Zahedi Fazlollah

Publié le par Roger Cousin

Mohammad Fazlollah Zahedi (1897-1963) est un général et homme politique iranien. Il a occupé le poste de Premier ministre d'Iran entre 1953 et 1955, après la chute de Mohammad Mossadegh.

Zahedi FazlollahZahedi Fazlollah

Né à Hamedan en 1897, il est le fils de Abol Hassan « Bassir Diwan » Zahedi, riche propriétaire terrien originaire d'Hamedan. Fazlollah Zāhedi est nommé général dans l'armée iranienne à l'âge de 25 ans. Il sert dans la brigade des Cosaques aux côtés de Reza Khan, qui deviendra Reza Chah en 1925. Sous le règne des Qadjars, il fait partie des officiers envoyés dans le Gilan pour mettre fin au Mouvement constitutionnaliste du Gilan de Mirza Kuchak Khan. Il est également impliqué dans la chute du gouvernement de Seyyed Zia'eddin Tabatabai en 1920. Il arrête également le cheikh Khazal Khan et le ramène à Téhéran. Le général Zāhedi est nommé gouverneur militaire de la province du Khouzestan (à l'époque le noyau de l'industrie pétrolière en Iran) sous le règne de Reza Chah. En 1932, il est nommé chef de la police nationale (Shahrbani).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est nommé commandant général de la division d'Ispahan. Après la destitution de Reza Chah par les britanniques en 1941, Fazlollah Zāhedi est arrêté par les forces britanniques en 1942 après l'invasion anglo-soviétique de l'Iran. Il est alors forcé de quitter le pays et est interné en Palestine jusqu'à la fin de la guerre. De retour d'exil en 1945, Zāhedi devient inspecteur des forces militaires dans le sud de l'Iran. Il devient de nouveau chef de la police nationale en 1949, quand Mohammad Reza Pahlavi le nomme afin de contrebalancer le pouvoir grandissant du chef d'état major des armées (Sepahbod) Haj Ali Razmara.

Après sa retraite de l'armée, il est nommé sénateur en 1950. Pendant le gouvernement de Hossein Ala', il occupe le poste de ministre de l'Intérieur (1951), poste qu'il conserve un temps sous le mandat de Mohammad Mossadegh. Bien que Zāhedi soutienne la politique de nationalisation de l'industrie du pétrole entreprise par Mossadegh, il s'oppose à lui à propos de la tolérance croissante envers le parti communiste Tudeh qui a été interdit quelques années auparavant. Le contexte de la nationalisation du pétrole a, en effet, été instrumentalisé par le Toudeh qui organisait des manifestations pour soutenir le droit de l'Iran à ses ressources naturelles. La situation provoque une opposition de la Grande-Bretagne et des occidentaux qui mettent en place des sanctions contre l'Iran. 

Ces sanctions stoppent les exportations de pétrole iranien, ce qui cause des difficultés économiques en Iran, particulièrement pour les ouvriers des exploitations pétrolières. Les émeutes qui éclatent parmi les ouvriers et des tribus du sud de l'Iran déstabilisent la vie publique. Le chah, intervenant dans cette crise politique majeure, demande la démission de Mossadegh en 1953. Mossadegh refuse et à cause de cela, des Iraniens des quartiers pauvres de Téhéran, payés par les Britanniques, s'élèvent contre lui. Zāhedi œuvre alors pour éviter une arrestation. Des combats de rue opposent le peuple, partisan de Mossadegh, et les voyous des bas quartiers payés par les Britanniques pour œuvrer contre Mossadegh.

En août 1953, Mossadegh essaie de convaincre le chah de rester dans le pays1. Le chah refuse car, poussé par les États-unis, il prépare un coup d'État pour renverser le premier ministre élu démocratiquement. Le MI6 et de la CIA organisent l'Opération Ajax visant à faire tomber Mossadegh. Le chah s'envole pour Bagdad, le 15 août 1953, puis à Rome, après avoir signé deux décrets, l'un pour démettre Mossadegh et l'autre pour nommer Zāhedi premier ministre. Soutenu par les politiciens américains et britanniques, et encouragé par deux agents des services secrets, Kermit Roosevelt et Donald N. Wilber, le général Zāhedi met en place un contre coup d'État, rassemblant des troupes militaires et le soutien d'une partie du public, qui a lieu le 19 août 1953. Légitimé par le décret du chah, dont des milliers de copies ont été distribués dans le public, Zāhedi se nomme lui-même premier ministre et le chah revient de son bref exil romain le 22 août.

Le mandat de premier ministre de Zāhedi est une véritable catastrophe et les tensions vont grandissantes en Iran. Son dernier poste au service de l'État est celui d'ambassadeur auprès des Nations unies à Genève. Fazlollah Zāhedi était marié à Khadijeh Pirnia qui était la fille de Mirza Hossein Khan Pirnia (dont le titre était Motamen-ol-Molk), lui même fils du chah Qadjar Mozaffaredin (1853 - 1907). Avec elle, il a eu un fils, Ardeshir, et une fille, Homa. Son fils Ardeshir Zahedi a été diplomate et politicien, et s'est marié avec la princesse Shahnaz Pahlavi, fille du premier mariage de Mohammad Reza Pahlavi avec la princesse Fawzia d'Égypte, fille du Roi Fouad Ier.

Publié dans Militaires

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