Grévy Paul
Grévy Paul Louis jules, membre du Sénat, né à Mont-sous-Vaudrey (Jura) le 5 septembre 1820, frère des précédents, entra à l'Ecole polytechnique en 1841 et en sortit deux
ans après officier d'artillerie. Il fit campagne en Algérie, en Crimée, en Italie, comme capitale, et fut successivement promu : chef d'escadron le 3 février 1864, lieutenant-colonel le 17 août
1870, colonel le 17 août 1871, et général de brigade le 30 décembre 1875, Après avoir commandé la 4e brigade d'artillerie du 4e corps d'armée au Mans, puis la brigade du 19e corps, il entra
tardivement dans la politique, le 15 août 1880, comme sénateur du Jura, élu par 516 voix (655 votants), contre 19 à M. Gagneur et 14 au général de Geslin, en remplacement de M. Tamisier.
Le général Grévy s'assit à la gauche du Sénat et, sans prendre une part active aux délibérations, vota avec la majorité républicaine, notamment pour les lois nouvelles sur la presse et le droit
de réunion, pour la réforme du personnel judiciaire, pour le divorce, pour les crédits du Tonkin, pour l'expulsion des princes, etc. Il avait été promu général de division en 1882. Réélu, le 5
janvier 1886, sénateur du Jura par 494 voix (880 votants), il se prononça pour la nouvelle loi militaire, et, en dernier lieu : pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février
1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger. Commandeur de la Légion d'honneur du 24 juin
1871, grand-officier le 29 décembre 1882, et membre du conseil de l'Ordre, le général Grévy a été admis à la retraite, comme général de division, le 27 novembre 1885.
Frère puîné de l'ancien Président de la République, le général Grévy s'était, à l'exclusion de toute autre, fait une spécialité des questions militaires. Vice-président de la commission de
l'armée de 1891 à 1905, il rapporta la plupart des mesures concernant l'armée de terre soumises à la discussion des sénateurs : modifications intervenues dans les diverses armes, réorganisation
de l'armée coloniale, recrutement, Etc. Le général Grévy avait été réélu lors du renouvellement triennal du 3 janvier 1897, mais l'élection du Jura fut contestée très vigoureusement par le
sénateur du Lot, Pauliac, qui visait plus les deux collègues de Paul Grévy que celui-ci même. L'élection, après un débat animé, fut finalement validée. Neuf ans plus tard, pour le renouvellement
de 1906, le général Grévy, alors âgé de 86 ans, ne se représenta pas. Dernier survivant des trois frères, il mourut le 3 mai 1914, à son domicile parisien, à plus de 93 ans,