Seconde Guerre mondiale

Publié le par Mémoires de Guerre

Seconde Guerre mondiale

Conflit planétaire qui, de 1939 à 1945, opposa les puissances démocratiques alliées (Pologne, Grande-Bretagne et pays du Commonwealth, France, Danemark, Norvège, Pays-Bas, Belgique, Yougoslavie, Grèce, puis URSS, États-Unis, Chine, et la plupart des pays de l'Amérique latine) aux puissances totalitaires de l'Axe (Allemagne, Italie, Japon et leurs satellites, Hongrie, Slovaquie, etc.).

Présentation

La Seconde Guerre mondiale, qui coûta la vie de plus de 40 millions de personnes, a duré six ans, du 1er septembre 1939, date de l'agression allemande contre la Pologne, au 2 septembre 1945, jour où le Japon capitula. Circonscrite à l'origine à l'Europe, elle devient véritablement mondiale avec l'entrée dans la guerre, en 1941, de l'URSS, du Japon et des États-Unis. Le nombre des belligérants, la nature et la puissance des moyens mis en œuvre, le caractère idéologique du conflit donneront plus d'ampleur encore à cet affrontement qu'à celui de 1914-1918. On y distinguera deux immenses théâtres d'opérations. Le premier, centré sur l'Europe, va de l'Atlantique inclus à la Volga et de l'océan Arctique à l'Afrique équatoriale ; le second, axé sur le Japon, englobe le Pacifique, l'Inde, la Chine et le Sud-Est asiatique. En dehors de quelques États d'Amérique latine et de quelques îlots européens (Espagne, Portugal, Suède, Suisse), toutes les nations du monde et leurs dépendances entreront peu à peu dans la guerre. Si quelques « têtes » dominent particulièrement ce conflit (→ ChurchillHitlerRooseveltStaline), ils le doivent évidemment à leur forte personnalité, mais aussi à l'importance des ressources humaines, économiques, scientifiques et techniques que leur pays mettra à leur disposition.

Les historiens s'accordent à discerner deux parties dans le déroulement de cette guerre. La première, qui s'étend jusqu'à la fin de 1942, est marquée par le flux conquérant des puissances de l'Axe (Allemagne, Italie, Japon). Un terme y sera mis dans le Pacifique par l'échec naval japonais de l'archipel des Midway, en Afrique par la bataille d'El-Alamein et le débarquement allié au Maroc et en Algérie, en URSS par le désastre de la Wehrmacht à Stalingrad. Dans une seconde partie, les Alliés reprennent l'initiative et la direction du conflit, puis, refoulant systématiquement le Japon dans le Pacifique et débarquant en Europe, contraindront d'abord l'Italie (1943), puis l'Allemagne et le Japon (1945) à la capitulation. À l'issue de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles de 1919 a été considéré par l’Allemagne comme un diktat, qui la condamne à reconnaître sa responsabilité unilatérale dans le déclenchement de la guerre, à payer au titre de « réparations » pour les dommages causés aux personnes et aux biens (une somme qui implique des versements échelonnés jusqu'en 1988), à subir des amputations de territoires à l'est et une limitation de sa souveraineté à l'ouest (démilitarisation de la Rhénanie). Mais on ne peut imputer aux seuls excès du traité la responsabilité de cette nouvelle guerre. Sans doute, l'épuisement économique et démographique des vainqueurs de 1918, leurs divisions (et notamment la crainte de l'Angleterre de voir la France trop puissante), l'éclatement de l'Europe danubienne en de nouveaux États aux frontières contestables et contestées, l'impuissance d'une Société des Nations (SDN) imposée mais aussitôt refusée par les États-Unis, la crise économique mondiale de 1929, enfin, constitueront autant de facteurs accentuant la fragilité du nouvel équilibre international.

Il n'empêche que c'est d'abord à l'Allemagne d'Adolf Hitler qu'appartient la responsabilité fondamentale de ce conflit. Soulevé par la mystique du national-socialismeHitler est installé en 1933 au pouvoir par le président Hindenburg dans un pays rongé par le chômage et les conséquences économiques et sociales d'une inflation catastrophique. Son objectif est d'effacer le diktat de Versailles et d'assurer à l'Allemagne l'« espace vital » nécessaire à son expansion démographique : le réarmement va donc lui servir à la fois à préparer les conditions d'un changement politique et à remédier à la crise. Quelques années plus tard commencera la folle aventure de ses coups de force, auxquels la faiblesse et les illusions de l'Angleterre et de la France ne répondront que par autant de renoncements. En particulier, leur absence de riposte à la réoccupation de la rive gauche du Rhin par la Wehrmacht – en violation du traité de Versailles –, le 7 mars 1936 retirait aux démocraties occidentales tout moyen de coercition à l'égard de l'Allemagne nazie.

Historique

Le rapprochement de Mussolini vers l'Allemagne nazie

En Italie, Mussolini a pris le pouvoir dès 1922, dans un pays qui s'estime lésé par les traités de 1919 et de 1920 : les accords avec l'Autriche-Hongrie et la Yougoslavie ne répondent pas aux promesses faites par les Alliés le 26 avril 1915 (traité de Londres), lorsqu'ils avaient détaché l'Italie de la Triplice. Pourtant, lors de la conférence de Stresa (avril 1935), Mussolini conclut avec la Grande-Bretagne et la France une entente qui stipule que les trois pays s'opposeront à toute modification des traités. Mais, contré par la Grande-Bretagne et la France lors de l'affaire éthiopienne (→ campagnes d'Éthiopie, octobre 1935), Mussolini se rapproche de Hitler et dénonce les accords de Stresa.

L'expansionnisme nippon

Au même moment s'affirmaient en Extrême-Orient les visées expansionnistes de l'empire japonais. Ayant imposé son protectorat à la Mandchourie, occupé la province chinoise de Jehol et quitté la SDN (1933), le Japon entre en 1937 en guerre avec la Chine ; il occupe rapidement Shanghai, Nankin et les principaux ports du Sud-Est (1939), refoulant à Chongqing Tchang Kaï-chek. L'extension de l'influence nippone dans le Pacifique ne provoque aucune réaction des États-Unis, alors entièrement absorbés par le redressement de leur économie et qui n'interviendront pratiquement pas dans la crise internationale d'où sortira la Seconde Guerre mondiale.

Mais c'est dans la vieille Europe que les exigences démesurées du dictateur allemand, encouragé par la démission des démocraties occidentales, allumeront le conflit. Après s'être habilement assuré à l'automne de 1936 du soutien politique du Japon par la signature du → pacte Antikomintern, dirigé contre l'URSS, et de l'alliance de l'Italie fasciste par la constitution de l'Axe Berlin-Rome, Hitler annexe l'Autriche en mars 1938 (Anschluss). La guerre est évitée de justesse par les accords de Munich (septembre), qui, en acceptant l'incorporation au Reich du territoire des Sudètes, amorcent le démembrement de la Tchécoslovaquie. Dès mars 1939, ces accords sont violés par Hitler, dont les troupes entrent à Prague, tandis que Mussolini, un mois plus tard, annexe l'Albanie, puis signe avec Hitler le 22 mai 1939 le pacte d'Acier (→ traité de Berlin), qui enchaîne inconditionnellement l'Italie à l'Allemagne.

Cette fois, Paris et Londres décident enfin de résister. Aussi, quand Berlin somme brusquement Varsovie, le 25 mars 1939, de soumettre à un aménagement le statut de Dantzig et du corridor (→ Gdańsk), Londres prépare-t-il avec diligence un traité d'alliance avec la Pologne, et Paris confirme le sien. Les deux capitales étendent leurs garanties à la Roumanie et à la Grèce le 13 avril. Un accord semblable est conclu entre la Grande-Bretagne, la France et la Turquie, le 19 octobre, après la cession à Ankara du sandjak d'Alexandrette (aujourd'hui Iskenderun), détaché de la Syrie alors sous protectorat français.

Le pacte germano-soviétique

À l'approche de l'été de 1939, la seule inconnue qui demeure dans les données initiales d'un conflit désormais inéluctable est l'attitude de l'URSS. Sans doute la France et l'Angleterre espèrent-elles encore que l'inconnue de Moscou empêchera Berlin de se lancer dans une guerre générale. Le 11 août, une mission militaire franco-britannique est dépêchée en URSS pour tenter d'obtenir l'appui de l'Armée rouge contre les nouveaux appétits de l'Allemagne nazie. Aussi est-ce avec stupeur que Paris et Londres apprennent la signature dans la nuit du 23 au 24 août 1939 d'un pacte de non-agression entre l'Allemagne et l'URSS, dont la négociation avait été tenue rigoureusement secrète (→ pacte germano-soviétique).

Les grandes purges qui, de 1936 à 1938, avaient bouleversé le monde soviétique, décimé les cadres de l'État et du parti et décapité l'Armée rouge de son haut commandement avaient sans doute mis l'URSS hors d'état d'intervenir en Europe. En changeant son ministre des Affaires étrangères (Molotov remplace Litvinov), Staline prenait le parti d'éloigner la guerre de son pays au prix d'une aide politique, économique et militaire à l'Allemagne, mais aussi en échange de substantiels profits : l'annexion de la Pologne orientale, des pays Baltes et de la Bessarabie était prévue par une annexe secrète au pacte du 23 août.

L'invasion de la Pologne

Ayant chassé le spectre de toute menace à l'est, Hitler a désormais les mains libres pour réaliser le Grand Reich. Dès le 29 août 1939, il lance à la Pologne un ultimatum inacceptable et, à l'aube du 1er septembre, la Wehrmacht franchit sans déclaration de guerre la frontière germano-polonaise. Cette fois, Hitler ne peut ignorer qu'il va se heurter à la résistance des alliés occidentaux : le 25 août, la Grande-Bretagne avait garanti publiquement et inconditionnellement les frontières de la Pologne. Aussi, après l'échec des derniers appels à la paix du pape Pie XII et du président RooseveltHitler refusant de retirer ses troupes de Pologne, la Grande-Bretagne (bientôt suivie par les dominions) et la France déclarent-elles le 3 septembre 1939 la guerre à l'Allemagne. Arguant de sa faiblesse militaire, l'Italie demeure provisoirement « non belligérante », tandis que les États-Unis proclament leur neutralité armée, confirmée le 3 octobre par la déclaration de neutralité des républiques latino-américaines.

Presque aussi timoré que ses homologues alliés, l'état-major allemand s'est vu imposer par Hitler l'audacieuse doctrine de la guerre éclair menée par le couple char-avion, expérimentée de 1936 à 1939 lors de la guerre civile d'Espagne et des invasions de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie. La Pologne disposait aux ordres du maréchal Rydz-Śmigłi d'une vingtaine de divisions et de 10 brigades de cavalerie soutenues par 447 avions et 280 chars anciens. La Wehrmacht attaque concentriquement, à partir de la Prusse-Orientale, de la Silésie et de la Slovaquie avec 63 divisions, dont 7 Panzer, soit environ 2 000 blindés et près de 2 000 avions. Surprise en cours de mobilisation, mal déployée, l'armée polonaise, bousculée et rapidement tronçonnée, résiste jusqu'au 27 septembre. Dix jours avant, elle a reçu le coup de grâce : alors que Varsovie venait d'être investie, les forces soviétiques, conformément aux accords du 23 août, franchissaient la frontière orientale polonaise et marchaient à la rencontre de la Wehrmacht. Conquise en vingt-six jours, la Pologne est, le 28 septembre à Moscou, l'objet d'un quatrième partage. Il fixe la ligne du Bug comme frontière germano-soviétique, en échange de quoi l'URSS obtient de s'installer dans les États baltes, y compris en Lituanie. Quant à l'Allemagne, elle annexe Memel, Dantzig et son corridor (→ Gdańsk), la Posnanie et la Silésie polonaise. Les régions de Varsovie et de Cracovie, où est concentrée la population, forment un Gouvernement général placé sous administration allemande : le terme même de Pologne a disparu. Pour en savoir plus, voir l'article campagnes de Pologne.

Signature du pacte germano-soviétique

Signature du pacte germano-soviétique

« Drôle de guerre » à l'ouest

Sur le front français, les opérations sont très limitées durant l'hiver 1939-1940. Sur mer, elles sont marquées par le torpillage du cuirassé anglais Royal Oak dans la rade de Scapa Flow (14 octobre) et le sabordage du cuirassé allemand Graf von Spee devant Montevideo (17 décembre) ; la Kriegsmarine (marine de guerre) ne dispose alors que de 22 sous-marins de haute mer, et la guerre sous-marine n'en est qu'à ses débuts. Les gouvernements alliés se sont organisés pour la guerre. À Londres, Churchill prend la tête de l'amirauté, et Eden devient ministre des dominions ; à Paris, Daladier, déjà président du Conseil et ministre de la Défense nationale, s'approprie les Affaires étrangères et dissout les organisations communistes qui, à l'image de Moscou, condamnent la guerre. Il obtient les pleins pouvoirs du Parlement, tandis que le général Gamelin est reconnu généralissime du front occidental.

La stratégie demeure défensive à l'abri de la ligne Maginot et se cantonne dans un blocus dont les Alliés attendent la décision ou au moins le temps nécessaire pour réduire le retard de leurs armements. Les forces allemandes sont supérieures à celles des Alliés dans tous les domaines, sauf la Marine : 127 divisions terrestres contre un peu plus d'une centaine ; 5 200 avions contre 1 200 pour la France et 1 700 pour la Royal Air Force ; 3 croiseurs et 3 cuirassés contre 3 croiseurs et 10 cuirassés britanniques, et une vingtaine de croiseurs lourds et 3 cuirassés à la France. Le nombre des sous-marins allemands n'est pas supérieur à celui des Français : 120 contre 130. Une offre de paix de Hitler (6 octobre) est repoussée, comme la médiation du roi Léopold III de Belgique, et de la reine Wilhelmine des Pays-Bas. Au printemps de 1940, un voyage d'information en Europe du secrétaire d'État adjoint américain Sumner Welles, révèle l'impossibilité d'un compromis.

Campagne de Finlande (30 novembre 1939-12 mars 1940)

Au même moment, les états-majors alliés envisagent, pour parfaire le blocus, des actions aériennes périphériques sur les pétroles roumains comme sur les mines de fer scandinaves. Ces projets prennent corps au moment où l'URSS attaque la Finlande (30 novembre), ce qui lui vaut d'être exclue de la Société des Nations (SDN). La résistance de l'armée finnoise étonne le monde jusqu'en février 1940, date où les Russes finissent par forcer la ligne Mannerheim, qui barre l'isthme de Carélie. Par le traité de Moscou du 12 mars 1940, l'URSS annexe la Carélie finlandaise et s'empare de la presqu'île de Hanko (Hangö en suédois).

Occupation du Danemark, campagne de Norvège (avril-mai 1940)

Le 16 février 1940, le cargo allemand Altmark est arraisonné dans les eaux norvégiennes par un destroyer anglais, et, le 8 avril, les Alliés annoncent le minage des eaux territoriales de la Norvège pour empêcher le Reich de se ravitailler par Narvik en minerai de fer suédois. Dès le lendemain, Hitler devance ces projets en occupant le Danemark et en envahissant la Norvège. Les Alliés répondent en débarquant au nord et au sud de Narvik du 13 au 20 avril. La flotte anglaise attaque ce port avec succès, mais la supériorité de la Luftwaffe (armée de l'air) contraint les Alliés à concentrer dans cette seule région leur action terrestre : la prise de Narvik le 28 mai par les Français de Béthouart ne sera qu'un succès éphémère, précédant de peu le rembarquement des troupes alliées imposé par l'offensive allemande sur la France.

Par cette nouvelle victoire, Hitler s'assure aussi bien les portes de la Baltique que la côte norvégienne et contrôle ainsi les débouchés vers l'ouest de l'économie suédoise. Dès le 9 avril, un gouvernement Quisling, aux ordres des Allemands, a été installé à Oslo, forçant le roi de Norvège Haakon VII à gagner l'Angleterre (juin). Au Danemark, le roi Christian X décide de demeurer avec son peuple, mais l'Islande, où débarquent les troupes anglaises (10 mai 1940), puis américaines (7 juillet 1941), proclame son désir de dénoncer son union avec le Danemark.

Guerre éclair aux Pays-Bas, en Belgique et en France

La guerre éclair en Europe et l'avance des troupes de l'Axe vers Stalingrad et le Caucase la guerre éclair en Europe et l'avance des troupes de l'Axe vers Stalingrad et le Caucase. Le remplacement de Daladier par Reynaud à la tête du gouvernement français le 22 mars 1940 accentue l'engagement de la France dans la guerre : le 28, elle signe avec l'Angleterre une déclaration où les deux nations s'interdisent de conclure toute paix séparée.

La débâcle

Le 10 mai, la Wehrmacht envahit les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Entre le 10 et le 12 mai, le front français est percé sur la Meuse ; le 14, tandis que l'armée néerlandaise dépose les armes, les Allemands percent de nouveau le front français près de Sedan (→ percée de Sedan) et, par la brèche ainsi ouverte entre Sedan et Namur, les divisions allemandes foncent en direction de l'Oise et de la Somme. Le 27, remontant vers le nord, les Allemands atteignent Calais et encerclent les forces franco-britanniques, qui sont mises hors de combat ; le 28, tandis que les franco-britanniques évacuent Dunkerque dans des conditions dramatiques, l'armée belge, à son tour, capitule. L'avance allemande a jeté sur les routes civils et militaires en un exode qui désorganise les communications et rend impossibles les manœuvres de rétablissement du commandement allié.

Cet enchaînement de catastrophes pose au gouvernement français de redoutables problèmes politiques, au moment où, le 10 juin, l'Italie lui déclare la guerre. Le 11, au Conseil suprême interallié de Briare, le général Weygand (successeur de Gamelin et soutenu par Pétain), que Paul Reynaud a appelé le 18 mai dans son gouvernement, évoque à mots couverts la possibilité d'un armistice, tandis que l'amiral Darlan s'engage, vis-à-vis de Churchill, à ce que la flotte française ne tombe jamais aux mains de l'Allemagne.

L'armistice

L'avance de la Wehrmacht se poursuit, et Reynaud, qui préconisait la continuation de la lutte en Afrique du Nord, démissionne le 16 juin. Appelé par le président LebrunPétain lui succède comme chef du gouvernement et demande aussitôt l'armistice : il est signé le 22 juin à Rethondes avec l'Allemagne et le 24 à Rome avec l'Italie. La défaite française est à l'époque une énorme surprise, d'autant que les forces en présence n’étaient pas disproportionnées. Elle s'explique, entre autres, par l'incapacité du commandement, qui s'est cantonné dans la conception d'une guerre défensive et qui n'a su ni prévoir ni parer une attaque utilisant massivement les forces combinées de l'aviation et des blindés (les Français n'avaient que 3 divisions blindées à opposer aux 12 Panzerdivisionen allemandes).

Les clauses de l'armistice, qui, jusqu'à sa libération en 1944, vont peser sur la France, sont particulièrement sévères. Son gouvernement perd en effet le contrôle des trois cinquièmes du territoire national – soit toute la région nord-est du pays, Paris, la Bretagne et une bande côtière allant jusqu'à la frontière espagnole – qui seront occupés par l'Allemagne. Il est convenu que les deux millions de prisonniers le resteront jusqu'à la paix, et que la France paiera l'entretien des troupes d'occupation allemandes. Elle conserve toutefois son Empire colonial, sa marine (à peu près intacte), une armée de 100 000 hommes et une zone non occupée où, le 2 juillet, Pétain installe à Vichy son gouvernement (→ gouvernement de Vichy).

L'appel du 18 juin 1940

Le jour même où le vieux maréchal demande l'armistice, le 17 juin, le général de Gaulle, membre depuis le 5 juin du gouvernement de Paul Reynaud, rallie Londres et proclame le lendemain son refus de l'armistice et son appel à continuer la lutte aux côtés de l'Angleterre (→ appel du 18 juin). Tandis qu'ainsi naît la France libre, Pétain reçoit le 10 juillet de l'Assemblée nationale le pouvoir constituant et se proclame chef de l'État. Son autorité s'étend sur l'ensemble de l'Empire sauf l'Afrique-Équatoriale française, les établissements de l'Inde, Tahiti et la Nouvelle-Calédonie, qui, au cours de l'été, se rallient au général de Gaulle (→ État français).

L'Angleterre seule

La soudaineté inattendue de l'effondrement français ne pouvait manquer de bouleverser les rapports franco-anglais. Malgré les assurances réitérées de Darlan, Churchill, dans sa crainte de voir les bâtiments de la marine française utilisés par l'Allemagne, n'hésite pas à attaquer, le 3 juillet, ceux de Mers el-Kébir (où 1 300 marins trouvent la mort) et, le 8 juillet, le cuirassé Richelieu à Dakar, provoquant ainsi la rupture des relations diplomatiques entre Vichy et Londres. Ce manque de confiance et de sang-froid s'explique par l'isolement subit de la Grande-Bretagne, désormais seule en guerre contre une Allemagne qui apparaît invincible.

Hitler, pourtant, espérait encore amener son adversaire à composition, et, le 19 juillet, il lui fait au Reichstag une ostentatoire offre de paix. C'était compter sans la résolution de Churchill, Premier ministre depuis le 10 mai, et du peuple britannique, qui ont accueilli à Londres – ainsi promue capitale de la résistance au nazisme – les gouvernements tchèque, norvégien, néerlandais, belge et polonais. De Gaulle, qui a échoué dans sa tentative de ralliement de Dakar à la France libre (23 septembre), constitue également à Londres, le 27 octobre, un Conseil de défense de l'Empire français.

La bataille d'Angleterre

C'est alors que commence la fameuse bataille d'Angleterre, dont le succès eût sans doute consacré pour de longues années la victoire allemande. Occupant toutes les côtes de Narvik (Norvège) à Hendaye, Hitler se trouve dans une position exceptionnelle pour conquérir l'Angleterre. L'offensive aérienne déclenchée le 10 août par la Luftwaffe sur la Grande-Bretagne se heurte toutefois à une telle réaction de la Royal Air Force qu'à la mi-octobre Hitler renonce à l'opération et par là même au débarquement qui devait la suivre.

Pour les Anglais, la menace la plus immédiate se trouve ainsi écartée. Au cours de l'automne, sans renier de Gaulle ni le mouvement de la France libre, Churchill reprend secrètement contact avec Vichy. Les accords Chevalier-Halifax établissent un modus vivendi entre les deux pays : Pétain renonce à reconquérir les territoires français ralliés à de Gaulle et renouvelle ses assurances sur la flotte, mais Churchill s'engage en contrepartie à ne plus rien tenter contre les autres possessions françaises et à ne pas s'opposer aux relations maritimes entre celles-ci et la métropole.

Seconde Guerre mondiale

L'effort de guerre britannique

En cette période dramatique, la chance de l'Angleterre est d'avoir à sa tête Winston Churchill, qui incarnera, durant ces six années, la résistance au nazisme. Excentrique, autoritaire, d'un courage indomptable, il est le chef incontesté de la stratégie comme de l'effort de guerre britannique, auquel le Commonwealth est directement associé (les Premiers ministres des dominions font partie du cabinet de guerre britannique). Dans l'immédiat, c'est de soldats que la Grande-Bretagne a le plus besoin. En dehors de ceux qu'elle a rembarqués à Dunkerque, Churchill ne dispose que de 30 000 à 40 000 hommes en Afrique. Aussi l'apport des dominions, dont les armées sont en 1940 quasi inexistantes, sera-t-il essentiel. Malgré la tiédeur des Canadiens français, le Premier ministre Mackenzie King parviendra à mobiliser au Canada tous les hommes de 21 à 24 ans. L'Australie et la Nouvelle-Zélande fourniront 5 divisions, qui arriveront juste à temps en Égypte à la fin de 1940. L'Afrique du Sud est, elle aussi, en guerre, mais il est entendu que ses troupes ne serviront pas hors d'Afrique. En Inde, les partis nationalistes (→ Congrès et Ligue musulmane) cherchent à monnayer leur appui contre un statut de dominion et donc l'indépendance. Le refus de Churchill, attaché à l'Empire colonial britannique, freinera l'emploi de cet immense réservoir d'hommes. Huit divisions indiennes seront envoyées en Égypte à partir de février 1941, mais l'Angleterre devra laisser des troupes en Inde pour y maintenir l'ordre.

C'est évidemment à la Grande-Bretagne elle-même qu'il revient de fournir le plus gros effort. Plus mal préparée encore que la France (en 1938, 7 % seulement de son revenu sont consacrés au réarmement), elle ne réquisitionne sa flotte marchande qu'en janvier 1940, et, cinq mois plus tard, a encore un million de chômeurs. Un an après, 40 % de la population active (dont les femmes de 20 à 30 ans) sont mobilisés dans l'armée ou l'industrie. La production monte aussitôt (626 chars par mois en 1941, 717 en 1942), mais plafonne rapidement (2 000 avions par mois contre 2 300 prévus en 1942). Les résultats atteints resteront considérables jusqu'à la fin de la guerre grâce à l'esprit civique des Anglais, à une inflation jugulée au prix d'une baisse du niveau de vie de 14 % par rapport à 1938 et d'un gros effort de justice sociale : le plan Beveridge de 1942 pour l'assurance nationale sera, après 1945, le modèle des systèmes de sécurité sociale. Dès la fin de l'été de 1940, le président Roosevelt, en avance sur l'opinion publique américaine, oriente sa politique vers un appui de la Grande-Bretagne. Passés le 2 septembre de l'état de neutralité à celui de non-belligérance, les États-Unis prêtent 50 destroyers aux Anglais en échange de la location de leurs bases de Terre-Neuve, des Antilles et de Guyane. Le 16 septembre, ils adoptent le service militaire obligatoire. La loi du prêt-bail du 11 mars 1941 ouvre à l'Angleterre un crédit financier illimité.

La guerre en Afrique et au Moyen-Orient

Après l'élimination militaire de la France, c'est en Libye que se situe le seul front terrestre de la guerre. En septembre 1940, les forces italiennes – 200 000 hommes aux ordres de Graziani – attaquent la petite armée britannique d'Égypte (36 000 hommes commandés par Wavell). Après leur éphémère succès de Sidi-Barrani, les Italiens sont refoulés au-delà de Benghazi par une vigoureuse contre-attaque de Wavell (décembre 1940-février 1941). C'est alors que Hitler, inquiet de la défaillance italienne, envoie en Libye Rommel et deux divisions blindées (Afrikakorps) qui, en avril 1941, reconquièrent la Cyrénaïque et assiègent Tobrouk, dont la garnison restera investie jusqu'au 27 novembre. Ce succès allemand ne compensera pourtant pas la perte par les Italiens de leur Empire d'Afrique orientale, totalement conquis par les Britanniques : le 10 avril 1941, ceux-ci occupent Addis-Abeba en Éthiopie, où rentrera le négus Hailé Sélassié, tandis que le duc d'Aoste, vice-roi d'Éthiopie, devra capituler le 19 mai à Amba Alagi.

Au même moment éclate en Iraq un soulèvement dirigé contre la Grande-Bretagne par Rachid Ali. Pour l'appuyer, le Führer exige de Vichy, au cours de son entrevue avec Darlan le 12 mai 1941, l'usage, pour la Luftwaffe, des aérodromes français du Levant. Mais les Anglais étouffent la révolte et, avec le concours d'un contingent des forces françaises libres du général Catroux, attaquent le 8 juin les troupes françaises de Syrie aux ordres du général Dentz, fidèle au maréchal Pétain. Celles-ci résisteront énergiquement durant un mois, puis cesseront le combat et négocieront avec les Britanniques à Saint-Jean-d'Acre un armistice et leur rapatriement en France (14 juillet 1941).

L'instauration du nouvel ordre européen

Ayant les mains libres à l'ouest, Hitler peut entamer la construction de la nouvelle Europe destinée à remplacer l'édifice périmé mis en place par le traité de Versailles. Pour accentuer l'isolement de l'Angleterre, il tente vainement d'entraîner dans la guerre l'Espagne de Franco. Mais le Caudillo, qu'il voit à Hendaye le 23 octobre 1940, fait la sourde oreille. À son retour, le 24, Hitler rencontre Pétain à Montoire, où est évoquée en présence de Laval la possibilité d'une collaboration entre la France de Vichy et le IIIe Reich. Cette entrevue n'apporte aucun changement au dur régime de l'Occupation et notamment au fardeau que représente pour la France l'indemnité de 400 millions de francs par jour qui permet au Reich d'« acheter l'économie française avec l'argent des Français ». La Belgique et la Hollande connaissent le régime de l'administration allemande directe ; les vrais « collaborateurs » du type norvégien de Quisling se font rares. C'est en Europe centrale et orientale que s'ébauche la nouvelle Europe, qui se présente d'abord comme un compromis germano-soviétique. Dans le cadre du pacte du 23 août 1939, l'URSS annexe en août 1940 les pays Baltes, la Bessarabie et la Bucovine roumaines. Il n'y a plus d'État polonais. La Slovaquie « indépendante » de Monseigneur Tiso est dominée par l'Allemagne, qui contrôle directement le protectorat de Bohême et de Moravie. Le 29 août 1940, Hitler rend à Vienne une sentence arbitrale qui achève de dépouiller la Roumanie en donnant à la Bulgarie la Dobroudja méridionale, à la Hongrie les deux tiers de la Transylvanie et en faisant occuper par la Wehrmacht ce qui restait de ce malheureux pays.

