Michèle Marchand, dite Mimi Marchand

Publié le par Mémoires de Guerre

Michèle Marchand, dite Mimi Marchand ou simplement Mimi, est une journaliste et femme d'affaires française, née le 24 mars 1947. À la tête de plusieurs entreprises de paparazzi, elle travaille depuis le début des années 1990 pour de nombreux titres de presse dont Gala, Paris Match, Public, Closer et Voici. Sa personnalité, ses méthodes professionnelles et ses démêlés judiciaires lui valent une réputation sulfureuse. 

Michèle Marchand, dite Mimi Marchand

Origines et entrepreneuriat

Michèle Marchand est la fille unique d'un couple de coiffeurs de Vincennes, anciens résistants communistes. À 16 ans, elle fugue, se marie, tombe enceinte avant sa majorité et a deux enfants. Elle quitte son conjoint, reprend des études de mathématiques et commence à travailler chez un équipementier automobile puis dans des garages parisiens ouverts jour et nuit où elle tient la caisse et découvre le monde de la nuit (stars, policiers et voyous). Dans les années 1970, elle achète deux garages. Dans les années 1980, elle part aux États-Unis, où elle rénove des maisons puis crée un commerce automobile, récupérant des voitures françaises à la casse, les transférant outre-Atlantique où elle les répare avant de les revendre, ce qui lui vaut un certain succès. 

Deux de ses anciens maris ont fait de la prison. Elle a aussi travaillé en 1981 dans une revue L’Amateur d'armes où une histoire de falsification de chèques et d'émission de chèques sans provision la conduit en prison3. Elle fait également de la détention provisoire pour chèques volés, faux en écriture et écope notamment de trois ans de prison avec sursis pour avoir transporté 500 kg de cannabis en compagnie de son mari, le braqueur Maurice Demagny. Elle est également responsable d'établissements de nuit à Paris dans les années 1990, rue Washington, rue de Ponthieu et porte Maillot (notamment Le Cirque et Le Memories), certains s'affichant pour lesbiennes. 

Presse people et procès

Elle rejoint Voici en 1996 en tant que « pigiste internalisée ». Elle se rend vite indispensable (constituant un dossier sur chaque célébrité), et va jusqu'à fournir « 90 % des sujets français » selon d'anciens membres de la rédaction. Après un procès perdu par Voici, Mimi Marchand ayant, à tort, révélé une rencontre avec l'un des gardes du corps de Diana avant son accident, elle quitte le magazine en 1998 et crée dans un immeuble voisin la société Shadow & Co, qui continue de fournir de nombreux scoops à Voici. En 2003, elle est placée en détention provisoire dans le cadre d'une enquête portant sur des doubles facturations sur une même information, polémique qui implique de nombreuses célébrités de l'époque, par exemple pour des sujets posés. Elle est relaxée en 2008. Entre-temps, elle a créé une nouvelle agence, travaillant notamment avec son compagnon, un homme des RG (avec qui elle s'est mariée en 2015) ou encore Laurence Pieau. Elle est à l'origine de la photographie de Ségolène Royal en maillot de bain, prise à l'été 2006, alors qu'elle est candidate à l'élection présidentielle ; Michèle Marchand rompt là la règle tacite voulant que la presse people ne s'attaque pas aux personnalités politiques.

Fin 2007, elle participe au lancement du site PurePeople (Webedia), premier site pure player d'informations consacrées aux célébrités, notamment grâce au scoop de la liaison entre Nicolas Sarkozy et Carla Bruni et obtenant l'autorisation d'introduire un photographe au mariage de Cécilia Sarkozy et Richard Attias. Le site est un succès, avec 20 millions de visiteurs à l'époque, privilégiant les belles photos aux scandales. L'influence et la notoriété de Michèle Marchand grandissent. En 2010, elle vend pour 500 000 euros ses parts dans PurePeople, tout en restant prestataire extérieure. En 2011, elle crée Bestimage, une des trois plus importantes agences françaises de photos de célébrités5 surnommée une « écurie de paparazzis ». Alors que le secteur de la presse people est en difficulté, Michèle Marchand poursuit son activité, fournissant une information clef en main, photos et textes compris. 

À Monaco, elle obtient de réaliser les clichés de la famille Grimaldi, gérant ensuite leur diffusion dans la presse écrite et Internet. Soupçonnée, elle se défend farouchement d'être à l'origine des révélations de Closer en janvier 2014 concernant la liaison supposée de François Hollande avec Julie Gayet. « Disposant d'un carnet d'adresse inégalé dans la profession », elle est une « source majeure d'un grand nombre de magazines » selon L'Express ou Libération8. « Familière du Tout-Paris », « la Mata Hari de la presse people8 » comme on la surnomme est à l'origine de la photo de Zahia en couverture de Paris Match, des fausses images volées de Rachida Dati accompagnée de Vincent Lindon publiées dans Closer, ou des premières photos du couple Hollande-Trierweiler à la plage. 

Engagements politico-médiatiques

Michèle Marchand a possédé la carte de grand donateur de l'UMP. Soutien de Nicolas Sarkozy, elle était assise au premier rang de certains de rassemblements de campagne de celui-ci jusqu'à la primaire de 2016. Selon François Hollande, elle « est responsable de la peopolisation de la vie politique. » En 2017, elle est l'une des communicantes de la campagne médiatique du couple Brigitte et Emmanuel Macron pour sa campagne présidentielle, après avoir été présentée au couple Macron par Xavier Niel, au printemps 2016. Début juillet 2018, il lui aurait été proposé de s'occuper officiellement de la communication de la « Première dame », qui s'est liée d'amitié avec elle. Cependant, elle aurait été écartée à la suite de la publication de Mimi, la biographie qui lui a été consacrée. 

Poursuites judiciaires

Le 5 juin 2021, Michèle Marchand est placée en garde à vue, puis mis en examen avec quatre autres personnes pour « subornation de témoin » et « association de malfaiteurs » concernant la rétractation de Ziad Takieddine dans ses témoignages dans l'affaire Sarkozy-Kadhafi (financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007). Le 18 juin suivant, elle est placée en détention provisoire pour non-respect du contrôle judiciaire imposé lors de sa mise en examen. 

Vie privée

Anciennement mariée à un gangster surnommé Hafed, puis au braqueur Maurice Demagny rencontré pendant sa détention dans la prison de Fleury-Mérogis, elle a pour conjoint, depuis 2015, un ancien commandant de police à l'Office central pour la répression du faux-monnayage, qui dirige la société Chouet'press, raison sociale de l'agence Bestimage. 

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