Honegger Arthur
Arthur Honegger, né au Havre le 10 mars 1892 et mort à Paris le 27 novembre 1955, est un compositeur suisse, parisien d'adoption (bien qu'il ait conservé toute sa vie la nationalité suisse).
En 1911, deux ans après s'être inscrit au Conservatoire de Zurich, Honegger le quitte pour le Conservatoire de Paris, dans lequel il étudie le violon et rencontre Darius Milhaud et Jacques Ibert. Il est élève de Charles-Marie Widor et Vincent d'Indy. En 1918, il quitte le Conservatoire en ayant déjà composé des mélodies, son premier quatuor et un poème symphonique, Le Chant de Nigamon. Très attaché au renouveau du répertoire, il est influencé par Igor Stravinski, sur lequel il écrit un essai en 1939. Compositeur prolifique et désireux d'illustrer la transformation de la société, notamment par la technique ou le sport, Honegger écrit pour le théâtre, la radio et le cinéma aussi bien que pour la salle de concert : ballets, chansons, concertos, musique de chambre, musiques de films, opéras, oratorios, symphonies.
En 1921, il connaît le succès avec le Roi David, pièce de René Morax, qu'il transforme en oratorio en 1924. Son œuvre la plus célèbre, créée en 1923, est Pacific 231, premier de trois mouvements symphoniques et dédiée à la locomotive à vapeur éponyme. Les deux autres mouvements du triptyque s'intitulent Rugby et Mouvement symphonique n° 3. Durant l'Occupation, refusant de quitter Paris, il réagit à la dégradation de la situation internationale en écrivant ses Trois Poèmes de Claudel, les Trois Psaumes et sa Symphonie n° 2 pour orchestre à cordes et trompette ad libitum. Composée en 1941, ses mouvements évoquent la mort, le deuil, puis la libération. Sa Symphonie n° 3, intitulée liturgique, son oratorio Jeanne d'Arc au bûcher (1938) — d'après un texte de Paul Claudel — et son dramatique Roi David (1921) soulignent la religiosité de ce compositeur protestant. Parmi ses œuvres qui ont le plus compté pour lui, il citait aussi Antigone (1926).
En 1925, Arthur Honegger a une liaison avec la chanteuse d'opéra Claire Croiza, de laquelle naît un fils, Jean-Claude. En mai 1926, il épouse la pianiste Andrée Vaurabourg (1894-1980) qu'il avait rencontrée au conservatoire de Paris en 1916 ; leur fille Pascale naît en 1932. Ils demeurent à Paris (tout en logeant dans des appartements séparés) durant la guerre, vivant notamment de commandes pour musique de film. En 1953, il est nommé membre étranger de l'Académie des beaux-arts et, l'année suivante, il est fait grand officier de la Légion d'honneur. Il est par ailleurs critique musical et professeur à l'École normale de musique de Paris. Il est également l'un des membres du groupe des Six, avec Georges Auric, Louis Durey, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre. Outre les Six, il a fréquenté Paul Claudel, Jean Cocteau, Max Jacob, Pierre Louÿs, Pablo Picasso, Erik Satie, Louis Jouvet et Paul Valéry, dont certains lui ont fourni des sujets pour ses œuvres. Il est enterré au Cimetière Saint-Vincent à Paris
Arthur Honegger est un compositeur qui, au premier abord, paraît difficile à cerner à cause de la diversité de son œuvre, allant de la tonalité à l'atonalité (pour Antigone) en passant par la polytonalité, utilisant tous les registres, du quatuor à cordes à l'opéra, et respectant autant les acquis du passé que les apports de ses contemporains. Toute sa vie, il a été marqué par la double influence germanique (Ludwig van Beethoven, Jean-Sébastien Bach, Max Reger) et française (Claude Debussy, Florent Schmitt), ce qui contribue à situer son œuvre en marge des courants musicaux. Si l'on peut lui attribuer un style personnel, il n'est en revanche d'aucune école ; lui-même ayant rejeté, comme son confrère et ami Georges Enesco, les systèmes de classification trop stricts en musique.
La diversité de la musique d'Honegger reflète sa volonté de faire de la musique un moyen d'expression à vocation humaniste. Ainsi, il a souvent aspiré à une musique défaite de trop de formalisme, de trop de séduction et d'habitudes (Cri du monde, 1931). La crainte d'une surmédiatisation de la musique se reconnaît dans sa recherche d'une musique authentique, capable de porter un message, parfois philosophique (Symphonie liturgique, 1945). Désireux de se renouveler à chaque œuvre, il a exploré différents genres et techniques en s'intéressant tout autant à l'harmonie de Claude Debussy, à la rythmique d'Igor Stravinski, à la forme beethovenienne, au génie d'Arnold Schönberg (en excluant le sérialisme) et même à la musique électronique.
