Montazeri Hossein Ali
L'ayatollah Hossein Ali Montazeri , né à Najafabad en 1922 et mort le 19 décembre 2009, est un des hauts dignitaires chiites
iraniens, défenseur de la démocratie et des droits de l'homme en Iran. Il participe activement à la Révolution iranienne de 1979, dont il est l'un des leaders religieux, puis à l'élaboration de
la constitution iranienne de 1979 et à l'instauration du Velayat-e-Faghih. Il est surtout connu comme le seul successeur de l'ayatollah Khomeini, mais suite à son opposition, en particulier pour
avoir critiqué la répression politique et culturelle, il est écarté par une lettre de Khomeini en 1988 et supplanté par l'actuel Guide suprême de la révolution islamique, Ali Khamenei.
Montazeri vit les vingt dernières années de sa vie dans la ville de Qom, principale ville religieuse de l'Iran, et reste politiquement influent en Iran, en particulier sur la politique des partis
réformateurs. Ainsi, pendant près de trois décennies, il est l'un des principaux critiques de la politique intérieure et étrangère de la République islamique. Il est également un défenseur des
droits civils et des droits des femmes en Iran. Né de parents paysans, il étudie la théologie à Isfahan et plus tard à Qom sous la houlette de Rouhollah Khomeini et devient professeur à l'école
théologique de Faiziyeh. En juin 1963 il participe aux protestations contre la Révolution blanche et est actif dans les cercles anti-Shah.
Après l'exil forcé de Khomeini en 1964, il se retrouve au centre de la contestation face au Shah. Il passe plusieurs années de sa vie en exil à Najafabad, Tabas, Khalkhal et Saghez entre 1968 et
1974. Il est envoyé en prison en 1974 et libéré en 1978, juste à temps pour participer à la Révolution iranienne. Principal dissident religieux en Iran, il est placé en résidence surveillée dans
sa maison à Qom, principale ville religieuse de l'Iran, entre 1997 et 2003, pour avoir mis en cause l'autorité politique et religieuse de l'actuel Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei et pour
avoir plaidé en faveur de la séparation de la religion et de la politique. Malgré ces restrictions, il publie régulièrement des communiqués pour défendre la liberté et la démocratie ainsi que les
réformes présentées par le président iranien Mohammad Khatami.
En janvier 2003, il est libéré par le régime. Il croit toujours à la théorie du Velayat-e Faghih mais prône une interprétation différente de celle-ci. En 2009, il affiche son soutien aux
manifestations contre la réélection frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad. Pour son soutien continu au
mouvement de protestation vert en Iran et ses critiques en faveur des victimes et des prisonniers politiques, il est souvent nommé le guide spirituel du mouvement vert. Il est mort le 19 décembre
2009, à 87 ans. Ses obsèques se sont accompagnées de manifestations contre le régime iranien et d'affrontements. Dans une lettre publiée le lendemain de la mort de Montazeri, l'avocate iranienne
Shirin Ebadi, le prix Nobel de la paix, lui attribue le titre du « père des droits de l'homme » d'Iran.