Ce nouvel ordre est consacré par la signature à Berlin le 27 septembre 1940 du pacte tripartite – Allemagne, Italie, Japon – dirigé contre la Grande-Bretagne et les États-Unis et auquel les États satellites du Reich sont invités à adhérer, recevant en retour le « bienfait » de la protection et de l'occupation allemandes. Deux principes guident l'administration de l'Europe conquise : elle doit nourrir l'effort de guerre, en fournissant hommes et produits ; elle doit préparer l'avènement d'un nouvel ordre européen. Dans cette « Nouvelle Europe », dominée par l'Allemagne, la position de chaque peuple sera déterminée par sa place sur l'échelle des races établie par la doctrine hitlérienne : les peuples de langue germanique seront associés au Reich, les Latins maintenus dans une position subordonnée, les Slaves déportés ou anéantis, afin de permettre l'expansion allemande vers l'est, de même que les Juifs. Les difficultés de l'arbitrage entre ces deux impératifs expliquent la diversité des formes de l'Occupation nazie. Quatre types principaux d'administration des territoires soumis se dégagent :

  • La Pologne occidentale, l'Alsace, la Moselle, la Slovénie, le Luxembourg sont annexés et germanisés. Une partie des populations non germaniques est expulsée, la mise en valeur des terres devenues vacantes est confiée à des colons allemands. L'administration échoit à des fonctionnaires venus du Reich. La loi du Reich et l'usage de la langue allemande sont imposés.
  • Le reste de la Pologne et les territoires pris sur l'URSS sont administrés directement par l'État allemand : soumis à un pillage en règle, ils seront le cadre d'une exploitation sans pitié des populations locales. Les déclarations de Himmler aux chefs SS en 1943 illustrent l'esprit de cette occupation : « Peu m'importe que 10 000 femmes russes meurent pour creuser un fossé antichar si le fossé est creusé. ».
  • Le nord de la France, la Norvège, les Pays-Bas, la Belgique sont également placés sous administration allemande, soit pour préparer leur annexion, soit parce que les nazis n'ont pu y recruter de collaborateurs locaux qui les satisfassent. L'exploitation y est cependant moins brutale, même si les opposants et les Juifs sont impitoyablement pourchassés.
  • Plusieurs pays, dont la France de Pétain, la Serbie de Nedić, la Slovaquie de Tiso, conservent une administration nationale. Leur situation n'est cependant pas très éloignée de la précédente, à cette différence que l'existence d'un gouvernement propre légitime leur exploitation. Le sort des alliés de l'Allemagne – Hongrie, Roumanie, Bulgarie, voire Italie – se rapprochera de plus en plus de celui de ces pays, au fil des difficultés rencontrées par l'Axe.

De l'alliance à la guerre germano-soviétique

Le pacte germano-soviétique de 1939 fut suivi de l'accord commercial du 11 février 1940, qui, pour Berlin, atténua de façon importante les effets du blocus britannique. Les Allemands obtiennent de payer en 27 mois ce qu'ils reçoivent en 18 : cuivre, nickel, tungstène, céréales, coton et produits pétroliers ; l'URSS accorde une réduction de tarif de 50 % aux marchandises transitant par le Transsibérien. Tandis que les services de propagande nazis et soviétiques continuaient à converger contre l'impérialisme anglais, de sérieuses divergences se manifestaient lors de la venue en novembre 1940 de Molotov à Berlin. En offrant à Moscou l'Iran et l'Inde, Hitler tente de diriger vers l'Orient la politique soviétique, mais Staline entend affirmer sa position en Europe et exige la révision du régime des détroits turcs des Dardanelles et des détroits danois. Ces prétentions confirment Hitler dans sa volonté d'abattre l'URSS : il prescrit à son état-major d'accélérer le plan Barbarossa d'attaque contre la Russie, lequel, confié au général Paulus, est adopté le 5 décembre 1940. L'attaque est fixée au printemps suivant, mais la décision en reste secrète, et, jusqu'au dernier jour, des trains soviétiques alimenteront largement l'économie allemande.

Pendant ce temps, la diplomatie de Berlin s'efforce d'isoler l'URSS : des avantages économiques sont concédés à la Finlande, un pacte d'amitié est négocié avec la Turquie (il sera signé le 18 juin 1941), et c'est sans doute pour tenter un compromis avec Londres que Rudolf Hess s'envole pour l'Écosse le 10 mai 1941. Le déclenchement de l'agression contre l'URSS exige que l'Allemagne ait préalablement éliminé toute difficulté pouvant surgir des Balkans. Or, Mussolini, refusant le rôle de parent pauvre de la nouvelle Europe, avait décidé, sans en avertir Hitler, de conquérir la Grèce. Le 28 octobre 1940, les troupes italiennes passent à l'attaque, mais les forces grecques, refoulant leurs agresseurs, occupent bientôt le tiers de l'Albanie ; les Anglais décident alors d'appuyer la Grèce, où ils débarquent des troupes en mars 1941. Parallèlement, des éléments antiallemands commencent à s'agiter à Belgrade.

Hitler décide alors d'intervenir : huit jours après qu'un coup d'État chassant le régent Paul de Yougoslavie a porté au pouvoir le roi Pierre II, la Wehrmacht envahit brutalement le 6 avril 1941 la Yougoslavie et la Grèce. Dès le 17, les forces yougoslaves doivent capituler, et, le 27 avril, les Allemands entrent à Athènes, chassant de Grèce les unités britanniques ; celles-ci rembarquent au début de mai en direction de l'Égypte, où se réfugie le roi Georges II. Du 20 au 30 mai, les parachutistes allemands du général Student conquièrent la Crète. Ce nouveau succès de la guerre éclair, auquel se sont associées la Bulgarie et la Hongrie, entraîne l'éclatement de la Yougoslavie. La Slovénie est partagée entre l'Allemagne et l'Italie, qui crée une Croatie « indépendante » dont un prince italien est proclamé roi. La Bulgarie reçoit la majeure partie de la Macédoine et de la Thrace, tandis que le Monténégro reconstitué est soumis à l'Italie. Le retard apporté par ces opérations au déclenchement de l'attaque allemande contre l'URSS sera lourd de conséquences.

L'invasion de l'Union soviétique

Quelques heures après le franchissement de la frontière soviétique par la Wehrmacht, l'ambassadeur de Staline à Berlin est informé de l'ouverture des hostilités, tandis que Hitler proclame par radio sa « volonté » d'assurer la sécurité de l'Europe… et de « sauver le monde ». Appuyées par 2 000 avions et secondées par 50 divisions « alliées » (finlandaises, roumaines, italiennes, hongroises), 145 divisions allemandes, dont 19 blindées (3 300 chars), articulées du nord au sud dans les trois groupes d'armées de Leeb, Bock et Rundstedt, se lancent à l'assaut de l'URSS. L'Armée rouge compte 140 divisions, dont 24 de cavalerie à cheval et 40 brigades blindées réparties en quatre grands fronts aux ordres de Vorochilov, Timochenko, Boudennyï et Meretskov.

Malgré les avertissements des Américains et des Anglais, et les multiples violations aériennes du territoire russe par la Luftwaffe, il semble bien que Staline se soit laissé surprendre. Tandis que Leeb conquiert les Pays baltes et marche sur Leningrad, investie le 8 septembre, Bock gagne la grande bataille pour Smolensk (8 juillet-5 août). Mais, contre l'avis de son état-major, qui voulait centrer tout son effort sur l'axe Smolensk-Moscou, Hitler envoie Rundstedt conquérir l'Ukraine. Ses troupes sont à la fin d'août sur la ligne Jitomir-Ouman-Odessa et livrent avec les groupements blindés Kleist et Guderian une nouvelle bataille d'encerclement du 13 au 26 septembre autour de Kiev. Ce n'est qu'au début d'octobre, après la prise de Viazma et d'Orel, que les chars allemands de Guderian sont rameutés sur Toula et Moscou. Le 1er novembre, les avant-gardes allemandes atteignent Mojaïsk, à 90 km de Moscou. Le 5 décembre, elles sont à 22 km au nord de la capitale, dont Hitler et le monde entier attendent la chute avant Noël.

Mais, le 6 décembre, une brutale contre-offensive soviétique dirigée par Joukov dégage Toula, reconquiert Kline et Kalinine, sauve Moscou et bloque définitivement la Wehrmacht, à bout de souffle et incapable de tenir tête aux rigueurs d'un hiver où le thermomètre descend jusqu'à −50 °C. Ce premier et retentissant échec de la guerre éclair entraîne dans la Wehrmacht une grave crise. Le Führer chasse plusieurs chefs de l'armée (Brauchitsch, Rundstedt et Guderian) et assume désormais directement le commandement des forces terrestres. Alors que Hitler se lançait dans une aventure qui scellera sa perte, Staline bénéficiait aussitôt de l'assistance des alliés occidentaux. Le 10 juillet 1941, Churchill s'engage à ne conclure avec l'Allemagne aucun armistice ni paix séparée. Roosevelt décide en septembre de faire bénéficier l'URSS de la loi du prêt-bail : elle recevra de 1942 à 1945 du matériel de guerre américain dont la valeur s'élèvera à 11 milliards de dollars. En juillet 1941, les troupes américaines relèvent les Britanniques en Islande, et, le 14 août, Churchill et Roosevelt se rencontrent en mer ; ils proclament la charte de l'Atlantique, affirmant leur unité de vues sur les principes qui doivent guider le rétablissement d'une paix fondée sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ces principes seront réaffirmés le 1er janvier 1942 par la déclaration des Nations unies signée à Washington par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'URSS et vingt-trois pays en guerre avec l'Axe.

Japon et États-Unis : la rupture et l'entrée en guerre

Si les États-Unis s'engagent ainsi sur le théâtre occidental, leur vigilance est attirée plus encore en Extrême-Orient par l'attitude du Japon. En 1940, pour interdire les fournitures d'armes à Tchang Kaï-chek, Tokyo, profitant de la défaite française, avait imposé en juin la fermeture du chemin de fer du Yunnan et obtenu de l'Angleterre en juillet celle de la nouvelle route de Birmanie. Au moment de la signature du pacte tripartite avec l'Allemagne et l'Italie (septembre), le prince Konoe annonce un « ordre nouveau » en Extrême-Orient, qui, pour lui, comprend la Mandchourie, la Chine, l'Inde, le Sud-Est asiatique (y compris l'Australie) et le Pacifique. La pression du Japon s'accroît sur l'Indochine française, qui doit accepter la présence de ses troupes, d'abord au Tonkin (juillet 1940), puis, après l'arbitrage imposé par Tokyo au conflit franco-thaïlandais, en Cochinchine (juillet 1941).

À cette attitude, Roosevelt répond d'abord par des mesures économiques, mettant l'embargo sur les expéditions américaines à destination du Japon (notamment le pétrole), puis bloque le 26 juillet 1941 les avoirs japonais aux États-Unis. Cependant, le Japon hésite encore à se lancer dans la guerre : au mois de mars, le ministre Matsuoka entreprend un voyage en Europe, où, après s'être arrêté à Rome et à Berlin, il signe, le 13 avril, à Moscou, un pacte d'amitié avec l'URSS. Mais, après l'échec de nouvelles négociations nippo-américaines (Hull-Nomura), le cabinet Konoe démissionne le 16 octobre 1941 et est remplacé par celui du général Tojo Hideki, qui personnifie le parti militaire, résolu à s'assurer par la force les richesses (pétrole, étain, caoutchouc) du Sud-Est asiatique.

Le 7 décembre 1941, la flotte combinée japonaise de l'amiral Yamamoto surprend et détruit en deux heures l'escadre américaine de Pearl Harbor (Hawaii). Le 8, le Japon déclare la guerre aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à ses dominions ; le 11, Berlin et Rome sont en guerre avec les États-Unis : le conflit est alors devenu mondial, à la seule et essentielle réserve près de la neutralité maintenue jusqu'en 1945 entre l'URSS et le Japon. Son principal adversaire étant provisoirement maîtrisé, l'état-major nippon, qui, seul, détient le pouvoir à Tokyo, lance aussitôt ses forces à l'attaque. Le 10 décembre 1941, elles torpillent deux grands bâtiments de la flotte britannique d'Extrême-Orient, le Prince of Wales et le Repulse ; à Noël, elles ont occupé la Thaïlande, Hongkong, débarqué aux Philippines, conquis Guam.

La vague déferle ensuite sur Bornéo, la Malaisie, les Célèbes, la Nouvelle-Bretagne et la Nouvelle-Guinée ; Singapour capitule le 15 février 1942. En mars, l'Indonésie et la Birmanie sont complètement conquises, puis c'est le tour des Philippines avec les capitulations de Bataan (9 avril) et de Corregidor (7 mai). Au début de l'été, une ultime avance pousse les Japonais aux îles Aléoutiennes (juin), dans les îles Salomon (Guadalcanal, 4 juillet) et en Nouvelle-Guinée (juillet-août). Leurs avions, qui ont bombardé l'Australie (février) et Ceylan (5 avril), attaquent maintenant l'Alaska et l'île canadienne de Vancouver (20 juin). Ainsi, le rêve des impérialistes nippons semble réalisé : en huit mois, Tokyo s'est rendu maître de la moitié du Pacifique et contrôle plus de 90 % de la production mondiale du caoutchouc, 75 % de celle de l'étain et une immense réserve de pétrole.

Dès le printemps de 1942, toutefois, la réaction des États-Unis se fait sentir, infligeant à la marée japonaise ses premiers coups d'arrêt par les deux victoires de la flotte américaine du Pacifique, commandée par l'amiral Nimitz dans la mer de Corail (4-8 mai) et aux îles Midway (4-5 juin). Mais c'est aux Salomon que l'état-major américain a décidé de constituer la base de sa contre-offensive : celle-ci débutera le 7 août par un débarquement de vive force à Guadalcanal, qui amorce le retournement de la situation stratégique en Extrême-Orient. À la fin de 1942, au moment où l'Allemagne, l'Italie et le Japon ont atteint le zénith de leur puissance expansive, leurs forces subissent en Russie, en Afrique et dans le Pacifique des coups d'arrêt que l'avenir révélera décisifs. La victoire de l'armée soviétique devant Moscou est suivie dans les deux camps par une période de relative accalmie, mise à profit par l'URSS pour réorganiser ses armées et transférer de nombreuses usines de guerre en direction de l'Oural, en Sibérie et au Turkestan.

Le 5 avril 1942, Hitler fixe à la Wehrmacht les objectifs de sa prochaine offensive, qui visera la Volga, le Caucase et son pétrole. Retardée par une action de l'Armée rouge au sud de Kharkov (mai), elle débouche le 28 juin en direction de Voronej, pivot à la boucle du Donets, tandis que capitule Sébastopol après un siège de 250 jours. Le front russe est percé sur 500 km, et, après la chute de Rostov (23 juillet), les Allemands se lancent vers le Caucase, entrent à Maïkop, plantent le drapeau à croix gammée au sommet de l'Elbrous (21 août) ; ils sont bloqués dans la région du Terek à 120 km de la Caspienne, mais à 600 km de Bakou. Au même moment, la VIe armée (→ Paulus) franchit le Don à Kalatch, atteint la Volga (20 août) et conquiert du 1er au 15 septembre une grande partie de la ville de Stalingrad. Alors que Hitler croit tenir la victoire, débouche le 19 novembre la contre-offensive soviétique qui, encerclant l'armée de Paulus, la contraint à capituler le 2 février 1943.

Cette première grande défaite allemande a un énorme retentissement : toute une armée a été détruite après avoir perdu 250 000 hommes à cause de l'entêtement du Führer, ce qui a pour effet de dresser contre lui nombre de chefs militaires. L'Armée rouge a pris l'initiative des opérations ; elle ne l'abandonnera plus jusqu'à Berlin. En Libye, l'année 1942 marque également la dernière avance africaine des forces de l'Axe. Après son offensive de janvier, qui l'avait porté à proximité de Tobrouk (10 février), Rommel déclenche le 27 mai une nouvelle attaque. Elle est d'abord retardée par la résistance de Bir Hakeim, tenu du 27 mai au 11 juin par les Français libres du général Kœnig qui permet aux Britanniques de se replier vers l'Égypte. Mais, après avoir pris Tobrouk le 21 juin, l'Afrikakorps de Rommel franchit la frontière égyptienne et contraint la VIIIe armée britannique à se replier au début de juillet sur la position d'El-Alamein, à 130 km d'Alexandrie, qui marque le point extrême de l'avance allemande en direction du canal de Suez.

Après avoir vainement tenté de rompre le front adverse, Rommel est surpris le 23 octobre par une brutale contre-offensive de Montgomery (nommé en août à la tête de la VIIIe armée), et doit à son tour rompre le combat le 2 novembre. Six jours plus tard, les Américains débarquent au Maroc. Six mois après, la Wehrmacht sera chassée d'Afrique. D'autre part, la guerre sous-marine a pris un développement considérable. Dans l'Atlantique, l'année a été désastreuse pour les Alliés : 3 millions de tonnes de navires coulés de janvier à juillet, 700 000 en novembre. Mais là aussi la situation tend à se renverser : en octobre 1942, les pertes des sous-marins allemands atteignent en nombre celui des submersibles construits, et, grâce à l'effort prodigieux des chantiers américains, le tonnage allié construit dépassera, au début de 1943, celui qui est coulé par les sous-marins de l'Axe. Dans le Pacifique, les sous-marins américains détruisent en 1942 un million de tonnes de navires nippons, chiffre à peine inférieur à celui des prises de guerre et constructions neuves du Japon.

Douglas McArthur

Douglas McArthur

L'effort de guerre allemand

Dans l'ensemble, l'Allemagne réussira à financer par ses propres ressources la moitié de son imposant effort de guerre. L'autre moitié sera fournie par les territoires occupés et singulièrement (40 %) par la France. Anarchique jusqu'à la mort de Fritz Todt (février 1942), la production allemande d'armement, placée sous la haute autorité de Göring, directeur du plan, est pour l'ensemble des années 1941 et 1942 nettement inférieure à celle de la Grande-Bretagne pour les avions (24 000 contre 31 000) et à peine supérieure pour les chars (14 500 contre 13 400). Le successeur de Todt, Albert Speer, sait planifier cette production sans trop diminuer jusqu'à la fin de 1943 la consommation allemande. Un effort considérable est accompli dans la fabrication de carburants et huiles synthétiques (3,8 millions de tonnes en 1943), mais, dès 1942, c'est le problème de la main-d'œuvre, confié au Gauleiter Fritz Sauckel, qui devient primordial.

Le problème de la main-d'œuvre

En 1943, 11 millions d'hommes servent dans la Wehrmacht, dont les pertes (tués, blessés, disparus et prisonniers) sont alors de 4 millions. Pour y remédier, les Allemands enrôlent à titre d'auxiliaires (dits « Hilfswillige ») de nombreux Russes, si bien que, compte tenu de leurs « alliés », les effectifs sur le front est comprennent 25 % d'étrangers. La main-d'œuvre civile comprend 30 millions de personnes, dont 8 dans l'industrie. En 1944, Sauckel aura ramené dans le Reich, au titre du Service du travail obligatoire (STO), 6,3 millions d'ouvriers étrangers (dont 723 000 Français). Leur travail s'ajoute à celui de plus de 2 millions de prisonniers de guerre et aussi à celui des déportés des camps de concentration.

Aussi Speer réussit-il à faire passer la fabrication des chars de 9 400 en 1942 à 19 800 en 1943 et à 27 300 en 1944, et celle des avions de 13 700 en 1942 à 22 000 en 1943 et à 36 000 en 1944. Ces résultats sont obtenus alors que les bombardements aériens de la Royal Air Force et de l'US Air Force atteignent des proportions écrasantes : 48 000 tonnes de bombes en 1942, 207 000 t en 1943, 915 000 t en 1944. Cet effort de guerre se poursuivra jusqu'à la fin avec une étonnante efficacité : 7 200 avions sont encore construits dans les quatre premiers mois de 1945, ce qui porte la production totale allemande de 1939 à 1945 à environ 100 000 avions, chiffre un peu supérieur à la production anglaise (88 000 avions). Il permettra notamment l'engagement, à la fin de 1944, de nouvelles armes, tels les avions à réaction « Me 262 » (produits à 1 200 exemplaires) et les fusées de type V1 et V2, mises au point au centre de recherche de Peenemünde sous la direction de Wernher von Braun.

L'effort de guerre soviétique

La direction de la guerre en Union soviétique est confiée à un organisme nouveau, le Comité d'État pour la défense, présidé par Staline, qui étend son autorité sur tous les organismes de l'État et du parti. Il dirige la production et l'économie, mais aussi les forces armées, avec le concours de la Stavka (l'état-major), que commande de 1937 à novembre 1942 un militaire de grande classe, le maréchal Chapochnikov, auquel succédera le maréchal Vassilevski. L'intelligence de Staline le conduit à mettre l'accent sur le patriotisme et les traditions militaires russes (restauration des ordres de Souvorov, d'Alexandre Nevski) ; les insignes de grades des officiers réapparaissent, l'Internationale cesse d'être l'hymne national, et le Komintern est supprimé (15 mai 1943).

Du fait de l'invasion allemande, la production industrielle globale baisse en septembre 1941 de plus de 50 %. La situation s'aggrave encore en 1942, où la production du charbon baisse de 142 à 75 millions de tonnes, celle de la fonte de 18 à 5, celle de l'acier de 13,8 à 4,8… Mais, au même moment, les Soviétiques évacuent 1 300 entreprises de grandes dimensions, ainsi que 10 millions de personnes (dont 2 de la région de Moscou), qui vont s'installer dans l'Oural, en Sibérie occidentale et en Asie centrale, où de nouvelles usines sortent de terre. À la fin de 1942, la situation est redressée : la production de matériel de guerre dépasse celle de 1941, et les livraisons anglo-américaines, qui ont débuté dès octobre 1941, arrivent alors par Arkhangelsk, par l'Iran et par Vladivostok (elles comprennent notamment 22 000 avions, 12 184 chars, 2,6 millions de tonnes d'essence, 4,5 millions de tonnes de vivres).

Cependant, l'URSS manque de main-d'œuvre : 27 millions de travailleurs en 1945 contre 30 millions en 1940 (9,5 millions contre 11 dans l'industrie). Tous les congés sont supprimés et on s'efforce de moderniser et rationaliser la production (3 700 heures de travail pour fabriquer un char « T 34 » en 1943 contre 8 000 en 1941 ; 12 500 pour un avion de chasse contre 20 000). Aussi, en 1942, l'URSS peut-elle produire 25 400 avions, 24 600 chars et près de 30 000 canons de campagne (contre 15 400, 9 300 et 12 000 en Allemagne) ; en 1944, ces chiffres s'élèvent à 40 000 avions, 29 000 chars et 122 000 canons pour une armée de plus de 400 divisions qui, en 1945, engage 6,5 millions d'hommes sur un front de 2 400 km, soutenus par 13 000 chars, 108 000 canons et 15 000 avions (production globale 1941-1945 : 142 800 avions, 102 500 blindés, 490 000 canons). Les investissements soviétiques, concernant surtout l'industrie lourde, passent de 48,2 milliards de roubles de 1941 à 1943, à 73,7 de 1943 à 1945, date à laquelle les productions de houille, de fonte et d'acier seront remontées à environ 150, 9 et 12 millions de tonnes.

L'effort de guerre américain

En 1939, l'armée américaine compte 190 000 hommes, dont 50 000 outre-mer avec 330 chars. L'industrie d'armement n'occupe que 2 % de la main-d'œuvre, et il y a 7 millions de chômeurs. Six ans après, les États-Unis ont près de 11 millions de soldats ou de marins, dont près de la moitié combattent à plusieurs milliers de kilomètres : 2,7 millions en Extrême-Orient, 2,3 millions en Europe. Doublant leur production, ils auront fourni plus de la moitié des armes de la coalition contre l'Axe, livrant, de 1940 à 1945, 96 000 chars, 61 000 canons, 2 300 000 camions, 21 millions de tonnes de munitions, 296 000 avions. La standardisation des constructions navales, la création en 1941 de 140 nouveaux chantiers ont permis la construction de plus de 5 000 navires, dont 2 700 « Liberty ships ».

Au moment de l'institution du service militaire obligatoire (septembre 1940), l'US Army compte 23 divisions ; en 1943, il y en a 91 (dont 3 aéroportées et 16 blindées), recrutées et instruites avec l'aide d'un service de sélection ajustant l'offre à la demande par l'emploi de tests psychotechniques. En 1945, l'US Navy compte 3,3 millions d'hommes ; l'US Air Force, 2,3 millions d'hommes avec environ 100 000 avions. Dans le cadre de la loi du prêt-bail de mars 1941, les États-Unis doivent en outre fournir ses Alliés, qui reçoivent à ce titre 16 % de la production de guerre américaine. Les principaux bénéficiaires sont la Grande-Bretagne, qui reçoit 1 000 chars et 5 200 avions en 1941, 4 400 chars et près de 7 000 avions en 1942. La part de l'URSS est également considérable (14 795 avions et 7 000 chars). À partir de 1943, l'armée française d'Afrique du Nord reçoit aussi son lot, pour une valeur de 3 milliards de dollars, soit 8 % du prêt-bail (1 400 avions, 5 000 blindés, 3 000 canons, etc.).

Pour soutenir cet effort, l'économie américaine doit sacrifier au dirigisme. Elle le fait d'une manière très pragmatique : chaque problème est confié à une Agency, organisme nouveau créé à cet effet sous le seul signe de l'efficacité et dirigé par un industriel ou un technicien habillé ou non en général. L'orientation et le contrôle de ces organismes relèvent, à l'échelon du président, d'un Office of War Mobilization, dirigé par Donald Wilson. Mais, dès le début de 1944, les Américains préparent la reconversion de leur économie de guerre pour le temps de paix. L’effort de guerre passe par le recours aux chômeurs puis aux femmes : ainsi, la population active américaine comprendra 36 % de femmes en 1945, alors qu'elle n'en comptait que 25 % en 1941. Les besoins en main-d'œuvre sont aussi couverts en faisant appel aux Noirs, jusqu'alors surtout employés dans l'agriculture : le nombre de Noirs travaillant dans l'industrie double au cours de la guerre. Comme dans le cas des femmes, leur participation à l'effort de guerre les conduira à remettre en cause leur infériorité sociale.

L'émergence de la Résistance

En Europe, l'occupation allemande s'est faite d'autant plus lourde que la Gestapo a étendu partout son appareil de terreur – et notamment le système concentrationnaire – qui reçoit désormais mission de fournir au Reich une main-d'œuvre dont il a un impérieux besoin. Aussi, un peu partout, à mesure que le contrôle politique, policier et économique se resserre, les populations des territoires occupés passent-elles de l'attentisme à la résistance. À Prague, le « protecteur du Reich » Heydrich, chef SS aussi connu comme le « boucher de Prague », est assassiné le 27 mai par des résistants tchécoslovaques. En Serbie, le combat contre l'Allemagne se double rapidement d'une guerre civile entre Partisans communistes de Tito et les nationalistes de l'armée régulière, les Tchetniks), commandés par le général Draža Mihailović.

En France, où les Allemands ont imposé le rappel de Laval le 18 avril 1942, l'odieux système des otages, l'occupation totale de la France à partir du 11 novembre 1942 et l'instauration (février 1943) d'un Service du travail obligatoire (STO), au profit du Reich, contribueront à renforcer le courant antiallemand. Le fait qui domine la seconde partie de la guerre est la reprise de l'initiative par les adversaires de l'Axe, qui adoptent partout une attitude résolument offensive. Mais la coordination de leurs actions n'interviendra que très progressivement. L'URSS attend avant tout de ses alliés anglo-saxons l'ouverture d'un second front en Europe qui allège la pression de la Wehrmacht sur le front russe. C'est ce que Molotov dit à Churchill en signant à Londres le 26 mai 1942 un traité d'alliance anglo-soviétique, et surtout à Roosevelt, qui le reçoit le surlendemain à Washington. Mais, tandis que Staline est tendu vers un unique objectif, les États-Unis et la Grande-Bretagne sont engagés, souvent conjointement, dans le monde entier sur de multiples théâtres d'opération où ils entendent d'abord mener une stratégie commune.