L'apparente simplicité de certains passages de sa musique doit être examinée dans le sens de l'objectivité. Il ne répugna pas à la complexité lorsque cela lui semblait nécessaire, comme dans Horace Victorieux (1926) ou dans ses symphonies. Comme d'autres artistes de son temps, tels Albert Camus, il cherche à émouvoir, notamment au travers d'œuvres religieuses, ce qui explique le succès de Jeanne d'Arc au bûcher (1935) entre autres. Connu pour son humanisme, il a parfois émis des jugements sévères mais jamais durant son travail de critique. Au contraire, il a aidé les compositeurs des générations suivantes tels qu'Olivier Messiaen, dont il a confirmé après sa première écoute qu'il serait « l'un des plus grands compositeurs de son temps ».
Arthur Honegger fut aussi l'auteur d'oratorios. En 1907, il compose un Oratorio du Calvaire. En 1924, il crée à Paris une version retravaillé en oratorio du Roi David. Puis en 1927, il révise en oratorio le Judith de René Morax. Cris du monde, oratorio sur un texte de R. Bizet d'après « Hymn to Solitude » de John Keats pour voix solistes, chœur d'enfants, chœur mixte, orchestre, est créé en 1930-1931. Deux nouveaux oratorios composés dans les années 1930 obtiennent un vif succès : la Danse des Morts, basé sur des textes bibliques, et Jeanne d'Arc au bûcher, oratorio dramatique sur un texte de Paul Claudel. Suite à ces succès, il compose encore un oratorio dans les années 1940 : Nicolas de Flue sur un texte de Denis de Rougemont. Il est également l'auteur d'une cantate de Noël, pour baryton solo, voix d'enfants, chœur mixte, orgue et orchestre, en 1953.
Œuvres
Musique orchestrale
- 5 Symphonies (1930, 1941, 1946, 1946, 1950)
- Pastorale d'été (1920)
- Chant de joie (1923)
- Pacific 231 (1923)
- Rugby (1928)
- Mouvement symphonique nº 3 (1933)
Concerto
- Concertino pour piano et orchestre (1924)
- Concerto pour violoncelle (1929)
- Concerto da camera, pour flûte, cor anglais et cordes (1948)
Musique de chambre
- Intrada
- Quatuor à cordes n° 1 H. 15 (1916-17)
- Quatuor à cordes n° 2 H. 103 en ré majeur (1934-36)
- Quatuor à cordes n° 3 H. 114 en mi majeur (1936-37)
Musique pour piano
- Prélude, Arioso et Fughette sur le nom de BACH
Ballets
- Le dit du jeu du monde, ballet pour orchestre de chambre en 12 actes, 1918
- L'Aiglon est un drame musical en 5 actes, écrit par A. Honegger (actes II, III et IV) et Jacques Ibert (actes I et V).
Opérette
- Il participe à l'écriture en 3 actes de l'opérette Les aventures du roi Pausole, livret d'Albert Willemetz d'après le roman de Pierre Louÿs. Albert Willemetz écrit des dialogues et des couplets extrêmement drôles. L'utilisation de l'alexandrin accentue le comique de ce vaudeville. Arthur Honegger joue à mélanger des styles musicaux sans pour autant céder à la mélodie facile.
Oratorio et cantates
- Arthur Honegger fut aussi l'auteur d'oratorios. En 1907, il compose un Oratorio du Calvaire. En 1924, il crée à Paris une version retravaillée en oratorio du Roi David1. Puis en 1927, il révise en oratorio le Judith de René Morax. Cris du monde, oratorio sur un texte de R. Bizet d'après « Hymn to Solitude » de John Keats pour voix solistes, chœur d'enfants, chœur mixte, orchestre, est créé en 1930-1931. Deux nouveaux oratorios composés dans les années 1930 obtiennent un vif succès : la Danse des Morts, basé sur des textes bibliques, et Jeanne d'Arc au bûcher, oratorio dramatique sur un texte de Paul Claudel. À la suite de ces succès, il compose encore un oratorio dans les années 1940 : Nicolas de Flue sur un texte de Denis de Rougemont. Il est également l'auteur d'une cantate de Noël, pour baryton solo, voix d'enfants, chœur mixte, orgue et orchestre, en 1953.
Musiques de film
- Musique du dessin animé Callisto, la petite nymphe de Diane, de André Édouard Marty, en 1943.
- Sa première symphonie est partiellement utilisée dans le film Regain de Marcel Pagnol.
- Musique de film Cavalcade d'amour (avec la collaboration de Darius Milhaud)
- Musique de film Mermoz de Louis Cuny.
- Musique de film Le Déserteur de Léonide Moguy
- Musique de film Un revenant de Christian-Jaque (il y fait une courte apparition avec Louis Jouvet)
Œuvres diverses
- Les Mille et une nuits, cantique pour soprano, ténor et quatre ondes Martenot
- Nombreuses chansons et poèmes
- Danse de la chèvre (pour flûte traversière)
Livres
- L'incantation aux fossiles, recueil de ses critiques musicales.
- Je suis compositeur