Gollnisch Bruno

Publié le par Mémoires de Guerre

Bruno Gollnisch-Flourens, né le 28 janvier 1950 à Neuilly-sur-Seine, est un universitaire et homme politique français. Il est député du Rhône de 1986 à 1988 et député européen depuis 1989. Longtemps secrétaire général, délégué général, puis vice-président du Front national, il dirige la campagne de Jean-Marie Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2002.

 

Gollnisch Bruno
Gollnisch Bruno
Gollnisch Bruno
Gollnisch Bruno

Bruno Gollnisch est issu d'une lignée d'universitaires, d'hommes politiques et d'industriels originaire du Nord-Est de la France. Il a pour ancêtres Edmond Gollnisch, maire de Sedan de 1873 à 1874, le physiologiste Pierre Flourens, professeur au Collège de France, député en 1839 et académicien, ainsi que le fils de ce dernier Émile Flourens, ministre des Affaires étrangères de la Troisième République. Son arrière-grand-oncle Gustave Flourens fut l'un des chefs militaires de la Commune de 1871, épisode pendant lequel il trouve la mort, tué par un soldat. Un autre de ses trisaïeuls, Michel Chevalier, fut conseiller économique de Napoléon III. Un de ses oncles, Paul-Émile Viard, fut doyen de la faculté de droit et député d'Alger. Fils de Pierre Gollnisch, commissaire aux comptes, et de Geneviève Collier, il a une sœur, Catherine, et un frère cadet, Pascal, directeur de L'Œuvre d'Orient et chorévêque de l'Église catholique syriaque de Beyrouth.

Il passe son enfance en région parisienne. Il fait ses classes au collège Gerson, puis aux lycées Claude-Bernard et Janson-de-Sailly ; en parallèle, il est chef scout aux côtés de Jean-Louis Borloo3. Il obtient son baccalauréat en 1967. Il entre ensuite à l'université Paris-X-Nanterre, où il devient secrétaire de la Fédération nationale des étudiants de France et où il s'oppose aux événements de Mai 68. Diplômé d'études supérieures de défense, il obtient une licence en droit en 1970. En 1971, il est diplômé de japonais à l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), puis, en 1973, de malais. La même année, en 1973, il obtient un diplôme en sciences politiques à l'Institut d'études politiques de Paris et un diplôme d'études approfondies de droit public à l'université Paris-II. Bruno Gollnisch sert de 1971 à 1973 dans la Marine nationale, où il côtoie Henri Proglio, comme officier de réserve interprète et du chiffre (ORIC).

En 1974, après avoir obtenu une bourse du ministère des Affaires étrangères, il part au Japon comme attaché de recherche à la faculté de droit de l'université de Kyoto pour préparer une thèse de doctorat sur le droit japonais. Il obtient ainsi un doctorat en droit international à l'université Paris-II, avec une thèse dirigée par Jacques Robert et intitulée Ouverture du Japon et droit de l'Occident. Il est ensuite lecteur, chargé du premier cours de droit des pays d'extrême-Orient à l'Institut de droit comparé de l'université Paris-II, et chargé du premier cours de droit du Japon à l'INALCO. Après avoir été déclaré admissible au concours d'agrégation en droit, il est maître de conférences en droit public à l'université de Metz, de 1980 à 1981. L'université Jean-Moulin-Lyon-III souhaitant se doter d'une chaire de japonais, il devient, en 1981, professeur des universités de langue et civilisation japonaises dans cette université, où il enseigne jusqu'en 2005. Il y occupe la fonction de directeur d'UFR de 1982 à 1986, étant alors un des plus jeunes doyens de France.

Au cours d'une conférence de presse en octobre 2004, Bruno Gollnisch, répondant à des journalistes sur les résultats d'une enquête diligentée par Jack Lang sur les liens entre l'université Jean-Moulin-Lyon-III, le révisionnisme et l'extrême droite, tient des propos qui provoquent une controverse médiatique, puis judiciaire. Plusieurs associations l'accusent d'avoir tenu des propos négationnistes, ce qu'il conteste. À la suite de ces événements, le 3 mars 2005, la section disciplinaire du conseil d'administration de l'université suspend Bruno Gollnisch pour une durée de cinq ans et réduit de moitié son traitement. Le 19 mars 2008, le Conseil d'État n'infirme pas cette décision. Parallèlement, le 23 juin 2009, la chambre criminelle de la Cour de cassation casse sans renvoi l'arrêt de la cour d'appel de Lyon le condamnant à trois mois de prison avec sursis et à une amende. Dans son arrêt, la Cour considère que « les propos retenus dans la citation, qui renferment des énonciations contradictoires, ne permettent pas de caractériser à la charge du prévenu le délit de contestation d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité ». Bruno Gollnisch, blanchi, reprend ses cours à l'université Jean-Moulin-Lyon-III le 14 septembre 2011, tandis que l'État et l'université se renvoient la responsabilité de son indemnisation. Le 1er septembre 2012, il obtient son départ à la retraite anticipé.

