Borms Auguste

Publié le par Roger Cousin

Borms Auguste Auguste Borms né à Sint-Niklaas le 14 avril 1878 et fusillé à Etterbeek le 12 avril 1946, est un enseignant et fonctionnaire belge, un nationaliste flamand et une figure controversée du Mouvement flamand, ayant trahi par deux fois sa patrie la Belgique lors de la première et de la seconde guerre mondiale. Borms reçu en 1901 son diplôme de licencié en philologie germanique où il suivit les cours de Lodewijk Scharpé, et commença une carrière dans l'enseignement secondaire. En 1903 il partit pour quelques années au Pérou comme membre d'une commission belge chargée d'étudier des réformes et des améliorations du système d'enseignement. Au Pérou il aurait été choqué du mépris dans lequel était maintenue la langue amérindienne.

De retour en Belgique il commença à militer pour la langue flamande et il se mobilisa pour la néerlandisation de l'Université de Gand. Ne se limitant pas à la Belgique il se mit à importer le mouvement flamand en France où il organisait des manifestations de propagandes en 1912. Lors de l'occupation de la Belgique pendant la première guerre mondiale, alors que des milliers de compatriotes flamands, bruxellois, wallons défendaient coude à coude dans les tranchées avec leurs Alliés français et anglais le sol de la patrie, il continua son activisme et devint en 1917 membre du "Conseil de Flandre" dont il avait participé à la création et qui collabora avec les ennemis[non neutre] et proclama le 22 décembre 1917 l'autonomie de la Flandre. Il fut condamné à mort le 6 septembre 1919 par la Cour d'assises de Bruxelles. Sa peine fut commuée en détention à vie suite à l'oposition de Paul Janson ministre de la Justice au projet du leader flamand Émile van Dievoet (futur baron) suivi par la majorité de la commission qu'il dirigeait d'éteindre la peine pour tous les condamnés y compris Borms. Il fut libéré dès 1921. En 1928, il se présenta à une élection partielle à Anvers et y fut plébiscité par quatre-vingt mille voix de préférence.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il se mêla de nouveau au milieu des collaborateurs. Un témoin privilégié de ces événements Paul Struye (1896-1974), avocat, journaliste, homme politique belge et futur président du Sénat, note dans son journal de guerre dès le 7 septembre 1940 : « Radio-Bruxelles annonce sous le titre Eerherstel2 que le pouvoir occupant, désireux de rendre justice aux activistes de 1914-1918 qui avaient travaillé loyalement (sic) avec l'Allemagne, a constitué une commission présidée... par Borms, avec un assesseur désigné par lui et un autre représentant le gouvernement belge (!). Cette commission aura qualité pour rendre aux condamnés leurs titres et honneurs, leur allouer des indemnités aux frais de l'Etat Belge. Difficile d'imaginer quelque chose de plus odieux[non neutre].

Borms a reçu un million de l'État4. Après avoir sévi durant l'occupation contre ses anciens accusateurs de 1914-1918, il dut s'enfuir en 1944 à Berlin. Particulièrement intéressant dans le contexte des séquelles de son implication dans la collaboration, est la propagande flamande répandue faussement comme quoi Borms aurait aidé une famille juive pendant la guerre. Découvert dans un hôpital, il fut transféré en Belgique et, en 1946, deux jours avant son 68e anniversaire, malgré les demandes qu'il renie le nazisme, il refusa et fut fusillé, dans la caserne de gendarmerie d'Etterbeek. En 1947, Willem Elsschot, poète et écrivain flamand, dénonce cette mise à mort dans un poème intitulé "Borms".

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