Boudienny Semion
Semion Mikhaïlovitch Boudienny ou Boudionny, né en 1883 et mort en 1973, fut un des principaux chefs de la cavalerie rouge
pendant la guerre civile russe et un des premiers maréchaux de l'Union soviétique. Né dans une famille de paysans pauvres du sud de la Russie, il travailla la terre jusqu'en 1903 avant de
rejoindre l'armée du tsar et de servir dans la cavalerie pendant la guerre russo-japonaise de 1905. Devenu officier pendant la Première Guerre mondiale, il se fit remarquer par son courage physique qui lui valut d'être récompensé
plusieurs fois par la Croix de Saint-Georges. Lorsque la révolution éclata en 1917, il évolua vers des positions révolutionnaires comme de nombreux soldats et devint un membre dynamique des
conseils de soldats du Caucase.
Lorsque la guerre civile éclata en 1918, Boudienny organisa un corps de cavalerie rouge dans la région du Don qui constitua par la suite la Première armée de cavalerie. L'armée de Boudienny joua
un rôle important dans la lutte contre les armées blanches de Dénikine. En 1919, il adhéra au parti
bolchévique et noua des liens étroits avec Vorochilov et Staline. En 1920, Boudienny participa à l'offensive soviétique contre la Pologne qui fut d'abord victorieuse avant de se
transformer en défaite suite à des choix stratégiques hasardeux. Il retourna combattre les dernières armées blanches en Crimée. À la fin de la guerre civile, Boudienny était considéré comme un
héros de l'Armée rouge.
Personnage haut en couleur, Boudienny était un officier de cavalerie courageux, très aimé de ses hommes, mais peu au fait des techniques de guerre modernes. Durant les années 1920, il occupa des
postes honorifiques dans l'Armée rouge, comme celui d'Inspecteur de la Cavalerie rouge. Fait maréchal en 1935, lorsque ce titre fut instauré dans l'Armée rouge, Boudienny passa à travers les
purges qui décimèrent le haut-commandement soviétique en raison de ses liens anciens avec Staline. En 1940,
malgré un cuisant échec dans la guerre russo-finlandaise, il devint vice-commissaire du peuple à la Défense, poste pour lequel il ne semblait pas particulièrement qualifié.
Commandant en chef du front Sud-Ouest au moment de l'invasion allemande en 1941, il ne put sauvegarder l'Ukraine et subit une défaite cuisante qui coûta 1,5 million d'hommes, tués ou prisonniers,
à l'Union soviétique. Staline se décida devant le désastre à reléguer Boudienny à des postes moins cruciaux,
comme le commandement du front de réserve puis celui de la cavalerie, devenue obsolète. Après la guerre, Boudienny prit sa retraite comme héros de l'Union soviétique. Il décéda en 1973, laissant
des mémoires dans lesquels il décrivait les années tempétueuses de la guerre civile et la vie quotidienne de la Première armée de cavalerie.