Florian Philippot, né le 24 octobre 1981 à Croix (Nord), est un militant politique, vice-président du Front national (FN), et un des principaux conseillers de Marine Le Pen, présidente de ce mouvement. Il était par ailleurs haut fonctionnaire français de l'Inspection générale de l'administration.
Adhérent au FN depuis 2008, il est choisi comme directeur stratégique de la campagne présidentielle de Marine Le Pen en octobre 2011. Porte-parole permanent du Rassemblement bleu Marine (RBM) depuis la campagne législative de 2012, il est par la suite nommé vice-président chargé de la stratégie et de la communication du Front national. Il est député européen le 25 mai 2014, pour une prise de fonction prévue début juillet 2014. Florian Philippot est le fils d’un directeur d'école primaire publique et d'une institutrice. Sa grand-mère est d'origine polonaise. Son frère, Damien Philippot, diplômé de Sciences Po et de l'ESCP, est actuellement directeur des études politiques de l'Institut français d'opinion publique (Ifop). Il passe son enfance à Bondues (Nord), dans la métropole de Lille, puis fait ses études à Marcq-en-Barœul, avant d'entrer à Paris au lycée Louis-le-Grand en classe préparatoire économique et commerciale.
Il entre à HEC en 2001. Pendant sa scolarité, il collabore aux 3 Suisses, entreprise dont le siège social se situe dans sa ville de naissance et pour le compte de laquelle il étudie les techniques de ventes du commerce événementiel. Il travaille ensuite à Bruxelles sur la stratégie de la grande distribution au siège du Groupe Louis Delhaize puis dans l'entreprise de sondages politiques TNS Sofres. Florian Philippot est diplômé de cette école en 2005. Dans son mémoire de fin d'études, Le modèle fédéral belge et l'effet d'une éventuelle explosion de la Belgique sur l'avenir de l'Union européenne, il préfigure différentes prospectives pour l'avenir de la Belgique. Il passe ensuite le concours de Sciences Po, mais échoue à l'oral. Consécutivement, il prépare alors le concours de l’ENA à l'université Paris-Dauphine. Au grand oral, l'assesseur du président du jury est Éric Zemmour. À cette épreuve d'admission, Florian Phillipot dit avoir obtenu une bonne note et entre dans la promotion Willy Brandt en 2007.
Classé 34e sur 92, il n'est pas en mesure d'être incorporé dans les grands corps et est nommé à sa sortie haut fonctionnaire en disponibilité du ministère de l’Intérieur. Il travaillait notamment au sein de l’Inspection générale de l'administration, où il avait pour ami et collègue Jean-Yves Le Gallou, ancien adjoint de Bruno Mégret au Mouvement national républicain (MNR). Sous le gouvernement Balladur (1993-1995) il est « horrifié par les privatisations » parce que « c'est l'État qui perd quelque chose ». Concernant sa filiation politique, Florian Philippot déclare : « De Gaulle c’est pour moi la référence absolue ». Par la suite, lors des élections européennes de 1999, il dit être « séduit » par la « liste souverainiste Pasqua-De Villiers », qui devance le RPR sur une ligne d'ailleurs néo-gaulliste.
En 2002, élève à HEC, il préside le comité Grandes écoles d'une douzaine de personnes autour de Jean-Pierre Chevènement, alors candidat à l’élection présidentielle française, et dont le slogan est « HEC avec le CHE ». Il est en désaccord avec les manifestations contre la présence au second tour de Jean-Marie Le Pen du FN : il juge « « l’ambiance pas très démocratique, ni républicaine » ». Lors du référendum de 2005, il milite contre le traité établissant une Constitution européenne, en avril 2005 il est au Zenith de Paris, en tant que militant, pour un meeting de Jean-Luc Mélenchon.
Florian Philippot adhère en 2008 au Front national, comme simple militant. En 2009, il rencontre Marine Le Pen par l’entremise du souverainiste Paul-Marie Coûteaux ; il se dit alors intéressé par son « discours social ». Il admet n’avoir avant jamais voté pour ce mouvement et reconnaît qu’il n’aurait pas pu travailler pour celui-ci lorsque Jean-Marie Le Pen le dirigeait, notamment en raison de son programme économique : « Le projet économique n'était pas aussi précis et performant que celui de Marine. Le rôle de l’État n’était pas exprimé de la même manière, mais il faut reconnaître qu’il a été le premier à dire que l’euro n'était pas viable. En cela, c’est un visionnaire. »
En 2009, il entre en contact avec la rédaction du site de Marianne après le départ de Julien Landfried, un autre HEC resté proche de Jean-Pierre Chevènement et qui sera mandaté par le PS aux élections législatives suivantes. De mai 2009 à avril 2011, Florian Philippot est de manière anonyme blogueur associé au site Marianne2.fr, et y réalise notamment des interviews vidéos de responsables politiques tels que Paul-Marie Coûteaux et Nicolas Dupont-Aignan.