D'après Emmanuel Ratier, il est « militant nationaliste depuis sa jeunesse ». En 1968, alors qu'il est étudiant en droit à Nanterre, il devient secrétaire de la Fédération nationale des étudiants de France (FNEF), et se lie avec Marie-France Charles et Roger Holeindre. Il est un habitué du Bivouac du grognard, le restaurant sis rue Saint-Honoré de Roger Holeindre, où il côtoie les futurs fondateurs du FN, dont Jean-Marie Le Pen. En 1973, il adhère au cercle Renaissance, présidé par Michel de Rostolan et qu'il anime à Lyon. Alors qu'il étudie au Japon, il vote en faveur de Jean-Marie Le Pen dès l'élection présidentielle de 1974. Peu de temps après, il le rencontre à Montretout. De 1978 à 1980, il est l'assistant parlementaire de Jean-Louis Beaumont, député divers droite. Il adhère au Front national en 1983. Il réfute la qualification d'extrême droite et considère appartenir à la « droite nationale ». En janvier 1984, il accueille Jean-Marie Le Pen, en campagne à Lyon pour les élections européennes. Il décline l'offre de celui-ci d'être candidat en place éligible à ces élections, mais accepte de se présenter en 81e et dernière position sur sa liste, qui obtient 11 % des voix. Cette même année, il participe avec Jean-Yves Le Gallou à la rédaction du programme du Front national, « Pour la France », tandis que Jean-Pierre Stirbois, secrétaire général du Front national, le nomme secrétaire départemental du Rhône.

Bruno Gollnisch organise les campagnes pour les élections européennes (1984), cantonales (1985), législatives (1986). Cette dernière année, il est élu au comité central lors du congrès de Lyon (il est ensuite constamment réélu), puis coopté au bureau politique (et constamment maintenu). Il est élu député à l'issue des élections législatives de 1986, sa liste ayant obtenu plus de 13 % des suffrages dans le département du Rhône. Il fait partie des 35 députés Front national élus au scrutin proportionnel. Élu secrétaire de l'Assemblée nationale, il dénonce régulièrement l'absentéisme parlementaire, défend en séance une proposition visant à supprimer les privilèges fiscaux des députés. Il est membre de la commission des Affaires étrangères, qui l'envoie siéger à l'Assemblée générale des Nations unies, et rapporteur du budget de l'Aviation civile. Le gouvernement Chirac ayant restauré le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, il est battu aux élections législatives de 1988. L'année suivante, en juin 1989, il figure en troisième position sur la liste du Front national aux élections européennes, ce qui lui permet de devenir député européen, mandat pour lequel il est constamment réélu depuis. Au Parlement européen, il est plusieurs années vice-président du groupe parlementaire franco-japonais et membre de la délégation chargée des relations avec ce pays.

À la fin des années 1990, il est membre du conseil scientifique du Front national. En 1994, il est nommé vice-président du Front national et crée une délégation aux affaires internationales. En octobre 1996, il devient secrétaire général du FN en remplacement de Carl Lang. Lors des élections régionales de 1998, il est l'initiateur de la stratégie visant à faire élire plusieurs présidents de région de droite avec l'appui du FN ; les accords entre le FN et les majorité RPR-UDF de cinq régions entraînent un vif débat politique et médiatique. Resté fidèle à Jean-Marie Le Pen lors de la scission du parti en décembre 1998, il est nommé, le 22 novembre 1999, délégué général du Front national, à la suite de la suspension de Bruno Mégret ; il permute ses fonctions de secrétaire général avec Carl Lang, qui avait repris au pied levé la délégation générale en décembre 1998. Lors de l'élection présidentielle de 2002, il dirige la campagne de Jean-Marie Le Pen. Celui-ci se qualifie pour le second tour, provoquant un retentissement international.

En 2007, il préside le groupe de députés européens Identité, tradition, souveraineté (ITS), composé de députés souverainistes, français, roumains, belges, italiens, autrichiens, bulgares et britanniques, mais le groupe est dissous après le départ des députés roumains. En octobre 2009, il est à l'origine de la création de l'Alliance européenne des mouvements nationaux (AEMN), composée de nationalistes européens siégeant ou non dans l'hémicycle européen, dont le but est de proposer « une alternative au mondialisme » ; il préside l'AEMN jusqu'en 2013. En août 2010, il est le principal organisateur de la conférence internationale des organisations patriotiques, qui se déroule à Tokyo à l'invitation du mouvement patriotique japonais Issuikai, laquelle a un fort retentissement international.