Dwight David Eisenhower

Dwight David Eisenhower

La direction de guerre anglo-américaine

C'est en 1942 que la direction anglo-américaine s'organise par la volonté commune de Churchill et de Roosevelt, qui établissent entre eux un contact quasi permanent. Leur instrument est le Comité mixte anglo-américain des chefs d'état-major (Combined Chiefs of Staff), créé à Washington dès Noël 1941, où Londres est représenté par sir John Dill, mais où domine la forte personnalité du général américain George Marshall. Les ressources des deux pays sont mises en commun : en janvier 1942 est constitué le Combined Shipping Adjustment Board, qui gère le pool de leurs navires marchands et pétroliers (95 millions de tonnes en 1944), indispensable à la conduite d'opérations qui se déroulent à des milliers de kilomètres de leurs territoires. Si la priorité finale est reconnue au théâtre européen, Churchill s'oppose à toute tentative prématurée en France (en 1942, seuls deux raids expérimentaux sont lancés, l'un en février à Bruneval, l'autre en août à Dieppe). Conscient de l'importance de la Méditerranée, il convainc Roosevelt de s'y assurer d'abord des bases solides en débarquant en Afrique du Nord (opération Torch).

Le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord

Le 8 novembre 1942, les Anglo-Américains débarquent à Casablanca, Oran, Alger. Du 9 au 12 novembre, les Allemands débarquent à Tunis, d'où ils prendront liaison avec les forces germano-italiennes refoulées d'Égypte par Montgomery suite à sa victoire d'El-Alamein (2 novembre). Décidée en juillet 1942, l'opération Torch est la première entreprise américaine sur le théâtre occidental. Déclenchée le 8 novembre aux ordres du général Eisenhower, elle fut précédée de multiples contacts avec des éléments français se réclamant du général Giraud (récemment évadé d'Allemagne), et bénéficia de la présence fortuite à Alger de l'amiral Darlan, successeur désigné de Pétain. L'autorité de Darlan comptera aussi bien pour faire cesser le 11 novembre les résistances locales (Casablanca, Oran) des troupes françaises aux Américains que pour leur prescrire, le 13, de reprendre en Tunisie le combat contre les Allemands qui venaient d'y débarquer.

Le 22, Darlan, devenu, à la stupeur des gaullistes l'interlocuteur des Américains, signe avec le général Clark un accord organisant la rentrée en guerre de tous les territoires français d'Afrique, et notamment de ceux d'Afrique-Occidentale. La riposte allemande est brutale : dès le 11 novembre 1942, la Wehrmacht envahit la zone non occupée de la France, tandis que les Italiens se saisissent de Nice et de la Corse ; le 27, l'armée française d'armistice est dissoute, et la flotte de Toulon se saborde suivant les engagements pris en juin 1940 pour ne pas tomber aux mains du Reich. Le 23 janvier 1943, les Britanniques sont à Tripoli en Libye, où les rejoint la colonne française du général Leclerc, venue du Tchad ; le 4 février, ils entrent en Tunisie et passent aux ordres d'Eisenhower, dont les forces franco-anglo-américaines, qui ont débouché d'Algérie, en décembre, menacent Tunis. Sous les attaques conjuguées des deux groupements alliés, les forces germano-italiennes d'Afrique doivent capituler le 13 mai 1943 au cap Bon, abandonnant 250 000 prisonniers.

À la conférence de Casablanca (ou d'Anfa), du 14 au 27 janvier 1943, Roosevelt et Churchill tirent ensemble les conséquences de leur succès. Affirmant leur volonté d'exiger une capitulation sans condition de l'Italie, de l'Allemagne et du Japon, ils établissent leur plan pour 1943 : débarquement en Sicile, attaque aérienne systématique du potentiel économique allemand pour préparer l'ouverture du second front, laquelle est ajournée à 1944. Roosevelt et Churchill tentent aussi, au cours de leur rencontre à Anfa, de rapprocher de Gaulle de Giraud, qui a pris à Alger la succession de Darlan, assassiné le 24 décembre. Le 3 juin 1943, les deux généraux installent à Alger, sous leur coprésidence, un Comité français de libération nationale (CFLN), unique pouvoir politique représentant désormais la France en guerre. Après avoir dirigé la libération de la Corse par les troupes françaises, Giraud abandonne le 27 septembre sa coprésidence, et de Gaulle devient le seul maître à Alger.

L'élimination de l'Italie (juillet 1943-juin 1944)

Dès le 10 juillet 1943, Eisenhower lance ses forces sur la Sicile, qu'elles conquièrent en un mois (→ débarquement de Sicile). Cette victoire accélère la désagrégation du régime fasciste italien : dans la nuit du 24 au 25 juillet, Mussolini est destitué au cours d'une dramatique réunion du Grand Conseil fasciste et arrêté sur ordre du roi, qui confie le pouvoir au maréchal Badoglio. Tout en cherchant à rassurer les Allemands (qui ont des troupes en Italie), ce dernier prend en août des contacts secrets avec les Alliés et signe le 3 septembre à Syracuse un armistice impliquant la capitulation sans condition de toutes les forces italiennes. Les Alliés ne l'annoncent que le 8, alors qu'ils ont déjà débarqué le 3 en Calabre et s'apprêtent à le faire le 9 à Salerne. Hitler réagit aussitôt : le 12 septembre, il fait libérer Mussolini, qui fonde la république sociale italienne ou république de Salo pour continuer la lutte aux côtés du Reich, auquel le gouvernement de Badoglio, réfugié à Brindisi, déclare la guerre le 13 octobre.

Au même moment, les Allemands réussissent à se retrancher au sud de Rome sur une forte position, la ligne Gustav, à laquelle se heurtent les forces anglo-américaines du général Alexander, rejointes en décembre 1943 par le corps expéditionnaire français du général Juin. Alors commence une très rude campagne, marquée notamment par la violente bataille de Cassino : c'est seulement le 11 mai 1944 que les Français de Juin réussiront la percée de la ligne Gustav et permettront l'entrée des Alliés à Rome, le 4 juin 1944.

La Wehrmacht refoulée de la Volga au Dniestr (1943-1944)

Si, en 1943, les alliés anglo-saxons ont obtenu des résultats décisifs en Afrique et en Italie, ils n'y ont immobilisé qu'une très faible partie de la Wehrmacht. Les trois quarts du potentiel militaire allemand s'appliquent encore au front soviétique, où, au cours de la même année, la victoire va aussi définitivement changer de camp. Au nord, la prise de Schlüsselburg par les Russes (12 janvier) dégage Leningrad ; celles de Viazma et de Rjev (mars) refoulent la Wehrmacht à 250 km de Moscou, mais c'est au Sud qu'ont lieu les actions décisives. Au lendemain du désastre de Stalingrad (février 1943), les Allemands, chassés du Caucase comme de la boucle du Don, doivent abandonner Rostov, Koursk et Kharkov (qui est reconquis en mars par Manstein). Le 5 juillet 1943, l'échec de la double offensive blindée allemande (Manstein-Kluge) sur le saillant de Koursk signifie la perte désormais irréversible de l'initiative par la Wehrmacht sur le front de l'Est.

Le 12, l'offensive soviétique de Rokossovski sur Orel est la première d'une série de coups de boutoir sur Kharkov, Briansk et Smolensk qui mènent à la fin de septembre l'Armée rouge sur le Dniepr : il sera largement franchi en novembre, malgré la réaction de Manstein à Jitomir. Refusant tout répit à Hitler, Staline déclenche dès le 18 décembre 1943 la campagne d'hiver : au Nord, la Wehrmacht est refoulée de 200 km sur Narva et Pskov (janvier 1944) ; au Sud, Vatoutine, Koniev, Malinovski et Tolboukhine portent leurs forces sur le Boug (février) et le Dniestr (mars), tandis que Joukov entre en Galicie polonaise, atteint Tchernovtsy et Kovel et menace Lvov. Le 15 avril, après la prise d'Odessa et de Ternopol, le front se stabilise : l'Ukraine est totalement libérée, les Russes sont à la porte des Balkans ; Sébastopol tombe le 9 mai ; seuls les pays Baltes et la Russie blanche (actuelle Biélorussie) sont encore aux mains de la Wehrmacht.

L'URSS et ses Alliés : conférence de Téhéran (novembre 1943)

Sur le plan diplomatique, où elle connaît une intense activité, l'année 1943 est dominée par le problème du second front, que Staline, qui se refuse à considérer comme tel l'étroit champ de bataille italien, ne cesse de poser aux Alliés. De nombreuses réunions se tiennent à Washington en mars et en mai, à Québec en août, où Roosevelt, Churchill et le Canadien Mackenzie King se concertent avec T. V. Soong, ministre de Tchang Kaï-chek, sur la lutte contre le Japon. En octobre, pour dissiper la méfiance existant entre les Alliés et l'URSS, qui se soupçonnent mutuellement de prendre des contacts secrets avec Berlin, le secrétraire d'État américain Cordell Hull, le ministre des Affaires étrangères britannique Eden et le Soviétique Molotov préparent à Moscou une rencontre des « trois Grands », Roosevelt, Churchill et Staline.

Après que les deux premiers ont conféré avec Tchang Kaï-chek au Caire, la conférence a lieu le 28 novembre 1943 à Téhéran. Il y est confirmé que le second front serait réalisé, non comme le souhaitait Churchill dans les Balkans, mais en France. Les trois conviennent publiquement qu'ils garantiront l'intégrité de l'Iran et secrètement que l'Allemagne serait démembrée et que les frontières de la Pologne seraient reportées à l'Ouest jusqu'à l'Oder et à l'Est jusqu'à la ligne Curzon. Staline promet d'attaquer le Japon dès que cela lui sera possible. Les problèmes de l'après-guerre sont aussi évoqués, et les bases jetées d'une « Organisation des Nations unies » où le maintien de la paix relèvera essentiellement des trois Grands et de la Chine : leurs représentants se réuniront à Dumbarton Oaks d'août à octobre 1944 (→ plan de Dumbarton Oaks). Seul contre Roosevelt et Staline, qui, comme lui, ont reconnu le Comité français de libération nationale (CFLN) de de Gaulle le 26 août 1943, Churchill a affirmé sa volonté de voir la France se reconstituer après la guerre.

Le reflux japonais en Extrême-Orient (1943-1944)

Alors qu'en Afrique comme en URSS la retraite des forces de l'Axe revêt un caractère spectaculaire, le renversement de la situation en Extrême-Orient connaît un rythme plus lent. L'immensité des distances, le caractère spécial des forces aéronavales et amphibies qu'il leur faut constituer exigent des Américains près d'un an après leur attaque de Guadalcanal (août 1942) pour qu'ils puissent développer à fond le poids de leur puissance offensive. L'hiver de 1942 est dominé par la dure conquête de Guadalcanal, qui ne s'achève que le 8 février 1943, et par la défense victorieuse des Australiens en Nouvelle-Guinée, qui écarte de leur pays la menace d'une invasion nippone. Les îles Aléoutiennes sont reconquises dans l'été 1943, mais c'est des bases de Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides que le commandement américain lance deux offensives décisives en direction des Philippines. L'une, essentiellement aéronavale, sera conduite par l'amiral Nimitz sur les îles Gilbert et Mariannes, l'autre, à dominante amphibie, sur la Nouvelle-Guinée et les Moluques, sera dirigée par le général MacArthur, commandant des forces alliées dans le sud-ouest du Pacifique.

La campagne s'ouvre par une série d'actions limitées sur les îles Salomon (Bougainville) et Gilbert, de juin à décembre 1943. En 1944, Nimitz lance ses forces à l'assaut des Marshall (janvier), des Carolines (8 février) et des Mariannes, où la conquête de Saipan et de Guam (juin-août), à 2 300 km de Tokyo, permet à l'US Air Force de prendre sous ses feux la capitale nippone ; l'événement, durement ressenti au Japon, provoque la démission du cabinet Tojo (18 juillet). En même temps, les divisions de MacArthur atteignent la côte nord-ouest de la Nouvelle-Guinée et débarquent aux Moluques (septembre). Finalement, les deux grandes offensives américaines convergent sur l'île de Leyte (Philippines), où la flotte japonaise subit, du 24 au 26 octobre 1944, un véritable désastre dont elle ne se relèvera pas (→ bataille de Leyte).

Face à l'ampleur de l'offensive américaine, l'état-major japonais décide de consolider sa position en Chine. Depuis la conquête de la Birmanie en 1942, Tchang Kaï-chek, qui maintient 300 000 hommes dans le Shanxi pour y surveiller les forces communistes de Mao Zedong, n'a d'autre contact avec ses alliés occidentaux qu'une liaison aérienne par l'Inde. Si, en 1943, les Japonais ont échoué dans leur raid sur Chongqing, ils lancent en mai 1944 une offensive sur la Chine du Sud pour ravitailler leurs forces de Birmanie et de Malaisie, avec lesquelles la liaison par mer est devenue trop précaire. La prise de Changsha au Hunan le 18 juin 1944 leur permet de relier Hankou à Canton, d'éliminer les bases aériennes américaines installées dans cette région et d'établir ainsi une grande ligne de communication terrestre de la Mandchourie au Tonkin et pratiquement jusqu'à Singapour.

En Birmanie, toutefois, l'action qu'ils tentent au printemps 1944 contre la voie ferrée indienne de Calcutta à Ledo se heurte à l'offensive des forces de l'amiral Mountbatten, commandant suprême allié dans le Sud-Est asiatique. Parties de Ledo, les unités du général américain Stilwell font au cours de l'été 1944 près de Bhamo, en haute Birmanie, leur jonction avec les forces chinoises. La construction d'une route (dite « route Stilwell »), raccordée au secteur nord de la route de Birmanie, rétablit la liaison terrestre avec la Chine. Tandis que les Britanniques prennent Akyab (janvier 1945), Américains et Chinois, descendant l'Irrawaddy, chassent de Birmanie les Japonais ; ceux-ci, pour garantir leur retraite, s'assureront par leur coup de force du 9 mars 1945 le contrôle total de l'Indochine française. Le 3 mai, les Alliés entrent à Rangoon.

Prélude au second front

C'est en 1943, aux conférences de Washington (mai) et de Québec (août), que Roosevelt et Churchill décident que le débarquement en France serait réalisé en 1944 par deux opérations, l'une, principale (Overlord), prévue pour mai en Normandie, l'autre, secondaire (Anvil ou Dragoon), en Provence, 70 jours après. Ce programme, confirmé à Staline lors de la conférence de Téhéran, débute par l'installation à Londres, à Noël 1943, du général Eisenhower, nommé commandant suprême des forces d'invasion en Europe. Sa mission, précisée le 12 février 1944, est de « pénétrer sur le continent […], puis de viser le cœur de l'Allemagne […] et la destruction de ses forces armées ». Le 11 janvier a commencé la préparation aérienne d'Overlord, destinée à détruire en profondeur tout le système de défense allemand. La victoire alliée dans la guerre sous-marine de l'Atlantique permet de concentrer en Angleterre de 3,5 millions d'hommes (75 divisions) et de 20 millions de tonnes de matériel.

L'opération, qui mettra en jeu 4 500 navires et 13 000 avions, est d'une ampleur encore inconnue dans l'histoire. Elle s'appliquera à une Europe très éprouvée par l'occupation allemande, mais où les mouvements de Résistance ont acquis partout une force importante, notamment en Yougoslavie, où Tito commande une véritable armée, et en France, où les maquis passent à l'action militaire (→ plateau des Glières, février 1944). Sur le plan politique, la certitude de la défaite allemande rassemble les éléments les plus divers qui entendent participer à la libération de leur pays et à la construction d'une nouvelle Europe. Leur action est cependant limitée par la brutalité de la répression allemande. Cette répression, orchestrée par Himmler, vise la liquidation physique des Juifs et des résistants dans les sinistres camps de la mort. Elle s'exerce aussi par des actions « spéciales » de représailles destinées à répandre la terreur comme à Lidice (après l'assassinat de Heydrich à Prague en 1942), à Varsovie (où le ghetto est sauvagement détruit en avril 1943) ou à Oradour-sur-Glane (plus de 600 Français massacrés le 10 juin 1944).

Seul le besoin considérable de main-d'œuvre, exigé par l'immense effort de guerre soutenu jusqu'au bout par le Reich, freine cette entreprise de destruction humaine. En Allemagne même, la population est durement éprouvée par les pertes de la Wehrmacht en Russie (2 millions d'hommes en 1943) et par les bombardements quasi quotidiens de l'aviation alliée sur Berlin, la Ruhr et les grandes villes (Hambourg). Courageusement, certains hommes tentent autour de Carl-Friedrich Goerdeler de mettre fin au cauchemar en supprimant Hitler. Leur mouvement aboutira au putsch du 20 juillet 1944, dont l'échec déclenchera de cruelles représailles.

Libération de l'Europe occidentale (juin 1944-février 1945)

Le 6 juin 1944 à l'aube, les forces alliées débarquent en Normandie, où elles surprennent les défenses allemandes du mur de l'Atlantique, que commande Rommel. La bataille pour les plages est gagnée dès le 11. Du 14 au 30 juin, les Américains reconquièrent le Cotentin. Le 31 juillet, ils rompent le front allemand à Avranches et exploitent aussitôt leur succès en fonçant sur Rennes et surtout vers Argentan et la Seine, atteinte le 19 août à Mantes. Paris, qui s'est soulevé le 19 août, accueille les 24 et 25 la 2e DB du général Leclerc

La Conférence de Yalta

La Conférence de Yalta

Problèmes politiques : la conférence de Yalta (février 1945)

En quelques mois, la Wehrmacht a donc dû évacuer presque toutes ses conquêtes à l'Est et à l'Ouest et se trouve enserrée entre les deux grands fronts. Au Sud, elle a dû aussi se replier en Italie sur la ligne gothique (août 1944), au nord de Florence, et abandonner la Grèce, où les Anglais, débarquant en octobre 1944, trouvent un pays affamé et déchiré entre les fractions rivales de la résistance.

Dans une situation économique souvent désastreuse pour l'ensemble des pays impliqués surgissent en Europe libérée d'épineux problèmes politiques. En Belgique, dès le retour de Londres à Bruxelles du gouvernement Pierlot (8 septembre 1944) se pose la « question royale ». L'attitude de Léopold III pendant la guerre étant très critiquée, son frère, le prince Charles, est proclamé régent par le Parlement. Par ailleurs, une union douanière est conclue entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg (Benelux).

La tardive reconnaissance du GPRF

En France, le Comité français de libération nationale (CFLN) s'est proclamé le 3 juin Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). De Gaulle s'est installé à Paris dès le 31 août et a inclus dans son gouvernement des personnalités de la Résistance (Bidault aux Affaires étrangères). Mais la méfiance de Roosevelt fait retarder sa reconnaissance par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'URSS jusqu'au 23 octobre 1944. Le 11 novembre, la France est admise à la Commission consultative européenne de Londres, et, le 10 décembre, Bidault et Molotov signent à Moscou un traité d'alliance franco-soviétique.

Le problème le plus grave qui divise les trois Grands est celui de la Pologne. Depuis la découverte par les Allemands, en avril 1943, dans la forêt de Katyn, près de Smolensk, des restes de 4 500 officiers polonais, exécutés en 1940 par les Soviétiques (→ massacre de Katyn), l'URSS, qui refuse d'endosser cette responsabilité, a rompu toute relation avec le gouvernement polonais de Londres (25 avril 1943). Or l'Angleterre et les États-Unis ne reconnaissent que ce dernier – dirigé alors par Mikołajczyk – de qui relèvent les troupes polonaises du général Anders, qui se battent aux côtés des Anglo-Américains. Mais un Comité de libération, soutenu par l'URSS, s'est installé à Lublin à la fin de juillet 1944. Le 5 janvier 1945, il est reconnu par Staline comme gouvernement de la Pologne et s'installe à Varsovie dès l'entrée de l'Armée rouge dans la capitale (18 janvier).

Le problème polonais est l'un des principaux abordés par la conférence qui réunit à Yalta (Crimée), du 4 au 11 février 1945, StalineChurchill et RooseveltChurchill est très méfiant à l'égard de Staline, et Roosevelt (réélu pour la quatrième fois en novembre 1944 président des États-Unis) s'intéresse surtout à la victoire contre le Japon et à l'Organisation des Nations unies – de plus, il est très malade, comme l'est aussi son premier conseiller Harry Lloyd Hopkins (1890-1946). Et pourtant, c'est à Yalta que sont prises les décisions qui conditionneront pour de longues années l'avenir du monde. En Extrême-Orient, Roosevelt obtient par un accord secret l'engagement de Staline d'entrer en guerre contre le Japon, trois mois après la défaite allemande, moyennant la cession à l'URSS de la moitié de Sakhaline, des îles Kouriles, de Port-Arthur et du chemin de fer de Dairen.

En Europe, les trois Grands proclament leur volonté d'« aider les peuples libres à former des gouvernements provisoires largement représentatifs de tous les éléments démocratiques qui s'engageront à établir par des élections libres des gouvernements correspondant à la volonté des peuples ». Il est admis que les frontières de la Pologne incluront le sud de la Prusse-Orientale (moins Königsberg, annexé par l'URSS.[→ Kaliningrad]) et suivront à l'est la ligne Curzon et à l'ouest les cours de l'Oder et de la Neisse. Il est prévu que le gouvernement polonais de Lublin ne sera reconnu par Londres et Washington qu'après s'être élargi. En Allemagne, ce sont les trois Grands qui détiendront l'« autorité suprême » sous la forme d'un Conseil de contrôle, auquel la France sera invitée à participer. La répartition des zones d'occupation des armées (convenue à Québec en septembre 1944) est confirmée, mais une zone prise sur celle des Anglais et des Américains sera confiée à la France. L'organisation de la paix sera le fait d'une conférence des Nations unies convoquée à San Francisco le 25 avril 1945 (→ conférences de San Francisco). Mais les décisions de son Conseil de sécurité exigeront un vote affirmatif de chacun de ses cinq membres permanents (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, URSS). C'est l'origine du droit de veto, qui limitera beaucoup son efficacité.

Hiroshima après la bombe atomique américaine.

Hiroshima après la bombe atomique américaine.

La capitulation de l'Allemagne

Au lendemain des accords de Yalta (4-11 février 1945) commence la dernière bataille, qui, à l'est comme à l'ouest, se livre en territoire allemand.

  • À l'ouest, Eisenhower dispose de 93 divisions – 60 américaines, 14 britanniques, 5 canadiennes et 14 françaises (dont 4 bouclent les poches allemandes de Dunkerque, Lorient et Royan) – et de 4 brigades alliées (belge, hollandaise, polonaise et tchèque).
  • À l'est, l'Armée rouge est répartie en huit fronts : quatre d'entre eux joueront un rôle capital, celui de Malinovski, axé sur Vienne, celui de Rokossovski, sur la Poméranie, ceux de Joukov et de Koniev, sur Berlin. Ce dernier, qui a franchi l'Odra les 11 et 24 février, fait sa jonction avec Joukov en basse Silésie, tandis que Malinovski, entré à Budapest le 13 février, pénètre en mars en Autriche.
  • Au même moment, à l'ouest, les Alliés percent la ligne Siegfried et foncent sur le Rhin, qu'ils franchissent à Remagen (7 mars), à Oppenheim et près de Wesel (23-24 mars). Le 25 mars, la totalité de la rive gauche du Rhin est aux mains des forces d'Eisenhower.
  • La Hollande est isolée par les Britanniques, qui arrivent le 19 avril sur l'Elbe. Le 1er avril, les Américains ont encerclé la Ruhr (où 18 divisions capitulent) et marchent aussitôt sur l'Elbe en direction de Magdebourg et de Leipzig, tandis que Patton, entré à Francfort le 29 mars, pénètre en Thuringe et s'arrête sur ordre le 18 avril à Plzeň (90 km de Prague).
  • Au sud, du 19 au 29 avril, les Américains atteignent Nuremberg, Ratisbonne et Munich ; le Français de Lattre pénètre en Forêt-Noire et au Wurtemberg, atteint Ulm (24 avril) et s'engage en Autriche ; le 4 mai, la division Leclerc prend Berchtesgaden.

Le suicide de Hitler

Le 13 avril, les Russes sont entrés à Vienne et, remontant le Danube, prennent liaison avec les Américains en aval de Linz. Du 16 au 20 avril, Joukov et Koniev rompent le front allemand de l'Oder et atteignent Berlin, conquis le 2 mai par l'Armée rouge. Le 30 avril, Hitler s'est suicidé après avoir désigné l'amiral Dönitz pour lui succéder. Des contacts s'établissent entre l'Armée rouge et les forces anglo-américaines, notamment à Torgau (Hodges-Koniev, le 25 avril) et près de Wismar (Dempsey-Rokossovski, le 3 mai). Malinovski et Koniev font leur jonction à Prague du 6 au 9 mai.

L'élimination de Mussolini

En Italie, le groupe d'armées Alexander débouche le 9 avril de la ligne gothique en direction du Pô. Ses troupes prennent liaison le 29 près de Turin avec l'armée française des Alpes, le 1er mai près de Trieste avec les forces yougoslaves de Tito et le 4 mai avec celles d'Eisenhower qui ont franchi le Brenner. Le 29 avril, le commandement allemand a signé à Caserte la capitulation de ses armées en Italie, en Autriche, en Styrie et en Carinthie. La veille, Mussolini a été exécuté par des partisans près du lac de Côme.

La reddition de la Wehrmacht

Le 4 mai, les troupes allemandes des Pays-Bas et du nord de l'Allemagne ont capitulé à Lüneburg entre les mains de Montgomery ; le 7 mai, l'amiral Dönitz mandate le général Jodl pour signer à Reims la reddition inconditionnelle de l'ensemble de la Wehrmacht aux armées alliées et soviétiques. Elle est confirmée le lendemain à Berlin par le maréchal Keitel en présence des généraux JoukovTedderSpaatz et de Lattre. Le 22 mai, les Alliés font prisonniers tous les membres du gouvernement fantôme de Dönitz à Flensburg : l'Allemagne vaincue a ainsi perdu toute existence politique.

La défaite et la capitulation du Japon

Après le désastre subi en octobre 1944 par la marine japonaise près de l'île de Leyte (Philippines), les Américains mettent deux mois à en chasser les troupes nippones. Ils doivent désormais faire face aux kamikazes, les avions-suicides. En janvier 1945, MacArthur attaque Luzon – la plus grande des Philippines – et entre à Manille après trois semaines de combats, le 25 février. Sans s'attarder à la conquête de Mindanao, il entame aussitôt la bataille pour les avancées du Japon. Le 19 février, l'amiral Nimitz débarque à Iwo Jima, et, le 1er avril, à Okinawa, où, à 600 km du Japon, une furieuse bataille s'engage pour la conquête de l'île, achevée le 21 juin.

Le Japon acculé

Le 5 avril, la dénonciation par Staline du traité de neutralité nippo-soviétique du 13 avril 1941 provoque à Tokyo la démission du cabinet du général Koiso. Son successeur, l'amiral Suzuki, tente vainement d'obtenir une médiation soviétique. Mais, le 26 juillet, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine exigent, par un ultimatum, une capitulation sans condition qui est repoussée par Suzuki. Le Japon, dont les troupes sont chassées de Birmanie et se replient en Chine, est dans une situation désespérée : sa flotte n'existe plus, et le pays est soumis depuis juillet à une violente offensive aérienne alliée qui ne rencontre plus aucune opposition. C'est alors que, voulant précipiter la fin de la guerre, le président Harry S. Truman, qui a succédé à Roosevelt, décédé le 12 avril, décide d'employer contre le Japon la bombe atomique expérimentée en grand secret par les États-Unis le 16 juillet 1945. Le 6 août, une première bombe détruit Hiroshima, et une deuxième Nagasaki le 9.

La capitulation du Japon

Entre-temps, le 8 août, l'URSS a déclaré la guerre au Japon, et, le 14, signe à Moscou un traité d'alliance avec la Chine. Les troupes soviétiques aux ordres du maréchal Vassilevski entrent aussitôt en Corée (9 août) et en Mandchourie, où elles prennent Moukden (aujourd'hui Shenyang) le 15. Dès le 10, le gouvernement japonais fait savoir qu'il accepte les termes de l'ultimatum du 26 juillet, et, le 14, capitule sans condition. Le 16, l'empereur japonais donne à toutes ses forces l'ordre de cesser le combat. Dix jours plus tard, les Américains débarquent au Japon. Le 2 septembre, l'acte solennel de capitulation est signé en rade de Tokyo, devant le général MacArthur, sur le cuirassé américain Missouri (le général Leclerc y représente la France).

Dernière réunion des trois Grands : Potsdam, 17 juillet – 2 août 1945

Si la vigueur de la résistance allemande a maintenu jusqu'à la capitulation du IIIe Reich l'unité d'action de ses vainqueurs, leurs relations, depuis Yalta (février 1945), n'ont cessé de se détériorer. Sans se soucier des engagements qu'il avait signés, Staline entend profiter aussitôt de sa victoire en installant des gouvernements communistes dans tous les pays libérés par l'Armée rouge, qui doivent devenir des États vassaux de l'URSS. Ainsi que l'écrit Churchill en mai 1945, « un rideau de fer s'est abattu derrière le front soviétique ». Si les Américains, puis les Anglais parviennent à se faire admettre à Berlin le 3 juillet, leurs troupes se sont repliées dans les limites des zones d'occupation et, suivies d'une immense foule de réfugiés allemands, ont évacué à cette date la ligne de l'Elbe, la Saxe, le Mecklembourg et la Thuringe, tandis que les Soviétiques s'avancent jusqu'à Erfurt et Eisenach, à 150 km du Rhin.

