Groupe du musée de l'Homme

Publié le par Mémoires de Guerre

Le Groupe du musée de l'Homme est un des premiers mouvements de la Résistance française à l'occupation nazie, lors de la Seconde Guerre mondiale

Rivet Paul - Marcel Abraham - Boris Vildé - Germaine Tillion - Jean Cassou
Rivet Paul - Marcel Abraham - Boris Vildé - Germaine Tillion - Jean Cassou
Rivet Paul - Marcel Abraham - Boris Vildé - Germaine Tillion - Jean Cassou
Rivet Paul - Marcel Abraham - Boris Vildé - Germaine Tillion - Jean Cassou
Rivet Paul - Marcel Abraham - Boris Vildé - Germaine Tillion - Jean Cassou

Rivet Paul - Marcel Abraham - Boris Vildé - Germaine Tillion - Jean Cassou

Paul Rivet est de longue date un acteur important de la lutte contre le fascisme. Il est président du Comité de vigilance des intellectuels anti-fascistes depuis sa création le 5 mars 1934. Au moment de l'entrée des troupes allemandes dans Paris en juin 1940, il placarde le poème de Rudyard Kipling, If, à l'entrée du musée de l'Homme. Il adresse une lettre ouverte à Pétain, où il lance : « Monsieur le Maréchal, le pays n'est pas avec vous, la France n'est plus avec vous ». Dès juillet-août 1940, un groupe dit du Musée de l'Homme se forme autour de Boris Vildé, jeune ethnologue d'origine russe – dont l'épouse, Irène Lot, exerce à la Bibliothèque nationale – entouré d'Anatole Lewitzky, chef du département de technologie comparée, et d'Yvonne Oddon. Ils sont rejoints par l'ethnologue Germaine Tillon et sa mère Émilie Tillion ; Agnès Humbert du musée des Arts et Traditions populaires ; Georges Freidman, sociologue installé en zone libre ; Denise Allègre, autre bibliothécaire du musée de l'Homme ; Paul Decrombecque, bibliothécaire à l'université de Paris ; Armand Boutillier du Rétail, conservateur au centre de documentation rattaché à la Bibliothèque nationale ; José Meyer, bibliothécaire à l'ambassade américaine ; Raymond Burgard, René Iché, Claude Aveline, Marcel Abraham, Jean Cassou, René-Yves Creston.

Pour ne pas attirer l'attention des Allemands et des services de police français lors de leurs réunions, ils se constituent en une « société littéraire », Les amis d'Alain-Fournier et utilisent les service de la bibliothèque où Yvonne Oddon reçoit lettres et appels téléphoniques pour le réseau et fixe les rendez-vous pour Maurice, le nom de code de Vildé, et pour Chazalle, celui de Lewitzky. Le groupe Vildé crée un journal clandestin simplement intitulé Résistance. Le choix du titre est discuté au cours d'une conversation à la bibliothèque, entre Yvonne Oddon et Boris Vildé : Yvonne Oddon, issue d'une famille protestante, propose « Résister ! », en référence au mot gravé dans leur cachot de la tour de Constance par les huguenotes d'Aigues-Mortes ; Boris Vildé choisit « Résistance ». Entre décembre 1940 et mars 1941, cinq numéros sont distribués.

Depuis juin 1940, Germaine Tillion est en rapports avec le colonel Hauet, de l'union nationale des combattants coloniaux qui organise des filières d'évasion vers la zone libre et l'Afrique du Nord. Le colonel Hauet est un ami de Charles Dutheil de La Rochère, animateur des groupes La Vérité française, cercles liés à la droite traditionnelle, mais hostiles à la révolution nationale, qui diffusent un journal clandestin. Par l'intermédiaire de plusieurs militants, il existe également des liaisons avec Combat Zone Nord. Les divers groupes apparentés au musée de l'Homme collectent des renseignements militaires et politiques, organisent des filières d'évasion de prisonniers français et anglais ou d'aviateurs abattus. Boris Vildé tente vainement d'établir des liaisons avec la Grande-Bretagne.

Le groupe Vildé paye un lourd tribut. En janvier 1941, Léon-Maurice Nordmann est arrêté alors qu'il distribuait Résistance. Le 10 février, c'est au tour d'Anatole Lewitzky et d'Yvonne Oddon d'être arrêtés ; puis quelques semaines plus tard d'Agnès Humbert et Boris Vildé. Germaine Tillon succède à Vildé, mais elle est à son tour arrêtée en 1942 puis déportée l'année suivante à Ravensbrück. Les membres du réseau sont traduits devant une cour militaire le 17 février et condamnés à mort. Le 23 février 1942, au Mont Valérien, Anatole Lewitzky, Boris Vildé et cinq autres membres du réseau sont exécutés. Yvonne Oddon voit sa peine est commuée en déportation dont elle ne revient que le 22 avril 1945.

Membres

  • Marcel Abraham
  • Jules Andrieu, fusillé en février 1942
  • Claude Aveline
  • Pierre Brossolette, mort en détention en 1944
  • Raymond Burgard, décapité en 1944
  • Jean-Paul Carrier, condamné à 3 ans de prison à la suite du procès. Evadé puis interné en Espagne
  • Jean Cassou, lance le journal Résistance
  • René-Yves Creston, ethnologue et nationaliste breton
  • Colonel Paul Hauet, co-fondateur chef du réseau (mort en déportation)
  • Christiane Desroches Noblecourt
  • Agnès Humbert, déportée
  • René Iché
  • Georges Ithier, fusillé en février 1942
  • Jean Jaudel (1910-2006)
  • Colonel de La Rochère
  • Anatole Lewitsky, adjoint de Vildé, fusillé en février 1942
  • Léon-Maurice Nordmann, fusillé en février 1942
  • Yvonne Oddon
  • Paul Rivet
  • René Sénéchal, fusillé en février 1942
  • Emilie Tillion, morte en déportation à Ravensbrück en 1945
  • Germaine Tillion, chef du réseau-adjoint auprès de Hauet, avec le grade de commandant, de 1941 à 1942, (déportée à Ravensbrück)
  • Boris Vildé, co-fondateur et chef du réseau, fusillé en février 1942
  • Pierre Walter, fusillé en février 1942
  • Thérèse Massip épouse de Launoy puis de Liniers
  • Jean Blanzat
  • Maguy Perrier
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