À l'occasion du congrès de Bordeaux de novembre 2007, Bruno Gollnisch arrive en tête du vote des adhérents du Front national pour le comité central du parti, avec 85,1 % des votes, devant Marine Le Pen (75,8 %). Il est alors nommé par Jean-Marie Le Pen à l'un des deux postes de vice-président exécutif du parti, l'autre étant occupé par Marine Le Pen. Mais avec la suppression de son poste de délégué général, il perd une partie de son pouvoir au sein de l'appareil du FN au profit de Marine Le Pen, favorisée par son père. Celle-ci est chargée des affaires intérieures (communication interne et externe, formation des cadres et des adhérents, propagande), alors que Bruno Gollnisch se voit attribuer les affaires européennes et internationales, qui comprennent essentiellement les relations avec les partis étrangers ainsi que la rédaction du programme du parti.

En juillet 2008, il annonce sa candidature à la présidence du Front national. Lors du congrès de Tours de janvier 2011, il perd le scrutin interne avec 32,35 % des suffrages contre 67,65 % pour Marine Le Pen, qui avait reçu le soutien de Jean-Marie Le Pen. Toutefois, le nouveau comité central est composé de 42 cadres qui le soutenaient sur les 100 candidats élus par les adhérents. Bruno Gollnisch accepte sa défaite « avec fair-play » et assure, lors de son discours prononcé au congrès, voir en Marine Le Pen la « candidate naturelle du parti pour 2012 ». Il refuse d'occuper la fonction de premier vice-président proposée par cette dernière, ainsi que d'intégrer à nouveau le bureau exécutif, souhaitant « laisser les coudées franches » à la nouvelle équipe. Dans le cadre de la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, Marine Le Pen le nomme conseiller aux souverainetés et à la renégociation des traités, ainsi que membre du bureau de campagne. Le 7 avril 2012, il introduit le meeting de la candidate au palais des congrès de Lyon en sa qualité de président du groupe FN au conseil régional de Rhône-Alpes. Durant l'entre-deux-tours de la présidentielle, il explique dans un entretien au Progrès qu'il « penche plutôt pour un vote Sarkozy » à la condition que ce dernier « désavoue ses lieutenants qui ont répondu qu'en cas de duel FN-PS aux législatives, ils choisiraient le candidat socialo-communiste ».

Candidat à Hyères lors des élections municipales de 2014, sa liste se place en troisième position au premier tour. Au second tour, avec 13,16 % des voix, Bruno Gollnisch s'incline face à Jean-Pierre Giran, tête de liste UMP, qui l'emporte avec 39,70 %, et Jacques Politi, le maire sortant divers droite, qui obtient 35,80 %, mais devance William Seemuller, le candidat de la gauche, crédité de 11,32 %. Il devient l'un des trois conseillers municipaux FN de la ville lors de l'installation du conseil municipal, le 5 avril suivant, mais renonce à son mandat dès le mois de juin. Bruno Gollnisch démissionne de son mandat de conseiller régional de Rhône-Alpes le 31 janvier 2015, après 28 ans de présence à l'assemblée régionale. Il apporte son soutien à Jean-Marie Le Pen lors de son exclusion du Front national, en 2015, et fait savoir ses désaccords avec les positions prônées par Florian Philippot au sein du parti. Par solidarité avec Jean-Marie Le Pen, il refuse de siéger sur les bancs du groupe Europe des nations et des libertés (ENL), formé au Parlement européen par Marine Le Pen.

Le 1er mai 2016, contre l'avis de la direction du FN, il participe au rassemblement en hommage à Jeanne d'Arc organisé par Jean-Marie Le Pen, s'exposant ainsi à d'éventuelles sanctions. Après que le bureau politique du FN a adopté une motion lui demandant de quitter ses fonctions au sein des instances du parti, il remet sa démission à Marine Le Pen, qui la refuse dans un « souci de conciliation ». Bruno Gollnisch est marié depuis le 24 octobre 1981 à Setsuko Takeuchi, une Japonaise rencontrée en France et devenue française par la suite. Ils vivent à Limonest puis à Villiers-le-Mahieu, et ont trois enfants : Cordélia, avocate, Alexis, officier de marine, et Claire. En 2007, la famille obtient le droit de se nommer Gollnisch-Flourens.

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