Mais c'est encore le problème polonais qui cristallise la crise entre les vainqueurs. En juin 1945, Staline, qui a invité à Moscou seize représentants des tendances non communistes de la résistance polonaise, les fait arrêter et condamner par un tribunal militaire soviétique. Cette fois, la réaction américaine est d'autant plus vive que l'attitude du président Truman vis-à-vis de Staline est beaucoup plus réservée que celle de Roosevelt. Pour sortir de l'impasse, une ultime conférence des trois Grands est réunie le 17 juillet à Potsdam avec StalineTruman et Churchill, qui, battu aux élections générales anglaises, cède la place le 26 juillet à Clement Attlee, nouveau chef travailliste du cabinet britannique. Un compromis est adopté pour la Pologne : les Anglais et les Américains reconnaissent le gouvernement provisoire (et prosoviétique) de Varsovie, et les trois fixent provisoirement la frontière ouest du pays à la ligne de l'Oder et de la Neisse occidentale.

La conférence statue ensuite sur des questions moins épineuses telles que la démilitarisation et la dénazification de l'Allemagne, le jugement des criminels de guerre, les réparations, la répartition des zones d'occupation en Autriche, l'évacuation de l'Iran, la révision de la convention de Montreux sur les Détroits, le maintien du statut international de Tanger et l'indépendance de la Corée. En prévision de la défaite du Japon, des lignes de démarcation militaires sont fixées entre ses vainqueurs : en Corée, le 38e parallèle entre Soviétiques et Américains ; en Indochine, le 16e entre Chinois et Britanniques. La préparation des traités de paix est confiée au Conseil des ministres des Affaires étrangères d'URSS, des États-Unis, de Grande-Bretagne, de France et de Chine, qui siégeront à Londres et à Paris. Dès le lendemain (3 août) de la publication de ces accords, la France, qui n'a pas participé à la conférence, exprime ses réserves sur le fait de n'avoir pas été consultée sur le sort de l'Allemagne.

Une drôle de paix

Si l'été de 1945 marque la fin de la guerre, il est difficile de dire qu'il inaugure réellement la paix.  Dans le monde entier, les séquelles de cette immense conflagration engendrent en effet d'inextricables conflits entre le monde occidental et le monde soviétique : à Berlin, isolé en zone soviétique mais occupé par quatre puissances ; dans les Balkans, « satellisés » par l'URSS, sauf la Grèce, en proie à la guerre civile ; en Iran ; dans la Chine victorieuse, mais qui, dès octobre 1945, entre aussi dans une guerre civile ; dans la Corée et l'Indochine divisées…

En même temps, la ruine de l'Europe incite les peuples colonisés d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient, où la Ligue arabe s'est constituée le 22 mars 1945, à secouer au plus vite le joug des « métropoles » pour prendre en main leur destin ; conscients de l'affaiblissement des puissances coloniales et encouragés par l'hostilité au système colonial des deux nouvelles puissances dominantes (États-Unis et URSS), les leaders des mouvements de libération, issus des élites occidentalisées, réclament l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, proclamé par l'article 1er de la Charte des Nations unies en 1945. Alors que la question de l'Allemagne n'est pas près de son règlement, plusieurs traités de paix seront néanmoins signés à Paris en 1947, avec la Finlande, l'Italie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie.

Quant au Japon, il est démilitarisé, doté d'une Constitution démocratique, occupé et contrôlé étroitement par les États-Unis ; il signera avec eux (mais pas avec l'URSS) le traité de San Francisco en 1951 (→ conférences de San Francisco). Si la Première Guerre mondiale a été qualifiée de guerre totale, notamment en raison de mobilisation sans précédent de tous les acteurs de la société, la Seconde Guerre mondiale a été une guerre d'anéantissement, dans laquelle les victimes civiles se comptent autant que les morts au combat.

Les « personnes déplacées »

La guerre a provoqué des déplacements de population très importants. Ils furent tantôt « spontanés », tel l'exode des personnes fuyant la Wehrmacht en 1940-1941 ou l'Armée rouge en 1944-1945 ; tantôt ils furent organisés, surtout par le Reich, tels le retour en Allemagne des ressortissants des colonies allemandes des pays Baltes ou d'Europe centrale, les implantations de colons allemands en Pologne et dans les Ardennes, de colons néerlandais en Ukraine – sans oublier les 7 millions de travailleurs étrangers transférés de force en Allemagne. Toutefois, le mouvement le plus important fut celui d'environ 12 millions d'Allemands qui, en 1945 – par peur de tomber sous l'autorité soviétique – gagnèrent les zones occupées par les Anglais, les Américains ou les Français. On estime à environ 30 millions le nombre de personnes ainsi « déplacées » du fait de la guerre.

 

Des coûts humains sans précédent

Les évaluations, toujours approximatives, du total des pertes de la Seconde Guerre mondiale varient entre 40 et 50 millions de morts (10 millions de morts et 20 millions de blessés lors de la Première). Mais, alors que ceux de 1914-1918 (où 68 millions d'hommes furent mobilisés) étaient en grande majorité des militaires, les morts de 1939-1945 comportent à peu près autant de civils que de soldats (92 millions d'hommes mobilisés). Cette proportion de victimes civiles est due aux caractères particuliers du conflit : généralisation des bombardements aériens bien sûr, mais surtout liquidation physique (chambre à gaz, massacres, etc.) par les Allemands de plusieurs millions de Juif.

Les accusés du procès de Nuremberg

Les accusés du procès de Nuremberg

Seconde Guerre mondiale : dates, résumé de la guerre 1939-1945

La Deuxième Guerre mondiale fut le conflit le plus meurtrier de l'histoire. De 1939 à 1945, les combats se sont déroulés sur tous les continents causant des millions de victimes aux deux camps : les Alliés et les forces de l'Axe. 

Résumé de la Seconde Guerre mondiale

Avec 61 nations impliquées, plus de 100 millions de combattants et plus de 60 millions de morts, la Seconde Guerre mondiale demeure à ce jour le conflit le plus meurtrier de l'histoire de l'humanité. Six ans durant, ce conflit mondial a opposé les Alliés à l'Axe. Tout au long de cette guerre, des personnages marquants tels que Winston Churchill ou Charles de Gaulle se sont révélés pour s'opposer à l'Allemagne d'Adolf Hitler. Retour sur les principales dates de la Seconde Guerre mondiale pour mieux comprendre ce conflit armé qui s'étend au-delà de la seule période 1939-1945. Avec l'arrivée des Nazis au pouvoir en Allemagne en 1933, Adolf Hitler promulgue ses premières lois racistes. Sa volonté d'expansion entraîne l'invasion de la Pologne en 1939 et le début de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir envahi la France et le Benelux, l'Allemagne s'attaque à l'Angleterre, mais ne parvient pas à ses fins.

L'attaque de l'URSS par les troupes allemandes en 1941 précipite l'entrée en guerre de l'Union soviétique. Dans le Pacifique, c'est l'attaque surprise de Pearl Harbor à Hawaï qui entraîne la mobilisation des Etats-Unis. Tandis que la "solution finale" est validée par les dirigeants nazis en 1942, les Alliés remportent les premières victoires décisives contre les Japonais comme dans la Mer de Corail ou sur l'atoll de Midway. En Afrique du Nord, la bataille d'El-Alamein et le débarquement allié entraîne le recul des combattants de l'Axe. En URSS, les Soviétiques sont vainqueurs de la bataille de Stalingrad en 1943. Avec le débarquement de Normandie, les troupes allemandes sont repoussées. Prise en tenaille par l'Armée rouge et les autres Alliés, l'Allemagne capitule le 8 mai 1945. Dans le but de faire plier le Japon, les Etats-Unis lâchent deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Le Japon met fin à la guerre le 2 septembre 1945.

Quelles sont les causes de la Seconde Guerre mondiale ?

L'invasion de la Pologne par l'Allemagne le 1er septembre 1939 aux toutes premières heures de la journée marque officiellement le début de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant l'Allemagne a déjà récupéré l'Autriche en 1938 et la Bohême-Moravie en mars 1939 sans difficulté. Si cette guerre débute en septembre 1939, le conflit couvait depuis de nombreuses années. La fin de la Première Guerre mondiale en 1918 a laissé beaucoup de pays insatisfaits et revanchards. L'Allemagne a d'ailleurs déjà violé le traité de Versailles à plusieurs reprises en se remilitarisant et en agrandissant son "espace vital". À la même période, d'autres pays comme le Japon font également part de leurs envies de colonisation en conquérant la Mandchourie. L'Italie s'empare de l'Éthiopie, puis de l'Albanie. Plusieurs conflits régionaux ont également participé à mettre le feu aux poudres. Sans oublier la crise de 1929 qui a fragilisé de nombreux Etats.

Comment débute la Deuxième Guerre mondiale ?

A la suite de l'envahissement de la Pologne par l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre au IIIe Reich le 3 septembre 1939. Pendant les huit premiers mois de la Seconde Guerre mondiale, il n'y a quasiment aucun combat. C'est la "drôle de guerre". La "guerre-éclair" ou "Blitzkrieg" prend le relais à partir du 10 mai 1940, date à laquelle les forces allemandes entrent en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas. En deux semaines, ces trois pays sont conquis. L'Allemagne s'empare aussi de la France et un armistice est signé le 22 juin 1940, malgré l'appel du 18 juin du Général de Gaulle. Le Royaume-Uni se retrouve seul face aux armées de l'Axe. La Bataille d'Angleterre va alors opposer l'aviation allemande soutenue par les Italiens aux Britanniques et leur Royal Air Force (RAF).

La Seconde Guerre mondiale est-elle une guerre d'anéantissement ?

Beaucoup d'historiens qualifient la Seconde Guerre mondiale de guerre d'anéantissement. Alors que dans un conflit militaire l'enjeu principal est de vaincre le camp ennemi, la Seconde Guerre mondiale va beaucoup plus loin. Par leur mobilisation exceptionnelle et par les moyens engagés, la plupart des pays participants au conflit n'avaient qu'une seule motivation : détruire totalement l'ennemi sans distinction entre civils et militaires. Le lancement des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki illustre parfaitement cette "guerre d'anéantissement". L'idéologie nazie a également obéi à des idéaux racistes avec l'extermination des Juifs (la Solution finale), des Tsiganes et de toutes les races dites "inférieures" selon leurs préceptes. La Seconde Guerre mondiale est également une "guerre totale" qui impacte les sociétés dans leur ensemble.

Quels pays ont participé à la Seconde Guerre mondiale ?

Une soixantaine de pays à travers le monde ont pris part au conflit de la Seconde Guerre mondiale entre 1939 et 1945.

  • La Pologne, la France, le Royaume-Uni et son empire (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud...) appartiennent au camp des Alliés dès 1939. Ils sont rejoints par la Norvège et le Danemark en avril 1940, puis par la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas lorsqu'ils sont envahis le 10 mai 1940. Les États-Unis et de nombreux pays d'Amérique Centrale se rallient en 1941 à la suite de la bataille de Pearl Harbor. La Chine fait de même, mais elle était déjà en guerre contre le Japon depuis 1937.
  • Face à eux, le camp de l'Axe est composé de l'Allemagne, du Japon et de l'Italie. Un pacte tripartite est signé en 1940. La Hongrie, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie rejoignent l'Axe fin 1940. En 1943, le roi d'Italie signe un armistice avec les Alliés, mais Mussolini s'accroche au pouvoir avec l'aide de l'Allemagne.
  • L'Union soviétique débute la guerre aux côtés de l'Allemagne en raison du Pacte germano-soviétique. A partir du 22 juin 1941, date de l'opération Barbarossa qui lance l'invasion de l'URSS par le IIIe Reich, les Soviétiques se tournent vers les Alliés.

Comment s'est déroulée la Seconde Guerre mondiale en France ?

La France fait son entrée officielle dans la Seconde Guerre mondiale le 3 septembre 1939 en déclarant la guerre à l'Allemagne. S'ensuit huit mois de "drôle de guerre", une période avec quasiment aucun combat. A partir du 10 mai 1940, avec une stratégie de "guerre-éclair", les forces allemandes s'emparent de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-bas, puis s'attaquent à la France. Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain est appelé à la tête du gouvernement français et prône la fin des combats. Le lendemain, le général de Gaulle appelle à poursuivre la lutte depuis Londres. Le 22 juin 1940, la France est vaincue par l'offensive allemande et le maréchal Pétain est contraint de signer l'armistice. Le pays est alors divisé en deux parties par la ligne de démarcation : au nord la zone occupée, au sud la zone libre.

Jusqu'en 1944, la France vit au rythme du régime de Vichy, de l'occupation allemande et de la Résistance. Avec l'instauration de la "Solution finale" en Allemagne, le port de l'étoile jaune devient obligatoire pour les Juifs français à compter de juin 1942. En juillet, la police française procède à l'arrestation de tous les Juifs étrangers vivant en région parisienne. C'est la rafle du Vel' d'hiv'. A partir de 1942, plusieurs conscriptions au STO (service du travail obligatoire) viennent encore compliquer les conditions de vie des Français. En représailles du débarquement allié en Afrique du Nord, la zone libre disparait le 11 novembre 1942 ; la France est entièrement occupée. A partir de juin 1944, le débarquement des troupes alliées en Normandie, puis en Provence permet la libération de la France occupée. Les combattants convergent ensuite vers l'Allemagne qui capitule le 8 mai 1945.

Quel rôle a joué la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale ?

Pendant toute la durée du conflit, des hommes et des femmes se sont engagés clandestinement dans la résistance intérieure française, mais également dans les Forces françaises libres aux côtés du général de Gaulle. Avec ses petits moyens, la Résistance a multiplié les actions (sabotages, prise de renseignements, etc.) pour tenter de limiter l'emprise de l'ennemi sur le sol français et combattre le régime de Vichy. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la Résistance sera l'un des grands acteurs de la reconstruction politique du pays dans le but d'éviter une tutelle américaine. Parmi les personnages marquants de la Résistance française, le général de Gaulle est l'un des principaux. Dès le 18 juin 1940, il lance son appel à "résister" depuis Londres. Depuis la France, Jean Moulin réussira l'exploit de coordonner les différents mouvements de résistants présents dans le pays.

Quel est le bilan humain de la Seconde Guerre mondiale ?

Le bilan humain de la Seconde Guerre mondiale s'élève à plus de 60 millions de morts (les estimations varient entre 50 et 85 millions de morts selon les historiens), soit environ 2,5 % de la population mondiale de l'époque. Sur ces 60 millions de personnes disparues, la très grande majorité est constituée de civils. Les victimes de la Shoah représentent à elles seules près de 6 millions de vies humaines. En France, on estime à un peu plus de 560 000 le nombre de morts durant la Seconde Guerre mondiale. L'Allemagne aurait perdu plus de 5 millions de soldats et entre un et trois millions de civils. Mais les plus lourdes pertes sont à déplorer en URSS avec plus de 26 millions de morts en raison de la violence des combats, de l'épuration ethnique nazie et de la famine engendrée par la guerre. Les bombes atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki auraient quant à elles causé la mort de 110 000 à 250 000 personnes.

Qui a gagné la Deuxième Guerre mondiale ?

Le camp des Alliés a remporté la Seconde Guerre mondiale. Dès le mois de mars 1945, les Alliés pénètrent sur le territoire du IIIe Reich. Le 2 mai, Berlin est conquise par l'armée soviétique. Cerné par les forces alliées qui envahissent Berlin, Adolf Hitler, le principal protagoniste du conflit, choisit de se suicider dans son bunker le 30 avril et laisse le soin à ses généraux de signer la capitulation de l'Allemagne le 8 mai 1945. Au Japon, l'empereur Hirohito refuse de capituler face aux Etats-Unis. Les Américains vont alors tester deux bombes atomiques. La Seconde Guerre mondiale se termine définitivement avec le largage des bombes sur les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945. En effet, l'empereur Hirohito capitule le 2 septembre suivant.

Quelles sont les conséquences de la Seconde Guerre mondiale ?

La victoire du Royaume-Uni, de la France, des États-Unis, de la Chine et de l'Union soviétique conduit à l'effondrement du Troisième Reich, à la chute de l'empire du Japon et à la fin de l'empire colonial italien. Dès février 1945, lors de la conférence de Yalta des accords sont établis pour une occupation de l'Allemagne en quatre zones (anglaise, française, américaine et russe). La conférence de Potsdam (été 1945) entérine cette entente en plus du désarmement du pays et de la redéfinition des frontières. Dans le but de mettre un terme au nazisme, 22 criminels de guerre sont jugés lors du procès de Nuremberg. La mésentente entre Staline et le président américain Harry Truman lors ces différentes réunions au sommet préfigure déjà de la Guerre froide.

Seconde Guerre mondiale : dates clés

4 janvier 1930 - Adoption de la loi Maginot

Présentée en décembre 1929 par le ministre de la Guerre André Maginot, la loi décidant la construction d'une ligne de fortifications allant des bords de la Méditerranée jusqu'à la frontière belge est votée. Après avoir débloqué un crédit de 3,3 milliards de francs, la "ligne Maginot" sera achevée cinq ans plus tard. La ligne fortifiée s'étendra sur les frontières orientales de la France sauf sur le massif des Ardennes jugé par les autorités militaires infranchissable.

25 septembre 1931 - Conquête de la Mandchourie par le Japon

Le 25 septembre 1931, les troupes chinoises ne peuvent pas résister à l'attaque du Japon sur la Mandchourie. Les Japonais occupent alors entièrement la région et créent le nouvel État du Mandchoukouo, plaçant l'empereur Puyi, dernier empereur chinois qui s'était exilé, au pouvoir. En août 1945, l'URSS attaque les Japonais en Mandchourie et fait tomber le régime. Aujourd'hui encore, la Mandchourie n'appartient pas aux régions administratives de la République populaire de Chine.

30 janvier 1933 - Hitler nommé chancelier allemand

Le président allemand, Paul von Hindenburg, nomme contre sa volonté Hitler au poste de chancelier du Reich. Il n'apprécie pas le chef du parti national-socialiste, qu'il appelle le "caporal bohémien". Hitler doit former un nouveau gouvernement de "concentration nationale". Sont choisis trois membres du parti nazi à des postes stratégiques : Hitler dirige le gouvernement, Göring devient commissaire intérieur et Frick gère le ministère de l'Intérieur. Au décès de Hindenburg, le 2 août 1934, Hitler lui succède à la présidence du pays.

20 mars 1933 - Premier camp de concentration

Le responsable de la SS (Schutzstaffel), Heinrich Himmler, crée un camp de concentration pour les prisonniers politiques dans une ancienne usine de Dachau. Les opposants au régime, pour la plupart des communistes et des sociaux-démocrates, y sont déportés. 250 000 personnes seront internées dans le camp de Dachau entre 1933 et 1945. 70 000 y laisseront la vie.

12 novembre 1933 - Victoire du parti national-socialiste en Allemagne

Aux élections législatives allemandes la liste unique de la NSDAP (le parti nazi) l'emporte avec 92,1% des voix. Les nazis entrent au Reichstag forts d'une victoire écrasante. Un référendum est également organisé où 95% des allemands se prononcent favorablement pour la politique extérieure menée par le parti national-socialiste.

16 mars 1935 - Hitler rétablit le service militaire et réarme l'Allemagne

Adolf Hitler fait rétablir le service militaire obligatoire en Allemagne. Il augmente également les effectifs de l'armée qui passent de 100 000 à 500 000 hommes. La France, l'Angleterre et les États-Unis observent, sans intervenir, les premières violations du traité de Versailles. Le chancelier Hitler ne cache plus sa volonté de former une armée offensive et puissante. Contournant les dispositions du traité de Versailles, il permet le réarmement du Troisième Reich. La marine et l'armée de l'air sont rétablies sans qu'aucun pays ne réagisse. La Wehrmacht remplace alors la Reichswehr, nom qui était donné à l'armée allemande par le traité de Versailles.

11 avril 1935 - Ouverture de la conférence de Stresa

La France, le Royaume-Uni et l'Italie se rencontrent en raison des violations du Traité de Versailles par l'Allemagne. La réunion a lieu à Stresa pendant quatre jours. Un "front de Stresa" est créé pour empêcher toute nouvelle transgression du traité de Versailles. Cependant, lorsque l'Italie de Mussolini tente une annexion de l'Éthiopie, le front est dissous. Mussolini entame alors un rapprochement progressif avec Hitler.

15 septembre 1935 - Création des lois de Nuremberg

Lors du congrès du parti nazi à Nuremberg, Adolf Hitler divulgue ses premières lois antisémites. Les Juifs n'ont plus le droit à la citoyenneté allemande. Il leur est interdit de fréquenter ou de se marier avec des "Aryens". Ces premières lois d'exclusion conduiront à la "solution finale" en 1942.

15 septembre 1935 - La croix gammée drapeau du Reich allemand

Le parti national-socialiste des travailleurs allemands, emmené par Adolf Hitler, adopte la croix gammée comme drapeau. Représentant le svastika, symbole religieux de l'époque néolithique, il est composé de quatre potences prenant la forme d'un gamma. Sa croix noire représente le combat, le cercle blanc la pureté, et le rouge la pensée sociale. Il deviendra, le 15 septembre 1935, lors du congrès de Nuremberg, le seul drapeau national.

3 octobre 1935 - L'Italie envahit l'Ethiopie

Sur ordre de Benito Mussolini, leader de l'Italie fasciste, 400 000 hommes arrivent en Abyssinie et attaquent l'Ethiopie. Après plusieurs mois d'affrontements, les troupes éthiopiennes dirigées par leur souverain Hailé Sélassié, capitulent. Le 9 mai 1936, le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, devient empereur d'Ethiopie. Hailé Sélassié ne retrouve son empire qu'en mai 1941 avec le soutien des Britanniques.

7 mars 1936 - Remilitarisation de la Rhénanie

La Wehrmacht occupe à nouveau la zone démilitarisée de la Ruhr. Adolf Hitler a déclaré nulles et non avenues les dispositions du traité de Versailles par lequel l'Allemagne s'est engagée à démilitariser cette région. Si les puissances occidentales s'inquiètent de cette violation du droit international, elles ne prennent aucune mesure concrète pour arrêter l'Allemagne. Le service militaire avait déjà été rétabli illégalement un an auparavant. En 1938, les accords frontaliers seront à nouveau bafoués lors de l'annexion de l'Autriche.

25 octobre 1936 - Mussolini se rapproche d'Hitler

Trois ans avant le début de la Seconde Guerre mondiale, deux des principaux représentants de l'Axe annoncent déjà leur alliance. Le 25 octobre 1936, Adolf Hitler pour l'Allemagne et Benito Mussolini pour l'Italie posent les bases d'un premier rapprochement qui les conduira à mener, ensemble, la guerre contre les Alliés. Ainsi, le Führer reconnaît officiellement la souveraineté italienne sur l'Ethiopie.

1er novembre 1936 - Naissance de l’Axe Rome-Berlin

Le rapprochement entre l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste entraîne la signature d'accords et une première alliance militaire. C'est l'Axe Rome-Berlin qui deviendra l'Axe Rome-Berlin-Tokyo en 1940. Au fil des mois, d'autres pays rejoignent progressivement cet axe. C'est le cas notamment de la Hongrie et de la Roumanie.

24 novembre 1936 - Signature du Pacte anti-komintern

Alors que le Japon se heurte lors de ses conquêtes à l’armée soviétique, il décide de s’allier avec l’Allemagne nazie contre le communisme. Ce pacte est officiellement destiné à contrer le Komintern, c’est-à-dire la Troisième Internationale communiste. En fait, c’est un pacte d’assistance militaire qui sera renforcé par l’adhésion de l’Italie fasciste un an plus tard et qui contribuera à la consolidation de l’Axe.

7 juillet 1937 - Début de la guerre Sino-Japonaise

L’incident du pont Marco Polo, à proximité de Pékin, marque le début de la guerre Sino-japonaise. Suite à la disparition d’un de leur soldat, les Japonais décident de fouiller la ville. Face à la résistance chinoise, ils font venir les renforts. Le 28 juillet, Pékin sera entre leurs mains. En réalité, l’armée japonaise était installée en Mandchourie depuis 1931, mais ce n’est qu’à partir de cette attaque qu’elle affiche sa volonté de conquérir la Chine. Sa progression sera dès lors très rapide. Toutefois, elle sera fortement ralentie au nord par la guérilla menée par les communistes, tandis que le Kouo-min-tang livrera quelques batailles importantes.

13 août 1937 - Bataille de Shanghai

La bataille de Shanghai oppose la Chine au Japon en 1937, pendant la guerre sino-japonaise. Elle débuta le 13 août, quatre jours après l'assassinat du lieutenant japonais Isao Oyama par les troupes chinoises. Bien qu'étant mieux armés, mieux préparés et plus structurés, les Japonais ont mis près de trois mois pour s'emparer définitivement de Shanghai. Malgré leur supériorité numérique, les Chinois capitulèrent le 26 novembre. Les Japonais y établirent un gouvernement collaborateur.

13 décembre 1937 - Massacre de Nankin

À Nankin, siège du gouvernement nationaliste de la République de Chine, entre 200 000 et 300 000 civils et soldats désarmés sont massacrés par les soldats de l'armée impériale japonaise. Dans un contexte de guerre sino-japonaise, l'événement s'accompagne de viols en masse, d'exécutions illégales de prisonniers de guerre chinois, de vols et d'incendies volontaires.

13 mars 1938 - Hitler réalise l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche

Après la démission forcée du Chancelier autrichien, Adolf Hitler donne l'ordre d'envahir l'Autriche. Les Autrichiens applaudissent les soldats du Reich qui ne rencontrent aucune difficulté dans l'annexion du pays. Le Führer proclame la réunification de l'Autriche et de l'Allemagne au nom du "rattachement" (Anschluss). Déjà tenté en 1934, ce rapprochement était interdit par le traité de Versailles, mais les démocraties occidentales n'ont aucune réaction. Un référendum organisé en Allemagne et en Autriche approuve cette annexion avec une écrasante majorité. L'Autriche, nouveau pion sur l'échiquier nazi, devient la Marche orientale du Reich, "l'Ostmark".

11 juin 1938 - Début de la bataille de Wuhan en Chine

Début de la bataille de Wuhan en Chine. Après les victoires de Shanghai et Nankin, l'armée japonaise était déterminée à vaincre les Chinois et, ainsi, mettre un terme à la guerre sino-japonaise. Après quatre mois de batailles sanglantes, le Japon finit par être victorieux sans pour autant anéantir définitivement l'armée chinoise qui, à l'aide des Russes, a opposé une grande résistance.

15 septembre 1938 - Début de "la crise des Sudètes"

Les Sudètes désignent les populations germanophones situées en Bohême et en Moravie. Le 15 septembre 1938 débute la crise des Sudètes. Adolf Hitler souhaite annexer la région des Sudètes à l'Allemagne. Les accords de Munich, signés le 29 septembre 1938, abonderont dans ce sens. La défaite allemande à l'issue de la Seconde Guerre mondiale contraindra les Sudètes à l'exil vers l'Allemagne.

30 septembre 1938 - Signature du traité de Munich

Cette nuit-là, à Munich, Hitler, Mussolini et les deux premiers ministres britannique et français Chamberlain et Daladier signent un accord sur le statut de la Tchécoslovaquie. Après 12 heures de négociations et afin d'éviter un nouveau conflit, la France et la Grande-Bretagne ont cédé aux ambitions allemandes. Le gouvernement tchécoslovaque, peu enclin à admettre cette violation du traité de Versailles, a été contraint de se soumettre aux souhaits des grandes puissances. Hitler est le grand gagnant de cette rencontre. Le lendemain, il envahit les Sudètes, amorçant le démantèlement de la seule démocratie d'Europe centrale. Les accords de Munich sont le symbole de la faiblesse des démocraties européennes face à la montée du fascisme.

5 octobre 1938 - Démission du président tchécoslovaque Edvard Benes

Le président de Tchécoslovaquie, Edvard Beneš, démissionne le 5 octobre 1938. Cet acte fait suite aux accords de Munich, en septembre 1938, permettant à l'Allemagne d'annexer les régions peuplées d'Allemands en Tchécoslovaquie. Le remplacement d'Edvard Beneš, condamné à l'exil, par Emil Hácha marque la fin de la première République tchécoslovaque. La seconde République tchécoslovaque dure une année. Sous le Troisième Reich, le pays prendra le nom de Bohême-Moravie.

9 novembre 1938 - Tragique "Nuit de Cristal" en Allemagne

Le ministre Allemand de la propagande, Goebbels, dénonçant un complot juif contre l'Allemagne incite les militants nazis à se soulever contre les juifs. Dans la nuit, les principales villes d'Allemagne voient des milliers de militants nazis attaquer synagogues, magasins et maisons particulières juives. Les affrontements feront 91 morts et plus de 10 000 prisonniers juifs. Hitler donnera le nom de "Nuit de Cristal" à ces premières violences antisémites en référence aux vitrines cassées lors du "pogrom". La communauté juive sera taxée d'une amende d'un milliard de marks pour cause de tapage nocturne.

