Gül Abdullah

Publié le par Roger Cousin

Abdullah Gül (né le 29 octobre 1950 à Kayseri) est un homme d'État turc, membre du Parti pour la justice et le développement (AKP) et président de la République de Turquie de 2007 à 2014.

Gül AbdullahGül Abdullah

Nommé Premier ministre de la Turquie après la victoire de l'AKP aux élections législatives de 2002, il cède le pouvoir au chef du parti, Recep Tayyip Erdoğan, en 2003 ; celui-ci lui confie le portefeuille ministériel des Affaires étrangères, le chargeant ainsi de la politique diplomatique du pays. En 2007, Abdullah Gül, soutenu par Erdoğan, est élu président de la République de Turquie. Ses fonctions se limitant à des prérogatives purement institutionnelles, son mandat présidentiel est marqué par des tensions naissantes entre le chef de l'État et le Premier ministre. C'est à ce dernier, premier président de la République directement élu au suffrage universel direct, qu'il remet ses pouvoirs présidentiels à l'issue de son septennat, en 2014. Originaire de Cappadoce, Abdullah Gül fait des études à l'université d'Istanbul où il obtient un diplôme en sciences économiques en 1971. En 1980, il épouse Hayrunisa Ozyurt (née le 18 août 1965) alors âgée de 15 ans et qui est de 15 ans plus jeune que lui. Ils ont deux garçons et une fille.

Après avoir obtenu un doctorat en sciences économiques en 1983, il travaille comme économiste à l'Islamic Development Bank de Djeddah, en Arabie saoudite, de 1983 à 1991 et devient professeur associé d'économie internationale en 1991. Élu député en 1991 pour le Refah Partisi (Parti du Bien-être) dont il devient en 1993 le vice-président, chargé des Affaires étrangères, réélu député en 1995, il reste membre de la commission des Affaires étrangères et devient, de 1996 à 1997, ministre d'État et porte-parole du 54e gouvernement turc. Il est réélu une 3e fois pour le Parti du Bien-être en 1999, malgré la dissolution de ce parti en 1998. Il crée alors le Parti de la vertu (en turc : Fazilet Partisi) en 1999 et, à sa dissolution en 2001, il adhère à l'AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi). De 1992 à 2001, il est membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. En 2001, il est décoré de la Médaille pour le Mérite du Conseil de l'Europe et devient associé honoraire de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

En août 2001, il est un des membres fondateurs du Parti pour la justice et le développement (AKP). Réélu encore une fois dans le collège électoral de Kayseri le 3 novembre 2002, il est choisi comme Premier ministre en raison de l'inéligibilité du principal dirigeant de l'AKP, Recep Tayyip Erdoğan. Ce dernier étant élu lors d'une élection partielle, il démissionne en sa faveur pour lui rendre le poste de Premier ministre. Apprécié pour ses positions modérées et peu enclines aux extrémismes[réf. nécessaire], malgré les partis politiques dans lesquels il a milité pendant sa carrière politique, responsable des réformes démocratiques nécessaires à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, il a joué un rôle de première importance comme ministre des Affaires étrangères, de 2003 à 2007, du 59e gouvernement (dont il est également vice-Premier ministre), notamment dans les discussions sur la réunification de Chypre. Il fait partie des signataires de la Constitution pour l'Europe en tant que représentant d'un pays candidat.

Abdullah Gül est le candidat de l'AKP lors de l'élection présidentielle de 2007 après le désistement le 24 avril du Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, lors d'un discours au Parlement. Lors du premier tour (l'élection est organisée au Parlement, le président de la République étant élu par les députés), Gül reçoit 357 voix sur les 367 qui lui étaient nécessaires (deux-tiers des voix). L'armée turque tient alors une conférence de presse concernant les risques que font porter les partis islamistes à la laïcité du pays. Le dimanche 6 mai 2007, après l'échec du deuxième tour de scrutin car l'opposition a boycotté le vote, il décide de se retirer. Le 28 août 2007, suite au troisième tour du scrutin réalisé au parlement, Abdullah Gül est déclaré 11e président de la République avec 339 voix5. Il prête serment immédiatement.

Le 6 septembre 2008, à l'occasion du match de football Turquie-Arménie comptant pour les éliminatoires de la coupe du monde 2010, Abdullah Gül a accepté l'invitation du président arménien Serge Sargsian de se rendre à Erevan pour assister au match. C'est la première visite d'un dirigeant turc en Arménie depuis son indépendance. La Turquie a fermé ses frontières avec l'Arménie depuis 1994 en soutien à l'Azerbaïdjan dans le conflit du Haut-Karabagh. L'Union européenne, au travers de sa présidence française, accueille positivement ce geste de rapprochement. Le 25 mars 2010, le Président de la République turc Abdullah Gül reçoit le prix Chatham House pour sa contribution à l'amélioration des relations internationales. En février 2011, le président turc effectue une visite d'État en Iran, évènement qui coïncide avec les manifestations sur place.

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