Vasseur Jacques

Publié le par Mémoires de Guerre

Jacques Vasseur, né à Valenciennes le 9 octobre 1920 et mort à Heidelberg le 7 février 2009, étant un collaborateur français, auxiliaire de la Gestapo pendant l'Occupation.

Vasseur Jacques
Vasseur Jacques
Parcours

Originaire du Nord de la France, il est le fils unique d'un chef de bureau à la Banque de France. Sa grand-mère maternelle était allemande. Il passe sa jeunesse dans le Nord et passe régulièrement ses vacances en Allemagne dans le Bade-Wurtemberg. Ses parents s'établissent à Angers, rue Hanneloup. Instruit, bachelier ès lettres à Lille, Vasseur étudie à HEC à Paris. Germanophile, il est interprète, de mai à juillet 1940 à la Kommandantur d'Angers. Son père, partisan de la paix et anti-allemand, le renvoie étudier à Paris. Adorateur du Parti franciste, il refuse à la fin de ses études, un poste à Saint-Omer, et est employé à la Banque de France d'Angers en 1941. En 1943 il devient le chef du service des agents auxiliaires de la Gestapo d'Angers et de Nantes. Il participe à des arrestations, des dénonciations, des sévices, des tortures, et des meurtres, et fait infiltrer de nombreux réseaux de résistance.

En août 1944, après le débarquement en Normandie, il fuit en Allemagne, à Heidelberg. Il est condamné à mort une première fois par contumace, le 11 septembre 1945. Il revient se cacher chez sa mère, près de Lille. Il vit ainsi 17 ans dans un grenier à La Madeleine jusqu'à son arrestation le 21 novembre 1962. Lors de son procès en 1965, 196 personnes affluent de toute la région Pays de la Loire, et même de Bretagne : il est accusé de 430 arrestations, 310 déportations et 230 morts. Jugé par la Cour de sûreté de l'État, il est condamné à mort le 18 octobre 1965. Gracié par De Gaulle en 1966, sa peine est commuée en détention à perpétuité, puis ramenée à 20 ans de prison par Georges Pompidou. En 1974, il se marie en prison avec une bibliothécaire allemande.

Libération et Décès

Il est libéré en juin 1984. Il vit ensuite dans le nord-ouest du Bade-Wurtemberg, à Heildelberg, avec son épouse. Le journaliste Dominique Jamet lui consacrera un roman, intitulé Un traître, en 2008. Ouest-France révèle en 2014 que Jacques Vasseur est décédé sans descendance à Heidelberg le 7 février 2009, sous la nationalité allemande. Au cimetière, son urne repose anonymement, tout près de la tombe du ministre des Armements de la production de guerre, Albert Speer. « Jusqu'au bout, l'homme parviendra à se faufiler entre les murs de l'Histoire », témoigne le journaliste angevin Benoît Robert.

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