Le 8 avril 2011, lors d'un entretien pour Le Parisien-Aujourd'hui en France, il se fait passer, sous le pseudonyme d' « Adrien » pour un haut fonctionnaire du ministère des Finances qui « fait profiter Marine Le Pen de son réseau, des hauts fonctionnaires et des fiscalistes qui l'aident à développer sa culture économique » et qui « sort des rapports confidentiels de l'Inspection générale des finances ». Trois jours plus tard, il présente, toujours sous pseudonyme, les grandes lignes du programme économique du FN lors d'un petit déjeuner de presse au siège national du FN, à Nanterre.
Vers septembre 2011, Florian Philippot est envisagé comme futur directeur stratégique de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, et nommé officiellement le 2 octobre suivant. En mai 2012, il devient, avec Louis Aliot, porte-parole du Rassemblement bleu Marine (RBM) nouvellement constitué, et en est depuis le porte-parole permanent. Qualifié par la presse de « figure montante du Front national », proche de Marine Le Pen et du courant « réformiste » du FN, il fait partie, selon Le Point, de la « nouvelle génération de militants du Front national tout entier dévoués à cette dernière et décidés, comme elle, à prendre le pouvoir au plus vite. Au besoin en liquidant l’héritage du père, Jean-Marie Le Pen. ». Selon lui par ailleurs, toujours cité par Le Point : « La dédiabolisation du parti est achevée, nous constituons désormais une réelle alternative politique. » Bien que l’ancien président du FN admette ne pas être « énarcophile » et que certains dirigeants du mouvement le trouvent « terne », ils font globalement la louange de son travail : une « pépite capable de pondre des notes sur tout », un « fin connaisseur des rouages de l’administration », « puissant intellectuellement ».
Le 12 juillet 2012, il est nommé vice-président du Front national, chargé de la stratégie et de la communication. Il affirme alors la volonté du mouvement frontiste de se professionnaliser, et entame une tournée dans les fédérations à partir de septembre 2012. Le 9 novembre 2012, il se rend à Colombey-les-Deux-Églises avec Bertrand Dutheil de La Rochère (président de Patrie et Citoyenneté, parti allié du Front national) pour se recueillir et fleurir « à titre personnel » le tombeau de Charles de Gaulle, en se revendiquant des valeurs du gaullisme20. Cet évènement qui est une première pour un haut responsable du Front national irritera une partie de la vieille garde du mouvement. Le président d'honneur du parti, Jean-Marie Le Pen, juge cependant l'évènement comme un « acte de communication superflu ». Il est souvent présenté comme l’« éminence grise » de Marine Le Pen, et son principal conseiller.
En juin 2012, Florian Philippot se présente aux législatives, « parachuté » selon ses propres termes à la place du candidat FN habituel Éric Vilain dans la sixième circonscription de la Moselle. En dépit de cette candidature dissidente, il se qualifie pour le second tour avec 26,34 % des suffrages exprimés face au socialiste Laurent Kalinowski (37,45 %), tandis que le député UMP sortant Pierre Lang est éliminé dès le premier tour. Battu au second tour, Florian Philippot récolte 46,30 % des suffrages exprimés. Malgré ce bon score, son attitude supposée envers les militants et le recrutement contesté au conseil régional de Lorraine d'Arnaud Menu, alias Arnaud Naudin, rédacteur en chef de Novopress, l’un des médias du Bloc identitaire, provoquent début 2013 la démission de son suppléant, d'un ancien candidat FN aux dernières élections cantonales, ainsi que de quatre conseillers régionaux FN.
Par ailleurs, après avoir été pressenti pour mener une liste FN aux élections municipales de mars 2014 à Freyming-Merlebach, deuxième ville la plus peuplée de la sixième circonscription mosellane, il choisit finalement de mener la liste forbachoise en tandem avec son ancien rival Éric Vilain. Après être arrivé en tête au premier tour, Philippot devient conseiller municipal après sa défaite dans un quadrangulaire au second tour. Philippot prend d'autre part la tête de liste de son parti aux élections européennes de mai 2014 dans la circonscription Est qui comprend 5 régions, dont la Lorraine. Sa liste arrive en tête et il est donc élu député européen.