Anthony John « Tony » Abbott, né le 4 novembre 1957 à Londres, est un homme politique australien, membre du Parti libéral et Premier ministre d'Australie depuis le 18 septembre 2013.
Ministre de l'Emploi (2001-2003) et de la Santé (2003-2007), il était avant son poste de Premier ministre, chef de l'opposition au Parlement d'Australie et chef parlementaire du Parti libéral en remplacement de Malcolm Turnbull depuis le 1er décembre 2009. Né à Londres d'une mère australienne, Fay Abbott (née Peters) à Sydney, et d'un père d'origine anglaise, Richard Henry Abbott, né à Newcastle upon Tyne, Angleterre, et a grandi dans un village voisin. Richard émigre en Australie au cours de la Seconde Guerre mondiale avec ses parents. Le grand-père maternel de Tony Abbott est né aux Pays-Bas mais est venu en Australie quand il avait cinq ans. Sa grand-mère maternelle est née au Pays de Galles. Le 7 septembre 1960, Tony Abbott et sa famille déménagent en Australie. Il étudie au lycée Saint Ignatius College, Riverview à Sydney, à l'Université de Sydney et à l'Université d'Oxford. Titulaire d'une Bourse Rhodes, il est successivement séminariste, journaliste et chef du Mouvement monarchiste australien. Abbott est également connu pour ses engagements comme volontaire : pompier, maître-nageur sauveteur, et enseignant dans les villages indigènes de l'intérieur.
En 1994, Abbott est élu député libéral de la circonscription de Warringah dans la banlieue nord de Sydney. Il est ministre fédéral de l'Emploi de 2001 à 2003, puis de la Santé de 2003 à 2007, dans les gouvernements de John Howard. Lorsque le gouvernement de coalition dirigé par John Howard perd les élections de novembre 2007, Brendan Nelson est élu à la tête des libéraux aux dépens de Malcolm Turnbull par 45 voix contre 41. En septembre 2008, lors d'un second vote, Turnbull est cette fois-ci élu par 45 voix contre 41 pour Nelson8. Turnbull ne peut pas entamer la popularité de Kevin Rudd et, après une période de division des libéraux au sujet d'une bourse du carbone en Australie, Abbott est élu par 42 voix contre 41 pour Turnbull, le 1er décembre 2009. Le Gouvernement Kevin Rudd a répondu à la Crise économique de 2008-2010 par un programme économique de croissance. Le surplus budgétaire antérieur s'est transformé en déficit, mais l'Australie a évité la récession. Deux chefs successifs du parti libéral - Brendan Nelson et Malcolm Turnbull - n'avaient pas pu entamer la popularité de Rudd mais Tony Abbot a permis aux conservateurs de progresser aux dépens du parti travailliste. Communicateur efficace et vigoureux, il critique Rudd comme : all talk, no action (rien que des paroles, aucune action).
Abbott s'est opposé au plan Bourse du carbone de Rudd comme a great big tax on everything (un grand impôt sur tout). Il a proposé une allocation de maternité nationale. Il a continué à participer aux manifestations sportives dans toute l'Australie - participant à une course Ironman et réunissant l'argent pour des œuvres de charité en organisant une compétition cycliste de Melbourne à Sydney. Il a déclaré qu'il cherchait les voix de la classe ouvrière qui avait soutenu son prédécesseur conservateur John Howard. En Australie, on les appelle les battlers. La mauvaise gestion de l'argent injecté par le gouvernement dans l'industrie des toitures a provoqué des feux dans des maisons et une série d'accidents mortels parmi les ouvriers incompétents et le projet a été abandonné en avril 2010, avec de grandes indemnités demandées par ceux affectés. Abbott a accusé le gouvernement d'incompétence. En avril, Rudd a annoncé que le gouvernement retarderait son introduction d'un Bourse du carbone jusqu'à après la prochaine élection. Abbott a accusé le gouvernement de poltronnerie. Après un déclin de popularité, Rudd démissionne le 24 juin 2010, juste avant un vote interne du parti travailliste, demandé par la Vice-Première ministre, Julia Gillard.
