros
- Joe Alex
- Nicolas Bataille
- Bilboquet
- Gérard Blain
- Maurice Cartier
- Grégoire Chabas
- Choisin
- Max Dejean
- Madhyanah Foy
- Lioté
- Pierre Réal
- Paul Temps
- Michel Vadet
- Roger Vincent
Eternelle figure du cinéma français, la belle Garance/Arletty fait tourner la tête des personnages du Paris de 1830 : le mime Deburau et le comédien Frédérick Lemaître, qui rêvent de gloire, et le voleur et assassin Lacenaire, qui rêve, lui, de tout renverser. C'est l'amour qui s'en chargera.
Ecrit par Jacques Prévert, le scénario des Enfants du paradis brille par sa formidable puissance romanesque, qui prend en écharpe plusieurs destins croisés et le temps qui passe — laissant une impression si poignante dans la seconde partie du film. Mais, dans le détail de chaque scène, Prévert se plaît surtout à souligner la fragilité de toute chose : l'ambition, la réussite, les sentiments, le bonheur et même le malheur, dont on n'a pas la force de faire une vraie tragédie, sauf sur scène. Une partition magnifique pour Carné, cinéaste au regard ému, émerveillé, capable de célébrer les apparences sans fermer les yeux sur la vérité. Comme ses comédiens, tous ici étonnants funambules, en équilibre entre la vie et sa représentation, la comédie et le drame. — Frédéric Strauss