Seconde Guerre mondiale

13 janvier 1939 - La Hongrie est invitée au pacte Antikomintern

Le pacte Antikomintern est un traité signé par l'empire du Japon et l'Allemagne nazie en 1936. Dans un contexte tendu entre le Japon et l'URSS, qui s'affrontent en Sibérie et en Mongolie, il s'agit de faire opposition à la IIIe Internationale communiste. Le 13 janvier 1939, le royaume de Hongrie en devient signataire avec l'Italie de Mussolini puis l'Espagne franquiste. Chaque pays s'accorde à prêter assistance militaire aux autres en cas d'attaque de l'URSS.

14 février 1939 - Lancement du Bismarck, plus grand cuirassé allemand

Le cuirassé Bismarck porte le nom du chancelier allemand Otto von Bismarck, qui a vécu de 1815 à 1898. Son lancement se déroule le 14 février 1939, sous le regard d'Hitler, dans la rade d'Hambourg. Atout majeur de la marine nazie du IIIe Reich, avec le Tirpitz, il entre en service le 24 août 1940 sous le commandement d'Ernst Lindemann. Il est resté célèbre pour avoir coulé son homologue britannique, le HMS Hood.

15 mars 1939 - L'Allemagne occupe la Bohême Moravie

Après les accords de Munich, l’annexion de territoires par la Pologne et la Hongrie, puis la sécession de la Slovaquie qui adopte un régime fascisant, la Bohême Moravie est envahie par l’Allemagne nazie. C’est la fin de la Tchécoslovaquie ainsi que des accords de Versailles et de Saint-Germain-en-Laye. Quant aux accords de Munich, ils ont manifestement raté leur objectif qui était le maintien de la paix. La Bohême Moravie devient dès le lendemain un protectorat soumis à une rude occupation tandis que la Slovaquie ne sera rien d’autre qu’un Etat satellite de l’Allemagne. Le gouvernement Beneš, qui a démissionné et quitté le pays après les accords de Munich, organisera la résistance à partir de Londres.

5 avril 1939 - Albert Lebrun est réélu président de la République

Le 5 avril 1939, Albert Lebrun est réélu président de la République française. Son premier septennat a été marqué par la crise économique de 1934, le Front Populaire et les multiples tensions européennes. Opposé à l'armistice avec l'Allemagne nazie, il est contraint d'accepter au poste de président du Conseil le maréchal Pétain. Ce dernier l'écarte du gouvernement, avant que les Allemands le retiennent prisonnier au château d'Itter, dans le Tyrol autrichien, à partir d'octobre 1943.

7 avril 1939 - L'Italie envahit l'Albanie

Après avoir exercé de fortes pressions sur le pays, l’Italie de Benito Mussolini envahit le territoire albanien. Victor-Emmanuel II, le roi d’Italie, est proclamé roi d’Albanie. Suite à l'invasion de son pays, le roi Zogu abdique et s'enfuit en Grèce. En 1943, l'Allemagne occupera à son tour l'Albanie. Zogu se réfugiera alors en Grande-Bretagne. La résistance s’organisera bientôt en Albanie, associant communistes et nationalistes.

20 avril 1939 - Parade militaire pour le 50ème anniversaire d'Hitler

Le 20 avril 1939, Adolf Hitler célèbre son cinquantième anniversaire. À cette occasion est organisée une impressionnante parade militaire à Berlin. Durant trois heures, le défilé des différents corps militaires étale la puissance militaire nazie aux yeux du monde. Les Waffen SS occupent la tête du cortège, suivis des troupes de la Luftwaffe, l'armée de l'air, des panzers de l'armée de terre et de l'artillerie lourde composée notamment de canons d'assaut.

22 mai 1939 - Signature du pacte d'Acier

Les ministres allemand et italien des Affaires étrangères, von Ribbentrop et le comte Ciano, signent à Berlin un pacte d'assistance militaire offensif. Il scelle officiellement l'union des forces de l'Axe déjà définie en novembre 1936 : l'Allemagne nazie (qui a annexé l'Autriche et la Tchécoslovaquie) et l'Italie fasciste (qui a annexé l'Albanie).

23 août 1939 - Le pacte germano-soviétique

Aussi appelé "traité de non-agression", le pacte germano-soviétique est signé le 23 août 1939 par l'Allemagne et l'Union soviétique. Le document porte sur un ensemble d'accords diplomatiques et militaires et prévoit, entre autres, un engagement de neutralité en cas de conflit entre l'Allemagne ou l'Union soviétique et les puissances occidentales. Cette alliance prévoit dans le secret une redistribution des zones d'influence en Europe de l'Est. Ainsi, quand l'Allemagne attaque la Pologne en septembre, l'URSS s'en prend à la Finlande. Cet accord est rompu en 1941 lorsqu'Hitler envahit la Russie.

1er septembre 1939 - La Wehrmacht envahit la Pologne

À 4 h 45 du matin, l'armée allemande dirigée par Adolf Hitler envahit la Pologne sans avoir esquissé la moindre déclaration de guerre. Au cours de la même journée, la France, le Royaume-Uni ou encore l'Union soviétique déclarent la mobilisation générale tandis que l'Italie proclame sa non-belligérance. C'est le début de la Seconde Guerre mondiale.

2 septembre 1939 - Le général Guisan protège les frontières suisses

Pays neutre et grand centre de capitaux étrangers, la Suisse mobilise son armée afin de protéger ses frontières d’une éventuelle occupation allemande. Durant toute la Seconde Guerre mondiale, le pays sera défendu par le général Guisan et les tentatives d’invasion nazies seront toutes arrêtées.

3 septembre 1939 - Londres et Paris déclarent la guerre à l'Allemagne

Deux jours après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni déclarent officiellement la guerre à l'Allemagne. Poussés par leurs populations, les dirigeants français et britanniques prennent conscience qu'une solution diplomatique et des négociations avec l'Allemagne ne sont plus envisageables. C'est le début de la "drôle de guerre". Le journaliste Roland Dorgelès décrit ainsi l'attente des soldats alliés sur la ligne Maginot en l'absence de troupes adverses.

10 septembre 1939 - Le Canada entre en guerre

Sept jours après la Grande-Bretagne et plus de deux ans avant les Etats-Unis, le Canada entre dans la Seconde Guerre mondiale. La situation reste toutefois délicate, étant donné que les Canadiens français refusent la circonscription pour ce conflit d'outre-mer. Au début des années 1940, le pays s’industrialisera très rapidement et fournira un renfort conséquent aux alliés.

17 septembre 1939 - Les Soviétiques entrent en Pologne

Tenus de soutenir l'Allemagne via le pacte germano-soviétique signé au mois d'août, les Soviétiques décident à leur tour d'envahir la Pologne orientale. Comme l'Allemagne nazie, l'Union soviétique s'autorise cette invasion sans déclaration de guerre officielle. L'Armée rouge sort victorieuse des combats.

30 novembre 1939 - L'URSS attaque la Finlande

Sans même lui avoir déclaré la guerre, Staline envahit la Finlande suite à un différend frontalier concernant l'isthme de Carélie. 400 000 soldats russes prennent d'assaut le pays. La capitale, Helsinki est bombardée ainsi que la ville de Viborg. 265 000 Finlandais résisteront à l'Armée rouge dans ce conflit, appelé la "Guerre d'hiver". L'Opinion internationale s'insurge contre cette agression. L'URSS sera exclue de la SDN le 14 décembre. Le conflit, plus difficile que prévu pour les Soviétiques, ne prendra fin qu'avec la signature du traité de Moscou le 12 mars 1940 où la Finlande devra céder une partie de son territoire. L'URSS annexera en effet 40 000 km2. En 1941, la Finlande reprendra l'offensive en s'alliant à l'Allemagne.

13 décembre 1939 - Bataille de Rio de la Plata

Le 13 décembre 1939 a lieu le premier combat naval de la Seconde Guerre mondiale : la bataille du Rio de la Plata. Le cuirassé allemand, l'Admiral Graf Spee, qui n'a de cesse d'attaquer les bateaux marchands anglais dans l'Atlantique, est alors pourchassé par trois navires britanniques. Les dégâts sont considérables de chaque côté et le navire allemand se réfugie dans le Rio de la Plata, à Montevideo, pour tenter de réparer. Acculé, le commandant nazi Langsdorrf saborde son navire.

24 février 1940 - Elaboration du plan jaune

Le plan jaune, Fall Gelb, est mis au point le 24 février 1940 par le haut commandement militaire allemand. Il s'agit du plan d'attaque sur le front de l'ouest des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg. Il est en trois points : une armée fixe les troupes françaises sur la ligne Maginot, une seconde attaque les Pays-Bas en faisant croire au gros des troupes, et une autre armée doit traverser les Ardennes pour atteindre rapidement la Meuse.

5 mars 1940 - Ordre envoyé pour le massacre de Katyn

En 1940, la Pologne est partagée entre l'Allemagne et la Russie sous un accord commun. Les membres soviétiques du Politburo signent, le 5 mars 1940, l'ordre d'exécution du massacre de Katyn. Sont assassinés, dans une forêt près de la ville de Smolensk, des officiers et des élites polonaises considérées comme anticommunistes. Le massacre fut reconnu par l'URSS seulement en 1990. D'autres exécutions de l'élite polonaise eurent lieu durant l'année 1940, 25 000 à 26 000 Polonais y ont trouvé la mort.

9 avril 1940 - L'Allemagne envahit la Norvège et le Danemark

L'opération "Weserübung" est lancée par les troupes allemandes à 2h15 en Norvège et à 5h20 au Danemark. Le roi danois, Christian X, ordonne immédiatement le cessez-le-feu à ses troupes. En Norvège la population résiste à l'invasion et des croiseurs allemands sont coulés. Un contingent franco-britannique leur viendra en aide à partir du 19, permettant de mettre à l’abri la flotte marchande. Hitler justifie cette invasion en proclamant : "L'Allemagne occupe le Danemark et la Norvège pour les protéger des Alliés et faire respecter leur neutralité jusqu'à la fin du conflit". En fait, les deux pays bénéficieront jusqu’en 1943 d’une occupation moins violente que dans de nombreux pays. Le Danemark parviendra à faire passer de nombreux juifs en Suède pour les protéger de la déportation.

10 avril 1940 - Bataille de Narvik

La bataille de Narvik, qui s'est déroulée en Norvège entre le 10 et le 13 avril 1940, constitue la première victoire des troupes alliées contre l'Allemagne lors la Seconde Guerre mondiale. L'offensive allemande en Norvège débute en avril 1940, avec pour objectif la prise du port de Narvik, seul port de la région opérationnel l'hiver, et permettant l'exportation de fer dont les Allemands ont besoin pour entretenir leur machine de guerre. Leurs navires sont sabordés par une force franco-britannique et les soldats se replient.

10 mai 1940 - Début de la bataille de France

En appliquant le Fall Gelb, le plan jaune, l'armée allemande lance le début de la bataille de France le 10 mai 1940. Elle implique l'invasion des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France. La Wehrmacht traverse le Luxembourg et la Belgique avec pour visée la ville française de Sedan. Les troupes allemandes franchissent les Ardennes au grand dam des Français, évitant les fortifications de la ligne Maginot. La percée de Sedan est une opération décisive de la bataille de France.

10 mai 1940 - Hitler envahit la Belgique

Dans une grande opération baptisée "plan Jaune", Hitler lance une vaste offensive pour envahir la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et la France. L'épisode met fin à la "drôle de guerre" et entraîne la démission de Neville Chamberlain du côté du Royaume-Uni. Les habitants frontaliers fuient l'arrivée des troupes allemandes. Les Pays-Bas capitulent le 22 mai et la Belgique le 27.

10 mai 1940 - Churchill premier ministre

Suite à la démission de Neville Chamberlain, Winston Churchill est nommé Premier ministre du Royaume-Uni. Trois jours après sa nomination, celui que l'on surnomme "le vieux lion" déclare à la Chambre des communes "Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, de la sueur et des larmes". Il avait déjà dénoncé les Accords de Munich en 1938.

23 mai 1940 - Bataille de la Lys

L'Allemagne déclenche la bataille de France le 10 mai 1940 et s'empare du fort d'Ében-Émael, mettant à mal la défense belge. La Wehrmacht se dirige ensuite vers Sedan, obligeant l'armée belge à se replier sans livrer combat. Voulant leur interdire le franchissement de la rivière de la Lys, les Belges se lancent dans la bataille de la Lys, du 23 au 28 mai 1940. Après de lourdes pertes dans chaque camp, la défense belge est enfoncée, provoquant la capitulation du roi Léopold III.

24 mai 1940 - Evacuation de Dunkerque

Le 20 mai 1940, l'armée allemande atteint Abbeville, scindant les armées alliées en deux. Au nord, un million de soldats français, britanniques et belges sont piégés. La bataille de Dunkerque débute le 24 mai avec pour objectif l'évacuation du plus grand nombre de soldats vers le Royaume-Uni. La résistance du fort des Dunes conjuguée à l'indécision d'Hitler à pénétrer dans Dunkerque permet la réussite de cette opération. Tous les navires dans la Manche sont réquisitionnés pour l'effectuer.

24 mai 1940 - Opération Alphabet

Après l'offensive de la bataille de France, les Alliés lancent l'opération Alphabet le 24 mai 1940. Son but est d'évacuer les troupes alliées stationnées en Norvège, notamment dans le port de Narvik. L'invasion de la Belgique a amoindri l'intérêt du port exportateur de fer pour les Allemands. La Wehrmacht, en occupant ce port, fragilise les positions de la Suède et de la Finlande. Ces pays, malgré une neutralité affichée, sont contraints de se rapprocher des Allemands, leur laissant par exemple l'accès aux chemins de fer suédois.

25 mai 1940 - Evénement de la poche de Lille

L'offensive allemande durant la bataille de France mène les troupes de la Wehrmacht aux portes de Lille. Les Alliés français et britanniques, voulant contenir leur avancée, engagent la résistance de la poche de Lille du 25 au 30 mai 1940. Le général Molinié tente une sortie en franchissant les lignes ennemies, mais l'opération est un échec. Une reddition est signée dans l'honneur pour les défenseurs de Lille avec le colonel Aizier. Hitler a ensuite reproché à ce dernier d'avoir laissé trop de temps aux Alliés, il fut limogé.

26 mai 1940 - Opération "Dynamo" à Dunkerque

Le vice-amiral britannique Bertram Ramsay donne le feu vert pour l'évacuation des troupes alliées encerclées à Dunkerque (Nord). L'opération porte le nom de "Dynamo" en souvenir d'un ancien PC de Ramsay où fonctionnait un groupe électrogène. Surprises par l'avancée allemande, les troupes françaises et britanniques ont dû battre en retraite jusqu'à Dunkerque, le dos à la mer. La Royal Navy a réquisitionné tous types de bateaux et en neuf jours, 340 000 hommes sont rapatriés en Grande-Bretagne. Mais cela n'est pas suffisant : le 4 juin, 30 000 Français restés sur les plages doivent se rendre aux Allemands.

28 mai 1940 - Bataille d'Abbeville

Alors que le port de Dunkerque est encerclé, les Alliés tentent de sécuriser les ports de la Manche encore sous leur contrôle. La bataille d'Abbeville se déroule du 28 mai au 4 juin 1940. Le général Weygand, qui a remplacé Gamelin, essaie d'ouvrir une route d'évasion à Abbeville. Le colonel de Gaulle prend part au combat et participe au succès des troupes anglo-françaises. Cette victoire a eu une portée mineure dans la bataille de France.

28 mai 1940 - Léopold III capitule

Face à l’invasion nazie, le roi belge Léopold III est contraint de capituler sans armistice. Enfermé par les Allemands au château de Laeken, il fut totalement écarté de son gouvernement, exilé à Londres. En 1944, il sera emmené en Autriche tandis que le gouvernement rejoindra Bruxelles dès le 8 septembre. S’en suivront alors de nombreux conflits internes et politiques quant au retour du souverain. Il faudra attendre 1950 pour que le roi foule à nouveau le sol de son pays.

5 juin 1940 - De Gaulle nommé sous-secrétaire d’État à la Défense par Paul Reynaud

Envahie de façon foudroyante par l'armée allemande, la France tente de réagir par un remaniement politique. Critiqué pour son défaitisme, Édouard Daladier est remercié et le général de Gaulle est invité à endosser le costume de sous-secrétaire d'État à la Défense aux côtés du ministre de la Guerre Paul Reynaud.

10 juin 1940 - L’Italie entre en guerre

Bien que son armée ne soit pas tout à fait prête à entrer en guerre, l’Italie profite de la faiblesse de la France pour lui déclarer la guerre. Aux côtés de l’Allemagne nazie, avec laquelle elle a conclu le pacte d’Acier, elle fait de même vis-à-vis du Royaume-Uni. Toutefois, l’Italie accumulera les défaites militaires.

10 juin 1940 - Début de la campagne d'Afrique de l'est

Le 10 juin 1940, l'Italie entre en guerre au côté de l'Allemagne nazie. Dès juin 1936, Mussolini avait réuni Érythrée, Somalie et Éthiopie au sein de l'Afrique Orientale Italienne. Les Anglais, soucieux de protéger leur axe de ravitaillement, s'opposent à la progression italienne. C'est le début de la campagne d'Afrique de l'Est, opposant les troupes italiennes aidées de l'Afrikakorps allemande, aux Britanniques soutenus par les pays du Commonwealth, ainsi que par les Belges et les Sud-Africains.

14 juin 1940 - Les Allemands à Paris

Le 14 juin 1940, les troupes allemandes font leur entrée à Paris sans rencontrer de résistance. Une bonne partie des habitants a déjà quitté la Capitale. De plus, pour protéger le patrimoine de la ville des combats, Paris est en effet déclarée "ville ouverte" plusieurs heures avant l'arrivée de l'armée allemande. À partir de cette date, Paris devient une ville occupée par les nazis.

14 juin 1940 - Opération Vado

Surpassée par la Wehrmacht dans la bataille de France, la France doit également se lancer dans la bataille des Alpes contre l'Italie de Mussolini. L'armée des Alpes résiste parfaitement aux unités italiennes et décide de lancer, le 14 juin 1940, l'opération Vado. L'objectif est de pilonner les ports italiens de Gênes et de Savone. En partance de Toulon, la marine française cause quelques dégâts mineurs, mais détecte une faiblesse dans la défense des côtes italiennes.

16 juin 1940 - Pétain président du Conseil

En conflit sur le sujet de l'armistice avec le IIIe Reich, Paul Reynaud choisit de démissionner. Il est remplacé par le maréchal Pétain, héros de la Grande Guerre, chargé de négocier l'armistice avec l'Allemagne d'Adolf Hitler. Nouveau chef du gouvernement, Pétain demande l'armistice le 17 juin 1940. Il est signé le 22 juin.

17 juin 1940 - Jean Moulin tente de se trancher la gorge

Préfet en poste à Chartres, Jean Moulin refuse de signer un document par lequel il reconnaît le mauvais comportement des troupes françaises. De peur de ne pas pouvoir résister à la torture de ses bourreaux, Jean Moulin tente de se trancher la gorge à l'aide d'un tesson de bouteille. Il est finalement soigné et libéré.

17 juin 1940 - Destruction du RMS Lancastria à Saint-Nazaire

Le RMS Lancastria est un paquebot effectuant des liaisons transatlantiques. Comme tous les navires, il est réquisitionné pour évacuer des réfugiés civils et des soldats britanniques. Le 17 juin 1940, le Lancastria est bombardé à Saint-Nazaire par l'aviation allemande. Il coule en 24 minutes ce qui cause le décès de 1 708 personnes. Tragédie de la Seconde Guerre mondiale, c'est l'un des naufrages les plus meurtriers de l'histoire.

18 juin 1940 - L'appel du 18 juin

Exilé à Londres, le général de Gaulle lance à la BBC le célèbre appel du 18 juin 1940. Dans son discours, le général français invite ses compatriotes à poursuivre la lutte et sollicite l'aide des militaires, ingénieurs ou spécialistes de l'armement français présents sur le sol britannique pour organiser le combat contre l'Allemagne.

22 juin 1940 - La France signe l'armistice

De l'autre côté de la Manche, le gouvernement du maréchal Pétain signe l'armistice avec l'Allemagne. Pour l'anecdote, l'armistice est signé dans le même wagon que celui dans lequel les généraux allemands avaient eux-mêmes signé l'armistice de la Première Guerre mondiale en 1918. Aussitôt signé, l'armistice entre la France et l'Allemagne est dénoncé par Churchill. Le nord de la France est à présent occupé.

2 juillet 1940 - Le gouvernement Pétain s'installe à Vichy

Au début du mois de juillet, le gouvernement Pétain décide de s'installer à Vichy. La nouvelle devise de la France sera "Travail, Famille, Patrie". Au même moment, le général de Gaulle s'adresse une nouvelle fois aux Français depuis Londres. Dans son discours, le grand représentant de la France libre exhorte ses compatriotes à continuer le combat jusqu'au jour de la libération.

2 juillet 1940 - Opération Catapult

L'opération Catapult est commanditée le 2 juillet 1940 par Winston Churchill. La défaite française et la signature de l'armistice inquiètent les Anglais, ils ont peur que la flotte française passe sous contrôle allemand. Il est donc décidé de s'emparer ou de couler la flotte française. L'action se passe dans les ports britanniques et près des côtes africaines. 1 300 marins français y trouvent la mort, ce qui refroidit durablement les relations entre la France et le Royaume-Uni.

3 juillet 1940 - La flotte française détruite à Mers-El-Kebir

L'aviation anglaise ouvre le feu à 18 heures sur les bâtiments français basés à Mers el-Kebir près d'Oran. Le cuirassé "Bretagne" est coulé, les cuirassés "Dunkerque" et "Provence" gravement endommagés. 1 380 marins français trouvent la mort. L'attaque britannique survient quelques jours après la signature de la capitulation française face à l'Allemagne. Le gouvernement de Winston Churchill craignant que la flotte française ne passe aux mains du Reich propose aux forces navales françaises d'Algérie de passer sous leur autorité. L'assaut est donné après que le chef de la flotte française, l'amiral Marcel Gensoul, ait rejeté l'ultimatum du vice-amiral britannique Somerville.

10 juillet 1940 - Pétain instaure l'Etat Français

Réunie à Vichy, l'Assemblée nationale vote une loi constitutionnelle qui accorde les pleins pouvoirs au maréchal Pétain âgé de 85 ans. Avec les pleins pouvoirs, Philippe Pétain instaure l'État Français et met simultanément fin à la Troisième République jusqu'alors présidée par Albert Lebrun.

14 juillet 1940 - Première diffusion de l'émission "les Français parlent aux Français"

Au lendemain du célèbre Appel du Général De Gaulle, l'émission de propagande "les Français parlent aux Français" est créée. Diffusée depuis la BBC à Londres, l'émission est dirigée par Michel Saint-Denis. Elle propose de nombreux reportages et commentaires sur l'actualité, tous destinés à servir la cause alliée, et sera diffusée jusqu'en août 1944.

15 juillet 1940 - Combat de Moyale au Kenya

Le combat de Moyale, au Kenya, s'est déroulé le 15 juillet 1940. Il s'agit d'une des rares offensives italiennes durant la campagne d'Afrique de l'Est. Ils ont attaqué la ville frontalière de Moyale, défendue par une seule compagnie britannique. Le général Gustavo Pesenti remporte le combat non sans avoir subi la résistance acharnée de la First King's African Rifles. Obligée de fuir à cause de la supériorité numéraire adverse, la compagnie abandonne la ville qui passe aux mains des Italiens.

7 août 1940 - Churchill reconnaît la légitimité de de Gaulle

Alors que les départements de la Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin font l'objet d'un rattachement à l'Allemagne, Winston Churchill adresse une lettre au général de Gaulle. Par cet acte manuscrit, le Premier ministre britannique reconnaît la légitimité de de Gaulle et conclut les fameux accords Churchillde Gaulle. Roosevelt mettra plus de temps à faire confiance au général.

16 août 1940 - Arrivée au Maroc du navire Massilia

La déroute de l'armée française devant les troupes allemandes précipite le départ de 27 parlementaires réfugiés à Bordeaux. Le navire Massilia est réquisitionné par l'amiral Darlan pour le gouvernement de Paul Reynaud afin d'établir un gouvernement en exil en Afrique du Nord. Ils accostent à Casablanca, au Maroc, le 16 août 1940 sous les huées de la foule. Placés en garde à vue, certains parlementaires sont ensuite condamnés pour désertion devant l'ennemi, d'autres sont désignés coupables de la déroute française.

26 août 1940 - Le Tchad et le Niger se rallient à la France libre

Nommé en 1938 gouverneur du Tchad, Félix Éboué reçoit pour mission, à la suite de menaces nazies, de protéger une voie stratégique pour la France vers le Congo. Il répond favorablement à l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, permettant à la France de retrouver une base territoriale au Tchad. Il proclame le ralliement de son pays à la France libre le 26 août 1940, de même que le Niger. Le reste de l'Afrique-Équatoriale française suit ensuite leur geste.

30 août 1940 - La Roumanie cède la Transylvanie à la Hongrie

Sous la houlette de l'Allemagne et de l'Italie, le 30 août 1940 est rendu le second arbitrage de Vienne. Il s'agit pour l'Axe d'éviter une guerre entre la Hongrie et la Roumanie. Les revendications hongroises sur la moitié nord de la Transylvanie sont entendues. La Roumanie cède cette région peuplée de plus de 2,5 millions de personnes dont la moitié est magyare. Cet arbitrage entraine de nombreuses migrations de population.

7 septembre 1940 - L'Angleterre frappée par le Blitz

Alors que la RAF a réussi à bombarder Berlin, Hitler promet « Nous raserons l'Angleterre », début septembre. Quelques jours plus tard, la Luftwaffe abandonne les cibles militaires et entame ses premiers bombardements aériens intensifs sur les civils en concentrant ses attaques sur Londres. C’est le début du Blitz, étape importante de la bataille d’Angleterre : en cherchant à saper le moral des Anglais, Hitler soude à l'inverse la population contre l’ennemi nazi. Le blitz (éclair), durera près d’un mois.

13 septembre 1940 - Invasion italienne de l'Egypte

Le 13 septembre 1940, l'Italie fasciste de Mussolini attaque l'Égypte à partir de sa colonie de Libye. Le protectorat britannique devient le théâtre des premiers affrontements en Afrique du Nord. Les Anglais, soucieux de protéger une des voies principales de ravitaillement, envoient au combat les troupes du Commonwealth, les Belges et les Sud-Africains. L'offensive italienne est rapidement malmenée.

15 septembre 1940 - Arrestation de Léon Blum

Parmi les rares à s'être opposés au vote des pleins pouvoirs accordés à Pétain, Léon Blum est arrêté le 15 septembre 1940 malgré son immunité parlementaire en tant que représentant du Front Populaire. Il ne cachait pas son indignation, ni son opposition au régime de Vichy. Il est jugé comme d'autres hommes politiques considérés comme responsables de la guerre. Il aurait pourtant eu l'occasion de fuir aux États-Unis peu de temps avant son arrestation. Son procès sera suspendu et Léon Blum directement déporté à Buchenwald.

22 septembre 1940 - Occupation japonaise du Tonkin

Le Japon, en guerre contre la Chine depuis 1937, estime que le Tonkin, colonie française et voie de ravitaillement de la Chine, freine sa victoire. La défaite française en Europe permet au Japon de faire pression pour que des troupes nippones puissent s'installer au Tonkin. En septembre et octobre 1940, le Japon attaque et occupe ce territoire. Après la chute de la ville de Lang so'n, le 22 septembre, l'amiral Jean Decoux, porte-parole du régime de Vichy, doit négocier.

23 septembre 1940 - Attaque anglo-gaulliste à Dakar

Entre le 23 et le 25 septembre 1940, la bataille de Dakar, connue sous le nom d'opération Menace, oppose les Britanniques et les forces ralliées au général de Gaulle aux troupes françaises fidèles au gouvernement pétainiste de Vichy. L'objectif anglo-gaulliste est de prendre l'Afrique Orientale Française, dirigée par le gouverneur Pierre Boisson, afin de consolider leurs positions africaines. La tentative de débarquement s'avère être un échec, l'autorité du général de Gaulle étant alors menacée par l'amiral Muselier.

