Fusillés de la cascade du bois de Boulogne
Les fusillés de la cascade du bois de Boulogne sont un groupe de 35 jeunes résistants français qui, le 16 août 1944, quelques jours avant la Libération de Paris, ont été attirés dans un guet-apens et abattus par des officiers SS à proximité de la grande cascade du bois de Boulogne. Un monument a été érigé sur le lieu de leur mort.
Le monument érigé sur le lieu de leur mort est le fruit d'une souscription publique qui a réuni 600 000 francs. Sa construction a été autorisée par une délibération du conseil municipal de Paris en date du 13 décembre 1945, et son inauguration a eu lieu le 6 juillet 1946. Il prend la forme d'une stèle cylindrique blanche sur laquelle les noms des victimes sont gravés, ainsi qu'une croix de Lorraine. Ce mémorial a été érigé à l'emplacement d'un premier monument sur lequel on pouvait lire « Ici ont été fusillés 34 martyrs le 16 août 1944 ». En outre, un chêne portant des traces des balles les ayant tués porte une plaque commémorative portant l'inscription « Passants, respectez ce chêne : il porte les traces de balles qui ont tué nos martyrs ». Plus récemment, la plaque a vu le début de son texte légèrement modifié en « Passant, respecte ce chêne ». Nicolas Sarkozy s'y est rendu le jour de son investiture à la présidence de la République, le 16 mai 2007.
Les fusillés appartenaient aux mouvements de résistance suivants : Jeunes chrétiens combattants (JCC), Organisation civile et militaire (OCM), Forces françaises de l'intérieur (FFI), Francs-tireurs et partisans (FTP) et Turma-Vengeance. Dix-sept d'entre eux venaient de Chelles, notamment le groupe de FFI aux ordres d'Henri Blanchet.
- Fernand Bellenger (JCC)
- Jacques Bernard (OCM)
- Roger Bernard (OCM)
- Pierre Bezet (Turma-Vengeance)
- Charles Birette (Turma-Vengeance)
- Henri Blanchet (Turma-Vengeance)
- Claude Bouvelle (FFI)
- Paul Buchaillot (FFI)
- Robert Chalard (FFI)
- Raymond Counil (FFI/FTP)
- Jacques Delporte (Turma-Vengeance)
- Jean Desfarges (JCC)
- Arthur de Smet (Turma-Vengeance)
- Marcel Douret (FFI/FTP)
- Jean-Pierre Dudraisil-Élie (JCC)
- René Faugeras (FFI/FTP)
- Bernard Gante (FFI/FTP)
- John Gay (JCC)
- Maurice Guilbert (FFI/FTP)
- Guy Hemery (OCM)
- Franck Hemon (FFI/FTP)
- Michel-Henri Huchard (JCC)
- Georges Lorioz (FFI)
- Robert Magisson (FFI/FTP)
- Jacques Restignat (JCC)
- Pierre Rouillon (JCC)
- Pierre Sarrabayrouse (JCC)
- Jacques Schlosser (Turma-Vengeance)
- Maurice Thibairenq (JCC)
- Georges Trapletti (FFI/FTP)
- Luigi Vannini (FFI/FTP)
- Roland Verdeaux (Turma-Vengeance)
- Gabriel Verdier (FFI/FTP)
- Jean Veron (FFI)
- Pierre Weczerka (Turma-Vengeance)
La scène est dépeinte en 1966 dans le film Paris brûle-t-il ?, avec Jean-Louis Trintignant dans le rôle du Capitaine Serge, l'agent double qui piège les résistants, et notamment Michel Sardou et Patrick Dewaere qui font de la figuration comme résistants. Le 14 juillet 1984, l'écrivain Julien Green écrit dans son journal L'Arc-en-ciel : « Le monument à la mémoire des fusillés mis là par de Gaulle m'a paru lourd et plus qu'inutile. Une dalle sur la terre avec une inscription eût sans doute suffi. Ce gros bloc nuit à un effet. Mieux valait laisser ces quelques arbres où se voit la trace des balles, presque en demi-cercle. L'endroit gardait alors sa grandeur et son mystère, son terrible silence, que dérange ce maladroit monument. »