Gaudy Félix
Gaudy François Antoine Félix, représentant de 1872 à 1875, député de 1876 à 1885, membre du Sénat, né à Besançon (Doubs) le 3
mai 1832, dut aux importantes propriétés qu'il possédait dans le Doubs l'influence politique qui le fit nommer d'abord maire de la commune de Vuillafans, puis député. Fondateur du journal le
Républicain de l'Est, il posa, le 2 juillet 1871, sa candidature à l'Assemblée nationale dans le département du Doubs. Il y obtint, sans être élu, 13,502 voix sur 53,975 votants. Une nouvelle
élection partielle le fit entrer à l'Assemblée, le 7 janvier 1872, en remplacement du colonel Denfert-Rochereau, qui avait opté pour la Charente-Inférieure ; élu dans le Doubs par 25,901 voix
(54,853 votants, 80,824 inscrits), contre 24,375 voix à M. Estignard, conservateur, M. Gaudy alla siéger dans le groupe de l'Union républicaine, dont il fut le secrétaire, appuya le gouvernement
de Thiers, vota, le 24 mai 1873, contre la démission du chef du pouvoir exécutif, puis combattit le ministère de Broglie, se prononça contre l'état de siège, contre le septennat, contre la loi
des maires, pour la Constitution du 25 février 1875, etc.
Candidat à la Chambre des députés, le 20 février 1873, dans la 2e circonscription de Besançon, il fut élu par 9,193 voix (13,526 votants, 16,227 inscrits), contre 4,230 voix à M. Terrier de
Louay, monarchiste. Il fit partie de la majorité républicaine, avec laquelle il vota constamment, fut des 363, et obtint sa réélection, à ce titre, le 14 octobre 1877, par 8,723 voix (14,231
votants, 16,362 inscrits), contre 5,471 voix à M. Jules Vautherin, candidat conservateur et officiel. A la nouvelle Chambre, il vota avec la gauche, pour la nomination de la commission d'enquête
sur les faits de pression électorale, pour les invalidations de plusieurs députés de la droite, contre le ministère Rochebonët, pour le cabinet Dufaure, pour l'article 7 de la loi sur
l'enseignement supérieur, pour l'invalidation de l'élection de Blanqui, pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, etc. Fidèle à la politique opportuniste, il se fit encore
réélire député de Besançon, le 21 août 1881, par 8,729 voix (12,710 votants, 16,195 inscrits), contre 3,818 voix à M. de Vaulchier, ancien représentant, soutint les cabinets J. Ferry et Gambetta
et vota contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, contre la magistrature élue et pour les crédits de l'expédition du Tonkin.
Le 6 janvier 1885, il entra à la Chambre haute, ayant été nommé sénateur du Doubs par 520 voix sur 889 votants. Il y fit partie de la majorité, donna son suffrage à l'expulsion des princes, aux
divers ministères républicains qui se succédèrent au pouvoir, à la nouvelle loi militaire, etc., et se prononça en dernier lieu : pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février
1889), pour le projet de loi Lisboune restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats contre la sûreté de l'Etat (affaire du général
Boulanger). Conseiller général du Doubs pour le canton d'Ornans. Sénateur depuis 1885, François Gaudy fut réélu dès le premier tour au renouvellement du 7 janvier 1894, par 672 voix sur 891
votants, contre 125 voix obtenues par M. de Kergall. Toujours fidèle à la politique de l'union républicaine, il siégea à ce groupe jusqu'à sa mort, survenue le 19 août 1895, en cours de mandat, à
Enghien, où il était venu se reposer. Il avait alors 63 ans.