Bertholdi Herbert von
L'Hauptscharführer Herbert von Bertholdi, surnommé" Albert", né en 1913 à Meran (Autriche), est l'un des plus redoutables policiers de l'antenne de la Gestapo, installée au 44 de la rue des Jacobins à Caen.
Ce Tyrolien, surnommé le" policier mondain". a été garçon de restaurant à Paris avant la guerre. De ce fait, il parle le français sans le moindre accent. Mais sous ses allures de bellâtre aux nombreuses conquêtes féminines, se cache en réalité une brute sanguinaire qui torture sans vergogne ceux qui ont le malheur de tomber entre ses mains. "Albert" va se montrer un policier impitoyable, impliqué dans le démantèlement de nombreux réseaux comme Alliance, Arc-en-Ciel ou Zéro-France. Il participe personnellement aux exécutions de 75 à 80 prisonniers de la maison d'arrêt de Caen le 6 juin 1944.
Après le Débarquement, il est chargé, sous les ordres de Kurt Geissler, adjoint d'Harald Heyns , chef de la Gestapo de Caen depuis février 1944, de surveiller la région à l'ouest de Caen. Il s’installe à Sainte-Honorine-du-Fay puis se replie plus au sud, à Espins. La maîtresse des lieux. Céline Vandenbergue, est une de ses amies. Geissler ayant été appelé outre-Rhin, "Albert " prend le commandement du détachement. Il est alors impliqué dans plusieurs massacres. Le 8 juillet, il participe à l'attaque de la ferme Grosclaude où plusieurs membres du maquis de Saint-Clair sont arrêtés et exécutés sommairement. Le 11 juillet, il est appelé aux Autels-Saint-Bazile où les FFI du groupe de Robert Stalhand harcèlent les troupes allemandes. Conduit au château, "Albert "torture deux résistants capturés. Armel Moura et Maurice Jouet. Albert " contraint Maurice Jouet à creuser sa propre tombe, puis l'exécute d'une balle dans la nuque. Le lendemain, c’est au tour d'Armel Moura.
A la mi-août, alors que le front allemand craque de partout. "Albert " rejoint son chef à Sainte-Marguerite-de-Viette. Le groupe de la Gestapo reconstitué gagne Rouen. En septembre 1944, Herbert von Bertholdi,"Albert ", est démasqué dans un bureau américain à Cherbourg où il fait fonction d'interprète, interné à Foucarville (Manche) , les autorités américaines, à la demande de la sécurité militaire française, acceptent le principe d'un transfert à Caen pour interrogatoire. Mais, lorsque les policiers se présentent quelques semaines plus tard. "Albert " a disparu. Il a été transféré en Allemagne avec un groupe important de prisonniers. Dès lors sa trace disparaît. Condamné à mort (par contumace) pour assassinat et association de malfaiteurs, par le tribunal militaire de Paris. Il vivra après la guerre en Argentine, d'après les enquêteurs allemands.