Stéphanie de Belgique
Stéphanie de Saxe-Cobourg et Gotha, princesse de Belgique, née le 21 mai 1864 au château de Laeken et morte le 23 août 1945, était un membre de la Maison royale de Belgique.
Seconde fille du roi Léopold II et de la reine Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine, elle épousa en 1881 l'archiduc héritier de l'Empire austro-hongrois Rodolphe d'Autriche. Son enfance est marquée par une éducation rude, à cause de la mésentente entre ses parents et du décès de son unique frère, le prince héritier Léopold en 1869. En 1876, son père entreprend - à titre personnel - la colonisation du Congo qui lui apportera une immense fortune. Sa sœur aînée Louise a épousé en 1875 le prince Philippe de Saxe-Cobourg-Kohary, officier autrichien et ami de l'archiduc héritier, et faisant les beaux jours de la cour impériale autrichienne ; à l'âge de 17 ans, Stéphanie l'y rejoint en épousant le 10 mai 1881 à Vienne l'archiduc héritier Rodolphe d'Autriche, fils de l'empereur d'Autriche et roi de Hongrie François-Joseph Ier et d'Élisabeth en Bavière (Sissi). Les noces avaient dû être repoussées d'un an, Stéphanie n'étant pas encore nubile. Le 2 septembre 1883, elle donne naissance à une fille Élisabeth-Marie dite Erszi. Le couple n'aura pas d'autre enfant, tandis que la naissance de cette dernière n'arrange en aucun cas l'harmonie du couple.
Le couple ne s'entend pas : Stéphanie veut jouir pleinement de son rang d'archiduchesse héritière et de la vie mondaine, quand Rodolphe se veut cultivé, libéral et méprise l'aristocratie, s'adonnant, avec son beau-frère à une vie de débauche. À partir de 1884, le Prince Rodolphe contracte une maladie vénérienne, la syphilis : à cause de ses aventures extra-conjugales. Les remèdes de cette maladie sont l'opium, le cognac, la morphine ainsi que le mercure, qui, prises en excès, peuvent avoir des séquelles psychologiques. Officiellement, personne ne dit à la Princesse Stéphanie de quoi souffre son mari, on parle d'une péritonite, les conséquences de ce mensonge sont dramatiques. La Princesse Stéphanie devient stérile, pour elle, c'est la fin d'un rêve, elle se voyait Impératrice, et pouvant donner un héritier au trône. Avec son époux, Rodolphe, les relations sont au point de non retour.
Néanmoins, Stéphanie s'inquiète des tendances dépressives - voire suicidaires - de son mari sans réussir à partager son angoisse avec la famille impériale. Stéphanie devient veuve à 24 ans le 30 janvier 1889, quand son mari est retrouvé mort avec sa maitresse Marie Vetsera à Mayerling. Après une première union ratée, la princesse Stéphanie fait un mariage d'amour en 1900 avec un aristocrate hongrois, le comte Elemér Lonyay. Elle perd ses titres impériaux, sa fille adolescente rompt tout contact avec elle et Stéphanie, bien qu'âgée de 36 ans, s'attire la colère de son père, le roi Léopold II. Après le décès de son père en 1909, elle se joint à sa sœur, la princesse Louise de Saxe-Cobourg et Gotha, pour réclamer à la justice belge la part d'héritage dont elle avait été dépouillée par Léopold II au profit de la Donation Royale.
La princesse et le comte Lonyay passent paisiblement les dernières décennies de leur vie au château d'Oroszvar en Hongrie. Elle déshérite sa fille en 1934 qui avait divorcé du prince d'Otto zu Windisch-Graetz pour vivre avec un député socialiste et écrit en 1937 ses mémoires intitulées "Je devais être impératrice". Après l'arrivée de l'armée soviétique, le couple quitte son château en 1945 pour se réfugier à l'abbaye bénédictine de Pannonhalma (Hongrie), où la princesse, âgée de 81 ans, est frappée d'une congestion cérébrale le 23 août 1945. Elle repose dans la crypte de cette abbaye, mais sa tombe est profanée ensuite.