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Bouteflika Abdelaziz

Abdelaziz Bouteflika, né le 2 mars 1937 à Oujda au Maroc, est un homme d’État algérien. Il est le 5e président de la République algérienne démocratique et populaire depuis le 27 avril 1999. Il détient actuellement le record de longévité à la tête du pays.

Bouteflika Abdelaziz

Après avoir participé à la guerre d'indépendance, il est élu député de Tlemcen et entre comme ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme dans le premier gouvernement algérien (septembre 1962). Nommé ministre des Affaires étrangères (septembre 1963), il est l'un des principaux artisans du coup d'État du 19 juin 1965. Membre du Conseil de la révolution, il contribue à donner à la diplomatie algérienne un rôle de premier plan. Après la mort de Houari Boumediene, il quitte les Affaires étrangères (mars 1979), mais demeure cependant membre du bureau politique et du comité central du FLN jusqu'en juillet 1981. Rentré en Algérie en février 1987, après six ans d'exil en Europe, il participe au congrès extraordinaire de novembre 1989, au cours duquel il réintègre, avec d'autres proches de Boumediene, le comité central.

Il est élu président de la République en 1999 avec près de 74 % des voix (60 % de participation), puis facilement réélu en 2004 (environ 85 % des voix et 58 % de participation). Malgré une santé fragile qu'une longue hospitalisation et convalescence en France rend patente au tournant 2006, il fait adopter en novembre 2008 une révision de la Constitution destinée à l'autoriser à briguer un troisième mandat, qu'il obtient presque automatiquement à l'issue du scrutin de 2009 (avec 90 % des suffrages et, officiellement, près de 75 % de participation). À ce titre, il entend relancer l'activité économique, solder les années de plomb en promouvant le dialogue avec les islamistes, et redonner une place à l'Algérie sur l'échiquier international. Or, si la croissance repart, elle est essentiellement alimentée par l'essor des hydrocarbures et ne profite guère à une population en proie aux difficultés du quotidien (chômage, inflation, médiocrité des services publics, carences éducatives…), prompte à manifester son mécontentement, dans la rue comme dans les urnes, et nourrissant par ailleurs toujours davantage une indifférence hostile à l'égard d'un gouvernement jugé lointain et incompétent.

La politique de la main tendue aux islamistes modérés connaît davantage de succès, mais ne permet pas la normalisation : si la sécurité tend à s'améliorer, les violences ponctuelles perdurent et l'état d'urgence est maintenu. Lors de son second mandat, A. Bouteflika donne davantage de contenu à ce dialogue, s'appuyant sur le référendum massivement approuvé par la population qu'il a organisé sur le sujet en septembre 2005. Mais, malgré l'effort de concertation et la poursuite de la répression, la menace terroriste ne faiblit guère, comme en témoigne la succession d'attentats organisés par la branche d'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) en 2006-2007 ou tout au long de l'année 2008. Le regain de violence attesté au printemps 2009 semble devoir rendre caduque l'amnistie générale pour les combattants islamistes qui s'engageraient à rendre leurs armes évoquée lors de la campagne présidentielle.

Le volet diplomatique de l'action du président Bouteflika contribue à améliorer les relations de l'Algérie avec les États-Unis, l'Union européenne et ses différents membres – France et Espagne en particulier –, la Russie, la Chine, mais aussi le Maroc, et le reste des États africains, même si, à partir de 2005-2006, les rapprochements saisissants avec le royaume chérifien ou l'ancienne métropole marquent un temps d'arrêt non moins frappant. Il n'empêche : malgré l'affichage de certaines réticences, Alger participe en 2008 au lancement à Paris du projet d'Union pour la Méditerranée qui réunit l'ensemble des membres de l'Union européenne et les autres États riverains du bassin en vue de la réalisation de programmes communs, essentiellement énergétiques et environnementaux.

Malgré un accident vasculaire cérébral en 2013 qui fait planer des doutes sur ses capacités à exercer pleinement ses fonctions, A. Bouteflika est réélu en avril 2014 à l’issue d’une campagne électorale inédite à laquelle son état de santé l’empêche de participer et qui est ainsi menée par ministres interposés. Boycotté par la plupart des partis d’opposition, cette réélection, marquée par une hausse de l’abstention et sur laquelle pèsent de plus belle des soupçons de fraude, révèle, face à une opposition divisée et une population désillusionnée, la détermination du pouvoir algérien à maintenir en priorité le statu quo au nom de la stabilité.

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