Santini André

Publié le par Roger Cousin

Par le passé membre des gouvernements Jacques Chirac II et François Fillon II, il occupe les mandats de maire d'Issy-les-Moulineaux, député de la 10e circonscription Hauts-de-Seine et président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris.

Santini André

Fils de Marcel Santini, commerçant, et d'Antoinette Ceccaldi, André Santini est né à Paris dans le 14e arrondissement. Il est d'origine corse. Il est également le neveu du médecin général inspecteur Valérie André. Après des études secondaires au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, André Santini intègre la faculté de droit et des sciences économiques, l'Institut d'études politiques de Paris, l'École nationale des langues orientales vivantes et enfin l'Institut des hautes études internationales à Paris. À l'issue de ces études, André Santini est docteur en droit, diplômé d'études supérieures de sciences politiques et diplômé de japonais. Il est actuellement (début 2011), maître de conférences à l'Université.

André Santini entame une carrière politique au sein de l'UDF en soutenant la politique de Valéry Giscard d'Estaing et de son Premier ministre, Raymond Barre : il est alors giscardien. Président du Syndicat des eaux d'île-de-France (SEDIF) depuis 1983, André Santini a été vice-président du groupe d'étude sur les problèmes de l'eau et vice-président du groupe d'étude sur les voies d'eau et les voies navigables. André Santini est vice-président de l'Agence de l'eau Seine-Normandie en 1987, président du Comité de bassin Seine-Normandie depuis septembre 2005 (réélu pour un second mandat le 18 septembre 2008). En 2008, l'assemblée générale du SEDIF a donné lieu à un débat animé et une véritable concurrence pour la présidence : André Santini a battu Jacques Mahéas, soutenu par les tenants d'un retour en gestion publique de l'eau.

En 1988-1990, il est président puis président d'honneur de la Fédération nationale des sociétés d'économie mixte (FNSEM). Du 8 avril 1993 au 5 avril 1994, il a été président de la commission de la production et des échanges. Du 13 juin 1997 au 30 septembre 1998, il a été vice-président de l'Assemblée nationale. Il a été coprésident du groupe d'études Internet, technologies de l'information et de la communication et commerce électronique. Président-fondateur puis président honoraire du Forum pour la gestion des villes et collectivités territoriales, il est coprésident puis président du Mouvement national des élus locaux (MNEL) depuis 2000, du réseau des villes internationales Global Cities Dialogue en 2001-2002. En 1988, il est vice-président, puis président délégué en 1996, de l'Association française du conseil des communes et régions d'Europe, président de l'Association des villes marraines de bâtiments de guerre.

Depuis 2000, il copréside avec Charles Pasqua le syndicat mixte de l'île Saint-Germain, fondé pour gérer le projet de musée d'art contemporain, la Fondation Hamon dont la gestion fait actuellement l'objet d'une procédure judiciaire. Dans cette affaire, André Santini a été mis en examen le 3 juin 2006 par un juge d'instruction du tribunal de Versailles (Yvelines) pour « prise illégale d'intérêt ». Membre du bureau politique du Parti social-démocrate (PSD) en 1980, il en est secrétaire général de 1986 à 1995. Puis au sein de l'UDF, il est en 1983 délégué national chargé des problèmes de sécurité, puis en 1988 chargé des relations avec les fédérations départementales. Il en est secrétaire général adjoint en 1993, puis vice-président en 1992. En 1995 il est secrétaire général de Force Démocrate, puis vice-président en 1998 lorsque FD devient Nouvelle UDF. En 2003, il en est le président de la fédération d'Île-de-France.

En 2001-2002, il est premier vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, puis conseiller régional d'Île-de-France en 2004. Il conduit la liste UDF aux élections régionales de 2004, qui arrive en 3e position. Durant ce scrutin, il a inventé, avec son équipe de campagne la fameuse « dédémobile ». Il est aussi vice-président de la communauté d'agglomération Grand Paris Seine Ouest (Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Sèvres, Meudon, Vanves, Ville d'Avray et Chaville), vice-président du Syndicat mixte des Coteaux et du Val de Seine et est en outre vice-président des groupes d'amitié avec l'Arménie (fervent soutien de la cause arménienne et importante communauté arménienne à Issy-les-Moulineaux), la Chine, l'Iran et Cuba en plus d'être président du groupe d'amitié entre la France et la Corée du Sud à l'Assemblée nationale. Il apporte son soutien à Nicolas Sarkozy en février 2007, avant même le premier tour de l'élection présidentielle, ce qui lui vaut d'être suspendu de l'UDF6. Il intègre par la suite le Nouveau Centre, dont il devient vice-président.