27 septembre 1940 - Signature du Pacte tripartite

Le 27 septembre 1940 est signé un accord militaire de coopération entre le Japon, l'Italie et l'Allemagne. Ces trois pays s'engagent à combattre les forces alliées des États-Unis et du Royaume-Uni. D'autres pays adhèrent par la suite à ce pacte : la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Yougoslavie. Appelé forces de l'Axe ou Axe Rome-Berlin-Tokyo, il connaît son apogée en 1942, avant d'être anéanti et dissous à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

23 octobre 1940 - Entrevue d'Hendaye

L'entrevue d'Hendaye, ville frontalière basque entre l'Espagne et la France, réunit Hitler et Franco. Ils se lancent dans des pourparlers sur la question de l'entrée en guerre de l'Espagne au côté des forces de l'Axe. Les discussions n'aboutissent pas, l'Allemagne refusant les contreparties espagnoles et l'Espagne arguant du fait qu'elle ne peut pas soutenir un effort de guerre. Un protocole est signé pour l'envoi de volontaires espagnols sur le front russe, mais Franco n'engage pas son pays dans le conflit mondial.

28 octobre 1940 - L’Italie attaque les frontières de la Grèce

Entrée dans la Seconde Guerre mondiale plus tardivement que le Japon et l'Allemagne, l'Italie décide à l'automne 1940 d'envahir la Grèce. Après avoir enregistré plusieurs revers, l'armée italienne aidée des forces de l'Axe sort victorieuse de la bataille de Grèce en avril 1941.

11 novembre 1940 - Bataille de Tarente

La bataille de Tarente se déroule les 11 et 12 novembre 1940. Il s'agit d'une opération militaire des forces navales britanniques utilisant les frappes aériennes pour décimer la flotte italienne. Le torpillage massif de la Royal Navy cause de nombreux dégâts dans le port de Tarente et empêche l'Italie de contrôler la mer Égée. Cette bataille illustre le nouveau rôle joué par les porte-avions dans le contrôle des mers.

14 novembre 1940 - Opération Mondscheinsonate

Au cours de la nuit du 14 au 15 novembre 1940 a lieu l'opération Mondscheinsonate, signifiant sonate au clair de lune en allemand. L'objectif nazi est de pilonner la ville de Coventry dans le cadre de la vaste opération du Blitz, consistant à bombarder les civils anglais. La Luftwaffe largue 450 tonnes de bombes ce qui cause d'innombrables dégâts, notamment sur la cathédrale Saint-Michel de Coventry, incendiée à plusieurs reprises durant la nuit.

20 novembre 1940 - Adhésion de la Hongrie et de la Roumanie à l'Axe

Le 20 novembre 1940, la Hongrie et la Roumanie se rallient au pacte signé auparavant par le Japon, l'Allemagne et l'Italie. La Hongrie se rapproche de l'Axe du fait des revendications territoriales souhaitées à la suite du règlement de la Première Guerre mondiale. Elle récupère des territoires tchécoslovaques et roumains. La Roumanie collabore après qu'Ion Antonescu ait renversé le roi, permettant aux troupes allemandes d'y ouvrir un front futur contre l'URSS.

27 novembre 1940 - Annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne nazie

L’Allemagne nazie annexe l’Alsace-Lorraine, objectif majeur en France. En effet, les allemands ne se contentent pas d’occuper cette région, mais ils souhaitent l’intégrer à leur territoire, vengeant ainsi l’affront de 1918 et le « Diktat » si vigoureusement dénoncé par Hitler. La région avait en effet appartenu à l’Allemagne de 1871 à 1918.

27 novembre 1940 - Bataille du cap Teulada

L'Italie, constatant durant la bataille de Tarente que sa flotte n'est pas plus en sécurité au port qu'en mer, décide d'envoyer au combat toute sa flotte. Le 27 novembre 1940 a lieu la bataille du cap Teulada opposant la flotte italienne à la Royal Navy. Cette dernière a l'objectif de consolider ses positions sur l'île de Malte afin de mieux protéger ses navires marchands. La présence italienne empêche cette opération, gênant les desseins anglais en Méditerranée.

15 décembre 1940 - Première publication du journal Résistance

Le groupe du musée de l'Homme est un des tout premiers réseaux de résistance organisés en France, constitué pour mettre en place des actions contre l'occupation nazie. En ce sens, le 15 décembre 1940 paraît le premier numéro du journal Résistance. Le réseau, sous couvert d'être un cercle littéraire, collecte des renseignements politiques et militaires. Il effectue par la suite des opérations de liaison entre zone occupée et zone libre avec d'autres groupes de résistants.

21 décembre 1940 - Le sous-marin Narval est coulé

Le 21 décembre 1940, au large de Sfax en Tunisie, le sous-marin Narval des Forces françaises libres coule après avoir percuté une mine. Mis en service en 1925, ce bâtiment était un élément essentiel de la flotte française ralliée au général de Gaulle. Son équipage dans son intégralité avait rejoint la base navale de Malte, le 26 juin 1940, et s'était mis au service de la contre-offensive française en Méditerranée.

14 février 1941 - L'Afrikakorps débarque à Tripoli

Destiné à soutenir les troupes de Mussolini embarquées dans un conflit en Libye italienne, l'Afrikakorps (ou Deutsches Afrikakorps) débarque à Tripoli pour combattre les forces britanniques en place. Au départ de sa mission, l'Afrikakorps s'appuie sur un effectif de 45 000 hommes et sur un arsenal de 250 chars.

27 mars 1941 - Pierre II de Yougoslavie renverse les nazis

Le jeune roi de Yougoslavie Pierre II, âgé de 17 ans, opère un coup d'Etat contre le gouvernement du président du Conseil yougoslave qui a ratifié le pacte tripartite germano-italo-japonais avec Hitler. Le putsch militaire ramène le pays à la neutralité. Les Yougoslaves descendent dans les rues et affirment leur soutien au jeune monarque. Le 6 avril, sans aucune déclaration de guerre, la Yougoslavie sera attaquée par les forces de l'Axe. Elle capitulera quelques jours plus tard.

24 mai 1941 - Le "Bismarck" coule le "Hood"

Le cuirassé allemand "Bismarck" coule le croiseur "HMS Hood", l'orgueil de la Royale Navy, dans l'Atlantique Nord. 1 400 marins périssent. Aussitôt l'amirauté britannique alerte tous ses navires et diffuse l'ordre : "Trouvez et coulez le Bismarck". Trois jours plus tard, le "Bismarck" sera torpillé au large de Brest par des croiseurs britanniques, emportant 1 800 personnes avec lui.

22 juin 1941 - Opération "Barbarossa" en URSS

Dès le 22 juin 1941, l'Allemagne décide d'envahir l'Union soviétique en dépit de la signature du pacte germano-soviétique. Pour lancer l'opération, les responsables militaires allemands optent pour un nom de code : opération Barbarossa. Elle marque le début des grands affrontements terrestres en Europe sur le front de l'Est. Hitler considère les Slaves comme des sous-hommes et le communisme comme un ennemi. La guerre y sera bien plus cruelle qu'à l'ouest.

22 juin 1941 - Mussolini lance la guerre contre l’URSS

Malgré ses précédentes déroutes militaires, Benito Mussolini prend l’initiative d’envoyer ses troupes combattre en URSS. Il espère enfin jouir de ses propres victoires et ne plus vivre les succès militaires par procuration avec son allié allemand. Mais le résultat de cette intervention s’avère une fois de plus désastreux. Mussolini perd de plus en plus l’estime d'Adolf Hitler et de la population italienne.

14 juillet 1941 - Armistice au Liban et en Syrie

Aidées par une division de la France libre dirigée par le général Catroux, les troupes britanniques contraignent les Vichystes à l’armistice en Syrie et au Liban. Les combats avaient commencé début juin. Le général Catroux, au nom du Général de Gaulle, promet alors l’indépendance à Damas et à Beyrouth. Mais les français, pressés par les britanniques, ne sont en fait guère enthousiastes et préfèrent reculer l’échéance. De fait, la France ne renoncera à ses mandats que lorsque la guerre sera achevée en 1946, même si l’indépendance officielle du Liban date de 1943.

14 août 1941 - Signature de la Charte de l'Atlantique

Réunis à bord d'un cuirassé ancré au large de Terre-Neuve (l'USS Augusta), Franklin Delano Roosevelt et Winston Churchill participent à la Conférence de l'Atlantique. De cette réunion découle la signature de la Charte de l'Atlantique qui prévoit, entre autres, de "jeter les fondements d'une nouvelle politique internationale". Cette Charte sera à l'origine de celle des Nations Unies.

27 septembre 1941 - Fondation du EAM

Le Front national de libération (EAM) est créé pour résister à l’occupation nazie. Principalement communiste et de gauche, il mettra en place une armée, l’ELAS (Armée populaire grecque de libération). Principal mouvement de résistance lors de l’occupation, elle s’opposera au gouvernement de Georges Papandréou, mis en place en Grèce à la suite de la libération. C’est le début d’une guerre civile en Grèce, qui opposera les communistes aux royalistes. En 1947, un gouvernement provisoire sera créé par les membres communistes de l’EAM. Finalement, les troupes royalistes appuyées par l’Angleterre et les Etats-Unis, vaincront celles des communistes et mettront ainsi fin à la guerre civile en 1949.

22 octobre 1941 - Exécution de Guy Môquet

Jeune militant communiste, Guy Môquet est fusillé à la sortie de Châteaubriant en compagnie de 27 autres condamnés. Agé de 16 ans, Guy Môquet subit par cette exécution les représailles de l'armée allemande suite à l'assassinat par des résistants du lieutenant-colonel Karl Hotz. Au total, 48 prisonniers seront exécutés à Châteaubriant, Nantes et Paris.

8 novembre 1941 - Début du siège de Leningrad

Capitale historique de la Russie et ville hautement symbolique par son nom, Leningrad (Saint-Pétersbourg) voit les armées allemande et finlandaise l’entourer. C'est un objectif majeur de la conquête de la Russie mais, plutôt que de lancer son armée dans une bataille qui peut s’avérer périlleuse et causer de lourdes pertes, Hitler préfère en faire le siège. Ainsi, jusqu’au 18 janvier 1944, la ville de trois millions d’habitants sera totalement coupée de l’extérieur, à l’exception d’une voie d’eau via le lac Ladoga. Survivant dans des conditions extrêmement difficiles, la ville verra mourir plus d’un tiers de sa population.

7 décembre 1941 - Attaque de Pearl Harbor

A 7h55 du matin, l'aviation japonaise attaque par surprise la flotte de guerre américaine basée à Pearl Harbor dans l'archipel d'Hawaï. Plus de 2 000 américains et une centaine de Japonais seront tués. L’objectif de l’empire du Japon est d’assurer son hégémonie dans le Pacifique. Il cherche à détruire la flotte américaine pour l’empêcher d’intervenir dans ses missions qui seront bientôt lancées en Malaisie et en direction de l'Australie. Le raid sur Pearl Harbor provoquera l'entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale dès le lendemain.

7 décembre 1941 - Décret "Nuit et brouillard"

Le décret "Nacht und Nebel" signé par le Maréchal Keitel prévoit la déportation pour tous les opposants ou ennemis du Reich. Ainsi les personnes représentant un danger pour la sécurité de l'armée allemande, les "NN" seront transférés et disparaîtront dans le plus grand secret.

8 décembre 1941 - Les Etats-Unis déclarent la guerre au Japon

Jusqu'alors considérés comme un pays neutre, les États-Unis font leur entrée dans la Seconde Guerre mondiale en déclarant la guerre au Japon. Cette déclaration de guerre fait suite à l'attaque de Pearl Harbor par les forces japonaises. Désormais, toutes les grandes puissances sont investies dans le conflit qui s'étend sur tous les continents.

15 décembre 1941 - Massacre au Mont-Valérien

Pendant l'occupation allemande, 75 otages juifs et communistes sont fusillés au mont Valérien, un ancien fort à l'ouest de Paris, dominant le Bois de Boulogne. Parmi les victimes figure Gabriel Péri, 39 ans, ancien journaliste au quotidien du parti communiste, L'Humanité. Les Allemands fusilleront au Mont Valérien, entre 1940 et 1944, un millier d’otages et de prisonniers. Ce lieu, consacré par le général de Gaulle, est devenu le martyrologe de la Résistance française au nazisme.

25 décembre 1941 - Reddition de Hong Kong aux Japonais

Après 18 jours de combat, les troupes britanniques de Hong Kong se rendent aux forces japonaises. Le gouverneur de la colonie anglaise Sir Mark Young présente sa reddition au général japonais Takashi Sakai. Hong Kong sera rendu à la Grande-Bretagne après la fin de la guerre et la défaite du Japon, en 1945.

janvier 1942 - Début de la Campagne des Iles Salomon

La campagne des îles Salomon, première campagne amphibie, a opposé l'armée britannique aux troupes japonaises. L'objectif était, pour l'armée américaine, de renforcer certaines lignes de communication dont la sécurité était menacée. Cette campagne a impliqué une douzaine de batailles navales, dont la célèbre bataille de Guadalcanal. Les troupes américaines étaient dirigées par l'amiral Douglas MacArthur. La campagne s'est terminée en 1945.

2 janvier 1942 - Jean Moulin parachuté en France

Exilé à Londres aux côtés du général de Gaulle, Jean Moulin organise une partie de la Résistance en France. Dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, il est parachuté dans les Alpilles avec deux ordres de mission dont celui d'unifier les différents mouvements de résistance à travers la constitution de l'Armée secrète.

11 janvier 1942 - Les Japonais envahissent et occupent les Indes orientales néerlandaises

Les Indes orientales néerlandaises, qui deviendront l'Indonésie, étaient un enjeu majeur pour les armées japonaises et alliées, durant la Seconde Guerre mondiale. En effet, elles possédaient de très riches ressources pétrolières, ressource vitale pour le Japon qui ne pouvait alors ni en produire ni en acheter. À l'issue d'une succession de batailles, toutes remportées par l'armée japonaise, les Alliés durent céder le terrain, et les Indes orientales néerlandaises restèrent sous occupation japonaise pendant trois ans.

15 janvier 1942 - Victoire chinoise sur les japonais à la troisième Bataille de Changsha

Changsha est une ville clé située dans une zone stratégique du sud de la Chine. Cette ville avait déjà fait deux fois l'enjeu d'attaques japonaises qui s'étaient soldées par des défaites. La troisième tentative n'a pas été plus réussie, puisqu'elle s'est soldée par une défaite japonaise supplémentaire, après un assaut en règle de la ville protégée par l'armée chinoise, qui était dirigée par Xue Lue. Lors de leur retraite, les troupes japonaises se sont heurtées à des assauts de la guérilla communiste chinoise.

20 janvier 1942 - Les nazis adoptent la solution finale

La conférence de Wannsee près de Berlin réunit quinze hauts responsables nazis et des officiers SS sous la présidence de Reinhard Heydrich, chef des services secrets allemands. La réunion a pour objectif de débattre sur "la solution finale de la question juive". Il est décidé que les juifs d'Europe en état de travailler seront transférés dans des camps de travaux forcés. Pour ceux incapables de travailler, l'élimination pure et simple est décrétée. Certains camps seront bientôt essentiellement consacrés à cette extermination de masse : Belzec, Sobibor, Treblinka puis Auschwitz. Le génocide du peuple juif est clairement amorcé. Plus de 6 millions d'entre eux périront dans les camps de la mort.

22 janvier 1942 - Fin de la Bataille de Moscou

La bataille de Moscou, également appelée opération Typhon, désigne l'assaut de l'armée allemande dirigée par Von Bock pour s'emparer de la capitale russe. Renforcés par les débuts de l'opération Barbarossa, les Allemands avancent en Russie, écrasant les forces de l'Armée rouge et ne doutant pas de leur victoire. Mais après plusieurs jours de combats intenses durant lesquels les Russes défendent âprement leur capitale, la Wehrmacht, très affaiblie par les conditions climatiques, doit battre en retraite.

19 février 1942 - Ouverture du procès de Riom

Souhaité par Pétain, le procès de Riom s'ouvre le 19 février 1942 avec la mission de démontrer la responsabilité des hommes politiques de la IIIe République dans la défaite de 1940. Parmi les accusés, Léon Blum et Édouard Daladier surprennent l'auditoire par la qualité de leur défense et parviennent à retourner la responsabilité de cette défaite vers le haut commandement de l'armée française.

19 février 1942 - Décret exécutif 9066

Le décret exécutif 9066, promulgué par Roosevelt le 19 février 1942, autorisait les États-Unis à interner dans des camps de concentration certains groupes ethniques, afin d'éviter des mesures de sabotage et d'espionnage. Même si le traité ne citait pas d'ethnies en particulier, il a surtout été utilisé pour interner les Japonais, les Allemands et les Italiens qui résidaient dans la partie ouest des États-Unis. 120 000 Américains d'origine japonaise ont ainsi été internés pendant la Seconde Guerre mondiale.

27 février 1942 - Opération Biting

L'opération Biting (" Coup de croc ") des 27 et 28 février 1942 a opposé l'armée allemande aux Britanniques à Bruneval, une commune de Seine-Maritime. Il s'agissait pour les Britanniques de s'emparer d'un radar allemand ; cet outil représentait, en effet, à l'époque une évolution technologique importante. L'opération fut un succès pour les Britanniques. Cette prise de guerre leur permit de mieux maîtriser les progrès de la technologie allemande, et de réaliser que le "mur de l'Atlantique" pouvait être brisé.

18 avril 1942 - Raid de Doolittle

Alors que les Etats-Unis poursuivent leur préparation pour véritablement entrer en guerre contre le Japon, et que celui-ci domine tout le Pacifique, ils décident de faire douter l’ennemi et de remonter le moral des Américains en bombardant Tokyo. Les Japonais considèrent avec raison qu’ils sont à l’abri car les Etats-Unis ne disposent d’aucune base assez proche pour lancer ses bombardiers sur l’île nippone. Toutefois, le lieutenant-colonel Doolittle parvient à mettre en place un système qui permet de faire décoller des B-25 (des bombardiers lourds) d’un porte-avion. C’est ainsi que les Etats-Unis peuvent lâcher quelques bombes sur la capitale ennemie avant que leurs avions ne se replient en Chine. Les dégâts sont mineurs mais portent un coup symbolique. Le Japon ne se sent plus à l’abri et doit réorganiser sa défense.

4 mai 1942 - Bataille de la Mer de Corail

La bataille de la mer de Corail s'est déroulée du 4 au 8 mai 1942 au large des côtes australiennes, et a opposé les troupes américaines et japonaises. Il s'agit de la première bataille aéronavale de l'histoire. Les Japonais ont remporté la bataille de la mer de Corail sur le plan tactique. Les Américains revendiquent cependant une victoire morale, puisqu'ils ont déjoué pour la première fois une opération japonaise. La propagande des deux camps prend donc à son compte l'issue de cette bataille.

30 mai 1942 - Mille bombardiers sur Cologne

La Royal Air Force (RAF) effectue son premier "1 000 Bombers' Raid" sur Cologne, ville allemande sur la rive gauche du Rhin. Selon le général Arthur Harris, il faut briser le moral et le potentiel industriel de l'ennemi par des bombardements stratégiques massifs. Les 1 000 bombardiers détruiront 240 hectares de Cologne, soit beaucoup plus que lors des 1 346 raids aériens déjà effectués contre la ville. C'est le début d'une offensive de trois ans sur les plus grandes villes allemandes.

7 juin 1942 - Victoire américaine dans la bataille de Midway

Après un premier coup d’arrêt dans la mer de Corail, l’armée japonaise subit une défaite décisive à l’atoll de Midway, base américaine la plus avancée dans le Pacifique. Là encore, les flottes ne se croisent jamais et la bataille se joue dans les airs. Déjouant le plan japonais, l’aéronavale américaine parvient à couler quatre porte-avions nippons tandis qu’elle n’en perd qu’un seul. Après cette défaite, le Japon adoptera une stratégie défensive.

11 juin 1942 - Résistance héroïque à Bir Hakeim

Engagées dans la bataille de Bir Hakeim, les forces françaises libres (FFL) emmenées par le général Kœnig opposent une résistance acharnée aux forces allemandes et italiennes. Grâce à cette résistance, les Britanniques parviennent à se replier avant la bataille d'El Alamein.

28 juin 1942 - Début de l'Opération Fall Blau

L'opération Fall Blau (Cas bleu) s'insère dans la continuité de l'opération Barbarossa, et désigne les assauts de la Wehrmacht sur le front de l'Est. Le but de cette opération était de s'emparer de Stalingrad. Au début, l'opération Fall Blau fut couronnée d'une série de succès pour l'armée allemande. Cependant, l'Armée rouge emporta la victoire finale, et l'opération Fall Blau marqua le début des défaites allemandes.

17 juillet 1942 - Rafle du Vel' d'Hiv'

Sur ordre de René Bousquet, secrétaire général de la police au ministère de l'Intérieur, 13 000 juifs, dont 4 051 enfants, de Paris et la région parisienne sont arrêtés dans la nuit par la police française. Ils sont parqués dans la salle de sports du Vélodrome d'Hiver où ils resteront plusieurs jours. Acheminés à Drancy, les prisonniers seront ensuite conduits dans le camp d'extermination d'Auschwitz à partir du 19 juillet. La rafle du Vel' d'Hiv' est organisée par le gouvernement de Vichy de manière spontanée : jamais les autorités allemandes n'ont donné l'ordre de mettre en œuvre une telle opération.

7 août 1942 - Les marines débarquent à Guadalcanal

La première division de marines débarque à Guadalcanal dans les Iles Salomon. C'est le premier assaut américain contre les positions japonaises dans l'océan Pacifique. Les Japonais avaient commencé à y installer des bases aériennes afin de contrôler le sud-est Pacifique. Ils seront chassés de l'île en février 1943 après de durs combats qui coûteront la vie à plus de 1 600 Américains et 24 000 Japonais. C’est le début du reflux japonais et de la reconquête alliée.

9 août 1942 - Victoire japonaise à la Bataille de l'Ile de Savo

La bataille de l'île de Savo est l'un des épisodes marquants de la campagne des îles Salomon, qui a déclenché la bataille des Salomon orientales. Ce conflit opposait les Américains aux Japonais. Il s'est soldé par une très sévère défaite de l'armée américaine, puisqu'on a recensé 1 270 tués du côté allié contre 58 du côté japonais. L'armée japonaise a cependant mal exploité cette victoire, n'envoyant des renforts que deux semaines plus tard. Ce délai a permis à l'armée américaine de préparer les bases de la bataille des Salomon orientales, qui s'est soldée cette fois-ci par une victoire américaine.

19 août 1942 - L'échec du débarquement de Dieppe

La tentative de débarquement des troupes alliés (5 000 Canadiens, 1 100 Anglais et 50 Américains) sur les plages de Dieppe (Haute-Normandie), se termine par un terrible échec. Les Allemands qui ont repéré la flotte, mitraillent et bombardent les plages sans répit. 4 000 hommes seront tués, blessés ou faits prisonniers. Ce raid était destiné à tester les défenses allemandes et préparer un débarquement de masse. Les Alliés en tireront toutes les conséquences.

23 octobre 1942 - Bataille de El-Alamein

Dans le désert égyptien, les Britanniques sont opposés aux forces de l'Axe représentées par l'Afrikakorps et l'armée italienne. Grâce à leur repli anticipé, les Britanniques parviennent à stopper leur ennemi dans sa progression sur le sol égyptien. Si l'issue de la bataille offre un statu quo sur le plan tactique, les Alliés remportent le combat d'un point de vue stratégique. C'est la fin de la progression de l'Afrikakorps.

8 novembre 1942 - Débarquement allié en Afrique du Nord

Bien décidées à conquérir les territoires africains, les forces alliées se lancent dans l'opération Torch. Le 8 novembre 1942, plus de 60 000 hommes débarquent en Afrique du Nord. S'ensuivent la prise d'Alger et le déclenchement de la campagne de Tunisie. L'événement marque un tournant dans la Seconde Guerre mondiale sur le front occidental. En représailles, les Allemands envahissent le sud de la France. C'est la fin de la zone libre.

11 novembre 1942 - Entrée de l'Allemagne en zone libre

En réponse au débarquement des alliés en Afrique du Nord, Hitler lance sur la France l'opération "Attila". Les Allemands envahissent le sud du pays considéré comme "zone libre". Le gouvernement de Vichy est placé sous le contrôle et l'influence directe de l'Allemagne.

13 novembre 1942 - L'armée britannique reprend Tobrouk

Toujours en Afrique du Nord, les forces alliées et l'armée britannique parviennent à reprendre la ville de Tobrouk et son port en eaux profondes qui permet l'amarrage de gros bâtiments. Petit à petit, les Alliés accumulent les victoires dans la guerre du Désert marquée par l'omniprésence du général Rommel et son Afrikakorps dans les combats.

19 novembre 1942 - Opération Uranus

L'opération Uranus représente l'assaut de l'Armée rouge, débuté le 19 novembre 1942, pour encercler l'armée allemande à Stalingrad. La Wehrmacht était en effet réfugiée dans cette ville. À la suite d'un encerclement réalisé sous les ordres du maréchal Joukov, cette opération fut soldée par une victoire de l'Armée rouge, et marqua le début du repli des forces de l'Axe.

27 novembre 1942 - Sabordage de la Marine française

A 4h40 du matin, l'armée allemande envahit l'arsenal de Toulon. Devant l'invasion, les marins de la flotte française commandée par l'Amiral Jean de Laborde sabordent l'ensemble de la flotte. Navires, machines et artilleries sont entièrement détruits pour ne pas être livrés à l'Allemagne. Seuls quatre sous-marins réussiront à fuir pour regagner l'Afrique du Nord.

7 décembre 1942 - Opération Frankton

L'opération Frankton est un assaut lancé par l'armée britannique contre la marine allemande, à proximité de Bordeaux, le 7 décembre 1942. Les hostilités ont été ouvertes par dix hommes partis en kayak de Montalivet. L'enjeu était de placer des explosifs sur les navires allemands amarrés dans le port de Bordeaux. Les hommes du commando ont ensuite regagné la Charente par la terre. L'opération a contribué à endommager gravement quatre navires de l'armée allemande.

Le 7 décembre 1941, une escadrille d’avions japonais attaquait la base américaine de Pearl Harbor dans le Pacifique

Le 7 décembre 1941, une escadrille d’avions japonais attaquait la base américaine de Pearl Harbor dans le Pacifique

22 janvier 1943 - Rafle de Marseille

En novembre 1942, les troupes allemandes ayant réussi à envahir la zone libre occupent Marseille. Plusieurs attentats sont organisés, ce qui amène les Allemands à considérer le Vieux-Port comme un endroit dangereux qu'il faut remanier entièrement. Des renforts policiers arrivent de Paris et le 22 janvier 1943, la ville entière est fouillée maison par maison. Deux mille personnes, coupables ou simplement suspectes, sont envoyées dans les camps de concentration et 1 500 immeubles sont réduits en cendres.

26 janvier 1943 - Fondation du MUR

Lancé dans sa mission d'unification de la Résistance, Jean Moulin parvient à fonder au début de l'année 1943 le MUR : Mouvements Unis de Résistance. Cette entité voit ainsi se rassembler les trois grands mouvements non communistes de la zone sud : "Combat", d'Henri Frenay, "Franc-Tireur", de Jean-Pierre Levy et "Libération-Sud" d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie.

31 janvier 1943 - Défaite allemande à Stalingrad

Encerclées dans Stalingrad (l'actuelle Volgograd) depuis la fin novembre 1942, les troupes de la VIème armée allemande de Friedrich Paulus se rendent à l'Armée rouge. Depuis longtemps déjà, l'aviation allemande ne réussit plus à ravitailler les hommes pris au piège dans ce qu'ils appellent "le chaudron". Le froid de plus en plus rigoureux et les munitions de plus en plus rares finissent par décourager définitivement les soldats d'Hitler. Ce dernier a interdit à Friedrich Paulus de se rendre. Il l'a fait élever au rang de maréchal du Reich le 25 pour l'empêcher de capituler. Mais en vain. Les derniers soldats allemands se rendront le 3 février. 90 000 allemands sont morts de froid et de faim au cours du siège de Stalingrad.

16 février 1943 - Institution du STO

Une loi votée par le gouvernement de Vichy instaure le Service du Travail Obligatoire pour les hommes âgés de 21 à 23 ans. Ils sont envoyés en Allemagne pendant deux ans pour fournir de la main d'œuvre au IIIème Reich. Environ 700 000 hommes seront appelés à accomplir le STO. En contrepartie, le gouvernement de Pierre Laval obtient de l'Allemagne la suppression de la ligne de démarcation (qui en pratique n'existe plus car les allemands occupent la "zone libre" depuis novembre 1942). De plus, les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont rattachés à nouveau à l'administration française. Ils dépendaient de la Belgique. On estime à 10 % le nombre de Français réfractaires au STO qui ont rejoint le maquis.

6 mars 1943 - Bataille de Blackett - campagne des îles Salomon

Blackett est un détroit situé dans l'océan Pacifique entre les îles Kolombangara et les îles Arundel dans l'archipel des Salomon, objet d'une campagne de reconquête par les Américains en 1943. Après la victoire de ces derniers à la Bataille de Guadalcanal en février 1943, l'une des plus importantes garnisons japonaises s'installe sur Kolombangara. Le lieutenant Tanegashima est chargé de la ravitailler, mais ses deux destroyers, le Murasame et le Minegumo, rencontrent la Task Force 68, composée de trois croiseurs légers et de trois destroyers, commandée par l'amiral Merrill qui revient d'une opération de bombardement sur Vila. La bataille du 6 mars 1943 est rapide et les deux destroyers japonais coulés.

