Constantin Sănătescu (né le 14 janvier 1885 et décédé le 8 novembre 1947 à Bucarest) était un général de l'armée roumaine,
Premier ministre de la Roumanie après qu'elle eut rejoint les Alliés en 1944. Constantin Sănătescu fait la Première Guerre mondiale en tant que jeune lieutenant. La déroute de l'armée roumaine
face aux Allemands et les conditions d'occupation en font un germanophobe, convaincu de la nécessité de réorganiser et moderniser l'armée roumaine. Il cite Henri Berthelot, qui affirmait que «
les militaires roumains sont des experts en désorganisation », et dénonce des affaires de corruption dans l'armée, ce qui nuit à sa carrière.
Il se fait remarquer le 1er juillet 1940, en tant que commandant du 8e corps d'armée, en stoppant le pogrom de Dorohoi. Le 24 janvier 1941, Sănătescu, alors commandant militaire de Bucarest,
réprime le soulèvement de la Garde de Fer, dont les dirigeants lui promettent la mort. Lorsque le roi Michel cherche à se dégager de l'emprise du maréchal Antonescu, le « Pétain roumain », et
à se rapprocher des Alliés, Sănătescu est nommé, le 20 mars 1943, chef de la maison militaire royale3. Le général Sănătescu reste commandant militaire de Bucarest et ne participe pas à la guerre
contre l'Union soviétique.
Le 23 août 1944, le roi Michel fait arrêter le maréchal Antonescu par Constantin Sănătescu (que le dictateur fasciste surnommait sarcastiquement « le maréchal du palais ») et la
Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne. Sănătescu forme un gouvernement provisoire issu du Conseil national de la Résistance et abroge toutes les mesures discriminatoires et anti-démocratiques
du maréchal Antonescu. La constitution de 1923 est rétablie et le parlement peut se réunir à nouveau.
Le 12 septembre 1944 Sănătescu obtient enfin des Soviétiques l'armistice ; en effet, depuis le 23 août, la Wehrmacht et l'Armée rouge se considéraient toutes deux en pays ennemi et faisaient la
guerre à la Roumanie. Simultanément, il obtient du régime de l'amiral Horthy de surseoir à
l'exécution du résistant Anton Buga, qui avait été condamné à mort en Transylvanie — plus tard, Buga fut libéré par les armées soviéto-roumaines, mais à nouveau emprisonné par le régime
communiste.
Le 4 novembre 1944, Constantin Sănătescu forme un second gouvernement investi par le parlement. Le 2 décembre 1944, l'Union soviétique obtient sa démission et celle du gouvernement qu'il avait
formé, en menaçant le roi Michel de représailles armées contre ses partisans. Le 8 novembre 1947, il
meurt d'un cancer à Bucarest. Dans le contexte de l'époque, marqué par les persécutions staliniennes et les actions du MVD et du MGB, le bruit circule qu'il aurait été empoisonné.