Le 19 juin 2007, dans le gouvernement Fillon II, il est nommé secrétaire d'État chargé de la Fonction publique, auprès du ministre du Budget, Éric Woerth. Suite à cette nomination, c'est son suppléant, l'UMP Frédéric Lefebvre, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, qui siège à l'Assemblée. Le 16 septembre 2007, en visite officielle en Chine pour le week-end en tant que maire d'Issy-les-Moulineaux, sa ville étant jumelée avec un district de Pékin, il est victime d'un malaise cardiaque. Hospitalisé à Pékin, conscient, il est rapatrié en France et hospitalisé quelques jours au Val-de-Grâce.

André Santini fait l'objet d'une mise en examen pour « détournement de fonds publics, faux et prise illégale d'intérêt » dans l'affaire dite de la Fondation Hamon. Il a néanmoins été nommé au gouvernement, mettant fin à ce que les médias appelaient « la jurisprudence Balladur » et qui voulait que depuis le gouvernement de ce dernier, une personne mise en examen ne pouvait être membre du gouvernement. Son pourvoi formé contre un arrêt rendu le 26 septembre 2007 par la cour d'appel de Versailles, qui avait déclaré irrecevable sa requête en annulation de procédure, a été rejeté la Cour de cassation le 20 février 2008. Le 20 mars 2009, la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Versailles rend un arrêt demandant au juge d'instruction de caractériser « l'élément intentionnel » des « détournements de fonds publics », et « l'élément matériel » du délit de « prise illégale d’intérêts, estimant que le délit de « détournements de fonds publics », comme celui de « prise illégale d’intérêts » ne sont pas caractérisés.

À l'occasion d'un remaniement ministériel, le 23 juin 2009, il quitte son poste de secrétaire d'État chargé de la Fonction publique. Il retrouve son siège à l'Assemblée nationale le mois suivant, bénéficiant d'une loi votée en décembre 2008 permettant aux membres du gouvernement sortants de retrouver leur siège de parlementaire sans passer par une élection partielle. Nommé membre du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris le 8 juillet 2010, il en devient le président le 21 juillet suivant, élu avec 14 voix et 6 absentions. Son élection à l'âge de 69 ans est critiquée par l'opposition, alors que le Parlement avait posé une limite de 65 ans et qu'il est mis en cause dans une affaire judiciaire. André Santini démissionne le lendemain du conseil régional d'Île-de-France mais — la présidence du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris n'étant pas rémunérée — il conserve ses mandats de maire d'Issy-les-Moulineaux, député de la 10e circonscription Hauts-de-Seine, président du comité de bassin de l'Agence de l'eau Seine-Normandie, président du Syndicat des eaux d'Île-de-France et vice-président de la communauté d'agglomération du Grand-Paris-Seine-Ouest, et déclare dans la presse en juillet 2010 : « un certain cumul est plus une force qu'une faiblesse ».

Durant la XIIIe législature (2007-2012), André Santini était membre de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Le 6 mars 2012, il est condamné à 3 000 € d’amende avec sursis, 1 000 € de dommages et intérêts et 1 500 € de frais de procédure pour injures publiques envers une personne titulaire d'un mandat public. Il est de nouveau candidat aux élections législatives de 2012 dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine et affronte pour la troisième fois, entre autres, Lucile Schmid, candidate d'Europe Écologie Les Verts, transfuge et néanmoins investie par le PS. Lors de la campagne pour les cantonales de mars 2011, il avait insulté cette dernière, et a été condamné le 5 juin 2012 en première instance à deux mille euros d'amende. En juin 2012, il est réélu dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine avec 53,26 % des voix. 

Au cours de cette législature (2012-2017), André Santini est de nouveau membre de la commission des affaires étrangères dirigée par Élisabeth Guigou mais également président du groupe d'amitié France - Corée du Sud et vice-président du groupe d'amitié France - Arménie. Le 21 octobre 2012, à la Mutualité, André Santini participe au lancement de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), le nouveau parti de centre-droit présidé par Jean-Louis Borloo. En 2014, il est réélu maire d'Issy-le-Moulineaux dès le premier tour avec 67,04 % des voix. Le 21 janvier 2013, le tribunal correctionnel de Versailles condamne André Santini, à deux ans de prison avec sursis, à une amende de 200 000 euros et à cinq ans d'inéligibilité. Le député-maire d'Issy-les-Moulineaux a fait appel, comme le confirme son avocat, Me Grégoire Lafarge.

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