Le 21 août 2010, lors des élections législatives anticipées déclenchées par le Premier ministre Gillard et au cours de laquelle Abbott critique le politique fiscale du gouvernement et a promis de mettre un terme à trois projets du gouvernement Rudd-Gillard : la taxe sur les super-profits des compagnies minières; le développement d'un réseau national à haut débit; et l'introduction d'un Bourse du carbone. Abbott a réaffirme sa loyauté à la Monarchie en Australie. La coalition national-libéral qu'il mène et le parti travailliste remportent chacun 72 sièges, obligeant chacun des deux camps à courtiser les quatre élus indépendants, verts australiens et un West Australian National pour former un gouvernement de coalition16. Finalement, il ne parvient à rallier qu'un seul élu indépendant, et le WA National, alors que les trois autres élus indépendants et verts apportaient leur soutien à Mme Gillard.
Les travaillistes ont été au pouvoir pendant deux mandats de trois ans, mais ces six années ont été marquées par de féroces luttes internes. Le 26 juin 2013, Gillard est désavouée lors d'un vote de confiance des députés de sa formation. Kevin Rudd redevient ainsi chef du Parti travailliste (ALP) et Premier ministre. Le changement à la tête du parti n'empêche toutefois pas la défaite de l'ALP lors des élections du 7 septembre. Tony Abbott est à la tête de la coalition libérale-nationale qui remporte la victoire à l'issue des élections législatives du 7 septembre 2013. Officiellement désigné Premier ministre par la gouverneure générale, il prête serment le 18 septembre et prend ses fonctions dans la capitale administrative Canberra en succédant au travailliste Kevin Rudd. Dans son premier discours, il trace les grandes lignes de sa philosophie de gouvernement : « Un gouvernement juste est un gouvernement qui gouverne pour tous les Australiens. Y compris ceux qui n'ont pas voté pour lui. Un gouvernement juste a le devoir d'aider chacun à maximiser son potentiel : les aborigènes ; les invalides ; et nos familles oubliées — aussi bien que ceux que Menzies a décrits comme lifters not leaners. Nous ne laisserons pas quiconque seul. »
Considéré comme un conservateur social, il est catholique et monarchiste. En 2009, il publie le livre Battlelines dans lequel il préconise une réforme constitutionnelle pour accroître les pouvoirs du gouvernement fédéral notamment dans les secteurs de la santé et de l'environnement. Partisan d'un modèle « traditionnel » de la famille, il est opposé à l'euthanasie, à la recherche sur les cellules souches embryonnaires et au mariage homosexuel. Enfin il croit que l'avortement devrait être « sûr, légal et rare » ("abortion should be safe, legal and rare"). Abbott affirme que l'amélioration des conditions de vie pour les aborigènes est une priorité personnelle et sera une question de grande importance pour son gouvernement. Comme Premier ministre, il annonce qu'il continuera à être volontaire dans les villages aborigènes de l'intérieur, comme il le fait chaque année depuis 2007.
De même, il apporte son soutien à l'avocat Noel Pearson qui critique souvent l'établissement politique australien, et qui propose une synthèse de la thèse de Booker T. Washington (soulignant la responsabilité personnelle) et de W.E.B. Du Bois (soulignant des droits légaux) pour dépasser des tensions existantes. Enfin, il nomme Warren Mundine comme conseiller spécial sur la réforme de la constitution, vis-à-vis des affaires aborigènes. Abbott propose une modification de la Constitution de l'Australie pour accorder la reconnaissance aux Australiens aborigènes : « L'Australie est un pays béni… sauf que nous n'avons jamais fini de faire la paix avec les premiers Australiens. C'est la tache sur notre âme… Notre défi actuel est de faire ce qui devrait avoir été fait il y a 200 ou 100 ans - pour reconnaître les peuples indigènes dans notre document fondamental. C'est-à-dire, nous devons nous réconcilier pour les omissions et pour les cœurs insensibles de nos ancêtres, pour nous permettre d'embrasser le futur en tant que peuple uni. » Abbott est un partisan de la monarchie constitutionnelle en Australie. Avant d'entrer au Parlement, il est, de 1993 à 1994, directeur exécutif du mouvement Australiens pour la monarchie constitutionnelle qui vise à préserver la monarchie constitutionnelle actuelle de l'Australie.