Charles Huntziger est un officier général français, né le 25 juin 1880 à Lesneven (Finistère) et mort accidentellement le 12 novembre 1941 à Bréau-et-Salagosse (Gard). Général d'armée, il signe l'armistice du 22 juin 1940 en forêt de Compiègne. Il est nommé commandant en chef des forces terrestres de la France de Vichy et, de septembre 1940 à août 1941, est également ministre de la Guerre du gouvernement de Pierre Laval. Il meurt dans un accident d'avion, de retour d'une mission en Afrique du Nord.
Charles Huntziger sort de Saint-Cyr en 1900 : il fait partie de la promotion Marchand. Il intègre l'infanterie coloniale. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert sur le front d'Orient. Il est le chef du bureau d’opérations à l’état-major du corps expéditionnaire allié. Il participe en 1918 à l’élaboration du plan d’offensive du général Franchet d’Esperey contre les troupes germano-bulgares, qui mène à la victoire des Alliés sur le front d'Orient et à la signature d'un armistice en septembre 1918.
En 1924, il est en Chine, commandant du corps d'occupation à Tien-Tsin. En 1933, il est nommé commandant supérieur des troupes du Levant. Il participe alors aux négociations pour le rattachement à la Turquie du sandjak d'Alexandrette, alors partie de la Syrie sous mandat français. Il entre au Conseil supérieur de la guerre en 1938. Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1915, il est élevé à la dignité de grand-officier de l’ordre le 30 juin 1937.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1939-1940, il commande d'abord la IIe armée, puis le 4e groupe d'armées dans les Ardennes. Le 9 mai 1940, il assiste à Vouziers à une représentation du théâtre aux armées alors que les services de renseignement militaire l'ont averti de l'attaque imminente allemande. Il subit, le 13 mai 1940, la percée de Sedan avec la 2e armée. Ses réactions ont ensuite été jugées inappropriées — comme l'envoi de blindés légers sans appui d'artillerie — et son absence d'initiative a grandement facilité la réussite de l'offensive allemande. Cependant, il a ensuite su se défausser et, par d'habiles manœuvres, transférer sa responsabilité sur le général Corap.
Il préside la délégation française chargée de signer l'armistice du 22 juin 1940 dans la clairière de Rethondes, près de Compiègne, puis celle chargée de signer l’armistice du 24 juin 1940 près de Rome. Il siège ensuite à sa commission d'application à Wiesbaden. Il est commandant en chef des forces terrestres après la signature des armistices de juin 1940. Il est nommé ministre de la Guerre dans le gouvernement de Vichy le 6 septembre 1940. À ce titre, le 3 octobre suivant, il est l'un des signataires de la loi portant statut des Juifs. L'amiral Darlan lui succède en tant que ministre de la Guerre le 11 août 1941.
Il meurt dans un accident d’avion au retour d’une mission d’inspection en Afrique du Nord le 11 novembre 1941. Le Potez 662, immatriculé F-ARAY, qui le ramène à Vichy s'écrase, dans le brouillard et sous la neige, dans les reliefs des Cévennes à un kilomètre au nord-ouest du col du Minier (Gard), dans la forêt de l'Aigoual, dans la zone nord-ouest du territoire de la commune de Bréau-et-Salagosse, à la limite du territoire de la commune de Dourbies, à une altitude de 1 214 m. Six autres personnes meurent dans cet accident. Ses funérailles ont lieu le 15 novembre en l'église Saint-Louis de Vichy. Un service est célébré à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Informé de sa mort, le chancelier Hitler adresse un télégramme de condoléances au maréchal Pétain : « Veuillez agréer, Monsieur le Maréchal, mes sincères condoléances pour la mort tragique du général Huntziger et de ses officiers. » En septembre 1942, un monument élevé à l'endroit précis de l’écrasement est inauguré en présence du ministre de la Guerre. Quelques mois plus tôt en juin 19426, une stèle avait été érigée à proximité du point de chute de l’avion, en bordure de la route départementale no 48. Sa veuve est la première femme récipiendaire de l'ordre de la Francisque.
Décorations
- Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de la Légion d'honneur (décret du 30 juin 1937).
- Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1914-1918 (citation à l'ordre de l'armée).
- Médaille Commémorative de la Grande Guerre Médaille Commémorative de la Grande Guerre