Bardon-Damarzid Marc
Bardon-Damarzid Marc, né le 4 décembre 1907 à Angoulême (Charente). Conseiller de la République puis Sénateur de la Dordogne de
1946 à 1955. Marc Bardon naît à Angoulême, mais son père, employé à la compagnie de chemin de fer Paris-Orléans, est nommé à Périgueux peu après sa naissance et se fixe alors dans cette ville
dont sa femme, fille d'un juge de paix, est originaire. Son père disparaît alors qu'il a dix ans, laissant sa veuve avec quatre jeunes enfants à élever. Son parrain, M. Damarzid, conservateur des
hypothèques, l'adopte ainsi que sa jeune soeur en 1928.
Marc Bardon-Damarzid, élève au lycée de Périgueux dès son enfance, quitte cet établissement à 16 ans avec le baccalauréat de philosophie. Etudiant à la faculté de droit de Bordeaux, puis à celle
de Paris, il est licencié en droit à 19 ans. Titulaire des brevets de préparation militaire élémentaire et supérieure, il entre comme élève-officier à l'école militaire de St-Maixent et en sort
sous-lieutenant en avril 1929. Son service militaire terminé, à la fin de 1928, il s'inscrit au barreau de Périgueux, où il exerce son activité d'avocat jusqu'en 1974. Il remplit, à trois
reprises, les fonctions de bâtonnier. Il est l'avocat de l'Etat, du département, de la ville de Périgueux et de multiples collectivités locales. Il plaide aussi diverses affaires criminelles.
Outre son activité professionnelle, Marc Bardon-Damarzid s'intéresse vivement à la mutualité. De 1935 à 1970, il exerce les fonctions de président de l'Union des sociétés mutualistes du
département et donne un grand essor à ce mouvement. En 1935, il adhère au parti radical socialiste, dirigé en Dordogne par Yvon Delbos et Georges Bonnet. C'est à
cette époque qu'il écrit un traité sur les accidents du travail. Mobilisé en 1939, il est affecté à l'armée d'Orient et séjourne au Liban et en Syrie jusqu'à la fin de 1940. Il participe à la
Résistance en Dordogne et, lors de la libération de Périgueux en août 1944, il est le porte-parole de l'armée secrète. Nommé officier de presse des FFI, il crée un journal indépendant, la
Dordogne libre.
Le 5 octobre 1944, dans la municipalité provisoire de Périgueux, il est choisi comme adjoint, chargé des affaires sociales. Les élections rétablies, il reste membre du conseil municipal de
Périgueux pendant 25 ans, se refusant toujours d'être candidat aux fonctions de maire ou d'adjoint. Marc Bardon-Damarzid prend alors une part très active aux campagnes sur les référendums dans
l'ensemble du département. Aussi, lors des élections pour le Conseil de la République, les délégués radicaux socialistes le choisissent-ils comme candidat. Il est élu le 25 novembre 1946 par 405
voix sur 924 suffrages exprimés. Au Conseil de la République, il participe à la création du groupe de la gauche républicaine. Il est membre de la Commission de justice, présidée par Georges Pernot et fait également partie de la Commission des affaires économiques. Réélu en 1948 au 2e tour, avec 654
voix sur 1 219 suffrages exprimés, il reprend sa place au groupe de la gauche démocratique, dont il devient secrétaire général, aux côtés de Charles Brune, et à la Commission de la justice ainsi qu'à celle des affaires économiques, dont il est élu vice-président
en 1953.
Parlementaire très actif, Marc Bardon-Damarzid intervient à de nombreuses reprises en séance publique, essentiellement dans les domaines juridique et financier : amnistie, liberté du travail
(1947), réglementation des changes, hausse des prix, loyers, taux des amendes pénales, projet pour lequel il est rapporteur de la Commission de la justice (1948). En 1949, il rapporte, toujours
pour la Commission de la justice, deux propositions de loi, l'une sur les baux d'habitation et professionnels, l'autre sur les allocations de logement, et prend part aux discussions sur les
infractions à la législation économique, la réglementation des entreprises de pompes funèbres et la codification des textes relatifs aux pouvoirs publics. Il dépose également deux propositions de
résolution visant à abroger le pouvoir juridictionnel des directeurs départementaux des enquêtes économiques et à modifier les conditions d'élection des délégués nationaux des étudiants. En 1950,
il donne l'avis de la Commission de la justice sur la réglementation des conventions collectives et des conflits du travail, et rapporte au fond, au nom de cette même commission, l'important
projet de loi portant amnistie de certaines condamnations prononcées, pour faits de résistance ou activités antinationales, durant la période troublée de la guerre et de la Libération.
Il participe en 1951 aux discussions portant sur l'élection des députés, et sur l'échelle mobile des salaires. En 1953, il est rapporteur de la Commission des affaires économiques sur le projet
de loi réprimant les ententes économiques et, pour la Commission de la justice, d'une proposition de loi portant amnistie. L'année suivante, il participe aux discussions sur la réforme fiscale,
les conditions d'éligibilité de certains fonctionnaires d'outre-mer, et les institutions du Togo. En 1955, il rapporte l'avis de la Commission des affaires économiques sur les accords de Paris.
Il exerce parallèlement une importante activité politique locale, par ses fonctions de président du comité radical-socialiste de Périgueux et de vice-président du comité départemental, aux côtés
d'Yvon Delbos. Désireux de mieux se consacrer à sa famille, il s'efface au profit de ce dernier aux sénatoriales de 1955. Il reprend alors sa profession d'avocat, ainsi que ses fonctions dans le
secteur mutualiste.