Saleh Ali Abdullah

Publié le par Roger Cousin

Saleh Ali AbdullahAli Abdullah Saleh, né le 21 mars 1942, est un homme d'État yéménite. Il est président de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord) de 1978 à 1990, puis président de la République du Yémen depuis 1990, date de la réunification du pays jusqu'au 4 juin 2011 où il a dû fuir après avoir été blessé lors de l'attaque de son palais présidentiel.

Il n'assure plus la réalité du pouvoir depuis ce jour qui revient à son vice-président mais il n'a pas encore été destitué officiellement. Il rejoignit les forces armées en 1958 avant d'être nommé président de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord) suite à l'assassinat du président Ahmad al-Ghashmi le 24 juin 1978. Sa présidence de 1978 à 1990 est fortement marquée par la Guerre froide et la lutte idéologique qui l'opposait à la République démocratique populaire du Yémen (Yémen du Sud).

À la suite de la réunifications des deux Yémen, il est devenu le président de la République du Yémen unifié en 1990 et a soutenu l'Irak de Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe, sans pour autant soutenir l'annexion du Koweït par l'armée irakienne. Il fut partie prenante de la guerre civile au Yémen de 1994 faisant de 7 000 à 8 000 victimes lorsque les autorités du Sud tentèrent de faire sécession, en vain. Il est le premier président élu du pays en 1999 avec 96 % des voix et est réélu le 22 septembre 2006 avec 77,2% des suffrages. En 2000, il régla le long contentieux frontalier avec l'Arabie Saoudite. En 2004, il ordonna une campagne militaire contre les Houthis dans le cadre de l'insurrection au Saada. Cette campagne dura jusqu'à début 2010 et provoqua la mort d'environ de 5 000 à 7 000 Yéménites.

Malgré les efforts d'Ali Abdullah Saleh dans la démocratisation du pays et dans la lutte contre l'islamisme, le Yémen reste un foyer d'instabilité, qui doit faire face de plus à une insurrection dans le sud du pays appelant au retour d'un État indépendant au Sud correspondant au territoire de l'ancienne République démocratique populaire du Yémen (communément appelée « Yémen du Sud »). Le Yémen n'échappe pas aux protestations qui touchent le monde arabe en 2010-2011. À la suite des différentes manifestations qui touchent le pays à partir du 27 janvier, le président Saleh fait plusieurs annonces successives:

  • le 2 février, il renonce à se présenter pour un nouveau mandat présidentiel en 2013
  • le 10 mars, il annonce une nouvelle Constitution et des élections pour le début de l'année 2012,
  • le 20 mars, il limoge son gouvernement4
  • le 23 mars, il propose un référendum constitutionnel, des élections législatives et présidentielles avant la fin de l'année 2011
  • le 23 avril, il accepte le compromis proposé par le conseil de coopération du Golfe  : il s'engage à quitter le pouvoir après trente jours de transition (transmission du pouvoir au vice-président), en échange d'une immunité.


Blessé à la tête le 3 juin 2011 par des tirs d'obus visant la mosquée du palais présidentiel de Sanaa, il quitte le pays le lendemain pour aller se faire soigner à Riyad (Arabie saoudite). Cela marque pour les manifestants la fin de sa présidence et de ses 33 ans de dictature à la tête du Yémen. Le 10 juin, le cabinet privé américain Stratfor, spécialisé dans le renseignement tactique, rend public la thèse de ses experts selon laquelle le président Saleh aurait été victime d'une tentative d'assassinat à la bombe montée de l'intérieur. Ali Abdullah Saleh appartient au Congrès général du peuple. C'est le principal parti politique au Yémen avec le Parti socialiste yéménite, qui dirigeait auparavant la République démocratique populaire du Yémen, régime d'obédience marxiste.


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