Cécile Carnot, née Marie Pauline Cécile Dupont-White le 20 juillet 1841 à Paris (ancien 6e arrondissement) et morte le 30 septembre 1898 à Cerny (Essonne) fut l'épouse de Sadi Carnot, président de la République française du 3 décembre 1887 au 25 juin 1894.
Marie Pauline Cécile Dupont-White est la fille de l'économiste Charles Brook Dupont-White et de Cécile Olympe Corbie. Cécile Dupond-White épouse Sadi Carnot, le 2 juin 1863, à 22 ans. Ils ont ensemble quatre enfants : Claire, Sadi, Ernest et François. Le couple Carnot entre au palais de l'Élysée le 3 décembre 1889, après l'élection de Sadi Carnot, qui suit la démission du précédent président de la République, Jules Grévy. Plus au fait de la vie mondaine parisienne, Cécile Carnot compte bien redonner au palais une certaine stature. Quittant leur immeuble du 11, rue Roquépine, c'est le premier couple présidentiel à y entrer avec des enfants encore à charge. Très impliquée dans la vie élyséenne, elle organise les trois bals annuels de l'année, ce qui demande beaucoup de temps et d'argent, si bien qu'elle paie parfois de sa poche ces fêtes pouvant dépasser mille invités. Elle réintroduit la danse lors des réceptions : on voit ainsi la valse, le quadrille voire la farandole être dansés dans la salle des fêtes et dans le jardin. Trouvant le palais très morne, elle fait aussi installer un kiosque à musique dans le parc et créée des garden-parties où l'on va jusqu'à jouer au lawn tennis, selon la mode britannique de l'époque.
Elle fait venir au palais des chats angora et créée l'arbre de Noël de l'Élysée, pour les enfants pauvres, une tradition suivie depuis par tous les hôtes de l'Élysée. Elle inaugure la salle des fêtes du palais de l'Élysée le 25 mai 1889 en grande tenue : « Madame Carnot porte une robe de satin de Lyon gris perle brodée d'argent avec garniture de plumes du même ton et épaulettes de diamants ». Plusieurs fois par semaine, après le repas, le couple rend visite à Lazare Hippolyte Carnot, père du président, dans son appartement du 122 rue La Boétie. Ils se promènent souvent, discrètement escortés, sur l'avenue des Champs-Élysées ou sur les grands boulevards, passent des week-end au château de Fontainebleau, où sont organisées des fêtes avec feux d'artifice. Lors de la crise liée au général Boulanger, alors que la foule presse ce dernier de marcher sur l'Élysée, elle va dans un salon du palais prier, avec des généraux. Finalement, le coup de force n'a pas lieu.
Alors que les assassinats de personnalités par le mouvement anarchiste sont fréquents, Cécile Carnot confie, en juin 1894, dans un salon du palais à des amies : « Voilà sept ans que nous n'avons plus de vie de famille ; heureusement, le mandat se termine en décembre et nous allons pouvoir vivre comme des gens normaux ». Mais le 24 juin, à Lyon, Sadi Carnot est assassiné. Son corps est ramené la nuit même au palais de l'Élysée. L'Assemblée nationale décide peu après d'organiser des obsèques nationales puis, plus tard son transfert au Panthéon de Paris. La reine Victoria du Royaume-Uni, qui aussi avait perdu avec douleur son mari Albert vingt ans plus tôt, lui écrit « Mon coeur de veuve saigne pour vous ». Elle refuse alors la pension que souhaite lui verser le gouvernement. Elle décède en 1898 d'une maladie cardiaque au château de Presles, à La Ferté-Alais. Réputée lucide, intelligente et cultivée, Cécile Carnot alliait cette présence d'esprit à une beauté parfois rare chez les épouses de chefs d'État. Mince, elle portait ses longs cheveux bruns en chignon. Assez classique vestimentairement, ses couturiers attitrés sont Charles Frederick Worth et Laferrière. Ses chapeaux viennent de chez Madame Reboux, ses chaussures de chez Ferry, ses ombrelles de chez Dupuyet et ses gants de chez Jouvin.