10 mars 1943 - Bataille de Ksar Ghilane - campagne de Tunisie

En 1943, la Tunisie est devenue le champ de bataille sur lequel s'affrontent les forces alliées et les forces de l'Axe. La Seconde Guerre mondiale s'étend ainsi à l'Afrique du Nord. Les troupes françaises ont dissimulé des bataillons venus de Nouvelle-Zélande derrière la ligne Mareth, fortifications construites par les Français entre les villes de Mareth et Tataouine. La colonne Leclerc remportera la bataille de Ksar Ghilane contre les 15ème et 21ème divisions de Panzer et les stukas allemands, les empêchant ainsi de découvrir les troupes néo-zélandaises.

27 mars 1943 - Bataille des îles Komandorski

Lors de la reconquête des îles du Pacifique, les Américains surveillaient les garnisons japonaises stationnées sur deux îles Aléoutiennes appelées Komandorski. Ayant eu vent de l'arrivée d'un convoi d'approvisionnement, le contre-amiral Mc Norris fut chargé de l'intercepter. Les forces en présence étant éloignées de leurs renforts potentiels, destroyers et croiseurs japonais et américains se livrèrent le dernier duel d'artillerie de ce genre dans toute l'histoire navale. Les navires subirent d'importants dégâts et l'amiral Hosogaya fit l'erreur de croire qu'un renfort aérien américain était en route. Les Japonais abandonnèrent leurs positions alors qu'ils auraient pu remporter la victoire.

19 avril 1943 - La révolte du ghetto de Varsovie

Les 60 000 juifs qui subsistent dans le ghetto de Varsovie (Pologne) se soulèvent contre les SS nazis qui ont reçu d'Adolf Hitler l'ordre de les exterminer. Leur combat désespéré durera jusqu'au 16 mai. 7 000 mourront les armes à la main, les autres seront envoyés vers les camps d'extermination.

13 mai 1943 - Les Alliés chassent l'Afrikakorps

En chassant l'Afrikakorps, les Alliés mettent un terme à la campagne de Tunisie le 13 mai 1943. Dès la capitulation des forces allemandes, les combattants de l'Afrikakorps sont faits prisonniers de guerre. Des convois maritimes sont chargés de les expatrier vers les États-Unis et le Canada.

17 mai 1943 - Opération Chastise - destruction des barrages allemands

En mai 1943, les Anglais cherchent à convaincre la Russie de résister à l'invasion allemande et à accepter que l'armée britannique puisse constituer un allié de poids. Un raid de la Royal Air Force, l'opération Chastise, est donc préparé pour se rendre dans la région de la Ruhr et détruire les principaux barrages alimentant en eau et en électricité les industries de guerre. Munis d'une bombe spéciale inventée par l'ingénieur B. Wallis, les avions Avro Lancaster Mk-III bombardent les barrages de la Möhne, d'Edersee, de la Sorpe et de l'Ennepe. Le bilan est mitigé car plusieurs pilotes ont été abattus et les Allemands réussissent à rattraper leur niveau de production d'eau et d'électricité en quelques mois. Toutefois, les bases aériennes inondées ne pouvaient plus envoyer d'avions sur le front russe et cela facilita la résistance sur le Don et la Volga.

27 mai 1943 - Première réunion du CNR

En France, Jean Moulin poursuit sa mission d'unification de la Résistance avec la fondation du Conseil national de la Résistance (CNR). Présidé par Jean Moulin lui-même, le CNR tente de coordonner les différentes actions de la Résistance française menées durant la Seconde Guerre mondiale en faisant fi des tendances politiques de chaque mouvement.

3 juin 1943 - De Gaulle et Giraud créent le CFLN

Les généraux de Gaulle et Giraud décident de créer le Comité Français de Libération Nationale (CFLN) chargé de succéder au gouvernement de la France libre. L'objectif du CFLN est double : unifier l'effort de guerre français et mettre en place les conditions de la libération du pays. En juin 1944, le CFLN deviendra le Gouvernement provisoire de la République française.

20 juin 1943 - Bataille de Nouvelle-Géorgie - campagne des îles Salomon

L'île de Nouvelle-Géorgie a été prise en 1942 par les Japonais qui y ont construit la base aérienne de Munda Point, pour appuyer l'offensive sur Guadalcanal. Après la victoire des Américains, les Japonais en déduisent que les îles Salomon et l'attaque de leur base de Rabaul constituent le prochain objectif des Américains. Trop peu armés pour la défendre, les Japonais décidèrent d'attendre les Alliés en Nouvelle-Géorgie, à Bougainville. Les premiers débarquements eurent lieu en juin 1943 à Segi Point, mais le débarquement principal fut effectué au sud de Munda Point, base qui fut prise le 5 août 1943. Les combats pour libérer la Nouvelle-Géorgie continuèrent jusqu'en octobre 1943.

21 juin 1943 - Arrestation de Jean Moulin

Activement recherché par les responsables du régime de Vichy et par la Gestapo, Jean Moulin est arrêté à Caluire-et-Cuire le 21 juin 1943 alors qu'il s'apprête à participer à une réunion avec sept autres dirigeants de la Résistance. Encore aujourd'hui, beaucoup d'interrogations subsistent sur les origines de cette arrestation. Jean Moulin mourra sous la torture quelques jours après son arrestation.

4 juillet 1943 - Bataille de Koursk

La plus grande bataille de blindés de l’histoire s’achève sur la défaite des Allemands. Après deux ans de combats et la défaite de Stalingrad, Hitler veut porter un coup fatal à l’Armée rouge. Il envoie ainsi des milliers de blindés et des centaines d’avions à l’assaut de la poche de Koursk le 4 juillet. Mais les Soviétiques se sont préparés : la Wehrmacht prend pied dans un terrain miné et subit le feu des canons anti-char avant que les Soviétiques ne lancent une contre-offensive avec des soldats en renforts. Après cette défaite, l’avancée de l’Armée rouge jusqu’à Berlin sera continue.

6 juillet 1943 - Première bataille du Golfe de Kula - campagne des îles Salomon

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Américains entreprennent de libérer le Pacifique et plus particulièrement, en 1943, les îles Salomon (opération Cartwheel). Le 5 juillet, alors que se prépare la prise de la base de Munda Point en Nouvelle-Géorgie, l'amiral Ainsworth de la Task Group 36.1 rentre d'un bombardement avec deux croiseurs légers et quatre destroyers. Il croise un convoi furtif de ravitaillement de nuit (technique appelée "Tokyo Express" par les Alliés) commandé par l'amiral Akiyama. Des pertes sont essuyées de part et d'autre et à 5h du matin, le 6 juillet, les rescapés se retirent. Les destroyers USS Radford et Nicholas resteront sur place pour récupérer les survivants du naufrage du USS Helena.

8 juillet 1943 - Mort de Jean Moulin

Après avoir subi de multiples séances de torture entre les mains de Klaus Barbie, Jean Moulin est transféré vers l'Allemagne. Il décède de ses blessures au cours du trajet. Officiellement, Jean Moulin meurt en gare de Metz le 8 juillet 1943. Là encore, des doutes subsistent sur la véracité des faits. Ses cendres entrent au Panthéon en 1964.

10 juillet 1943 - La Sicile envahie par les Alliés

Alors que les Alliés achèvent victorieusement la campagne de Tunisie, les armées britanniques, canadiennes et américaines débarquent en Sicile. De là, elles espèrent pouvoir envahir l’Italie entière. À la mi-août et malgré les renforts allemands, l’île passe sous la domination des Alliés, tandis que Benito Mussolini est arrêté le 25 juillet.

13 juillet 1943 - Seconde bataille du Golfe de Kula - campagne des îles Salomon

Lors de la libération des îles Salomon par les Américains en 1943, une première bataille entre les navires alliés et un convoi de ravitaillement japonais avait eu lieu dans le golfe de Kula, au large de l'île Kolombangara. Les Japonais essaient en effet de ravitailler leurs bases en envoyant de nuit des navires rapides, technique appelée "Tokyo Express" par les Alliés. Le 12 juillet, un convoi de ce type est envoyé sous le commandement de l'amiral Izaki et repère les navires de l'amiral Ainsworth. Les Japonais envoient leurs torpilles sur les Américains qui pensaient les prendre par surprise. L'engagement cesse à 9 h 30 le 13 juillet après la perte du Jintsu, de 482 marins et la mort de l'amiral Izaki. Les Américains perdent un destroyer et doivent renvoyer trois croiseurs légers très endommagés.

24 juillet 1943 - Arrestation de Mussolini

En Italie, Le Grand Conseil du fascisme vote en faveur du retour du roi Victor-Emmanuel III en qualité de commandant des forces armées. Convoqué à Rome, Mussolini est remplacé dans ses fonctions par le maréchal Badoglio, et emprisonné. L'annonce de l'arrestation de Mussolini s'accompagne en Italie de manifestations de joie populaires.

27 juillet 1943 - Création du Comité de libération nationale italien

Au lendemain de l’arrestation de Mussolini, une organisation est fondée pour réunir les différents partis antifascistes, à savoir les communistes, les démocrates-chrétiens, les socialistes, les libéraux, le parti d’action et le parti démocrate du travail. Le Comité prendra plus de poids lorsque les troupes allemandes fuiront Rome, le 5 juin 1944.

1 août 1943 - Opération Raz-de-marée (Tidal Wave)

165 avions de la Royal Air Force quittent l'Angleterre pour effectuer un raid de grande envergure à 11 000 km de là, en Roumanie. Le nom de code de cette opération : Tidal Wave. La Roumanie possède alors l'un des plus grands complexes pétroliers construits grâce aux investissements étrangers (majoritairement des Alliés), autour de la ville de Ploiesti. Hitler soutient alors le général Ion Antonescu qui est au pouvoir contre le parti extrémiste de la Garde de Fer, en échange d'un ravitaillement vital en carburant pour l'armée allemande. Cette installation est en grande partie détruite lors du bombardement. Les pertes sont importantes, mais auraient pu l'être encore plus sans des lacunes certaines dans la défense de Ploiesti (personnel absent le dimanche, armes en maintenance, etc.).

3 août 1943 - Opération Polkovodets Roumiantsev - front de l'Est

L'Armée rouge lance l'opération Polkovodets Roumiantsev le 3 août 1943. Celle-ci a pour objectif de poursuivre la libération des territoires ukrainiens occupés par les Allemands. Les troupes russes de la région de Koursk, appelées "Front des Steppes", vont libérer les villes de Kharkov (troisième bataille de Kharkov) et de Belgorod en vingt jours. Les Allemands sont alors repoussés derrière la rivière Dniepr. La libération de l'Ukraine se poursuivra avec la grande bataille de Dniepr et jusqu'à ce que les Russes arrivent à Kiev à l'automne 1943.

7 août 1943 - Seconde bataille de Smolensk - front de l'Est

Du 7 août au 2 octobre 1943, l'Armée rouge souhaite éliminer toute présence allemande sur le front de Smolensk (occupée par les Allemands depuis 1941) et Briansk. Les troupes allemandes mobilisées pour les défendre manqueront à la bataille de Dniepr, engagée par les Russes pour libérer l'Ukraine. Néanmoins, les Allemands sont extrêmement bien préparés et il faudra deux mois aux Russes pour effectuer des percées lentes mais importantes et reprendre Smolensk et Roslavl. Le front se stabilisa ensuite à une cinquantaine de kilomètres de son ancienne position et les Russes n'eurent plus à craindre pour Moscou.

7 août 1943 - Bataille du Golfe de Vella - campagne des îles Salomon

L'un des convois rapides de ravitaillement japonais (Tokyo Express), commandé par le capitaine Sugiura, rencontre dans le golfe de Vella le Task Group 31.2 et ses six destroyers, commandés par le capitaine Moosbrugger. Trois destroyers japonais, le Hagikaze, le Arashi et le Kawakaze sont coulés, seul le Shigure parvient à fuir. Quelque 1 210 marins japonais meurent ainsi dans la nuit du 6 au 7 août 1943.

18 août 1943 - Bataille de Horaniu - campagne des îles Salomon

Après la victoire des Alliés en Nouvelle-Géorgie à Munda Point et dans la bataille du golfe de Vella, les Japonais décident d'évacuer les îles centrales de Salomon avec un convoi commandé par le contre-amiral Matsuji Ijuin. Ce convoi sera attaqué par les Américains, sous le commandement du capitaine Ryan, dans la nuit du 17 au 18 août. Malgré un engagement de courte durée, les Japonais réussirent à s'enfuir avec leurs 9 000 hommes.

24 août 1943 - Bataille du Dniepr - front de l'Est

Après la défaite des Allemands à la bataille de Kharkov en août 1943, Hitler comprend que l'Armée rouge peut réussir à libérer l'Ukraine, riche en ressources minières et objectif important pour les Russes. Il ordonne donc d'opposer une résistance énergique sur ce front. La bataille de Dniepr sera l'une des plus grandes de la Seconde Guerre mondiale : 4 millions de soldats se battront sur un front de 1 400 km. Après quatre mois de combat et d'immenses pertes en hommes et en matériel, les rives du 3ème fleuve d'Europe, le Dniepr, seront libérées des troupes nazies et l'Armée rouge entrera dans Kiev, capitale de l'Ukraine, le 23 décembre 1943.

3 septembre 1943 - L'Italie du côté des Alliés

Le gouvernement de Pietro Badoglio négocie l'armistice avec les Alliés et déclare la guerre à son ancien partenaire de l'Axe, l'Allemagne. Quelques mois auparavant, le débarquement anglo-américain en Sicile avait entraîné la chute du chef du régime fasciste italien, Benito Mussolini. La réaction allemande ne se fait pas attendre puisqu’elle déclenche quelques heures plus tard l’invasion du pays et libère Mussolini le 12 septembre. Celui-ci se réfugiera dans le Nord, où il constituera la République de Salo. Quant au roi et à Badoglio, ils fuiront au Sud, zone encore occupée par les Alliés.

9 septembre 1943 - La Corse se soulève contre l'occupant

La capitulation italienne provoque le soulèvement général des résistants corses. Les insurgés, épaulés progressivement par des troupes venues d'Afrique du Nord, mènent des combats contre les troupes allemandes jusqu'au 4 octobre. La Corse sera alors le premier département français libéré.

12 septembre 1943 - Un commando SS libère Mussolini

Emprisonné au Gran Sasso, Mussolini voit un commando allemand dirigé par Otto Skorzeny se lancer dans un raid pour le libérer. L'opération, baptisée "opération Eiche", est diligentée par Hitler lui-même, le dictateur allemand souhaitant tout mettre en œuvre pour libérer son homologue italien.

18 septembre 1943 - Naissance de la République Sociale Italienne

Alors que l'Italie souhaite regagner sa neutralité face aux Allemands, le roi Victor Emmanuel III destitue Benito Mussolini, alors "Duce" et ministre des Affaires étrangères, et le fait mettre en prison. Craignant de perdre son alliée, Hitler envoie la Wehrmacht dans le nord de l'Italie afin de libérer Mussolini et le replacer au pouvoir (opération Chêne). Le 8 septembre 1943, l'Italie se rendait et devenait un état satellite de l'Allemagne nazie. Le 18 septembre 1943 elle prit le nom de République sociale italienne ou "République de Salo", Mussolini et le ministère des Affaires étrangères s'étant installés dans la petite ville de Salo, sur le Lac de Garde.

27 septembre 1943 - Soulèvement contre les Nazis lors des Quatre Journées de Naples

Pendant les premières années de la Seconde Guerre mondiale, Naples est l'une des villes les plus touchées par les bombardements alliés. L'opinion publique de l'Italie du Sud s'oppose de plus en plus à la présence des forces allemandes et en septembre 1943, la révolte gronde. Les dirigeants militaires de cette région fuient alors que le colonel Schöll proclame l'état de siège dans Naples et que le préfet mobilise les jeunes pour aller travailler dans les camps en Allemagne. C'en est trop et les 27, 28, 29 et 30 septembre 1943, les Napolitains vont affronter les troupes allemandes dans toutes les rues de la ville. Le 1er octobre 1943, alors que le débarquement des Alliés vient d'avoir lieu, les blindés alliés entrent dans une Naples qui s'est libérée seule.

7 octobre 1943 - Bataille de Vella Lavella - campagne des îles Salomon

Pendant la campagne américaine de libération des îles Salomon, les Japonais commencent à évacuer les îles en août 1943. Il restait cependant un groupe de 600 soldats japonais sur l'île de Vella Lavella. Le contre-amiral Ijuin, qui avait déjà réussi à évacuer 9 000 hommes après la bataille d'Horianu, fut chargé de conduire neuf destroyers pour sauver leurs derniers soldats. Ijuin rencontre trois destroyers américains commandés par le capitaine Walker, qui ouvrent le feu sur eux au soir du 7 octobre 1943. Le Yugumo est coulé, mais les trois navires américains sont endommagés et auraient été coulés si les Japonais ne s'étaient pas retirés du combat. Ce fut la fin de l'occupation japonaise des îles Salomon.

2 novembre 1943 - Bataille de la baie Augusta - campagne de Bougainville

La campagne de Bougainville visait à libérer l'île du même nom, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le 1er novembre 1943, alors que l'infanterie a débarqué sur l'île dans la baie de l'impératrice Augusta et que les Japonais effectuent un bombardement aérien, l'amiral Omori est envoyé sur place avec six destroyers et quatre croiseurs. La Task Force 39, commandée par le contre-amiral Merrill, les intercepte, coule un destroyer et un croiseur et endommage la plupart des navires japonais. Pour que ces derniers abandonnent définitivement le combat, Merrill fait tirer des fumigènes pour faire croire que son croiseur lourd a coulé. Les Japonais s'éloignent, pensant avoir rempli leur mission.

23 novembre 1943 - Les américains libèrent Tarawa

Après trois jours de combat, les japonais sont défaits à Tarawa, atoll du Pacifique. Cette victoire fait suite à un des premiers débarquements alliés dans le Pacifique et participe au retournement de la situation dans cette région, au détriment du Japon. Les américains pourront alors débarquer le 23 février sur les îles Marshall, qui étaient leur principal objectif.

26 novembre 1943 - Bataille du cap Saint-Georges - campagne de Bougainville

Cette bataille survient le 26 novembre 1943, elle est la dernière de la campagne des îles Salomon. Alors que la majeure partie des forces américaines est engagée dans la bataille de la baie de l'impératrice Augusta, un convoi de ravitaillement rapide ("Tokyo Express") est envoyé à la base de Buka, non loin de Bougainville. Le capitaine Burke est chargé de l'intercepter avec cinq destroyers. Il parvient à couler le Onami, le Makinami et le Yugiri grâce aux radars qui donnèrent finalement l'avantage aux Américains. En effet, avant cette ultime bataille navale, les Japonais s'étaient révélés meilleurs dans les combats nocturnes.

28 novembre 1943 - Conférence de Téhéran

À Téhéran en Iran, Churchill, Roosevelt et Staline se réunissent pour la première fois depuis le début de la Seconde Guerre mondiale. C'est au cours de la conférence de Téhéran que la décision est prise d'organiser un débarquement des forces alliées en Normandie pour libérer la France de l'occupation nazie. La création d'une organisation mondiale de sécurité (future ONU) est également évoquée, ainsi que le sort de l'Allemagne et de la Pologne.

24 décembre 1943 - Eisenhower chef des forces alliées

Dans la préparation du débarquement de juin 1944, le général Eisenhower est officiellement nommé commandant en chef des forces alliées par le président américain Roosevelt. À l'époque, personne ne se doute qu'Eisenhower deviendra à son tour le président des États-Unis dix ans plus tard.

26 décembre 1943 - Victoire navale des Anglais à la bataille du cap Nord

Les Anglais, en passant par la Mer du Nord vers les ports russes de Mourmansk et Arkhangelsk, envoyèrent de très nombreux convois de ravitaillement à leurs alliés russes. C'est dans l'espoir de couler deux de ces "convois arctiques" que la marine de guerre allemande avait lancé l'opération Ostfront. La Royal Navy anglaise envoya pour les défendre plusieurs croiseurs et destroyers, dont le HMS Duc de York, et remporta une grande victoire navale sur les Allemands. Cet épisode confirma la supériorité navale de l'Angleterre sur l'Allemagne.

23 février 1944 - Staline saigne la Tchétchénie

Accusés de collaborer avec l'Allemagne, les tchétchènes sont déportés massivement sur ordre du numéro un soviétique. A l'aube, 300 000 personnes sont conduites de force vers le Kirghizstan et le Kazakhstan. Dans les jours qui suivent, plus de 500 000 autres subiront le même sort. Des milliers d'entre eux meurent de froid, de faim ou d'étouffement dans les wagons qui les transportent vers les camps de travail.

24 mars 1944 - Massacre des Fosses ardéatines

Le 24 mars 1944, les Allemands ont exécuté 335 civils italiens en représailles d'un attentat à la bombe ayant tué 32 SS à Rome la veille. Les otages italiens sont choisis parmi les détenus de la prison de Regina Coeli, mais aussi dans le ghetto où des juifs sont arrêtés. Ils sont assassinés aux Fosses ardéatines, dans le quartier d'Ardeatino. Cet événement est considéré comme l'un des massacres les plus importants de l'histoire italienne.

30 mars 1944 - Bombardement de Nuremberg

Le 30 et le 31 mars 1944, la Royal Air Force britannique a lancé des raids sur la ville allemande de Nuremberg. Bien qu'il ne s'agisse pas de la première mission de bombardement stratégique, la journée du 31 mars est célèbre, car elle est marquée par les plus graves pertes de l'aviation britannique : le nombre de morts en une nuit est plus important que celui des victimes depuis le début de la Seconde Guerre mondiale.

6 avril 1944 - Rafle d'Izieu

Sous l'ordre de Klaus Barbie, la Gestapo investit une colonie de jeunes enfants juifs organisée à l'occasion des vacances scolaires de Pâques du côté de la ville d'Izieu. 44 enfants et 7 adultes sont déportés vers Auschwitz quelques jours plus tard. Le plus jeune de ceux que l'on a appelés "les enfants d'Izieu" est âgé de 4 ans.

9 mai 1944 - Début de la bataille de Henan-Hunan-Guangxi

La bataille de Henan-Hunan-Guangxi, également appelée opération Ichi-Go en japonais, a débuté le 9 mai 1944. Offensive japonaise contre les armées chinoises et américaines, elle fut remportée par le Japon. La stratégie nippone consistait à prendre le contrôle des bases américaines dans le sud-est de la Chine afin de se prémunir de leurs attaques. Si les Japonais ont ensuite rejoint l'Indochine comme prévu, les attaques aériennes américaines n'ont pas cessé pour autant.

17 mai 1944 - La bataille de Monte-Cassino

Durant la campagne d'Italie (1943-45), les tirailleurs marocains commandés par le général Juin brisent la résistance des armées allemandes à Monte-Cassino, entre Naples et Rome. Les Alliés perdront 115 000 hommes dans la bataille. Mais, ils peuvent désormais poursuivre leur progression en Italie. C'est le principal fait de gloire des troupes de la France Libre pendant la Seconde Guerre mondiale.

26 mai 1944 - Bombardements alliés sur le Sud-Est et le Centre-Est de la France

Afin de préparer le débarquement en Normandie, les Alliés ont mis au point le Transportation Plan, qui consiste à attaquer les voies de communication françaises, notamment les chemins de fer. Le bombardement du 26 mai fait partie de cette opération, il vise le sud-est et le centre-est du pays. Malgré le succès des bombardements sur les objectifs militaires, l'imprécision due à l'altitude de vol a causé la mort de nombreux civils.

4 juin 1944 - Les Alliés s’emparent de Rome

Depuis la libération de Mussolini, en septembre 1943, l’Italie n’est plus qu’un territoire déchiré entre les troupes des Alliées et celles des Allemands. Mais en juin, les Alliés parviennent à envahir Rome et repoussent ainsi la Wehrmacht. Ivanoe Bonomi, qui se retrouve à la présidence du Comité de libération nationale, formera alors un nouveau gouvernement au Sud, remplaçant Badoglio.

6 juin 1944 - Le débarquement de Normandie

Sous l'égide du général Eisenhower, les Américains et l'ensemble des forces alliées lancent l'opération Overlord. Le "Jour J", les premiers combattants sont parachutés à l'intérieur des terres pendant que les troupes américaines débarquent sur les plages de Normandie, suivies une heure plus tard par les troupes britanniques et canadiennes.

7 juin 1944 - Les évènements de Laclotte et la tragédie de Saint-Pierre-de-Clairac

La journée du 7 juin 1944 est marquée par deux crimes de guerre perpétrés par les nazis dans le Lot-et-Garonne. Les évènements de Laclotte ont été organisés par la Gestapo : les SS ont assailli la ville de Laclotte avant de fusiller des civils français. La tragédie de Saint-Pierre-de-Clairac est perpétrée par la même division de SS : onze résistants sont tués et deux ensembles d'habitations incendiés. Ces mêmes soldats commettent quelques jours plus tard les massacres de Tulle et d'Oradour-sur-Glane.

9 juin 1944 - Tulle, ville martyre

La 2ème division blindée SS Das Reich quadrille la ville de Tulle (Corrèze) et arrête tous les hommes valides, sous prétexte de contrôle de papier. 99 d'entre eux seront pendus et 149 envoyés au camp de Dachau (101 y perdront la vie), en représailles des attaques de maquisards. Le lendemain, la même division, qui remonte vers la Normandie où vient d'avoir lieu le débarquement des Alliés, prendra le chemin d'Oradour-sur-Glane.

10 juin 1944 - Les habitants d'Oradour massacrés par les SS

Le général Lammerding envoie un détachement de la division SS « Das Reich » détruire Oradour-sur-Glane, un petit village près de Limoges. Toute la population est rassemblée sur la place du marché sous prétexte d'une vérification d'identité. Les hommes sont enfermés dans des granges, les femmes et les enfants sont conduits dans l'église. Les SS mettent le feu aux bâtiments et 642 habitants (dont 246 femmes et 207 enfants) trouvent la mort. De retour du front est où les exactions étaient monnaie courante, la division "Das Reich" avait déjà commis un massacre la veille à Tulle.

13 juin 1944 - Hitler lance les V1 sur Londres

Les premiers Vergeltungswaffe-1 (arme de représailles-1) partent des rampes de lancement de Calais en direction de Londres. Hitler, après le débarquement allié en Normandie, veut porter un coup décisif au moral des Britanniques. La Royal Air Force démontrera que les V-1 peuvent être abattus en vol ou déviés de leur trajectoire. En trois mois, ces bombes volantes feront 6 000 victimes. Les savants allemands qui ont mis au point ces fusées participeront, après la guerre, à la conquête de l'espace.

15 juin 1944 - Bataille de Saipan

Commencée le 15 juin 1944, la bataille de Saipan, dans les îles Mariannes, est remportée par les États-Unis contre les Japonais le 9 juillet de la même année. Cet affrontement est marqué par le nombre massif de suicides de civils refusant d'être prisonniers des Américains. C'est une étape décisive dans l'offensive du Pacifique : elle permet l'établissement de bases clés et place le Japon à portée de l'aviation américaine.

19 juin 1944 - Bataille de la mer des Philippines

Opposant la marine impériale japonaise et celle des États-Unis, la bataille de la mer des Philippines est une bataille navale et aérienne ayant eu lieu les 19 et 20 juin 1944, simultanément à la bataille de Saipan. Lors de cet affrontement, les Japonais perdent la majorité de leur aéronautique navale embarquée ainsi que des porte-avions. Le déséquilibre des forces est tel que la bataille porte le surnom de "Grand tir au pigeon des Mariannes".

26 juin 1944 - Bataille de Bobr

La bataille de Bobr oppose un groupe de combat de la Légion des volontaires français de la Wehrmacht et l'armée soviétique, au cours de l'opération Bagration menée par l'URSS pour chasser les Allemands de Biélorussie. Elle s'est déroulée les 26 et 27 juin 1944. Malgré le déséquilibre des armées, les forces allemandes, comportant au moins 400 Français, l'emportent après deux jours de combat. Les journaux russes ont amplifié le nombre de combattants ennemis pour justifier leur défaite.

30 juin 1944 - Prise de Cherbourg

Entamée dès le 6 juin 1944 avec le débarquement allié en Normandie, la bataille de Cherbourg s'achève le 30 juin par une victoire américaine. Les troupes alliées s'emparent du port de Cherbourg tandis que les derniers soldats allemands se rendent. Cette victoire est décisive pour la suite des combats, car le port de Cherbourg permet un meilleur ravitaillement des troupes luttant sur le front de l'ouest.

