Asselin Olivar
Olivar Asselin (né Joseph François Olivar Asselin à Saint-Hilarion le 8 novembre 1874, mort à Montréal le 18 avril 1937) est
journaliste, auteur polémiste, rédacteur en chef et propriétaire de journaux, fonctionnaire, courtier, militaire et philanthrope. Il est surtout connu pour son militantisme nationaliste et ses
pamphlets. « Son étrange prénom est le produit d'une contraction d'Olivier et de Bolivar, le grand «libertador» sud-américain. » — cité par l'Encyclopédie de L'Agora et par les archives de
Montréal. Il est le 4e des quatorze enfants de Rieule Asselin, maître tanneur et cultivateur, marguillier et maire, et de Adèle Cédulie Tremblay qui, tous deux, croient que l’éducation et les
livres sont d’une importance primordiale.
Il fait ses études primaires à l'école de rang de Sainte-Flavie et entreprend ses études secondaires, de 1886 jusqu'au printemps 1891, au Séminaire de Rimouski. Il y complète un cours commercial
et entreprend le cours dit classique. Pour des raisons financières, sa famille émigre aux États-Unis en 1892, à Fall River (Massachusetts). Après la mort de son père, en 1893, Olivar entreprend
des démarches pour devenir Jésuite, mais lorsqu’il trouve de vieux journaux de France, au sous-sol de l’église, c’est la piqûre : « il sera journaliste, et pamphlétaire à la manière du très
parisien Henri Rochefort, marquis de Rochefort-Luçay ! » qu'il vient ainsi de découvrir. « [...] ce sympathique maître de l'ironie et du paradoxe n'aura cesse de lutter pour cette "grande Dame"
qu'est la langue française, et "pour que l'Église reste dans sa cour". Pour y parvenir, sans peur et sans reproche, il s'attaquera à toute forme et à tout homme de stupidité, tellement qu'on le
qualifiera bientôt d'"accusateur public", par allusion à Fouquier-Tinville… On eût mieux fait de parler de Don Quichotte ! » — Extrait de la préface de Robert Lahaise, parue dans : Olivar
Asselin, Liberté de pensée, 1997, op. cit. ci-dessous (voir en section Bibliographie)
Il occupe un premier poste de journaliste au Protecteur canadien de Fall River (Massachusetts), aux États-Unis, en 1894. Un an plus tard, il est rédacteur au National de Lowell (Massachusetts) et
au Jean-Baptiste de Pawtucket (Rhode Island). De 1896 à 1898, il est secrétaire de rédaction au journal La Tribune de Woonsocket (Rhode Island). À l'occasion de la guerre hispano-américaine, il
entreprend une brève carrière militaire de 1898 à 1899. Démobilisé en 1899, il s'établit à Montréal et collabore à divers journaux, dont les Débats, « un hebdomadaire de combat et d'avant-garde
littéraire et artistique que ses jeunes fondateurs mettent au service du nouveau leader nationaliste, Henri Bourassa ». Entre-temps, il étudie à l’École littéraire de Montréal. En 1901, il se
retrouve sans emploi. Il veut fonder une famille et s’établir, alors il accepte un poste de secrétaire. Trois ans plus tard, le 3 août 1902, il épouse Alice Le Bouthillier, à L'Anse-au-Griffon
(Gaspésie, Québec) — ils auront 4 enfants : Claude, Jean, Paul et Pierre. En 1903, emporté par le mouvement nationaliste, il participe avec d'autres actionnaires nationalistes, incluant ce
petit-fils de Joseph Papineau, Henri Bourassa, et son père Napoléon Bourassa, à la fondation du journal hebdomadaire Le Nationaliste, qu'il dirige.
De 1901 à 1903, il est secrétaire du ministre de la colonisation Lomer Gouin. Il met sur pied la Ligue nationaliste canadienne en mars 1903. C'est à cette époque qu'il défend des colons pour leur
droit de coupe forestière, tout en informant la Commission itinérante de la colonisation de 1904. En 1905, il entreprend une campagne en faveur de l'instruction publique obligatoire. Enseveli
sous les dettes, il passe quelque temps en prison. De 1902 à 1910, il travaille en étroite collaboration avec Henri Bourassa, ce qui l'amène à participer à la fondation du quotidien Le Devoir en
1910. Il s'est porté candidat nationaliste dans Terrebonne aux élections québécoise de 1904, puis dans Saint-James lors d'un élection partielle fédérale en 1911, mais nulle part. il n'est élu. Il
séjourne en prison en 1907, pour libelle diffamatoire et, une deuxième fois, en 1909, pour avoir giflé publiquement le ministre des Travaux publics, et futur premier ministre, Louis-Alexandre
Taschereau.
Il est nommé, en 1913, président de la Société Saint-Jean-Baptiste et c'est à cette époque qu'il s'interroge ouvertement sur notre système d'enseignement, ce qui déplaira notoirement au clergé.
En 1915, la Première Guerre mondiale fait rage. Il s'enrôle dans l'armée expéditionnaire canadienne, et y recrute des volontaires canadiens-français pour former le 163e bataillon. Sa bravoure lui
vaudra la Légion d'honneur. En 1925, il prend en charge un centre hospitalier destiné aux vieux itinérants ou abandonnés. Cette cause lui tient toujours à cœur et il oriente ses activités au
bénéfice de ce centre. Il souffre d’artériosclérose, ce qui le force à démissionner de son poste. En 1930, il devient rédacteur en chef du quotidien Le Canada et fonde, cinq ans plus tard, ses
propres journaux : l'Ordre et la Renaissance. Sa demande de pension, en 1937, est refusée. Il meurt à son domicile le 18 avril 1937, à 62 ans. Le fonds d’archives Olivar Asselin est conservé au
centre d’archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Depuis 1955, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal décerne annuellement, en son honneur, le Prix
Olivar-Asselin à une personne s'étant démarqué pour la défense du français au Québec.