2 juillet 1944 - Débarquement de la Force Expéditionnaire Brésilienne

Le 2 juillet 1944, la force expéditionnaire brésilienne arrive en Italie. Il s'agit d'un corps de 23 500 hommes appartenant aux armées de l'air, de terre et à la marine brésilienne, et qui fut intégrée à la 5e armée britannique dans la campagne transalpine. La FEB a perdu 443 hommes en huit mois de campagne et a capturé 20 573 ennemis, contribuant de manière décisive aux prises de Bologne, Parme, Modène et Gênes.

18 juillet 1944 - Bataille du mont Gargan

Du 18 au 24 juillet 1944, les Allemands de la brigade Jesser, assistés de la milice française, combattent sous la direction de Georges Guingouin les maquis du mont Gargan. 3 500 résistants français, dont une majorité de francs-tireurs et de partisans s'opposent à 4 800 soldats allemands. Les maquisards perdent 38 hommes et 54 sont blessés, mais réussissent à ralentir fortement l'ennemi, qui n'est pas parvenu à disloquer définitivement le maquis.

20 juillet 1944 - Tentative d'assassinat contre Hitler

Orchestré par le colonel Claus von Stauffenberg, le complot du 20 juillet 1944 vise à assassiner le Führer à son QG de la Wolfsschanze avant de lancer un coup d'État. L'explosion de la bombe placée dans une valise tue plusieurs officiers, mais ne blesse que légèrement Adolf Hitler. S'ensuivra une sanglante répression avec la condamnation à mort de nombreux participants au complot.

21 juillet 1944 - Bataille de Guam

Étape importante de la guerre du Pacifique, la bataille de Guam s'est déroulée sur l'île du même nom du 21 juillet au 10 août 1944. Cette bataille fut particulièrement suivie par l'opinion américaine, car l'île avait appartenu aux États-Unis de 1899 à 1941, jusqu'à l'attaque de Pearl Harbor. Comme lors de la bataille de Saipan, la victoire américaine permit l'établissement de bases et le renforcement du contrôle du Pacifique.

24 juillet 1944 - Bataille de Tinian

Suivant la bataille de Saipan et toujours dans le cadre de l'opération Forager, la bataille de Tinian s'est déroulée du 24 juillet au 1er août 1944. La géographie de l'île, composée de plaines, est à l'avantage des Américains, ce qui explique que les combats furent plus courts que sur les autres îles. C'est par ailleurs à cette occasion que fut utilisé pour la première fois du napalm dans le cadre d'opérations militaires.

25 juillet 1944 - Opération Cobra

L'opération Cobra, débutée le 25 juillet 1944, désigne une offensive lancée par les Américains dans le Cotentin. Son but est d'ouvrir la voie à travers les lignes allemandes pour pénétrer en Bretagne, son nom de code illustrant le mouvement des troupes américaines. Cette opération fut un succès couronné par la percée d'Avranches et le contournement des lignes allemandes, et elle fut décisive pour l'issue victorieuse de la bataille de Normandie.

15 août 1944 - Débarquement en Provence

Composé essentiellement de français des colonies, le débarquement de Provence, baptisé "Anvil" (enclume), débute par un parachutage de troupes suivi d’un débarquement sur la côte. L’opération, engageant plus de 300 000 hommes, est de moindre envergure qu’en Normandie, mais elle obtient une avance plus rapide, les nazis ayant envoyé des renforts vers le nord. Les villes de Marseille, Toulon ou encore Grenoble, seront libérées en moins de dix jours.

25 août 1944 - "Paris libéré..."

Fortes du débarquement réussi en Normandie, les forces alliées du général Eisenhower marchent en direction de Paris pour reprendre la capitale française. Le 25 août 1944, de Gaulle livre l'un des discours les plus célèbres de l'histoire de France avec son "Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré !".

28 août 1944 - Libération de Nice

Le 28 août 1944, la Résistance provoque une insurrection qui permet la libération de Nice. Si les combattants ne sont au départ qu'une centaine, la révolte prit de l'ampleur au cours de la journée. L'insurrection est spontanée et ne bénéficie pas du soutien allié avant le 29 août et l'arrivée de soldats américains, et enfin de chars le 30 août. Les occupants nazis sont alors définitivement chassés. Les résistants niçois ont perdu 31 hommes et 280 ont été blessés.

15 septembre 1944 - Début de la Guerre de Laponie

La guerre de Laponie débute en septembre 1944. La signature du traité de paix finlando-soviétique intensifie les affrontements pour la libération du territoire finlandais. La guerre prit fin en avril 1945 avec la victoire finlandaise, mais la pratique allemande de la politique de la terre brûlée fit des dégâts considérables. La région de Petsamo, au centre des combats pour ses mines de nickel, fut annexée par l'URSS lors du traité de Paris de 1947.

17 septembre 1944 - Echec de l'Opération Market Garden

L'opération Market Garden est une offensive aéroportée qui eut lieu en septembre 1944. Conduite par les Britanniques, son but était de prendre des ponts sur les fleuves hollandais occupés par les Allemands. Si l'opération du maréchal Montgomery avait totalement réussi, elle aurait permis le contournement de la ligne Siegfried et ainsi les troupes auraient pu pénétrer dans la Ruhr, ce qui aurait potentiellement contribué à une fin plus rapide de la guerre.

1 octobre 1944 - Bataille d'Aix-la-Chapelle

La bataille d'Aix-la-Chapelle débute le 1er octobre 1944 et prend fin le 21. Les troupes américaines enfoncent la ligne Siegfried pour pénétrer dans la ville occupée par 12 000 à 18 000 soldats allemands, qui sont encerclés après de violents affrontements et ne peuvent contre-attaquer. La prise d'Aix-la-Chapelle est hautement symbolique, car il s'agit de la première grande ville allemande sur le front de l'ouest, ce qui explique l'importance des défenses nazies.

2 octobre 1944 - Soulèvement de Varsovie

Le soulèvement de Varsovie prend fin le 2 octobre 1944 après deux mois de combat. L'insurrection, dans le cadre de l'action Tempête, fut provoquée par l'Armia Krajowa, la résistance polonaise, et vise à se libérer de l'occupation allemande pour permettre à l'Armée rouge d'être en position de force. La rébellion est un échec, marqué par l'exécution systématique des résistants polonais par les forces allemandes, ainsi que par l'absence d'intervention des forces alliées.

10 octobre 1944 - Signature du pacte franco-soviétique

Le 10 décembre 1944, le gouvernement provisoire de la République française signe à Moscou un traité d'alliance et d'assistance mutuelle avec l'Union soviétique. En présence du général de Gaulle et de Staline, Georges Bidault et Molotov officialisent l'alliance qui a pour but de se prémunir de la menace allemande et d'empêcher toute tentative d'agression du futur vaincu. La collaboration franco-soviétique existait depuis la présence de l'escadron de chasse Normandie-Niemen sur le front de l'est.

27 octobre 1944 - La marine nippone brisée dans le Golfe de Leyte

La plus grande bataille navale de l’histoire se termine par la quasi-destruction de la marine japonaise dans le Pacifique. En l’espace de cinq jours, les nippons ont perdu la moitié de leur tonnage face à une marine américaine supérieure en nombre. Désormais, celle-ci maîtrise en grande partie l’océan Pacifique et peut faire route vers Okinawa pour s’attaquer directement au Japon.

23 novembre 1944 - Libération de Strasbourg

La deuxième division blindée du général Leclerc entre dans Strasbourg après avoir parcouru plus de 100 km en 6 jours. La ville est libérée et 12 500 soldats allemands sont faits prisonniers. Leclerc s'adressera aux Alsaciens en ces termes : " […] la flèche de votre cathédrale est demeurée notre obsession. Nous avions juré d'y arborer de nouveau les couleurs nationales. C'est chose faite.

24 novembre 1944 - Bombardement de Tokyo

Le 24 novembre 1944 eut lieu l'un des multiples bombardements américains de Tokyo. Il s'agissait du premier raid aérien à venir de l'est. Seuls 10 % des bombes lâchées à 10 000 mètres d'altitude par la flotte de 88 bombardiers B-29 ont atteint leur cible. Les bombardements d'objectifs non militaires font partie, lors de la Seconde Guerre mondiale, d'une pratique répandue visant à affaiblir l'ennemi en touchant ses centres vitaux, politiques et économiques.

16 décembre 1944 - Contre-offensive allemande dans les Ardennes

Les Allemands, sous le commandement du maréchal Von Rundstedt, lancent une ultime et puissante contre-offensive contre les Américains dans les Ardennes. Ce dernier assaut, immortalisé par la bataille de Bastogne, est un combat vigoureux qui se traduit par une avancée nazi jusqu’au 23 décembre. Mais dès le 26, les troupes allemandes sont contraintes de battre en retraite et stopperont l’opération en janvier. Elles ont perdu des dizaines de milliers d’hommes parmi ses meilleures unités et Von Rundstedt lui-même sera fait prisonnier par les Anglais.

1 janvier 1945 - Opération Nordwind

L'opération Nordwind a eu lieu au cours de la Seconde Guerre mondiale. Opération menée par les troupes militaires de la Wehrmacht en Lorraine et dans le nord de l'Alsace, elle s'est déroulée entre le 1er et le 25 janvier 1945. Les troupes alliées parviennent à freiner les Allemands à la fin du mois. Au cours de cette offensive, de violents combats se déroulent dans Rittershoffen et dans Hatten, qui est presque totalement détruite.

6 juin 1944 débarquement de Normandie

6 juin 1944 débarquement de Normandie

1 janvier 1945 - Opération Bodenplatte

L'opération Bodenplatte s'est déroulée le 1er janvier 1945 au cours de la bataille des Ardennes. L'opération, menée par l'armée de l'air allemande, a pour but d'acquérir une supériorité aérienne sur l'ennemi et de venir en aide aux troupes combattant au sol. 900 avions, dont des chasseurs et des bombardiers, attaquent de nombreuses bases alliées situées dans le nord-est de la France, le sud des Pays-Bas et l'est de la Belgique et les rendent plus vulnérables.

17 janvier 1945 - Libération de la Pologne

L'Armée rouge entre dans Varsovie en ruines. La capitale polonaise est libérée après plus de cinq ans d'occupation allemande. Les Juifs qui constituaient une grande partie de la population ont été exterminés par centaines de milliers dans les camps de concentration ou à l'intérieur même du ghetto. Varsovie compte à sa libération dix fois moins d'habitants qu'à la veille de la guerre.

27 janvier 1945 - Libération d'Auschwitz

L'Armée rouge entre dans le principal camps d'extermination nazi. Elle y découvre 7 500 rescapés à bout de forces. Certains ont réussi à se procurer des armes et se sont révoltés contre les derniers SS. Entre le printemps 1942 et l'hiver 1945, 1,5 million de détenus ont été exterminés à Auschwitz.

30 janvier 1945 - Le Wilhelm Gustloff est attaqué et coulé

Le 30 janvier 1945, le paquebot Wilhelm Gustloff fuit le port de Gotenhafen situé dans la baie de Dantzig avec, à son bord, 10 000 passagers composés de réfugiés de Prusse Orientale, de soldats et d'officiers allemands. Il est repéré par un sous-marin soviétique qui envoie quatre torpilles. Le bateau coule en seulement 50 minutes, causant la mort de 5 000 à 9 000 personnes.

février 1945 - Opération Corn Flakes

L'opération Corn Flakes fut menée par les Office of Strategic Services des États-Unis entre février et mars 1945. Cette opération de propagande, qui eut lieu au cours de la Seconde Guerre mondiale, avait pour but de démoraliser la population allemande et autrichienne. En glissant des lettres antinazies dans le courrier, les alliés cherchaient à faire comprendre que la fin de la guerre approchait. Le fait que le courrier soit distribué à l'heure du petit-déjeuner explique le nom donné à cette opération.

4 février 1945 - Ouverture de la conférence de Yalta

Churchill, Staline et Roosevelt se rencontrent à nouveau sur la côte de la mer Noire en Crimée pour décider du sort de l'Allemagne et du Japon. L'URSS souhaite apporter son soutien aux États-Unis pour vaincre les Japonais. Il est décidé que l'Allemagne sera démilitarisée et divisée en trois zones d'occupation (la France se verra également attribuer une zone plus tard). Les autres pays européens pourront choisir leur sort. Mais dans les faits, les zones libérées de l'Armée rouge ne pourront pas organiser d'élections libres (sauf l'Autriche) et le communisme sera imposé par Staline. C'est l'une des causes du déclenchement de la guerre froide.

10 février 1945 - Le General von Steuben est coulé

Paquebot de luxe à sa construction, le DS Steuben est utilisé comme navire de transport de troupes par l'armée allemande à partir de 1944. Le 10 février 1945, il transporte des blessés et des réfugiés de Prusse Orientale vers le port de Kiel. Durant le trajet, un sous-marin S-13 commandé par Alexandre Marinesko le repère et l'attaque. Le bateau coule et fait entre 3 000 et 4 000 morts. Environ 600 personnes survivent.

13 février 1945 - Bombardement de Dresde

La capitale de la Saxe est rasée par l'aviation alliée. L'attaque commence le soir par une première vague de 244 bombardiers Lancaster britanniques et canadiens qui déferlent sur la ville. Un incendie géant se déclenche dans le centre ville. Une deuxième et une troisième vague de bombardements anéantiront définitivement Dresde. En quatre jours, le feu ravage 20 km². Le nombre de morts, en majorité des civils venus se réfugier dans la ville, a fait l'objet d'un vif débat. Si les chiffres de 250 000 morts ou 135 000 ont été longtemps considérés comme probables, une étude collégiale les a ramenés à 35 000. Dresde était dépourvue de système de défense antiaérienne.

23 février 1945 - Bataille d'Iwo Jima

La bataille d'Iwo Jima s'est déroulée entre février et mars 1945. Elle oppose les forces armées américaines et les troupes japonaises dans le cadre de la Seconde Guerre mondiale. L'île est prise d'assaut par les soldats américains, qui parviennent à atteindre le mont Suribachi le 23 février. Ils plantent alors un drapeau américain au sommet de l'île. Cette scène est immortalisée par le photographe Joe Rosenthal et nommée Raising the Flag on Iwo Jima.

9 mars 1945 - Bombardement de Tokyo

Les forces américaines organisent un raid contre la ville de Tokyo dans la nuit du 9 au 10 mars 1945. 300 bombardiers B-29, au rayon d'action de 1 500 miles, larguent 1 700 tonnes de bombes incendiaires sur la ville. Ce raid détruit 30 km² et tue plus de 100 000 personnes, ce qui en fait le bombardement le plus meurtrier de la Seconde Guerre mondiale. Le 26 mai 1945, les Américains organisent un autre raid contre Tokyo.

9 mars 1945 - Le Japon prend le contrôle de l'Indochine

À partir de 1940, le Japon envahit le territoire indochinois, tout en reconnaissant la légitimité de la France sur le sol asiatique. Le 9 mars 1945, les soldats de l'armée impériale japonaise attaquent par surprise les troupes françaises en place. Le pouvoir français est renversé sans grande résistance. Le colonel Robert, le résident Auphelle et le général Lemonnier sont exécutés par les Japonais. 3 000 Français sont tués en deux jours.

10 mars 1945 - Proclamation de l'indépendance du Cambodge

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'Empire japonais pousse les diverses régions composant l'Indochine française à proclamer leur indépendance afin de les intégrer dans la sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale. À Phnom Penh, le 10 mars 1945, Norodom Sihanouk proclame l'indépendance du Cambodge. Le 9 août, Son Ngoc Thanh s'autoproclame premier ministre du Cambodge. Le 14 août, veille de la capitulation du Japon, le nouveau gouvernement cambodgien entre en fonction.

12 mars 1945 - A sa mort, Anne Frank laisse un journal

Arrêtés par des soldats nazis alors qu'ils se cachaient depuis deux ans dans l'entreprise familiale, les membres de la famille Frank sont arrêtés et déportés vers les camps d'extermination. Anne Frank meurt quelques mois plus tard dans le camp de Bergen-Belsen. Le père, unique survivant de la famille, découvre à son retour à Amsterdam le journal intime tenu par sa fille dans lequel elle raconte sa vie durant les deux années où ils se sont cachés.

22 mars 1945 - Opération Plunder

L'opération Plunder, également appelée la traversée du Rhin, est une opération militaire menée à bien par les Alliés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Elle débute le 22 mars et se termine le 1er avril 1945. Une tête de pont d'environ 55 km de large et 30 km de profondeur est établie par les soldats sur la rive orientale du Rhin, ce qui permet aux troupes alliées de continuer leur avancée sur le territoire allemand.

27 mars 1945 - Début de l'Opération Famine

À partir du mois de mars 1945, l'armée américaine met en place l'opération Famine. Il s'agit de miner les ports et les voies fluviales du Japon dans le but d'empêcher la circulation des convois logistiques et des troupes. L'opération militaire est menée à bien par la 313th Bombardment Wing, qui largue des mines à senseurs acoustiques et magnétiques le 27 mars 1945. Au mois d'avril, la compagnie a largué 2 000 mines marines.

1 avril 1945 - Les Américains s'attaquent à Okinawa

Après s’être emparés avec peine de la petite île d’Iwo-Jima en mars, les Américains débarquent à Okinawa. Mais plus ils se rapprochent du Japon, plus la résistance des Japonais est rude. Ainsi, après avoir perdu 6 000 hommes à Iwo-Jima, les Américains vont devoir combattre jusqu’à la fin du mois de juin et perdre près de 16 000 marines. Ils doivent également subir les attaques kamikazes qui sapent le moral des troupes. Mais côté adverse, on compte plus de 100 000 victimes et le Japon est désormais à portée des bombardiers qui peuvent le pilonner. Cette résistance acharnée de l'armée nippone convaincra les Etats-Unis d’utiliser la bombe atomique.

5 avril 1945 - Insurrection géorgienne de Texel

L'insurrection géorgienne de Texel est un mouvement organisé sur l'île de Texel par des militaires soviétiques géorgiens. À cette époque, l'île était contrôlée par les Allemands et peuplée par des soldats ayant été capturés et qui ont préféré combattre au service de leurs ennemis. Le 5 avril 1945, ils se rebellent et arrivent à prendre le contrôle de l'île, mais une contre-offensive est lancée et les Allemands récupèrent Texel.

7 avril 1945 - Opération Ten-Go

L'opération Ten-Go s'est déroulée au mois d'avril 1945. Il s'agit d'une opération navale menée par le Japon. L'Empire japonais envoie le plus grand cuirassé du monde, baptisé Yamato, ainsi que neuf bateaux de guerre, combattre les forces américaines qui envahissent l'île d'Okinawa. La flotte est repérée par l'armée de l'air américaine qui coule cinq navires ainsi que le Yamato. 3 700 soldats japonais trouvent la mort.

16 avril 1945 - Bataille de Seelow

La bataille de Seelow a opposé l'Union soviétique aux forces allemandes. Le 16 avril 1945, les soldats russes tentent d'aveugler leurs ennemis en allumant des projecteurs. Mais cette tactique joue aussi en leur défaveur : de nombreux soldats se perdent dans le noir et s'enfoncent dans des marécages, d'autres commettent des tirs fratricides, abattant leurs camarades déjà avancés dans les lignes ennemies. Malgré tout, les forces russes, en surnombre, parviennent à gagner cette bataille, dernier rempart allemand avant Berlin.

16 avril 1945 - Naufrage du Goya dans la mer Baltique

Le Goya est un cargo allemand construit en 1940 qui sert de navire aux réfugiés. Le 16 avril 1945, alors qu'il transporte des réfugiés de Prusse Orientale vers l'Allemagne occidentale en navigant sur la mer Baltique, il est repéré par le capitaine Vladimir Konovalov, commandant d'un sous-marin soviétique L-3. Le Goya est torpillé et coule à 78 m de profondeur. On dénombre plus de 6 000 morts, tandis que 165 personnes survivent à l'attaque.

18 avril 1945 - Adolf Hitler destitue Heinrich Himmler de ses fonctions

Sachant la guerre perdue, Heinrich Himmler a cherché à négocier avec les Anglais et les Américains sur le front ouest, afin de trouver une sortie au nazisme après la guerre. Il promet à un membre du Congrès juif mondial que les camps de concentration ne seront pas sabotés. Adolf Hitler apprend sa trahison le 28 avril 1945 et le destitue de ses fonctions. Le dictateur nomme alors Karl Hanke au poste de Reichsführer-SS.

26 avril 1945 - Pétain se constitue prisonnier

Comme Robert Brasillach, le maréchal Pétain est poursuivi par les autorités françaises pour "intelligence avec l'ennemi" et "haute trahison". Le 26 avril 1945, il se constitue prisonnier depuis la Suisse où il a été emmené par les Allemands. Accusé d'avoir collaboré avec les nazis, Pétain sera jugé par la Haute Cour de justice et condamné à mort. Sa peine est transformée en prison à perpétuité par le général de Gaulle.

28 avril 1945 - Mussolini est exécuté

De plus en plus isolé et abandonné par les Allemands, Mussolini tente de fuir l'Italie. Au cours du trajet, le dictateur italien est reconnu et identifié par des partisans de la 52e brigade Garibaldi. Arrêté puis transféré en prison, il sera exécuté par les partisans communistes le 28 avril 1945. Le corps de Mussolini sera pendu nu par les pieds sur l'une des plus grandes places de Milan.

29 avril 1945 - Massacre de Dachau

Le 29 avril 1945, le 3e bataillon du 157e régiment de la 45e division d'infanterie de la 7e armée US reçoit l'autorisation de pénétrer dans le camp de concentration de Dachau. Avant d'y arriver, ils trouvent 39 wagons remplis de cadavres. Ils découvrent ensuite les prisonniers et leurs conditions de vie. Marqués par ces terribles images, des soldats américains commettent un crime de guerre en assassinant 50 SS lors de la libération du camp. Cet épisode est appelé le massacre de Dachau.

29 avril 1945 - Libération du camp de Dachau

Les soldats américains libèrent 32 000 prisonniers du camp de Dachau en Bavière. Ouvert en 1933 par Himmler, c'est le premier camp de concentration allemand. Plus de 200 000 personnes y ont été déportées entre 1933 et 1945 et des documents allemands attestent la mort de plus 32 000 d'entre eux.

30 avril 1945 - Hitler se suicide

Retranché dans le bunker de la chancellerie à Berlin, Adolf Hitler est informé que les troupes russes poursuivent leur avancée dans la capitale allemande. En compagnie de sa maîtresse Eva Braun, le Führer décide de mettre fin à ses jours. Son corps sera incinéré pour ne pas subir le même sort que celui de Mussolini.

2 mai 1945 - Le drapeau rouge flotte sur Berlin

Au lendemain du suicide de Hitler, puis de Joseph Goebbels, l'Armée rouge parvient à prendre la ville de Berlin et fait flotter le drapeau rouge sur la capitale allemande. Emmenées par le maréchal Joukov et le maréchal Koniev, les forces soviétiques se positionnent en héros de la capitulation allemande.

2 mai 1945 - Capitulation des troupes nazies en Italie

Ayant mené une dernière offensive sur les troupes allemandes en avril, les armées alliées ont largement remporté l’avantage. Mussolini exécuté quelques jours plus tôt, Hitler s’étant suicidé le 30 avril, l’Allemagne n’a pas d’autres choix que de capituler.

3 mai 1945 - Naufrages du Cap Arcona, du Thielbek et du Deutschland

Le 14 avril 1945, Heinrich Himmler ordonne l'élimination des déportés avant l'arrivée des troupes alliées. Le 20 avril, des milliers de prisonniers embarquent à bord du Cap Arcona, du Thielbek et du Deutschland. Le projet des nazis est de rejoindre la haute mer et de couler les navires de prisonniers. Le 3 mai 1945, les bateaux sont attaqués par l'aviation militaire anglaise. 8 000 personnes meurent noyées ou bien tuées par les SS. 316 personnes survivent à la tragédie.

5 mai 1945 - Gouvernement de Flensbourg

Après la mort d'Adolf Hitler, l'Allemagne tente de mettre en place un gouvernement provisoire du Reich (également nommé gouvernement de Flensbourg). Dans son testament, Hitler a nommé Karl Dönitz à la tête de l'État et Joseph Goebbels, chancelier du Reich. Goebbels s'étant suicidé, Dönitz demande à Lutz Schwerin Von Krosigk de prendre le poste de chancelier. Ce dernier préfère le titre de ministre-président.

8 mai 1945 - Fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe

Au lendemain de la capitulation sans condition de l'Allemagne, les chefs d'Etats et de gouvernements alliés annoncent simultanément sur les radios la cessation officielle des hostilités en Europe. Mais, la fin véritable de la Seconde Guerre mondiale interviendra le 2 septembre suivant, avec la capitulation du Japon après les explosions atomiques de Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août.

9 juillet 1945 - Division de l'Autriche et accords de Londres

Le 9 juillet 1945, les accords de Londres mettent en place un tribunal militaire international afin de juger les grands criminels de la Seconde Guerre mondiale. Quelques jours plus tard, la conférence de Potsdam décide du sort des pays vaincus. L'Allemagne et l'Autriche sont partagées entre les vainqueurs. Dès le mois d'avril 1945, l'Autriche avait été occupée par les Alliés et divisée en quatre zones d'occupation : la zone américaine, la zone soviétique, la zone britannique et la zone française.

17 juillet 1945 - Conférence de Potsdam

Le 17 juillet 1945 s'ouvre la Conférence de Potsdam organisée à l'initiative des Alliés. Ensemble, le président américain Harry Truman, Staline et Churchill décident du sort à réserver aux nations vaincues. À noter que la Conférence de Potsdam se déroule alors que les combats de la Seconde Guerre mondiale continuent du côté du Japon et que la France n'est à nouveau pas invitée.

23 juillet 1945 - Ouverture du procès Pétain

Trois mois après son arrestation, Pétain voit le procès le concernant s'ouvrir devant la Haute Cour de justice. Il n'ouvre pas la bouche durant toute la durée de son procès. La confusion des débats ne permet pas de lever le doute sur les vraies responsabilités du maréchal et des institutions de la IIIème République pendant la collaboration. Déclaré coupable d'intelligence avec l'ennemi et de haute trahison, Philippe Pétain est condamné à mort et à l'indignité nationale. Chef du gouvernement provisoire de la République, de Gaulle accepte de commuer cette peine de mort en peine de réclusion à perpétuité.

2 août 1945 - Le sort de l'Allemagne réglé à Potsdam

Le 2 août 1945 s'achève la Conférence de Potsdam qui fixe le sort de l'Allemagne. Le IIIe Reich est démantelé et les frontières de l'Allemagne redéfinies avec le transfert de la Prusse-Orientale à la Pologne et la Russie. L'Allemagne perd également la Haute-Silésie et la séparation entre l'Allemagne et l'Autriche est actée. Trois zones d'occupation sont établies ; la zone française sera créée plus tard.

6 août 1945 - Bombe atomique sur Hiroshima

Face au refus des dirigeants japonais d'accepter l'ultimatum de la Conférence de Potsdam, les forces américaines décident de tester en conditions réelles leurs nouvelles armes atomiques. Le 6 août 1945, une première bombe est larguée sur Hiroshima par un bombardier américain. Bilan : 75 000 morts, sans compter les radiations qui feront des victimes pendant des années.

8 août 1945 - L'URSS déclare la guerre au Japon

Durant la conférence de Yalta, Joseph Staline promet aux Alliés l'entrée en guerre de l'URSS contre le Japon. Le 8 août 1945, la Russie déclare la guerre à l'Empire. L'armée russe, dirigée par le maréchal Aleksandr Mikhaïlovitch Vassilevski, ouvre des fronts en Mandchourie, en Mongolie intérieure ainsi que dans la partie sud de Sakhaline. Elle occupe également les îles Kouriles. En quelques jours, les forces russes, appuyées par les soldats de la République populaire mongole, progressent de 400 km.

9 août 1945 - Bombe atomique sur Nagasaki

Toujours dans l'objectif de faire capituler le Japon, les Américains poursuivent leur offensive atomique. Trois jours après Hiroshima, la ville de Nagasaki est à son tour le théâtre de l'explosion d'une bombe atomique. Le bilan humain s'élève à 38 000 morts. Dans le même temps, près de 4 km² de bâtiments, en grande partie industriels, sont détruits par l'explosion.

2 septembre 1945 - Capitulation du Japon

Affaibli par les attaques d'Hiroshima et de Nagasaki et confronté à l'offensive soviétique, l'empereur du Japon annonce officiellement la capitulation de son pays le 2 septembre 1945 (une première annonce avait été faite à la radio deux semaines avant). La capitulation du Japon marque la fin de la Seconde Guerre mondiale.

20 novembre 1945 - Ouverture du procès de Nuremberg

Les criminels de guerre nazis sont jugés par un tribunal interallié à Nuremberg en Allemagne. La ville-phare de l'idéologie nazie devient le théâtre d'un procès qui va durer près d'un an (1er octobre 1946). Le jury est composé de représentants des Etats-Unis, de l'Angleterre, de l'URSS et de la France. Sur les 24 hauts dignitaires du IIIème Reich, 11 seront condamnés à mort par pendaison le 16 octobre 1946.

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